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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 15:31

 

Les champions trotteurs de légende en France

 

06 - Les années 1970 (Eléazar et Hadol du Vivier)

 

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Eléazar, par Kerjacques et Quérida, deux fois lauréat du Grand Circuit International, vainqueur du Prix d’Amérique, de l’Elitloppet, du Prix de France à trois reprises, du Grand Critérium de Vitesse à deux reprises, du Prix de Paris à deux reprises, du Grand Prix de Bavière, de l’Elite Rennen… Un grand champion de classe internationale.

 

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Eléazar et Léopold Verroken

 

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Eléazar au haras

 

Eléazar

 

Avec Bellino II commence le long règne des mâles au plus haut niveau du trot français ; après lui d’autres seigneurs viendront se faire admirer des foules de turfistes et amateurs de trotting : Eléazar, un fils du grand sire Kerjacques, Equiléo et Fakir du Vivier, tous deux appartenant à Alain Delon, Grandpré, Hadol du Vivier, Ianthin, Idéal du Gazeau, Jorky, autre fils de Kerjacques, Kaiser Trot, meilleur au trot monté, Lurabo, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon, Ourasi, enfin, peut-être le plus fameux de tous… sans oublier Iris de Vandel, qui lui avait le malheur d’être hongre.

 

Eléazar était un magnifique trotteur bai, grand et majestueux, né en 1970 de l’union de Kerjacques et de Quérida chez Monsieur Alec Weisweiller.

Son palmarès à lui seul parle pour lui, il est vraiment exceptionnel.

Et pourtant Eléazar connut de nombreux ennuis dans sa carrière à cause de ses jambes fragiles, qui lui valurent de longues périodes de convalescence.

Heureusement, Léopold Verroken, sans doute alors le meilleur entraîneur de trotteurs en France, avait des remèdes secrets pour soigner et consolider son « champion aux pieds d’argile ». Leur mérite à tous deux n’en fut que plus grand encore. Ils brillèrent sur toutes les pistes d’Europe.

Ainsi Eléazar remporta deux fois le Grand Circuit International Européen (1977 et 1978).

A son palmarès figurent un Prix d’Amérique, trois Prix de France, deux Prix de Paris, deux Grands Critériums de Vitesse de la Côte d’Azur, deux Grands Prix du Sud-Ouest, un Prix de l’Atlantique, un Prix de Sélection ; également le Prix de l’Elite Internationale (Elitloppet, éliminatoire et finale) à Stockholm, la Course des Elites (Elite Rennen) à Gelsenkirchen, le Grand Prix de Bavière et le Prix des Meilleurs à Munich, le Grand Prix d’Eté à Sterrebeek (hippodrome de Bruxelles), soient au total 36 victoires pour 6 731 685 francs de gains, ce qui fit de lui le troisième trotteur le plus riche de tous les temps après Bellino II et Une de Mai.

 

On gardera longtemps le souvenir de sa victoire dans le Prix d’Amérique 1980 alors qu’il avait dix ans, qu’on le croyait trop vieux, fini, usé par trop de durs combats.

Ainsi le public n’avait d’yeux que pour les deux jeunes étoiles montantes, Hadol du Vivier et Idéal du Gazeau, qui se livraient un duel à couteaux tirés depuis le départ de la course.

Or, Eléazar attendit sagement qu’ils se soient tous les deux mutuellement asphyxiés pour laisser Grandpré leur porter la première estocade, avant d’attaquer à son tour pour régler tout son monde dans une envolée éblouissante. Or, le dimanche suivant il confirma son succès en gagnant comme à la parade et encore plus facilement son troisième Prix de France, par lequel il choisit de faire ses adieux au public alors qu’il paraissait plus fort que jamais.

Aussi fût remise au goût du jour la question de savoir s’il était juste d’arrêter à dix ans la carrière d’un champion trotteur en pleine possession de ses moyens, polémique déjà évoquée pour Bellino II.

 

Grand (1,64 m au garrot) et majestueux, bai, avec une petite pelote sur le front et un chanfrein convexe, Eléazar est assez facile à reconnaître dans un peloton, d’autant qu’il est associé à la casaque grenat de son propriétaire éleveur, Monsieur Alec Weisweiller, et toujours mené en courses par son entraîneur Léopold Verroken, à la fine moustache, à la fois le rival et l’ami de Jean-René Gougeon.

Son lad attitré est Bernard Oger, à la grosse moustache, qui sera aussi celui du champion Jorky, avant de se distinguer au sulky de la championne Vourasie, la sœur d’Ourasi.

 

A la suite de Toscan et d’Une de Mai, Eléazar va contribuer à bâtir la renommée de son père, le grand sire Kerjacques en tant qu’étalon. Sa mère Quérida étant une fille du grand reproducteur Carioca II, Eléazar est particulièrement bien né.

 

Bien que souvent retardé dans sa carrière par des problèmes de jambes, Eléazar s’illustre au plus haut niveau dès l’âge de 4 ans et débute à La Capelle, dans le Nord, à 3 ans, le 13 mars 1973, par une deuxième place dans une course de débutants. En fin d’année, Eléazar fait déjà partie des meilleurs de sa génération ; il gagne le Prix Pierre Plazen (2 250 m), en 1’20’’3, devant Epigramme et Ebbon, puis participe au classique Critérium des 3 ans, dont il se classe quatrième derrière Ebbon, Espoir de Sée et Ecu de Retz.

 

Il fait mieux à 4 ans en gagnant le Prix Charles Tiercelin (2 250 m), en 1’19’’, devant Emone et Ephèse, le Prix Jules Thibault (2 350 m), en 1’22’’, devant Emone, et le classique Prix de Sélection (2 300 m), devant Catharina et Clissa.

Mais dans le classique Critérium des 4 ans (2 800 m), il est devancé par Espoir de Sée, Esquirol et Equiléo. Le 25 août 1974, il est à nouveau quatrième derrière Espoir de Sée, Ephèse et Equiléo, dans l’important Critérium Continental (2 050 m).

Mais il gagne le Prix Octave Douesnel (2 600 m), en 1'21’’2, le 23 novembre 1974, devant Edomerica, Espoir de Sée, Esquirol, Eleusienne…

 

L’année 1975 n’est pas celle d’Eléazar, mais celle d’Equiléo, qui gagne coup sur coup le Prix Jockey, le Critérium des 5 ans, le Prix de l’Etoile, le Prix d’Eté, et se distingue aussi à l’étranger. Mais Eléazar, qui a connu de sérieux problèmes à cause de ses jambes fragiles, se classe tout de même troisième d’Equiléo et Espoir de Sée dans le classique Critérium des 5 ans, et se retrouve en fin d’année pour gagner le Prix Marcel Laurent (2 300 m), en 1’20’’, prenant sa revanche à la fois sur Equiléo et sur Espoir de Sée, arrivés deuxième et troisième !

 

Durant le meeting d’hiver 1976, il se distingue dans les petits internationaux, gagnant le Prix de la Marne (2 250 m), en 1’19’’4, devant Ecu de Retz et Emone, et le Prix du Plateau de Gravelle (2 600 m), en 1’19’’4, devant Dark, Ejakval, Coppet, Colomba II, avant de se classer troisième derrière Bellino II et Catharina dans le Prix de Paris (3 150 mètres).

 

Dans le Prix René Ballière (2 350 m), disputé le 17 juin, aucun des meilleurs « E » ne peut contester l’écrasante supériorité de Bellino II, mais Eléazar se classe troisième dans la même battue que le deuxième, Espoir de Sée, devant Equiléo.

 

Durant l’été, il se met à l’honneur en remportant le clou du meeting estival d’Enghien, le Prix d’Europe (2 800 m), en 1’17’’6, battant ainsi le record détenu en 1’18’’ par Une de Mai et Tidalium Pélo, pour s’imposer devant Equiléo, Espoir de Sée, Colomba II, Clissa, Carlo d’Orsay, confirmant ainsi qu’il fait bien partie désormais de nos meilleurs trotteurs.

 

A Caen, dans le Prix des Ducs de Normandie (2 300 m), il se fait coiffer sur le poteau par Espoir de Sée, alors que Dei se classe troisième devant Feinte, Emone, Dona, Faro…

 

Deux déplacements à l’étranger lui permettent de s’illustrer hors de nos frontières, d’abord à La Haye, dans le Grand Prix des Pays-Bas (2 600 m), dans lequel, gêné par un adversaire, il est battu de peu par Dinès P, devançant Royal Port, tout en s’offrant le record de l’épreuve, qu’il partage avec la gagnante (1’17’’) ; puis en Allemagne, à Gelsenkirchen, dans l’Elite Rennen (Course de l'Elite) (2 500 m), qu’il remporte en 1’17’’4, devant Dalko II, Hassan Star, Bailly II…

 

Pour son retour à Vincennes, dans le Prix Thiéry de Cabanes (2 350 m), Eléazar s’impose mais de peu, en 1’17’’6, devant Ecu de Retz (même temps), puis Ejakval, Colomba II, Clissa… 

 

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Espoir de Sée domina sa génération à 4 ans, déjà deuxième d’Ebbon dans le Critérium des 3 ans, il enleva celui des 4 ans, ainsi que le Critérium Continental, et s’intercala entre Equiléo et Eléazar dans le Critérium des 5 ans ; il battit Eléazar à Caen, dans le Prix des Ducs de Normandie.

 

Espoir de Sée n0001Espoir de Sée

 

 

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Equiléo est resté célèbre pour avoir battu Bellino II à New York, dans le Championnat du Monde des trotteurs 1976, alors qu’il portait la casaque d’Alain Delon, mais il s’illustra aussi dès l’âge de 4 ans, en enlevant en temps record le Grand Prix d’Europe de Milan, ainsi que l’Elite Rennen de Gelsenkirchen, et en se classant troisième de la finale de l’Elitloppet de Solvalla, derrière Timothy T et Amyot, en 1974, avant d’aligner une série victorieuse prestigieuse à 5 ans : Prix Jockey, Critérium des 5 ans, Prix de l’Etoile, Prix d’Eté, Prix des Meilleurs à Munich. Il s’est aussi classé troisième du Prix d’Amérique 1976, derrière Bellino II et Catharina, et a trotté en 1’13’’4 à Hollywood Park, en Californie, dans l’American Trotting Classic 1976, terminant troisième derrière Keystone Pioneer et Savoir, mais devant Dream of Glory et Kash Minbar, qui l’avaient devancé dans la Challenge Cup.

 

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Equiléo drivé par son entraîneur, Pierre-Désiré Allaire

 

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Le pedigree d’Equiléo

 

 

 

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Dinès P priva Eléazar d’une belle victoire dans le Grand Prix des Pays-Bas à La Haye.

 

 

 

Il débute le meeting d’hiver 1977 par une sixième place avec 25 mètres de handicap dans le Prix du Bourbonnais (2 600 m), que remporte Bellino II, devant Dauga, Fakir du Vivier, Colomba II et Feinte. Puis il est battu à la fin par Dauga dans le Prix de Bourgogne sur 2 250 mètres, alors qu’il précède Fakir du Vivier, Colomba II, Catharina, Ecu de Retz… Enfin il s’impose dans le dernier préparatoire au Prix d’Amérique, le Prix du Béarn disputé sur 2 600 mètres, qu’il remporte en 1’19’’5, devant Dimitria, Feu Viollet, Dauga, et le grand Bellino II, qui avec sa pénalité initiale trotte en 1’19’’3…

 

Le jour du Prix d’Amérique, le dimanche 31 janvier 1977, Eléazar est directement opposé à Bellino II, favori à 23/10, avec une cote de 5/2. Il va magnifiquement confirmer cette position en n’étant battu que d’une courte encolure par son grand rival, alors qu’il devance de très loin Franca Maria, Fakir du Vivier, Colomba II, Dimitria, Eringa, Ecu de Retz… Bellino II et Eléazar sont d’ailleurs chronométrés dans le même temps record sans autostart de 1’17’’9.

 

Mais, dès la semaine suivante, dans le Prix de France (2 250 m), Eléazar prend sa revanche sur son grand rival, en s’imposant en 1’16’’8, devant Dimitria, Catharina et Bellino II, qui ne parvient pas à rendre ses 25 mètres de pénalisation.

 

Cependant, dans le Prix de Paris (3 200 m), Bellino II s’impose à nouveau, mais Eléazar confirme son rôle de dauphin en étant bon deuxième devant Dimitria et Catharina.

 

Avec le jeune Hadol du Vivier, toujours quasi-invaincu, Bellino II, et aussi Fanacques, qui s’est illustré au trot monté, Eléazar est l’un des héros de ce meeting d’hiver 1977.

 

C’est peu après qu’il va devenir un cheval de légende.

 

Le dimanche 13 mars 1977, Eléazar est à Cagnes-sur-Mer pour le premier de ses deux Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m), dans lequel il réussit l’exploit de s’imposer en 1’15’’, battant ainsi le record de la course et celui de la piste, et précédant de loin l’italien Delfo, deuxième devant Dauga, Dalko II, Catharina, Dimitria…

 

Mais à Enghien, pour le Prix de l’Atlantique (2 150 m), le 3 mai 1977, il retrouve son grand rival, Bellino II, et doit se contenter d’une deuxième place devant Equiléo et Feinte.

 

Le 18 mai, Eléazar inaugure à sa façon une nouvelle épreuve du Grand Circuit, disputée en Belgique, à Sterrebeek, le Grand Prix d’Eté (1 600 m), qu’il remporte en 1’15’’8, devant Faro, un ex-français devenu belge sous le nom de Faro II, Dauga, Dinès P, El Moro…

 

Mais à Munich, le 29 mai, dans le Grand Prix de Bavière (2 100 m), Eléazar doit s’incliner devant Dauga, se succédant à lui-même au palmarès de cette épreuve qu’on dirait faite pour lui, puisqu’il l’avait déjà gagnée l’an passé aux dépens de Bellino II.

Cette fois, il a trotté en 1’15’’7, égalant ainsi le record établi par Buffet II, alors qu’Eléazar se classe bon deuxième devant Granit, Bellino II, Forain, Wayne Eden…

 

Le 5 juin, Eléazar est au départ de l’Elitloppet (1 609 m), à Stockholm, sur l’hippodrome de Solvalla, prêt pour l’un de ses plus beaux exploits. D’abord, il s’impose en 1’16’’ dans la première manche devant Dalko II, Madison Avenue, Waymaker… Puis, dans la finale, il se montre irrésistible pour l’emporter en 1’16’’, devant Wiretapper, Dauga, Waymaker…

 

Après cette belle victoire, Eléazar consolide sa position en tête du Grand Circuit International 1977, qu’il conserve jusqu’au bout pour l’emporter avec 24 points devant Bellino II (20 points), auquel il succède brillamment au palmarès de ce challenge européen.

 

Pourtant, dans le Prix René Ballière (2 250 m), disputé le 16 juin à Vincennes, c’est Fakir du Vivier et non Eléazar qui prive Bellino II de la victoire pour la première fois à départ égal depuis qu’il est mené par J. R. Gougeon ! Le cheval d’Alain Delon, piloté par Pierre-Désiré Allaire, signe son succès en 1’17’’, pour s’imposer devant le grand Bellino II, Equiléo, Gars de Fontaine et Eléazar, sans doute fatigué par son périple en Scandinavie.

 

Eléazar devait perdre également à Enghien, le 21 août, dans le Prix d’Europe (2 800 m), que remportait Carlo d’Orsay, en 1’19’’7, devant Forain, Eléazar et Fugit.

 

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Le champion Fakir du Vivier en action

 

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Fakir du Vivier au haras, une étonnante réussite !

 

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Fakir du Vivier bat Bellino II à départ égal, du jamais vu !

 

 

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Fakir du Vivier affronte un roi du sprint, le champion coureur cycliste belge Freddy Maertens

 

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Fakir du Vivier, beaucoup d’allure en vérité mais pas toujours sage, sauf avec « Minou » Gougeon, la main d’or

 

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Fakir du Vivier, fils de Sabi Pas et d’Ua Uka, frère utérin d’Hadol du Vivier, drivé et entraîné par Pierre-Désiré Allaire, a gagné le Grand Prix d’Europe de Milan en temps record. Meilleur trotteur de sa génération, il s’octroya le Critérium des 3 ans, le Critérium des 4 ans et le Critérium Continental. Il gagna le Prix de l’Etoile 1974, devant Espoir de Sée, et deux fois le Prix de Sélection, en 1975, devant Espoir de Sée, et en 1976, devant Eléazar. Il fut aussi deuxième du Prix d’Amérique de Grandpré, en 1978, devant Eléazar et Hadol du Vivier, et troisième du Prix d’Amérique d’High Echelon, en 1979, derrière Idéal du Gazeau. Il est le seul trotteur à avoir battu Bellino II et Jean-René Gougeon à départ égal sur la piste de Vincennes, dans un Prix René Ballière resté mémorable, celui de 1977. Père de Prince Royal, Quarisso, Quouky Williams, Rainbow Runner, Rose du Marquais, Tsar Unique, Ukir de Jemma, Vourasie, Arnaqueur, Dahir de Prélong, et grand-père de Coktail Jet, il est devenu au haras un étalon hors du commun.

 

Fanacques photo APRH Bertrand

Fanacques, fils de Kerjacques et de Nalicante D, élevé et entraîné par Georges Dreux, s’illustra surtout au trot monté, gagnant deux fois le Prix de Cornulier, en 1977, et en 1979, la première fois en battant Bellino II. Mais il fut devancé dans cette épreuve par sa compagne d’écurie, Guéridia, en 1978. Cette année-là, il gagnait pour la deuxième fois le Prix de l’Ile-de-France. Il gagna aussi le Prix des Centaures 1977 et le Prix de l’Ile-de-France 1977. Il se classa deuxième d’Eléazar à l’attelage dans le Prix de Buenos Aires à Enghien en 1979.

 

 

 

Après une longue absence suite à de nouveaux problèmes de jambes, Eléazar fait sa rentrée à Vincennes le 1er janvier 1978 dans le Prix de Bourgogne (2 250 m), avec la tâche impossible de rendre 25 mètres au jeune phénomène Hadol du Vivier, alors invaincu et invincible, qui l’emporte en 1’16’’8, devant son demi-frère Fakir du Vivier et le compagnon d’entraînement de celui-ci, Grandpré, un nouveau venu à ce niveau, qui refera parler de lui.

 

Fakir du Vivier s’impose à son tour dans le Prix du Béarn (2 600 m), en 1’18’’4, devant Ejakval, Grandpré, Gosse de Vrie, Eléazar, qui court en progrès, puis Carlo d’Orsay…

 

Si l’on ajoute Hadol du Vivier, le vainqueur du Prix de Bourgogne, qui a préféré s’imposer dans le Prix de Croix, on a déjà dans le désordre les cinq premiers du prochain Prix d’Amérique.

 

Malgré 25 mètres de handicap et une incartade au départ, le Prix de Croix (2 700 m) est une formalité pour Hadol du Vivier, qui s’impose en 1’20’’, loin devant Hymour.

 

Tous les exploits répétés du jeune prodige Hadol du Vivier lui valent de partir grandissime favori du Prix d’Amérique (2 600 m), le dimanche 29 janvier 1978, à la cote de 5/10. Mais il n’a que 5 ans, et bien que mené par Jean-René Gougeon, qui reste sur son triplé victorieux avec le grand Bellino II, il manque d’expérience à ce niveau.

Les autres chevaux les plus joués sont Fakir du Vivier et Grandpré, désormais tous les deux aux couleurs de leur entraîneur Pierre-Désiré Allaire, et Eléazar, qui se remet peu à peu d’une fracture, mais qu’on ne peut écarter vu sa classe. Hadol du Vivier, Fakir du Vivier, Grandpré et Eléazar : ces quatre champions forment un quatuor de choc !

Ils prendront en effet les quatre premières places mais pas tout à fait dans l’ordre espéré. Grandpré ce jour-là se montre irrésistible et hallucinant, pour s’imposer en temps record, 1’16’’9, à distance de son compagnon d’écurie, Fakir du Vivier, lui-même très détaché d’Eléazar, Hadol du Vivier et Carlo d’Orsay, à la lutte pour la troisième place. Après photographie, elle revient au vaillant Eléazar, devant le jeune champion Hadol du Vivier, courant en dessous de sa valeur à cause de la gourme, la grippe équine.

 

Mais Eléazar enlève coup sur coup son deuxième Prix de France (2 250 m), en 1’16’’1, devant Gars de Fontaine, Fakir du Vivier, Gazon, Grandpré… et son premier Prix de Paris (3 175 m), en 1’19’’4, devant Grandpré, Greyhound, Ejakval, Feinte, prouvant ainsi qu’il n’a manqué que d’une course dans le Prix d’Amérique, et qu’il était bien en réalité le digne successeur de Bellino II et désormais le meilleur cheval de Vincennes.

 

D’ailleurs, Eléazar poursuit brillamment sa série victorieuse à Cagnes-sur-Mer, où il remporte son deuxième Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m), cette fois en 1’15’’4, devant The Last Hurrah, un spécialiste du mile, puis Hurgo, Fabrino, Firstly, Fleur de l’Etrat, Dauga, Candy Lamb…

 

Eléazar s’impose aussi à Enghien, en 1’17’’1, devant Hadol du Vivier, battu de peu il est vrai, Feinte, Ejakval, Fadet, Hurgo, Dauga… dans le Prix de l’Atlantique (2 150 m).

 

Le périple victorieux d’Eléazar passe par Beaumont-de-Lomagne avec le premier Grand Prix du Sud-Ouest (2 400 m), comptant désormais pour le Grand Circuit, qu’il remporte en 1’17’’, toujours devant Hadol du Vivier, que suivent Ejakval et Espoir Mabon.

 

Eléazar et Hadol du Vivier, devenus les éternels rivaux, se retrouvent à Stockholm, en Suède, le 4 juin 1978, à l’occasion de l’Elitloppet (1 609 m), dont Eléazar est le tenant du titre.

Eléazar remporte la première batterie qualificative dans le temps record de 1’13’’5, devant Express Gaxe, Madison Avenue et Charme Asserdal, alors qu’Hadol du Vivier est battu de peu par Pershing, en 1’13’’2, nouveau record dans la seconde.

Mais, dans la finale, Hadol du Vivier se retrouve complètement pour s’imposer enfin en 1’14’’ (encore un record), devant son grand rival Eléazar, bon deuxième, devant Duke Iran, Express Gaxe, alors que Pershing s’est éliminé de lui-même sur une grosse incartade.

 

Eléazar n’a cependant pas dit son dernier mot, puisque les deux champions sont à nouveau face à face à Munich, pour le Grand Prix de Bavière (2 100 m), qui permet à l’aîné de prendre sa revanche sur son cadet, s’imposant en 1’17’’8, devant Hadol du Vivier, Granit et Hurgo.

 

Cependant, Eléazar et Hadol du Vivier sont encore opposés, cette fois pour leur retour à Vincennes, à l’occasion du Prix René Ballière (2 050 m), disputé le 15 juin, sur la petite piste, dans lequel ils retrouvent également Grandpré, leur tombeur du Prix d’Amérique, et son dauphin Fakir du Vivier ; ainsi les quatre héros de l’hiver sont à nouveau réunis.

Mais cette fois, Hadol du Vivier confirme son retour au sommet pour s’imposer en 1’17’’9 et prendre ainsi sa revanche sur Eléazar, excellent deuxième, devant Hurgo et Feinte, alors que Grandpré et Fakir du Vivier déçoivent complètement.

 

L’aventure d’Hadol du Vivier et d’Eléazar, qui doit les conduire aux Etats-Unis pour finalement en découdre dans le Championnat du Monde, passe à nouveau par l’Allemagne, mais cette fois à Gelsenkirchen à l’occasion de l’Elite Rennen (la Course de l’Elite, 2 500 mètres), qu’Eléazar a déjà remportée en 1976. Mais cette fois un mauvais départ derrière l’autostart le prive de la deuxième place au profit de Madison Avenue, alors qu’Hadol du Vivier s’impose en 1’16’’9. Derrière Eléazar, troisième, se classe Pershing, qui était le tenant du titre.

 

Un déplacement infructueux dans le nord de la France, à La Capelle, pour le Prix de la Grande Thiérache, laisse planer un doute sur l’état de forme d’Eléazar, qui semble en baisse. Mais cela ne remet pas en question sa participation au Championnat du Monde des trotteurs, à New York, sur l’hippodrome de Roosevelt Raceway, à l’occasion du Roosevelt International Trot (2 011 m), disputé en nocturne, le 5 août 1978.

 

Bien que remplaçant son camarade d’entraînement Green Speed, un vainqueur de l’Hambletonian, détenteur de 17 records du monde (battus ou égalés) mais malheureusement tombé boiteux, Cold Comfort s’impose en 1’15’’3, devant la jument néo-zélandaise Petite Evander, alors qu’Hadol du Vivier, qui a souffert de la chaleur et manqué de souffle au moment crucial (séquelles de sa gourme), se classe troisième devant Eléazar, dont les jambes fragiles n’ont pas apprécié la piste dure. La championne finlandaise Charme Asserdal arrive ensuite devant Nigel Craig, l’autre cheval de Nouvelle-Zélande, puis le deuxième trotteur américain, Kash Minbar, et la pouliche canadienne Dapper Dillon.

 

La Challenge Cup (2 413 m), disputée la semaine suivante, en l’absence des deux français, revient à Lola’s Express, devant Cold Comfort, Petite Evander, Charme Asserdal…

 

La défaite d’Hadol du Vivier dans le Grand Prix des Nations (2 100 m), à Milan, remporté par Charme Asserdal, en 1’14’’7, devant The Last Hurrah, Wayne Eden et Pershing, l’empêche de rejoindre Eléazar au classement du Grand Circuit International 1978. Malgré son absence, Eléazar l’emporte donc en finale pour la deuxième fois avec 23 points, devant son grand rival Hadol du Vivier, 21 points.

 

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Gamélia, fille de Kerjacques et d’Idumée, appartenant à son éleveur M. le comte de Bellaigue, s’illustra dans les deux spécialités du trot (monté et attelé) ; ainsi elle put remporter le classique Critérium des 3 ans, le Critérium Continental 1976, le Prix d’Eté 1978 à l’attelage, et le Prix de Cornulier 1980 au trot monté, devant Jeune Orange et Fanacques.

 

 

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Grandpré remporte en temps record le Prix d’Amérique 1978

 

 

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Grandpré, fils de Quouick JL et d’Argonne, drivé et entraîné par Pierre-Désiré Allaire, est resté célèbre pour sa victoire fantastique dans le Prix d’Amérique 1978, qu’il gagnait en temps record, loin devant Fakir du Vivier, Eléazar et le grandissime favori, Hadol du Vivier. Mais il fut aussi un courageux deuxième d’Eléazar dans le Prix d’Amérique 1980, bien que finissant la course sur trois jambes, car il s’était gravement blessé. 

 

 

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Cold Comfort, le champion du monde 1978 ; vainqueur du Roosevlt International Trot 1978, Cold Comfort gagnera aussi le Maple Leaf Trot 1978, à Toronto, mené par Peter Haughton, le fils de Billy Haughton, et récidivera dans cette épreuve en 1979.

 

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Pershing le lauréat du Grand Circuit International Européen 1979

 

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Madison Avenue le dauphin de Pershing, comme lui fils de Nevele Pride

 

 

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Expresse Gaxe le champion de Suède né en Suède

 

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Charme Asserdal la championne de Finlande

 

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Charme Asserdal remporte le Grand Prix des Nations 1978 à Milan en temps record (1’14’’7), devant The Last Hurrah et Wayne Eden.

 

 

 

Après une nouvelle période de courte convalescence, Eléazar fait sa rentrée dans le Prix de Bretagne (2 800 m), avec 25 mètres de rendement, handicap qu’il partage avec un autre rentrant Espoir de Sée et aussi Fakir du Vivier, Gazon.

Grandpré en profite pour renouer avec la victoire, en 1’18’’5, devant Feinte, Fadet, Ejakval, Hague, Fakir du Vivier, Gosse de Vrie, High Echelon, alors qu’Eléazar se montre discret et prudent pour sa course de rentrée.

Le Prix du Bourbonnais (2 600 m), disputé le 16 décembre en son absence, revient à Gamélia, en 1’19’’9, devant Gazon, Feinte, Fakir du Vivier, Fadet, Gars de Fontaine…

Le 30 décembre, Fadet s’impose à son tour dans le Prix de Bourgogne (2 250 m), en 1’16’’6, devant Gamélia, Fakir du Vivier, High Echelon, Eléazar, Fanacques…

Le Prix de Belgique (2 600 m), une création de 1979, devient le dernier test avant le Prix d’Amérique, et permet à Fadet de l’inaugurer en 1’18’’8, devant Gazon, Hadol du Vivier, Gars de Fontaine, Feinte, Eléazar, Uno Boy, Ejakval très malchanceux.

Les performances d’Hadol du Vivier et d’Eléazar, qui rendaient tous les deux 25 mètres, sont assez bonnes pour faire d’eux les favoris du prochain Prix d’Amérique (2 600 m), le 28 janvier 1979, mais ce sont des favoris fragiles et l’on n’y croit pas trop.

Du reste, Eléazar va faire un instant illusion, avant de céder complètement et de finir non placé, tandis qu’Hadol du Vivier, prisonnier de la « boîte », ne verra jamais le jour dans ce Prix d’Amérique remporté par High Echelon, en 1’18’’2, devant le jeune Idéal du Gazeau.

Fakir du Vivier se classe troisième devant Fadet, Grandpré, Ejakval, Fleuronné, Hadol du Vivier, le grand malchanceux, qui prend sa revanche dans le Prix de France (2 250 mètres), alors qu’Eléazar gagne le Prix de Paris (3 150 m), pour la deuxième fois, une course qui lui réussit fort bien, puisqu’il en fut 3e en 1976, 2e en 1977, 1er en 1978 et 1er en 1979 !

Quant à High Echelon, il s’est fait connaître durant l’été en suppléant Hadol du Vivier à la tête de la génération, puisqu’il remportait le Prix Jockey, le Critérium des 5 ans, le Prix de l’Etoile devant Idéal du Gazeau et Hague.

Sa victoire dans le Prix d’Amérique est cependant qualifiée de « victoire heureuse », car Eléazar lui a ouvert la corde en s’effaçant, lui permettant ainsi de battre Idéal du Gazeau. Cependant, High Echelon se charge de démontrer que son succès n’est guère usurpé, en réalisant un doublé prestigieux : Prix des Centaures au monté et l’équivalent à l’attelé, le Prix de Sélection, à nouveau devant Idéal du Gazeau, qu’il a donc battu trois fois.

En outre, il gagne aussi le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m), à Cagnes-sur-Mer, en 1’15’’9, devant ses grands rivaux, Eléazar et Hadol du Vivier, puis s’impose dans la première manche du Grand Prix de la Loterie (1 600 m), à Naples, avant de s’incliner de peu dans la finale face au pur miler The Last Hurrah, le tenant du titre.

 

En 1979, Eléazar, qui a 9 ans, accuse un coup de vieux, d’autant qu’il a fort à faire, non seulement avec Hadol du Vivier, mais surtout avec Pershing, l’américain de Suède, et aussi Charme Asserdal, la jument franco-finlandaise, qui vont faire des ravages sur l’Europe.

Déjà battu par High Echelon à Cagnes, Eléazar va l’être par Hadol du Vivier et Grandpré à Enghien, dans le Prix de l’Atlantique (2 150 m), par Gars de Fontaine et Hillion Brillouard dans le Prix René Ballière (2 100 m) à Vincennes, puis par Pershing en Hollande, à La Haye, dans le Grand Prix des Pays-Bas (2 600 m), dans lequel il devance Charme Asserdal, troisième.

Il gagne cependant le deuxième Grand Prix du Sud-Ouest (2 450 m), cette fois à Bordeaux, en 1’18’’4, devant Hadol du Vivier, High Echelon, Hillion Brillouard, Fadet… et le Prix de Buenos-Aires, en 1’20’’, à Enghien, sur la longue distance de 4 000 mètres, devant Fanacques, un autre fils de Kerjacques, plus connu pour ses performances au trot monté, notamment par ses deux victoires dans le Prix de Cornulier, dont l’une aux dépens du grand Bellino II.

 

Eléazar termine sa carrière en beauté, puisque le dimanche 27 janvier 1980, alors qu’on le croit trop vieux, il gagne enfin son Prix d’Amérique (2 600 m), en 1’18’’2, devant Grandpré, Gadamès, Tarok, Speed Expert, Gamélia, Hadol du Vivier, Idéal du Gazeau, et confirme ce brillant succès une semaine plus tard dans le Prix de France (2 100 m), qu’il remporte pour la troisième fois, cette fois en 1’16’’3, devant Gadamès et Hadol du Vivier !

 

Eléazar se retire au haras avec 36 victoires et 6 731 685 francs de gains, ce qui fait de lui le troisième trotteur le plus riche du monde après Bellino II et Une de Mai.

 

Cette génération comptait d’autres champions, comme Elpénor, un fils de Quioco, qui s’illustra au trot monté, notamment en remportant tous les classiques de la spécialité, Espoir de Sée, qui fut le meilleur à 4 ans, et surtout Equiléo, sacré champion du monde à New York en 1976, battant Bellino II, qui gagna à 4 ans le Grand Prix d’Europe de Milan en temps record, se classa troisième de la finale de l’Elitloppet à cet âge, et réalisa à 5 ans une série de victoires prestigieuses : Prix Jockey, Critérium des 5 ans, Prix de l’Etoile, Prix d’Eté.

Il fut aussi troisième du Prix d’Amérique 1976, derrière Bellino II et Catharina, gagna en Allemagne l’Elite Rennen 1974 de Gelsenkirchen à 4 ans, le Prix des Meilleurs 1975 à Munich. Il a aussi trotté en 1’13’’4 en Californie, à Hollywood Park. Il devait rendre célèbres les couleurs de son propriétaire, Alain Delon, et contribuer à la renommée de son entraîneur, Pierre-Désiré Allaire.

Eléazar et Léopold Verroken

Eléazar et Léopold Verroken

Eléazar remporte le Prix d'Amérique 1980, à l'âge de dix ans !

Eléazar remporte le Prix d'Amérique 1980, à l'âge de dix ans !

Eléazar, Alec Weisweller, Léopold Verroken et Geneviève Verroken après leur victoire !

Eléazar, Alec Weisweller, Léopold Verroken et Geneviève Verroken après leur victoire !

Elpénor s’illustra au trot monté, notamment en remportant les Prix de Vincennes, du Président de la République, de Normandie, des Centaures et des Elites, tous les classiques de la spécialité

Elpénor s’illustra au trot monté, notamment en remportant les Prix de Vincennes, du Président de la République, de Normandie, des Centaures et des Elites, tous les classiques de la spécialité

Ejakval s’illustra en fin de carrière, notamment en Allemagne, à 10 ans, remportant le Grand Prix de Gelsenkirchen, le Grand Prix de Noël à Gelsenkirchen, et le Grand Prix de Fin d’Année à Mönchengladbach ; devenu étalon, il se distingua en produisant le bon Pontaubault et les champions Rêve d’Udon et Sébrazac ; il gagna également le Graf Kalman Hunyady Geden Krennen à Vienne, en 1980

Ejakval s’illustra en fin de carrière, notamment en Allemagne, à 10 ans, remportant le Grand Prix de Gelsenkirchen, le Grand Prix de Noël à Gelsenkirchen, et le Grand Prix de Fin d’Année à Mönchengladbach ; devenu étalon, il se distingua en produisant le bon Pontaubault et les champions Rêve d’Udon et Sébrazac ; il gagna également le Graf Kalman Hunyady Geden Krennen à Vienne, en 1980

Hadol du Vivier et Jean-René Gougeon

Hadol du Vivier et Jean-René Gougeon

Hadol du Vivier, par Mitsouko et Ua Uka, un trotteur hors du commun à 3 et 4 ans, auteur d’une série de 20 victoires consécutives, vainqueur de trois Critériums, du Grand Prix d’Europe de Milan en temps record, de la Greyhound Rennen, du Prix de Sélection, du Prix de l’Etoile, de l’Elitloppet, du Prix de France, du Grand Prix d’Aby, du Prix de l’Atlantique, du Grand Critérium de Vitesse en temps record…

Hadol du Vivier, par Mitsouko et Ua Uka, un trotteur hors du commun à 3 et 4 ans, auteur d’une série de 20 victoires consécutives, vainqueur de trois Critériums, du Grand Prix d’Europe de Milan en temps record, de la Greyhound Rennen, du Prix de Sélection, du Prix de l’Etoile, de l’Elitloppet, du Prix de France, du Grand Prix d’Aby, du Prix de l’Atlantique, du Grand Critérium de Vitesse en temps record…

Hadol du Vivier au haras

Hadol du Vivier au haras

Hadol du Vivier

 

Le plus fameux rival d’Eléazar s’appelait Hadol du Vivier. Leurs duels épiques passionnèrent l’Europe entière et les propulsèrent tous deux aux Etats-Unis pour en découdre dans le fameux Championnat du Monde des trotteurs, le Roosevelt International Trot 1978, dans lequel ils furent tous les deux battus. Hadol du Vivier terminant troisième et Eléazar quatrième, laissant la victoire à l’américain Cold Comfort, qui pourtant suppléait son camarade d’écurie, le jeune prodige Green Speed ; la deuxième place revenant à la brave jument néo-zélandaise Petite Evander. Les deux chevaux français, de santé fragile, n’avaient pas apprécié la piste très dure et la chaleur de l’été new-yorkais, à tel point qu’ils déclinèrent la lutte dans la Challenge Cup, la revanche du Championnat du Monde.

Il est vrai qu’à cette époque, Hadol du Vivier n’était déjà plus le même cheval, c’est-à-dire le jeune champion quasi-invincible qu’il avait été à 3 et 4 ans, le jeune prodige que son propriétaire, Henri Levesque, disait encore meilleur que Roquépine.

Car s’il est vrai qu’Hadol du Vivier fut un véritable phénomène, ce fut à 3 et 4 ans, durant les deux années où il se montra intraitable, où il n’aligna que des victoires, si on exceptait une seule défaite due à un incident de départ, qui se transforma en un exploit tant ce jour-là Hadol du Vivier se montra impressionnant pour revenir à la hanche du vainqueur Haut Sauternes alors qu’il avait perdu toute chance au démarrage.

 

Comme Eléazar, son grand rival, Hadol du Vivier doit beaucoup à l’étalon Kerjacques, père de sa mère Ua Uka. Celle-ci était la propriété de Jean-Yves Lécuyer au haras du Vivier. On la surnommait « la poule aux œufs d’or » car elle avait engendré non pas un mais deux cracks d’exception : Fakir du Vivier étant le frère utérin d’Hadol du Vivier.

Henri Levesque avait été séduit par la beauté, l’allure et la vitesse de jambes de son futur champion, si bien qu’il l’acheta pour la somme de 50 000 F.

 

Il débute à Vincennes le 8 janvier 1976 par une victoire époustouflante dans le Prix de Varaville et récidive aussitôt dans les Prix de La Ferté-Macé et de Josselin.

Il affronte les meilleurs de sa génération dans le Prix Kalmia où ayant perdu 60 mètres au départ  on a vu avec quel brio il revint terminer deuxième de Haut Sauternes.

Ce jour-là on sait qu’Henri Levesque a vu juste : Hadol du Vivier est bien un phénomène. Dès lors, après avoir pris sa revanche sur Haut Sauternes, qu’il ridiculise dans le Prix Pierre Plazen, Hadol du Vivier vole de victoire en victoire, alignant vingt succès consécutifs dont certains prestigieux : le Prix de l’Etoile (1976), le Critérium des 3 ans, le Prix Marcel Laurent, dans lequel son demi-frère Fakir du Vivier, qu’il rencontre pour la première fois, ne peut lui rendre 50 mètres, le Grand Prix d’Europe de Milan dans lequel, en 1’15’’5, il bat le record de l’épreuve que détenait Fakir du Vivier, le record de la piste détenu par Timothy T, le record italien sur la distance que se partageaient Bellino II, Duc de Vrie et Wayne Eden, et le record d’Europe des 4 ans qu’avait établi Equiléo en 1’15’’8.

 

De retour à Vincennes, il poursuit sa série victorieuse avec le Prix Phaëton, le Critérium des 4 ans, qu’il gagne devant son homonyme et compagnon d’écurie, Hadol, la Greyhound Rennen (course de Greyhound), qui rend hommage au légendaire trotteur américain à robe grise, et dans lequel il est confronté pour la première fois à un autre phénomène de 4 ans, l’américano-suédois Pershing, fils de ce Nevele Pride, qui fit tomber le record fantastique de Greyhound dont il est justement question. Or, Pershing vient de battre Granit, Equiléo et Bellino II dans l’Elite Rennen à Gelsenkirchen. Pourtant, malgré le rush foudroyant de Pershing, Hadol du Vivier redémarre dans la phase finale pour prendre la mesure de son rival et battre en 1’16’’8 le record de l’épreuve par la même occasion. Or, quelques semaines plus tard, Pershing s’impose dans le Prix des Meilleurs à Munich devant Madison Avenue, Dauga, Bellino II, Granit, Equiléo, Carlo d’Orsay… prouvant qu’il est lui aussi l’un des grands champions du trotting mondial (ayant même gagné aux U.S.A.), et pourtant il compte déjà parmi les victimes d’Hadol du Vivier (écrivait Jacques Pauc).

 

Hadol du Vivier doit battre aussi un autre phénomène de 4 ans, la pouliche finlandaise, d’origine française, Charme Asserdal, qui se recommande d’un record impressionnant de 1’13’’9 et d’une série de dix victoires consécutives dont l’une acquise assez facilement aux dépens de Pershing lui-même. Pourtant, dans le Critérium Continental, elle doit se contenter d’une probante deuxième place pour ses débuts à Vincennes, sans jamais pouvoir inquiéter Hadol du Vivier, qui s’est échappé pour signer en 1’18’’8 sa quatorzième victoire d’affilée.

 

Ayant décliné le défi imaginé par des journalistes en quête de sensationnel, qui l’aurait opposé au champion cycliste belge Freddy Maertens, Hadol du Vivier laisse à sa place son demi-frère Fakir du Vivier remporter cette victoire peu sérieuse.

Il préfère s’aligner dans le Prix de l’Etoile 1977, cette fois à départ égal avec des aînés prestigieux : Gamélia, Gadamès, Grandpré (un nouveau venu à ce niveau), et aussi Girl Blanche, qui vient de battre Gamélia et Gadamès dans le Critérium des 5 ans. Mais elle ne peut rien contre Hadol du Vivier, qui s’impose de loin en 1’16’’8 sur 2 250 mètres, alors que Grandpré se classe troisième.

 

Trois autres succès suivent pour permettre à Hadol du Vivier de conclure en beauté son année de 4 ans. Il achève l’année 1977 invaincu avec 12 victoires en autant de sorties et détient ainsi le record des gains en France pour l’année 1977 avec 1 515 000 francs, devant Bellino II (1 076 300 francs), Guéridia (949 900 francs), Grandpré (947 000 francs), Eléazar (912 000 francs), Fanacques (725 000 francs), Idéal du Gazeau (647 000 francs)… 

Hadol du Vivier et Pershing dans l’Elitloppet 1978

Hadol du Vivier et Pershing dans l’Elitloppet 1978

Hadol du Vivier bat Charme Asserdal dans le Critérium Continental 1977

Hadol du Vivier bat Charme Asserdal dans le Critérium Continental 1977

Hadol du Vivier le jour de son triomphe dans le Critérium Continental

Hadol du Vivier le jour de son triomphe dans le Critérium Continental

Il débute l’année 1978, son année de 5 ans, en fanfare dans le Prix de Bourgogne (2 250 mètres), étape importante sur la route qui mène au Prix d’Amérique, en battant des aînés prestigieux : Fakir du Vivier (pénalisé de 25 mètres), Grandpré (alors en pleine ascension), Dimitria, Carlo d’Orsay, Firstly, Girl Blanche, Gars de Fontaine…, mais aussi Equiléo et Eléazar, également pénalisés de 25 mètres, et, en ce qui concerne Eléazar, effectuant une rentrée après une très longue absence due à une fracture.

 

Hadol du Vivier parachève sa préparation au Prix d’Amérique en remportant sa vingtième victoire consécutive dans l’important Prix de Croix ouvert aux seuls cinq ans, dans lequel, malgré une incartade au départ en raison de la peur qu’il éprouve désormais à l’égard de l’élastique, il double son handicap initial de 25 mètres, et pourtant s’impose de loin devant un certain Hymour. (Il avait reçu l’élastique dans les jambes au départ du Prix Kalmia).

 

Et puis vient le jour J, le jour tant attendu, celui du 54e Prix d’Amérique disputé le dimanche 29 janvier 1978, dans lequel Hadol du Vivier, le fils de Mitsouko et d’Ua Uka, nouvelle idole de l’écurie Levesque, s’aligne pour la première fois, avec les faveurs de la cote en raison de ses vingt victoires consécutives et de tout le prestige qu’il a conquis.

Hadol  du Vivier est donc le grandissime favori (1/1), devant Fakir du Vivier et Grandpré, tous deux à 4/1, Eléazar (8/1), Dimitria (11/1).

Les autres sont complètement délaissés.

Hadol du Vivier cette fois prend un départ impeccable, rassurant ainsi ses innombrables supporters, pour diriger aussitôt les opérations. Mais il est vite rejoint par Grandpré au passage devant les tribunes, et tous deux impriment à la course un train très rapide. En plaine, Grandpré accélère encore l’allure pour prendre l’avantage sur Hadol du Vivier, que suivent The Last Hurrah, Fakir du Vivier, Carlo d’Orsay, détachés d’Eléazar, Dimitria à la faute, Waymaker revenu très vite après un mauvais départ. En face, Hadol du Vivier rejoint Grandpré et tous deux sont maintenant nettement détachés devant Fakir du Vivier, Carlo d’Orsay, Eléazar, The Last Hurrah, Granit, Feinte, alors que Dimitria vient d’être disqualifiée.

L’instant crucial se produit en haut de la montée où, pour la première fois, on voit J. R. Gougeon solliciter Hadol du Vivier. Celui-ci semble vouloir désespérément s’accrocher à Grandpré, qui mène la course à un train d’enfer. Hadol du Vivier tient bon, mais dans le dernier virage, Grandpré trouve assez de ressource pour accélérer l’allure.

Alors, chose incroyable, on voit Hadol du Vivier abdiquer tandis que Grandpré s’envole vers la victoire, c’est le monde à l’envers ! (Ecrira l’un des rédacteurs de la presse hippique).

Or, pour comble de cruauté, Fakir du Vivier à son tour fausse compagnie à Carlo d’Orsay et Eléazar pour venir à la hauteur d’Hadol du Vivier, qui une nouvelle fois tente de s’employer. Mais l’aîné impitoyable prend sur son frère cadet une sévère revanche, le lâchant irrésistiblement. Dès lors, tout est joué, la course s’achève en drame pour les supporters d’Hadol du Vivier. Grandpré franchit en vainqueur la ligne d’arrivée, loin devant Fakir du Vivier, son compagnon d’entraînement, lui-même très détaché d’Eléazar, Hadol du Vivier et Carlo d’Orsay à la lutte pour la troisième place.

Dans son envolée étourdissante, Grandpré, en 1’16’’9, sans l’aide de l’autostart, bat le record de la course que détenait Tidalium Pélo en 1’17’’1 (départ lancé).

On apprend plus tard qu’Hadol du Vivier, souffrant de la gourme, a couru diminué. A l’arrivée, il crache du sang et est mis tout de suite aux antibiotiques. Mais, hélas, il est trop tard, le drame a bien eu lieu : Hadol du Vivier désormais ne sera plus jamais le même cheval ; souffrant de troubles respiratoires, séquelles de sa gourme, il va bien souvent manquer de souffle au moment crucial. Une vraie tragédie pour Henri Levesque, qui en mourra de désillusion, après avoir toutefois eu le temps de découvrir en Jiosco, un fils de Quioco, un nouveau crack, pour lui le dernier qu’il aura fait naître.

 

Après deux mois d’absence, le champion d’Henri Levesque a repris la compétition à Beaumont-de-Lomagne pour terminer deuxième d’Eléazar.

Il est encore deuxième du champion d’Alec Weisweiller dans le Prix de l’Atlantique, puis après son éclatante victoire de l’Elitloppet, second d’Eléazar à Munich dans le Grand Prix de Bavière. On peut alors se demander si Eléazar n’est pas le plus fort. Il le fut sans doute une bonne partie de l’année. Mais, à Stockholm, Hadol du Vivier s’est montré intraitable dans la finale. Eléazar lui a remporté la première batterie de qualification en 1’13’’5 devant le nouveau phénomène Express Gaxe, Madison Avenue, Charme Asserdal, Grande Frances, Petite Evander, The Last Hurrah, Fakir du Vivier.

Dans la seconde batterie, Hadol du Vivier retrouve une vieille connaissance, Pershing. Mais un accrochage au départ avec un concurrent empêche Hadol du Vivier de s’imposer malgré un retour fantastique sur le champion américano-suédois.

Tous deux ont trotté dans le temps record de 1’13’’2, tandis que se classent derrière eux : Duke Iran, Wiretapper, Delfo, Dauga, Tarok, Keystone Sycamore, alors que l’américain Cold Comfort, le futur champion du monde, est disqualifié.

Cependant, la finale permet à Hadol du Vivier de renouer avec la victoire, et quelle victoire ! Trottant sur le pied de 1’14’’, il bat dans cet ordre : Eléazar, Duke Iran, Express Gaxe, Wiretapper, Madison Avenue et Charme Asserdal, alors que Pershing, à la faute, s’élimine de lui-même. Telle est la belle revanche qu’Hadol du Vivier prend sur le sort.

Celle de Pershing a lieu au Danemark où il remporte la Coupe de Copenhague, puis en Allemagne où il s’impose à nouveau à Gelsenkirchen.

 

Eléazar et Hadol du Vivier, quant à eux, reviennent à Vincennes pour y disputer l’important Prix René Ballière (Championnat Européen). C’est l’occasion de revoir ensemble pour la première fois les quatre grands du Prix d’Amérique puisque Fakir du Vivier et Grandpré sont aussi de la partie. Mais ils déçoivent tous deux, alors qu’Hadol du Vivier, impérial, s’impose devant un excellent Eléazar.

Sur leur lancée, les deux champions se rendent à Gelsenkirchen pour y disputer la Course des Elites (Elite Rennen). Mais Eléazar rate son départ derrière l’autostart, ce qui permet à son grand rival de s’imposer à nouveau, en 1’16’’9, devant Madison Avenue, Eléazar bien revenu, Pershing, Keystone Sycamore, Duke Iran, Feinte, Carlo d’Orsay et Express Gaxe.

Hadol du Vivier remporte l’Elite Rennen vingt ans après Icare IV, le premier champion d’Henri Levesque.

 

Hadol du Vivier et Eléazar sont tous les deux sélectionnés pour défendre les couleurs de la France dans le prochain Championnat du Monde des trotteurs disputé à New York.

Une défaillance d’Eléazar à La Capelle, annonçant une baisse de forme de sa part, ne remet pas en cause sa participation au Roosevelt International Trot (Championnat du Monde) ; et il s’embarque pour New York avec Hadol du Vivier, son éternel rival.

Le crack américain de l’époque s’appelle Green Speed. Durant l’année 1977, il a remporté la somme colossale de 584 405 $, plus qu’aucun autre trotteur ne l’a fait en un an. Il a également battu ou égalé dix-sept records du monde et remporté la plupart des épreuves les plus prestigieuses (Hambletonian, Yonkers Trot, Batavia Downs, Colonial Trot, Hanover Colt Stake, Leland Stanford Trot, Currier and Ives Trot, Beacon Course Trot…). Toutes ses performances lui ont permis d’enlever le titre « d’Harness Horse of the Year » 1977.

Mais il tombe boiteux à quelques jours de l’American Trotting Championship, et ne peut se qualifier pour le Championnat du Monde. On le remplace par son compagnon d’écurie Cold Comfort, qui se qualifie à sa place en terminant deuxième de Kash Minbar.

Kash Minbar et Cold Comfort sont donc désignés pour représenter les U.S.A. dans le Championnat du Monde face aux néo-zélandais Nigel Craig et Petite Evander, à la jument canadienne Dapper Dillon, et trois visiteurs venus d’Europe : la championne finlandaise Charme Asserdal, les cracks français Eléazar et Hadol du Vivier.

Dépités de ne pouvoir applaudir Green Speed, les Américains, en raison de ses récentes performances prometteuses, font d’Hadol du Vivier leur favori. Mais, malheureusement, la chaleur de l’été new-yorkais fait renaître les troubles respiratoires dont souffre le champion français depuis sa gourme. Au moment crucial il manque de souffle et laisse Cold Comfort franchir en vainqueur la ligne d’arrivée devant Petite Evander.

Hadol du Vivier et Eléazar sauvent tout de même l’honneur en se classant troisième et quatrième, devant Charme Asserdal, Nigel Craig, Kash Minbar et Dapper Dillon.

Les jambes fragiles d’Eléazar ont souffert de la piste dure, Kash Minbar et Nigel Craig sont également victimes de boiteries, si bien que tous, ainsi qu’Hadol du Vivier, déclarent forfait dans la revanche, la Challenge Cup, disputée la semaine suivante, que remporte la jument Lola’s Express, devant Cold Comfort, Petite Evander et Charme Asserdal.

 

Après une longue période de repos bien mérité, Hadol du Vivier réapparaît en piste à Amiens, dans le Prix du Président Emile Fossé (1 600 m), le 11 novembre, pour s’imposer en 1’13’’1, établissant ainsi son nouveau record et pulvérisant celui d’Europe sur la distance.

 

Fort de cet exploit, Hadol du Vivier se rend à Milan pour y disputer le Grand Prix des Nations (2 100 m),  grâce auquel on pense qu’il soufflera à Eléazar la première place au classement du Grand Circuit International. Il lui suffit pour cela de se classer dans les trois premiers tout en profitant de l’absence de son grand rival. Mais un accrochage au départ avec Pershing fait perdre aux deux champions leurs chances respectives, et Charme Asserdal en profite pour s’imposer en 1’14’’7, devant The Last Hurrah, Wayne Eden, Pershing (bien revenu), Madison Avenue, Hadol du Vivier, qui laisse donc à Eléazar la palme d’or de champion d’Europe, titre qu’il remporte pour la deuxième fois, et qui échappe encore à Hadol du Vivier en 1979, cette fois au profit de Pershing, dont les deux cracks français doivent subir la loi.

 

Après son échec total dans le Prix d’Amérique 1979 dont il était encore favori (avec Eléazar), Hadol du Vivier se réhabilite en gagnant de façon magistrale le Prix de France, finalement plus adapté à ses nouvelles dispositions de roi de la vitesse.

Il gagne aussi le Prix de l’Atlantique à Enghien, devant Grandpré, Eléazar et Hillion Brillouard, le Grand Prix d’Aby à Göteborg, devant Petite Evander et Tarok, le second éliminatoire du Prix des Géants à Hilversum, devant Charme Asserdal et Madison Avenue, la finale du Prix des Géants, devant Charme Asserdal et Pershing, la finale du Grand Prix de Gelsenkirchen, devant Tarok, Speedy Volita, Madison Avenue…

Il s’est également classé troisième du Grand Critérium de Vitesse, derrière High Echelon et Eléazar, et deuxième d’Eléazar dans le Grand Prix du Sud-Ouest.

A Vincennes, il est également deux fois second d’Hillion Brillouard, les deux fois pénalisés de 25 mètres, dans le Prix d’Eté rebaptisé pour la circonstance « Prix du Centenaire de l’Hippodrome de Vincennes », et dans le Prix de Bourgogne.

Son entourage peut donc fonder avec lui de nouveaux espoirs pour 1980.

Malheureusement, Hadol du Vivier échoue pour la troisième fois dans le Prix d’Amérique ; les espoirs sont brisés, d’autant plus qu’il ne peut faire mieux que troisième derrière Eléazar et Gadamès dans le Prix de France.

 

Mais il nous a habitués à des surprises. Dans le Grand Critérium de Vitesse de Cagnes, il nous en réserve une de taille : non seulement il bat Idéal du Gazeau, le nouveau crack de Vincennes, mais il pulvérise en 1’14’’1 l’ancien record établi par Eléazar en 1977 sur le pied de 1’15’’.

 

Pourtant, à sa sortie suivante, Hadol du Vivier est facilement dominé par Jorky dans le Prix de l’Atlantique à Enghien, avant d’échouer complètement dans le Grand Prix du Sud-Ouest, qu’Idéal du Gazeau gagne de peu devant Jorky.

Dès lors, Hadol du Vivier disparaît de la scène pour entrer au haras en 1981 après une timide réapparition dans le Prix de Belgique. Désormais il laisse la place libre aux deux nouvelles étoiles que sont Idéal du Gazeau et Jorky.

 

La dernière fois qu’il fait la une des journaux c’est à l’occasion de son « kidnapping », qui ressemble fort à un coup monté, « un coup de pub ».

 

Son meilleur héritier sera Sabre d’Avril, champion classique, avant de laisser son cœur dans une lutte mémorable avec Sancho Pança à l’issue d’un Critérium des 4 ans inoubliable.

 

La génération d’Hadol du Vivier comptait d’autres éléments de valeur, comme Hague, la fille de Roquépine et de Kerjacques.

High Echelon, vainqueur du Prix Jockey, du Critérium des 5 ans, du Prix de l’Etoile, du Prix d’Amérique 1979, du Prix des Centaures, du Prix de Sélection, du Grand Critérium de Vitesse, second de la finale du Grand Prix de la Loterie à Naples, après avoir gagné en éliminatoire, puis finalement vainqueur du Prix du Bourbonnais.

Hillion Brillouard, vainqueur de la finale du Grand Prix de la Loterie à Naples, du Grand Prix d’Oslo, de la Challenge Cup à New York, du Prix d’Eté, du Prix de Bourgogne

Hurgo, magnifique globetrotteur, qui courait tous les huit jours, et ce dans les deux spécialités du trot, monté et attelé, notamment vainqueur du Grand Prix de la Ville d’Ostende, en Belgique, du Tuoppi Ravit, en Finlande.

Hymour, vainqueur du Prix d’Amérique, du Prix de France et du Grand Critérium de Vitesse, en 1982, à l’issue d’un étonnant « come-back ». C’était un descendant de Jamin, comme lui issu du fameux haras des Rouges Terres.

Hadol du Vivier vainqueur de l’Elitloppet 1978 à Solvalla

Hadol du Vivier vainqueur de l’Elitloppet 1978 à Solvalla

Green Speed « Harness Horse of the Year » 1977 aux USA

Green Speed « Harness Horse of the Year » 1977 aux USA

Kash Minbar vainqueur de l’American Trotting Championship 1978

Kash Minbar vainqueur de l’American Trotting Championship 1978

Pershing remporte la finale de l’Elitloppet 1979, devant Hadol du Vivier, Express Gaxe, Madison Avenue, Charme Asserdal

Pershing remporte la finale de l’Elitloppet 1979, devant Hadol du Vivier, Express Gaxe, Madison Avenue, Charme Asserdal

High Echelon bat  Idéal du Gazeau dans le Prix de l’Etoile 1978

High Echelon bat Idéal du Gazeau dans le Prix de l’Etoile 1978

High Echelon remporte le Prix d’Amérique 1979, devant Idéal du Gazeau, Fakir du Vivier, Fadet, Grandpré

High Echelon remporte le Prix d’Amérique 1979, devant Idéal du Gazeau, Fakir du Vivier, Fadet, Grandpré

High Echelon, vainqueur du Critérium des 5 ans, du Prix de l’Etoile, du Prix d’Amérique, du Prix des Centaures, du Prix de Sélection, du Grand Critérium de Vitesse, second de The Last Hurrah dans le Grand Prix de la Loterie à Naples

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Hillion Brillouard, vainqueur du Grand Prix de la Loterie à Naples, de la Challenge Cup à New York, du Grand Prix d’Oslo, du Prix d’Eté à Vincennes, du Prix de Bourgogne à Vincennes…

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Hymour remporte le Prix d’Amérique 1982 en temps record, devant Jiosco et Idéal du Gazeau

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Hymour, vainqueur du Prix d’Amérique, du Prix de France, et du Grand Critérium de Vitesse, en 1982

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Sabre d'Avril, le meilleur fils d'Hadol du Vivier, a été le leader de sa génération avant d'être détrôné par Sancho Pança

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Prix d'Amérique 1980, les favoris

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Grandpré

Grandpré

Gadamès

Gadamès

Tarok

Tarok

Gamélia

Gamélia

Equiléo et Pierre-Désiré Allaire

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Equiléo Roosevelt International Trot 1976

Feinte

Feinte

Eléazar Prix d'Amérique 1980

Eléarar Prix de France 1978

Eléazar Prix de France 1977

Equiléo Roosevelt International Trot 1976

Hadol du Vivier Elitloppet 1978

Hadol du Vivier Prix de France 1979

Grandpré Prix d'Amérique 1978

High Echelon Prix d'Amérique 1979

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commentaires

P
Madame, Monsieur, <br /> Vous serait-il possible prendre connaissance cet article. A l'époque, je travaillais les 4 mouquetaires de L' "Orne" tous les matins durant la saison où les principes Classiques leurs fûrent imprimés au travers de l'Ecole-Dress. Je vous remerçie, Madame, Monsieur, de votre precieux temps, lequel ne sera pas perdu en vain. Avec tout le respect pour votre travail. Amitiés. PascalPascal Rossi<br /> Mars 1978 · ·<br /> Fakir du Vivier, champion du monde, éleve de Dress en 1978 au haras de l'Orne. Celui là c'était un Monsieur!!! Inmonté jusqu'alors. Quel plaisir!!!<br /> Rentré au haras de l'Orne, "Fakir" un matin à mis "Papa" dans les géraniums, et était devenu ingérable .Philippe me demanda si je pouvait faire quelque chose alors que j'éduquais depuis 6 mois 8 mâles N sur Boucet Et moi de lui répondre "Attention, c'est un Monsieur..." Ci joint un article de "Dress" Au sortir de ses nombreuses lutes qui l'ont conduit au ,, Pinacle '' et parfois loin de mers, je le montais tous les matins pour l’emmener aux chevreuils et aux lièvres.<br /> L'aspirine de l'équitation était son traitement quotidien. Sur une ,, Siegfried '' l'épaule en dedans préparait nos chevauchées fantastiques.<br /> Parole d'homme de cheval que je suis, j'avais l'impression de monter un bâton de dynamite voir un avion de chasse, 20 Millions de Francs entre les jambes, c'est autre chose qu'une bourge de Neuilly<br /> Trois mousquetaires étaient ses compagnons d'écurie, des champions du monde, du Cornulier, des majeurs de l'Amérique...Equiléo, Grandpré, Hériango.<br /> Une cavalerie d'enfer !!!<br /> C'est un des plus fantastiques coursiers que j'ai travaillé. A l'époque, il n'avait jamais été monté. Et les éleveurs du fait de son caractère hésitaient pour certains à tort. Il adorait "voler" derrière les chevreuils et les lièvres. Le terrain varrié et boisé de l'Orne l'a transformé à tous point de vue. Plusieurs fois nous sommes allé visité Nouryew chez Niarcos au "Fresnay" le Buffard . "Nico" me demandait à chaque fois de lui rouler des cigarettes, pas banal pour quelqu'un qui "roulait en hélicoptère". Dans le manège en compagnie de Richardson "Fakir" faisait vraiemment le beau et n'avait rien n'a envier à "Nouryew" Un certain acteur connu du monde entier est venu un matin à l'improviste à la Cour de "Fakir".Ce fût un beau remerçiement de mon passage chez PDA. Ps Je n'ai pas de photo de "Nouryew" au haras dommage.
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R
Extraordinaire, cela ma rappelle mes jeunes années
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F
Merci Vincenzo !