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19 janvier 2017 4 19 /01 /janvier /2017 13:52

Père de Bold Eagle, Bird Parker, Brillantissime, Readly Express, Avila, Axelle Dark, Django Riff, Charly du Noyer, Altesse du Mirel, Bugsy Malone, Dawana, Traders, Bouclier dOr, Cash Gamble, Cash and Go, Canadien d’Am, Alto de Viette, Blue Grass, Atlas de Joudes, Arlington Dream, Ready Cash est lui aussi devenu un étalon dexception, après avoir été le champion encore présent dans toutes les mémoires. 

 

Bold Eagle

Bold Eagle, son meilleur fils, vainqueur du Prix d'Amérique à 5 ans en temps record, tentera de défendre son titre le dimanche 29 janvier 2017, dans cette épreuve mythique, lui qui a aussi remporté le Critérium des 5 ans, comme lavait fait Upsalin, le dernier champion à avoir inscrit à son palmarès ces deux grands challenges dans cet ordre chronologique.

 

Bold Eagle, nom que les Américains donnent au pygargue à tête blanche (un aigle pêcheur), qui sert d'emblème au pays de la bannière étoilée, comme notre coq gaulois, mériterait lui aussi de voir se dresser sa statue à côté de celle d'Ourasi, lui qui ne cesse d'éblouir tous les passionnés du trot, et qui a même fait peur à Nuncio, le seul trotteur, qui à mon avis pouvait l'inquiéter dans ce Prix d'Amérique Opodo 2017...

 

J'ai repris la plume en ce jour, jeudi 19 janvier 2017, où l'hippodrome de Paris-Vincennes rend hommage à mon ami Jean-Pierre Reynaldo, écrivain-journaliste, mais aussi à Jean-Paul Bertrand de lAPRH Bertrand, photographe bien connu des habitués des champs de courses, une figure emblématique. Penser qu'on ne verra plus ce personnage assez grand, assez fort avec sa barbe blanche, ressemblant à un père Noël ; il me semble qu'il manque quelque chose, comme si l'hippodrome avait perdu un pilier sur sa base.

Merci à ceux qui m'ont encouragé, pardon à ceux que j'ai offensé malgré moi.

 

Il est impossible de parler de Bold Eagle sans rappeler ici ses principales performances : Bold Eagle est le brillant vainqueur du Prix d'Amérique Opodo 2016 (450 000 ), du Grand Prix de France 2016 (180 000 ), du Critérium des 5 ans 2016 (108 000 ), du Critérium des 3 ans 2014 (108 000 ), du Critérium Continental 2015 (108 000 ), du Prix de Sélection 2015 (108 000 ), du Prix René Ballière 2016 (90 000 ), du Championnat Européen des 5 ans 2016 (45 000 ), du Grand Prix de l'U.E.T. 2015 à Wolvega en Hollande (150 000 ), du Prix Jockey 2016 (54 000 ), du Grand Prix de Bourgogne 2017 (54 000 ), du Grand Prix du Bourbonnais 2016 (54 000 ), du (Grand) Prix de Belgique 2016 (54 000 ), du Prix Louis Jariel 2016 (54 000 ), du Prix des Sables-d'Olonne 2016 (avec Eric Raffin à son sulky) (22 500 ). Il a été battu par le champion trotteur norvégien Lionel dans le Grand Prix de Paris 2016, et par le fils de Ready Cash, entraîné par Philippe Allaire, Traders, dans le Prix Marcel Laurent 2016.

 

Bold Eagle s'est qualifié à Caen, le 05/09/2013, en 1'18''8. C'est un cheval mâle bai, né en 2011, de Ready Cash et de Reethi Rah Jet, élevé par Jean-Etienne Dubois, entraîné par Sébastien Guarato, drivé par Franck Nivard, habituellement, et à l'occasion par Eric Raffin. Il appartient à Pierre Pilarski.

Ce cheval, très médiatisé, a son Fan Club, qui fait preuve d'un engouement considérable. Celui-qui-aime-les-chevaux (Philippe) Bastien en est le président.

Bold Eagle, en digne fils de Ready Cash, remporte le Critérium des 3 ans

Bold Eagle, en digne fils de Ready Cash, remporte le Critérium des 3 ans

Bold Eagle, un fils de Ready Cash, a confirmé son rôle de favori en gagnant brillamment le classique Critérium des 3 ans (2 700 m), en 1'13''6, devant Brillantissime, autre fils de Ready Cash et Billie de Montfort. Il n'avait pourtant pas bénéficié du meilleur parcours, mais une fois de plus la classe a parlé. Bold Eagle était invaincu cette année en huit tentatives, il signait ainsi sa neuvième victoire consécutive, la plus belle de sa jeune carrière.

 

Une semaine plus tard, Bird Parker, un autre fils de Ready Cash, gagnait en temps record (1'13''7), le classique Prix de Vincennes (2 700 m), l'équivalent du Critérium des 3 ans au trot monté.

Ready Cash lui-même avait effectué une rentrée prometteuse dans le Prix du Bourbonnais, en vue de se qualifier pour le prochain Prix d'Amérique. On attend avec impatience sa prestation dans le Prix de Bourgogne.

Bird Parker, encore un fils de Ready Cash, gagne le Prix de Vincennes, l'équivalent du Critérium des 3 ans au trot monté, en temps record

Bird Parker, encore un fils de Ready Cash, gagne le Prix de Vincennes, l'équivalent du Critérium des 3 ans au trot monté, en temps record

Bold Eagle remporte le dernier classique du meeting d'hiver 2015, le Prix de Sélection.

Bold Eagle remporte le dernier classique du meeting d'hiver 2015, le Prix de Sélection.

Le Prix de Sélection 2015, dernier classique du meeting d’hiver (2014/2015), le samedi 28 février 2015, pour le grand favori Bold Eagle !

C’est aussi un exploit pour l’entraîneur, Sébastien Guarato, qui place trois de ses pensionnaires aux trois premières places : 1er Bold Eagle (1’11’’4), 2e Billie de Montfort (1’11’’5), 3e Bocage d’Ortige (1’11’’8) !

Bold Eagle remporte le Prix de Belgique 2016. Publié par DK News le 18-01-2016, 17h37 | 24

Bold Eagle remporte le Prix de Belgique 2016. Publié par DK News le 18-01-2016, 17h37 | 24

En l'absence de Bold Eagle, malade, Bird Parker remporte le Critérium des 4 ans 2015.

En l'absence de Bold Eagle, malade, Bird Parker remporte le Critérium des 4 ans 2015.

Alors qu'il restait sur douze victoires consécutives et dominait sans partage sa génération, Bold Eagle a complètement cédé dans le préparatoire Prix Gaston Brunet, finissant neuvième et probablement malade. Cette contreperformance inattendue l'obligera à déclarer forfait (le temps de se soigner) dans le classique Critérium des 4 ans (2 850 mètres) (comme l'avait fait son père Ready Cash), ce qui permettra à Bird Parker (un autre fils de Ready Cash) de s'imposer à sa place, en 1'13''2, devant Briac Dark, Boléro Love, Billie de Montfort, Bardane du Houlbet, Black d'Avril, Beau Gamin, Brillantissime, Bolide de l'Oison, Bambina Magic... le samedi 2 mai 2015.

 

Bold Eagle effectue une rentrée victorieuse le jeudi 27 août 2015 dans le Prix Jules Thibault (2700 mètres), s'imposant avec autorité devant son compagnon d'entraînement Booster Winner, alors que Bird Parker doit se contenter de la troisième place.

Grand Prix de l'U.E.T. (2100 m) à Wolvega (Pays-Bas) 350 000,00 

Une formalité pour le favori français Bold Eagle et un jumelé pour l'entraîneur Sébastien Guarato, avec la deuxième place prise par la pouliche Billie de Montfort, drivée par Eric Raffin. Les meilleurs trotteurs scandinaves de 4 ans n'avaient pas relevé le défi de Bold Eagle à Solvalla, mais les français ont tout de même brillé dans la finale en prenant les deux premières places, le mâle s'offrant en prime le record (1'12'') de la piste de Wolvega malgré la pluie, qui avait rendu la piste très fouillante. Le nom de Bold Eagle est maintenant connu sur l'échelle européenne, puisqu'il est maintenant reconnu comme le meilleur trotteur européen de 4 ans. Son prochain objectif sera le Critérium Continental à Vincennes, le dimanche 27 décembre. 

Résultat :

1er Bold Eagle (3) (F. Nivard) 1'12''

2Billie de Montfort (5) (E. Raffin) 1'12''5

3Sorbet (9) (D. Dreden) 1'12''9

4e Flexlane (1) (C. Eriksson) 1'13''

5Cash Gamble (4) (P. Lennartsson) 1'13''

6Black d'Avril (12) (F. Ouvrie) 1'13''1

7Al's Winnermede (15) (J. Kontio) 1'13''1

8Bocage d'Ortige (7) (G. Delaune) 1'13''2

 

Le dimanche 13 décembre 2015, Bold Eagle était de retour à Vincennes pour remporter en temps record (1'12''9) le Prix Octave Douesnel (2700 mètres). Après avoir fait illusion un court instant, Briac Dark concluait à la deuxième place devant Boeing du Bocage et Bird Parker, bien revenu après un mauvais départ.

Critérium Continental (G.1, 2100 m) 2015

1er Bold Eagle (5) M4 (F. Nivard) 1'10''5 (2'28''15) 

2e Specialess (7) M4 Italie (R. Andreghetti) 1'10''8 (2'28''75)

3e Bird Parker (6) M4 1'10''8 (2'28''75) (Y. Lebourgeois)

4e Boléro Love (14) M4 1'10''9 (2'28''97) (G. Gelormini)

5e Conlight As (1) M4 Suède 1'11''2 (2'29''46) (C. Martens)

6e Booster Winner (4) M4 1'11''2 (2'29''56) (O. Kihlström)

7e Bocage d'Ortige (8) M4 1'11''3 (2'29''71) (D. Thomain)

8e Bardane du Houlbet (3) F4 1'11''3 (2'29''78) (R.-C. Larue)

9e Gross Weight (11) M4 Suède 1'11''4 (2'29''92) (F. Ouvrie)

10e Billie de Montfort (9) F4 1'12''7 (2'32''76) (E. Raffin)

11e Barjal (10) M4 1'13''1 (2'33''47) (F. Anne)

dai Black d'Avril (2) M4 (M. Mottier)

dai Bélina Josselyn (12) F4 (J.-M. Bazire)

dai Baltic Charm (15) M4 (M. Abrivard)

NP Blue Grass (13) F4 (P. Vercruysse)

Bold Eagle (1/2) était le grand favori du Critérium Continental 2015, dimanche 27 décembre, disputé sur la piste de Vincennes (hippodrome de Paris), et il n'a pas failli à sa tâche, gagnant par la même occasion son billet de qualification pour "l'Amérique", avant d'être revu dans "le Belgique". Bird Parker, son demi-frère ennemi, lui a donné une bonne réplique, perdant sur le fil la deuxième place, au profit de l'italien Specialess, très accrocheur.

Bold Eagle survole le Prix de Belgique 2016, ridiculisant ses aînés. (3ec6ad919a365ea95aa9697ae0394470)

Bold Eagle survole le Prix de Belgique 2016, ridiculisant ses aînés. (3ec6ad919a365ea95aa9697ae0394470)

Bold Eagle remporte le Prix de Belgique 2016

Bold Eagle, le fils de Ready Cash, affrontait pour la première fois ses aînés dans le Prix de Belgique, à quinze jours du Prix d'Amérique Opodo, et il les a pulvérisés, éblouissant l'hippodrome de Paris-Vincennes de toute sa classe. Il est désormais le grandissime favori de l'épreuve reine de Vincennes, le dernier dimanche de janvier, et cela à seulement cinq ans. Franck Nivard, son driveur, le croit encore meilleur que son père, et quel père ! Tout le monde se souvient de Ready Cash, le vainqueur des Prix d'Amérique 2011 et 2012, en passe de devenir tout aussi fabuleux (sinon plus) au haras. Son meilleur fils, Bold Eagle possède un dernier changement de vitesse dévastateur, qui placé au bon moment par son as de pilote "Francky-La-Main-Froide" terrasse tous ses adversaires dans la ligne droite. Le tout bon Voltigeur de Myrt a dû se contenter de la deuxième place à distance du vainqueur, devant l'italien Oasis Bi, Un Mec d'Hérirpé et Bird Parker, venu compléter le quinté.

Résultat :

1er Bold Eagle (12) (F. Nivard) 1'13''6

2e Voltigeur de Myrt (14) (G. Gelormini) 1'13''8

3e Oasis Bi (11) Italie (B. Goop) 1'13''9

4e Un Mec d'Héripré (13) (R. Andreghetti) 1'13''9 

5e Bird Parker (7) (Y. Lebourgeois) 1'13''9

6e Moses Rob (5) Suède (P. Levesque) 1'14''

7e Soléa Rivellière (6) (Ph. Daugeard) 1'14''1

8e Lionel (3) Norvège (Ö. Kihlström) 1'14''3

9e Increased Worload (1) Suède (P. Vercruysse) 1'14''4

10e Up and Quick (16) J.-M. Bazire 1'13''8 (+ 25 m)

Bold Eagle et Timoko

Bold Eagle et Timoko

Prix d’Amérique Opodo 2016 (2 700 m)

 

L’arrivée :

1er 10 – Bold Eagle 1’11’’4 (3’12’’65)

2e 18 – Timoko 1’11’’5 (3’12’’99)

3e 9 – Oasis Bi 1’11’’5 (3’13’’08)

4e 13 – Akim du Cap Vert 1’11’’6 (3’13’’36)

5e 5 – Moses Rob 1’11’’6 (3’13’’44)

6e 6 – Soléa Rivellière 1’11’’7 (3’13’’62)

7e 7 – Bird Parker 1’11’’9 (3’14’’07)

8e 12 – Voltigeur de Myrt 1’11’’9 (3’14’’10)

9e 15 – Univers de Pan 1’12’’ (3’14’’34)

10e 11 – Un Mec d’Héripré 1’12’’ (3’14’’38’’)

11e 2 – Nephenta Lux 1’12’’4 (3’15’’36)

12e 14 – Mosaique Face 1’12’’4 (3’15’’46)

13e 8 – Support Justice 1’12’’9 (3’16’’72)

14e 17 – Up and Quick 1’13’’ (3’17’’13)

Disqualifié 1 – Athos des Elfes

Le record de la course est battu !

 

Magnifique victoire du favori Bold Eagle, qui remporte son premier Prix d’Amérique à 5 ans, tout en pulvérisant le record de la course, et seulement quatre ans après son père Ready Cash. Timoko est un courageux deuxième. L’italien Oasis Bi crée la surprise en finissant troisième. Up and Quick, le tenant du titre, n’a pas aimé son bonnet. Bird Parker et Lionel ont raté leur départ.

Le week-end avait bien commencé avec la victoire de Trebol, le petit champion des Baléares, samedi dans le Prix du Luxembourg, pour la plus grande joie des nombreux Espagnols venus l’acclamer.

Je suis très content pour Trebol, Bold Eagle et Timoko ; ces trois chevaux m’ont vraiment fait plaisir.

Les meilleures impressions du Prix d’Amérique sont à mettre à l’actif du vainqueur Bold Eagle, de Timoko, d’Oasis Bi, d’Akim du Cap Vert et de Bird Parker, qui a fini en bolide après être mal parti.

Franck Nivard lui rejoint Jos Verbeeck au palmarès du Prix d’Amérique, avec une quatrième victoire, mais c’est la première pour l’entraîneur Sébastien Guarato. (Le record du nombre de victoires en tant que driveur, étant toujours détenu par Jean-René Gougeon, qui en a gagné huit, devant Alexandre Finn, six).

A noter aussi la victoire de Traders, dans le Prix Charles Tiercelin, alors qu’il était drivé par Nicolas Roussel, revenu des USA. Or, Traders est aussi un fils de Ready Cash, comme Bold Eagle et Bird Parker !

Bold Eagle, drivé par Franck Nivard, remporte le Prix d'Amérique Opodo 2016, en temps record, à l'âge de 5 ans, devant Timoko et Oasis Bi. photo : Scoopdyga
Bold Eagle, drivé par Franck Nivard, remporte le Prix d'Amérique Opodo 2016, en temps record, à l'âge de 5 ans, devant Timoko et Oasis Bi. photo : Scoopdyga

Bold Eagle, drivé par Franck Nivard, remporte le Prix d'Amérique Opodo 2016, en temps record, à l'âge de 5 ans, devant Timoko et Oasis Bi. photo : Scoopdyga

Grand Prix de France 2016 : Bold Eagle confirme !

Le nouveau duel entre Bold Eagle et Timoko était trés attendu dans le Grand Prix de France (2100 m) 2016 ; et il a bien eut lieu, mais une fois de plus il tourne à l'avantage du fils de Ready Cash. Voltigeur de Myrt, seulement 8e du Prix d'Amérique Opodo, se retrouve en partie pour prendre la troisième place devant Anna Mix, Bird Parker, Kadett C.D., Trebol, Soléa Rivellière, Tiégo d'Etang, Vanity Matters, Univers de Pan, Oasis Bi, Pascia' Lest. Le record (1'09''8) de Kool du Caux n'est pas tombé, à cause de la piste légèrement fouillante. 58 ans après Jamin, Bold Eagle est le premier cinq ans à réaliser le doublé Prix d'Amérique-Prix de France. Il tente maintenant de rejoindre Bellino II, dernier trotteur à avoir réalisé la triple couronne (Prix d'Amérique-Prix de France-Prix de Paris) en 1976. Lionel, encore fautif, est le seul à avoir été disqualifié.

 

Résultat :

1er Bold Eagle DP (F. Nivard) 1'10''7

2e Timoko D4 (B. Goop) 1'10''7

3e Voltigeur de Myrt D4 (G. Gelormini) 1'11''

4e Anna Mix D4 (P. Vercruysse) 1'11''1

5e Bird Parker DP (J.-P. Monclin) 1'11''1

 

6e Kadett C.D. DP (D. Locqueneux) 1'11''6

7e Trebol D4 (G. A. Pou Pou) 1'11''6

8e Soléa Rivellière D4 (S. Olivier) 1'11''7

9e Tiégo d'Etang (Ch. Bigeon) 1'11''9

10e Vanity Matters D4 (P. Levesque) 1'13''1

Dai Lionel (Ö. Kihlström)

 

Lionel, le champion trotteur norvégien, bat Bold Eagle dans le Grand Prix de Paris 2016. (document Equidia)

Lionel, le champion trotteur norvégien, bat Bold Eagle dans le Grand Prix de Paris 2016. (document Equidia)

Grand Prix de Paris (4150 m) 2016 : Lionel (le Norvégien) bat Bold Eagle !

Bien que contraint à trotter en deuxième épaisseur, nez au vent tout le parcours des 4150 mètres, Lionel, le champion norvégien malchanceux dans les Prix d'Amérique et de France, prend une sévère revanche sur Bold Eagle, deuxième, qui n'a pourtant pas démérité. La surprise est venue de la jument Tagada Tagada, la gagnante du Trophée Vert, qui termine troisième devant Bird Parker, un des animateurs, et Timoko.

Arrivée :

1er 6 Lionel (Ö. Kihlström) 1'14''8

2ème 11 Bold Eagle (F.Nivard) 1'14''8

3ème 3 Tagada Tagada (M. Abrivard) 1'14''9

4ème 9 Bird Parker (J.-P. Monclin) 1'14''9

5éme 12 Timoko (B. Goop) 1'15''

 

Samedi 11 juin 2016 à Vincennes, Bold Eagle effectue une rentrée victorieuse dans le Prix Louis Jariel (2175 mètres), qu'il remporte sur le pied de 1'10''8, loin devant ses compagnons d'entraînement Boléro Love (1'11''), Billie de Montfort (1'11''1), Baltic Charm (1'11''2), que suivaient Bird Parker (1'11''3), Beau Gamin (1'11''4), Black d'Avril (1'11''4), Barrio Josselyn (1'11''6)...

Bold Eagle et Ready Cash

Bold Eagle et Ready Cash

Dimanche 26 juin 2016, drivé par Eric Raffin, en l’absence de Franck Nivard, suspendu, Bold Eagle a remporté facilement le Prix René Ballière, signant ainsi sa 7e victoire de Groupe 1, bien qu’âgé seulement de 5 ans.

Arrivée définitive :

1er Bold Eagle (7) DP (E. Raffin) 1’10’’8

2e Your Highness (2) D4 Suède (B. Goop) 1’10’’9

3e Amiral Sacha (10) DP (G. Gelormini) 1’11’’

4e Tiégo d’Etang (5) (Ch. J. Bigeon) 1’11’’

5e Olmo Holz (8) D4 Belgique (Ch. Martens) 1’11’’3

 

6e Voltigeur de Myrt (6) D4 (P. Vercruysse) 1’11’’3

7e Billie de Montfort (7)DP (D. Thomain) 1’11’’4

8e Black d’Avril (11) D4 (F. Prat) 1’11’’4

9e Bird Parker (9) D4 (J.-P. Monclin) 1’11’’4

10e Uhlan du Val (10) (C. Mégissier) 1’11’’5

Le périple victorieux de Bold Eagle passe par la Vendée avec le Prix des Sables d’Olonne, qui permet à Eric Raffin, le Vendéen, de s’imposer devant son public, le jeudi 21 juillet 2016. Bold Eagle lui n’a pas fait de détail, prenant rapidement le commandement des opérations pour terrasser l’opposition et établir en 1’11’’3 le nouveau record de la piste. A distance du vainqueur, Akim du Cap Vert effectuait une bonne rentrée en prenant la deuxième place, devant Baltic Charm et Alderman.

Le Prix Jockey 2016, disputé le lundi 22 août est revenu à son grandissime favori Bold Eagle (1/10), une cote qui rappelle un certain Ourasi, en 1’13’’8 sur 2700 mètres, malgré l’étonnante fin de course de la belle alezane Bélina Josselyn, qui a fini à la hanche du champion entraîné par Sébastien Guarato. Boléro Love, Billie de Montfort et Beau Gamin se sont également bien comportés en finissant 3e, 4e et 5e. Rendez-vous est pris pour le Critérium des 5 ans, le dimanche 3 septembre.

Critérium des 5 ans (3000 m) 2016 : Bold Eagle est bien le meilleur !

A l'issue d'un duel magnifique avec Bélina Josselyn, meilleure femelle de la génération, Bold Eagle confirme qu'il est bien le meilleur d'une génération de trotteurs particulièrement fameuse. La troisième place est revenu à Baltic Charm, drivé par Eric Raffin, devant Boléro Love, Briac Dark, Bad Boy du Dollar, Best Buissonay, Brillantissime, Bari, Belline d'Urzy... Bold Eagle lui rejoint Upsalin, dernier trotteur qui ait remporté le Critérium des 5 ans après avoir déjà gagné le Prix d'Amérique.

Arrivée :

1er 11 Bold Eagle DP (F. Nivard) 1'14''

2e 8 Bélina Josselyn D4 (J.-M. Bazire) 1'14''1

35 Baltic Charm D4 (E. Raffin) 1'14''2

47 Boléro Love D4 (G. Gelormini) 1'14''3

56 Briac Dark D4 (F. Anne) 1'14''3

 

63 Bad Boy du Dollar D4 (S. Roger) 1'14''3

74 Best Buissonay D4 (J. Van Eeckhaute) 1'14''3

89 Brillantissime (P. Vercruysse) 1'14''4

92 Bari D4 (A. Abrivard) 1'14''4

101 Belline d'Urzy D4 (M. Abrivard)

 

On revoyait Bold Eagle à Vincennes, en nocturne, le vendredi 14 octobre 2016 avec le Championnat Européen des 5 ans (2100 m), qu’il remportait en 1’13’’8 devant Baltic Charm, la norvégienne Nelson Nora et Brillantissime.

Traders bat Bold Eagle dans le Prix Marcel Laurent 2016, à l'issue d'un duel fantastique (documents Equidia)

Traders bat Bold Eagle dans le Prix Marcel Laurent 2016, à l'issue d'un duel fantastique (documents Equidia)

Prix Marcel Laurent (2100 m) 2016

A l'issue d'une course formidable et d'un duel fantastique et palpitant jusqu'au bout, Traders, le fils italien de Ready Cash, entraîné par Philippe Allaire, parvient à battre Bold Eagle, le fils français de Ready Cash, presque invaincu jusqu'alors. Charly du Noyer, autre fils de Ready Cash, s'est aussi fait remarquer en tentant un moment de prendre le meilleur pour finalement conclure quatrième derrière le très bon Boléro Love. Le record de la piste a failli tomber (1'10''1) !

1er Traders (Italie) M4 (D. Thomain) 1'10''1

2e Bold Eagle M5 (F. Nivard) 1'10''1

3e Boléro Love M5 (G. Gelormini) 1'10''3

4e Charly du Noyer M4 (Y. Lebourgeois) 1'10''3

5e Tony Gio (Italie) M4 (C. Martens) 1'10''4

6e Breidabliks Nubbe (Suède) M5 (C. Lugauer) 1'10''5

7e Brillantissime M5 (P. Vercruysse) 1'10''6

dai Tessy d'Eté (Italie) F4 (Y. Lorin)

dai Baltic Charm M5 (E. Raffin)

Les qualifiés aux points pour le Prix d’Amérique Opodo 2017, une innovation réussie

Les quatre courses préparatoires au Prix d'Amérique, les « quatre B », Prix de Bretagne, du Bourbonnais, de Bourgogne, de Belgique, devenus Grand Prix de Bretagne, du Bourbonnais, de Bourgogne, de Belgique, avec suppression des rendements de distance, servaient de qualification pour le Prix d'Amérique Opodo 2017, en retenant les trois premiers de chaque épreuve, ainsi que les gagnants du Prix Ténor de Baune et du Critérium Continental, qui se court désormais en hiver. Cette initiative heureuse a fait la satisfaction des professionnels et des passionnés de courses au trot, qui ont pu ainsi assister à de vrais courses et voir se qualifier les chevaux en forme.

Anna Mix, Propulsion, Princesse Grif se sont qualifiés dans le Grand Prix de Bretagne.

Bold Eagle, Lionel, Voltigeur de Myrt dans le Grand Prix du Bourbonnais.

Bélina Josselyn dans le Prix Ténor de Baune.

Treasure Kronos dans le Critérium Continental.

Timoko, Booster Winner dans le Grand Prix de Bourgogne (gagné par Bold Eagle déjà qualifié).

Briac Dark, Call Me Keeper, Wild Honey dans le Grand Prix de Belgique.

Les qualifiés aux gains ont été Tiégo d'Etang, Univers de Pan, Oasis Bi et Bird Parker.

Nuncio, qualifié d'office, renonce au Prix d'Amérique Opodo 2017, suite à de petits ennuis de santé, qui ont retardé sa préparation.

 

Pan de la Vaudère, Peter Pan, et la flûte du dieu Pan, pas de panique ! Le dieu Pan, fils d’Hermès, joue de la flûte de Pan, comme Peter Pan, d’où Peter « Pan » et non « Pane » (prononciation), qui a sans doute inspiré le nom du trotteur, Pan de la Vaudère. Le dieu Pan, un Satyre, court après les Nymphes et provoque la « Pan »ique (panique). Il n’est pas interdit de se cultiver, tant s’en faut, et non loin s’en faut !

Pan de la Vaudère, Peter Pan, et la flûte du dieu Pan, pas de panique ! Le dieu Pan, fils d’Hermès, joue de la flûte de Pan, comme Peter Pan, d’où Peter « Pan » et non « Pane » (prononciation), qui a sans doute inspiré le nom du trotteur, Pan de la Vaudère. Le dieu Pan, un Satyre, court après les Nymphes et provoque la « Pan »ique (panique). Il n’est pas interdit de se cultiver, tant s’en faut, et non loin s’en faut !

Bellissima France, Scarlet Turgot, Roxane Griff, les femelles plus fortes que les mâles, au trot monté du moins...

Bellissima France, Scarlet Turgot, Roxane Griff, les femelles plus fortes que les mâles, au trot monté du moins...

Bellissima France, montée par Matthieu Abrivard, remporte le Prix de Cornulier (2017 6130843_8d61014c-7db8-11e6-8362-2fa3e310993c-0_1000x625)

Bellissima France, montée par Matthieu Abrivard, remporte le Prix de Cornulier (2017 6130843_8d61014c-7db8-11e6-8362-2fa3e310993c-0_1000x625)

Bellissima France, montée par Matthieu Abrivard, remporte le Prix de Cornulier 2017, devant Tornade de Digeon et le favori Bilibili

Bellissima France, montée par Matthieu Abrivard, remporte le Prix de Cornulier 2017, devant Tornade de Digeon et le favori Bilibili

Arrivée du Prix de Cornulier 2017

Arrivée du Prix de Cornulier 2017

Bellissima France remporte le Prix de Cornulier 2017

Onze ans après Jag de Bellouet, la jument de 6 ans, Bellissima France permet à Matthieu Abrivard de renouer avec la victoire dans le Prix de Cornulier, le championnat mondial des trotteurs montés. Belle récompense pour ce courageux et sympathique jockey, qui s’impose aussi comme entraîneur pour la première fois, après le grave accident dont il a été victime au printemps de l’année 2013. Bellissima France elle aussi a dû faire preuve d’un grand courage pour résister à l’attaque fulgurante de la jument de 10 ans, entraînée par Jean-Michel Bazire, Tornade de Digeon. A noter aussi la fin de course spectaculaire de Bilibili, le favori, revenu prendre la troisième place après avoir compromis ses chances pour la victoire sur une faute au départ. Attentionally et Bird Parker complètent le quinté, en finissant quatrième et cinquième. Matthieu Abrivard signait ainsi son quatrième Prix de Cornulier, après les trois remportés avec Jag de Bellouet, en 2004, 2005 et 2006, mais son premier en tant qu'entraîneur, qu'il partageait avec son père, Loïc Abrivard, lui aussi entraîneur. Nathalie Henry, sa compagne, leurs deux enfants, Chloé et Hugo, et leur cousin, Alexandre Abrivard, beau-joueur malgré sa défaite, étaient là aussi, heureux de fêter cette victoire familiale et de féliciter les vainqueurs. Matthieu Abrivard succédait ainsi à son cousin, Alexandre Abrivard, vainqueur du Prix de Cornulier 2016 avec Scarlet Turgot, la jument de 10 ans, entraînée par Yannick-Alain Briand.

Scarlet Turgot, montée par Alexandre Abrivard

Scarlet Turgot, montée par Alexandre Abrivard

Scarlet Turgot, entraînée par Yannick-Alain Briand, montée par Alexandre Abrivard, remporte le Prix de Cornulier 2016

Scarlet Turgot, entraînée par Yannick-Alain Briand, montée par Alexandre Abrivard, remporte le Prix de Cornulier 2016

Bold Eagle remporte son deuxième Prix d'Amérique et bat son propre record, 1'11''2 au lieu de 1'11''4 !

Bold Eagle remporte son deuxième Prix d'Amérique et bat son propre record, 1'11''2 au lieu de 1'11''4 !

Arrivée du Prix d'Amérique Opodo 2017

Arrivée du Prix d'Amérique Opodo 2017

Bold Eagle remporte son deuxième Prix d'Amérique et bat son propre record !

Encore une belle victoire pour le favori Bold Eagle, exact au rendez-vous pour réaliser son doublé du Prix d’Amérique malgré quelques malheurs au départ, à cause de la jument caractérielle Anna Mix, qui a refusé deux fois de prendre le départ, pour être finalement déclarée non partante. En prime, Bold Eagle bat son propre record, 1’11’’2 au lieu de 1’11’’4. Bélina Josselyn a tenté de s’échapper, mais a dû finalement se contenter de la deuxième place devant Lionel, Propulsion, Briac Dark, Call Me Keeper, Booster Winner, Voltigeur de Myrt, Treasure Kronos, Oasis Bi, Timoko, qui a tenté le tout pour le tout en durcissant la course mais l’a payé chèrement pour finir. Akim du Cap Vert et Wild Honey ont été disqualifiés. Franck Nivard lui dépasse maintenant Jos Verbeeck en signant ainsi son cinquième Prix d’Amérique. On pouvait être inquiet pour Bold Eagle en le voyant relégué dans les derniers au départ, mais il a su faire parler sa classe extraordinaire pour revenir du diable Vauvert et battre, comme on l’a dit, son propre record. Bold Eagle a donc rejoint son père Ready Cash, lui aussi deux fois vainqueur du Prix d’Amérique, mais à 6 et 7 ans, et non 5 et 6 ans, comme son brillant rejeton.

Bold Eagle, formidable vainqueur, Bélina Josselyn, sensationnelle deuxième avec un Jean-Michel Bazire très motivé, Lionel, très bon troisième avec Matthieu Abrivard, le gagnant du « Cornulier », Propulsion, Briac Dark, Booster Winner sont les bonnes notes de ce Prix d’Amérique d’anthologie. On retiendra aussi la tentative de Timoko, drivé aux ordres par Björn Goop, qui a tenté de jouer son va-tout pour son dernier Prix d’Amérique. Il était très encouragé par « son public » venu nombreux du Sud-ouest.

« Francky-la-Main-Froide », ainsi que l’appellent les turfistes et certains professionnels du trot, a encore fait preuve d’une adresse, d’une inspiration et d’un sang-froid extraordinaires ; ce n’est pas tout d’avoir les rênes du meilleur cheval du monde, encore faut-il savoir le mener en course. Franck Nivard n’a que 37 ans, et il a déjà gagné cinq Prix d’Amérique ! Il est en bonne voie de dépasser le record de Jean-René Gougeon (huit Prix d’Amérique). Bold Eagle, lui-même, semble en mesure d’égaler ou de dépasser Ourasi (seul trotteur à avoir gagné quatre Prix d’Amérique).

On remarquera, lors du défilé notamment, que les deux plus beaux chevaux mâles de ce Prix d’Amérique 2017, Univers de Pan et Voltigeur de Myrt sont des chevaux fragiles ayant connus des problèmes de santé, comme autrefois Jorky et Jiosco, qui étaient aussi des « peintures ».

Le Prix d’Amérique Opodo comptait parmi les étapes de l’« EpiqƎ series », nouveau challenge du Marketing Commun des Courses, qui tente de reconquérir le public français, au trot comme au galop.

Thomas Bernereau, copropriétaire de Bold Eagle, et Sébastien Guarato, son entraîneur, seront les invités de Jérôme Lenfant dans Equidia Turf Club pour parler de la victoire de leur champion dans son second Prix d’Amérique. Bold Eagle vise maintenant la triple couronne (Prix d’Amérique Opodo-Grand Prix de France-Grand Prix de Paris), qui lui a échappé de peu en 2016, avant d’affronter Nuncio dans l’Elitloppet de Solvalla fin-mai.

Ready Cash encore à l’honneur !

Canadien d’Am, Arlington Dream, Cash Gamble ont aussi triomphé, or, comme Bold Eagle, ce sont aussi des fils de Ready Cash. Seul Django Riff a échoué dans le Prix Charles Tiercelin, mais il est bon deuxième après avoir fait illusion pour la victoire.

Le public venu nombreux, les organisateurs, les artistes et les équipes d’entretien ont magnifiquement contribué à la réussite de ce spectacle grandiose, le dimanche 29 janvier 2017, jour de la 96e édition du Prix d’Amérique.

Bold Eagle remporte le Prix d'Amérique Opodo 2017, devant Bélina Josselyn. photo de Patrice Mérien

Bold Eagle remporte le Prix d'Amérique Opodo 2017, devant Bélina Josselyn. photo de Patrice Mérien

Bold Eagle et Franck Nivard remportent le Prix d'Amérique Opodo 2017 (document Equidia)

Bold Eagle et Franck Nivard remportent le Prix d'Amérique Opodo 2017 (document Equidia)

Pierre Pilarski, Sébastien Guarato, Franck Nivard, le trio gagnant formant l'entourage de Bold Eagle (document Equidia)

Pierre Pilarski, Sébastien Guarato, Franck Nivard, le trio gagnant formant l'entourage de Bold Eagle (document Equidia)

Bilibili remporte le Prix de l’Ile-de-France 2017 (2175 m) et bat le record de la piste (1’10’’5 au trot monté). Une belle revanche sur le sort ! (Photo Scoopdyga)

Bilibili remporte le Prix de l’Ile-de-France 2017 (2175 m) et bat le record de la piste (1’10’’5 au trot monté). Une belle revanche sur le sort ! (Photo Scoopdyga)

Bilibili remporte le Prix de l'Ile-de-France 2017 (2175 m) et bat le record de la piste (1'10''5 au trot monté)

Bellissima France n’était pas au départ du Prix de l’Ile-de-France 2017, donc on ne pouvait parler de revanche, sinon une revanche sur le sort. Et cela a été le cas pour Bilibili, le grandissime favori, qui en prime s’offre le record absolu de la piste au trot monté (1’10’’5) ! Alexandre Abrivard, son jockey, lui se succède à lui-même puisqu’il avait remporté le Prix de l’Ile-de-France 2016 avec Scarlet Turgot. Jean-Pierre Barjon, Laurent et Alexandre Abivard avaient de bonnes raisons d’être fiers de leur champion, qui a littéralement surclassé ses adversaires, en ce dimanche 05 février 2017.

Résultat :

1er Bilibili 1’10’’5 (Alexandre Abrivard)

2e Attentionally 1’11’’2 (David Thomain)

3e Adélia de Melodie 1’11’’4 (Anthony Barrier)

4e Tornade de Digeon 1’11’’5 (Éric Raffin)

5e Valse de Rêve 1’11’’8 (Camille Lévesque)

6e Udayama 1’11’’8 (G. Martin)

7e Athéna de Vandel 1’11’’9 (J. L. C. Dersoir)

8e Vaillant Cash 1’12’’ (C. Fecelle)

9e Astor du Quenne 1’14’’2 (A. Lamy)

Bold Eagle sur les traces d’Ourasi !...

30 ans après Ourasi, Bold Eagle tente de réaliser deux fois de suite le doublé Prix d’Amérique - Prix de France. Ils ne sont que trois dans l’histoire des courses au trot à l’avoir réussi avant lui, trois champions d’exception bien sûr : Gélinotte, Jamin et Ourasi.

Bold Eagle tentera de les rejoindre en ce dimanche 12 février 2017. 

Le record à battre, 1'09''8, celui de Kool du Caux dans le Prix de France 2007, alors qu'il était drivé par Franck Nivard.

Dernière étape de l'EpiqƎ Séries pour le trot.

Bold Eagle remporte le Grand Prix de France 2017, devant Timoko et Voltigeur de Myrt (document canal turf)

Bold Eagle remporte le Grand Prix de France 2017, devant Timoko et Voltigeur de Myrt (document canal turf)

Bold Eagle remporte le Grand Prix de France 2017, devant Timoko, Voltigeur de Myrt. Photo de Patrice Mérien

Bold Eagle remporte le Grand Prix de France 2017, devant Timoko, Voltigeur de Myrt. Photo de Patrice Mérien

Bravo, c’est fait ! Bold Eagle a rejoint Ourasi, Jamin et Gélinotte, comme ces trois champions en leur temps, il réalise deux fois de suite le doublé Prix d’Amérique - Prix de France, mais il impressionne encore davantage le public de Vincennes en gagnant encore plus facilement que dans le Prix d’Amérique Opodo, quinze jours plus tôt.

Il lui reste à faire aussi bien dans le Grand Prix de Paris, dans les quinze jours à venir, et il aura rejoint Bellino II, dernier vainqueur de la triple couronne, en 1976.

On prend les mêmes et on recommence ; c’est la même arrivée qu’en 2016, puisque Timoko termine bon deuxième devant Voltigeur de Myrt. Timoko, comme toujours, a eu à cœur de se relever de sa contreperformance du Prix d’Amérique, et Voltigeur de Myrt a su résister à Call Me Keeper, très menaçant pour le second accessit, mais qui doit finalement se contenter de la quatrième place, devant Un Mec d’Héripré, excellent pour sa rentrée, Propulsion, très malchanceux car constamment enfermé à la corde, Anna Mix, Akim du Cap Vert, Princess Grif, Up and Quick, Wild Honey, Ursa Major, alors que Lionel et Amiral Sacha étaient disqualifiés. A noter que Propulsion n’à point s’y dire pas couru. Avec son numéro 11, derrière Anna Mix, lente au démarrage, il était très désavantagé et n’a pu honorer son rôle de second favori, d’autant qu’Örjan Kihlström, son driveur, a fait le mauvais choix en se plaçant à la corde. Une paire de chaussures de sport a été remises en riant à l’entraîneur, Daniel Redén, qui avait déclaré qu’il rentrerait à pied à Grosbois s’il ne battait pas Bold Eagle avec l’un de ses quatre chevaux.

Un Mec d’Héripré a tenté de s’échapper, mais il n’a rien pu faire contre l’accélération dévastatrice de Bold Eagle dans la dernière ligne droite ; cette débauche d’effort lui coûtant les places d’honneurs, ce qui est normal, car il faisait sa rentrée, comme on l’a dit plus haut.

 

Dollar Macker et Bilibili nous ont également offert un formidable spectacle dans le Prix des Centaures, l’autre temps fort de cette journée mémorable, le dimanche 12 février 2017. Dommage qu’il y ait eu deux faux-départs.

Arrivée du Grand Prix de France (2.100 m G.P.) EpiqƎ Séries 2017 :

1er (4) Bold Eagle DP (F. Nivard) 1’10’’9

2e (6) Timoko D4 (B. Goop) 1’11’’2

3e (5) Voltigeur de Myrt D4 (L. Donati) 1’11’’4

4e (10) Call Me Keeper D4 Suède (P. Vercruysse) 1’11’’4

5e (9) Un Mec d’Héripré D4 (J.-M. Bazire) 1’11’’5

6e (11) Propulsion D4 USA (Ö. Kihlström) 1’11’’5

7e (2) Anna Mix D4 (Y. Lebourgeois) 1’11’’5

8e (7) Akim du Cap Vert D4 (F. Anne) 1’11’’8

9e (13) Princess Grif D4 Italie (R. Andreghetti) 1’11’’9

10e (1) Up and Quick (M. Mottier) 1’12’’

11e (8) Wild Honey D4 USA (D. Thomain) 1’12’’7

12e (14) Ursa Major (P. C. Jean) 1’13’’6

dai (3) Lionel D4 Norvège (M. Abrivard)

dai (12) Amiral Sacha DP (E. Raffin)

Grand Prix de Paris 2017

Quand Bold Eagle tente de rejoindre Bellino II...

Bold Eagle en route pour la triple couronne. Ils sont treize au départ, treize à prétendre au titre dans ce marathon de Paris, et Bold Eagle, le plus riche, a tiré le numéro 13, mais qu’importe, il n’est pas superstitieux. Il se présente plus fort que jamais cette année, et aucun de ses douze adversaires ne semble en mesure de lui barrer le chemin de la victoire. Bélina Josselyn, Lionel, son tombeur en 2016, Briac Dark, Bird Parker, Up and Quick, double vainqueur de cette épreuve, semblent cette fois condamnés à se battre pour la deuxième place. Quoique, on ne se sait jamais…

Bold Eagle rejoint les plus gands : Bellino II, Ourasi, Varenne !

Bold Eagle rejoint les plus gands : Bellino II, Ourasi, Varenne !

Bold Eagle entre dans l’histoire, encore plus…

Après Bellino II, en 1976, après Jamin, en 1959, après Gélinotte, en 1957 et 1956, Bold Eagle remporte la triple couronne (Prix d’Amérique Opodo – Grand Prix de France – Grand Prix de Paris) ; bien sûr, Ourasi et Eléazar ont aussi gagné les trois belles, mais pas la même année. Nouvel objectif pour Bold Eagle : l’Elitloppet de Solvalla, (avec batterie de qualification pour pouvoir disputer la finale), une nouveauté pour Bold Eagle, mais qu’importe, ses limites sont inconnues, celles de Franck Nivard, le driver aux nerfs d’acier, également.

Bold Eagle, Briac Dark, Bird Parker, Bélina Josselyn, Best of Jets : que des B ! Quelle génération ! Ils prennent les cinq premières places du quinté, tout en battant le tenant du titre, Lionel, sixième, et un double vainqueur de l’épreuve, Up and Quick, dixième. Up and Quick a longtemps animé les débats, et Lionel est venu également en bonne place, mais ils ont dû tous les deux abdiquer devant la formidable accélération de Bold Eagle, qui avait choisi un bon dos, celui de Briac Dark pour se faire ramener. Sa fin de course est extraordinaire, impensable, du jamais vu à ce niveau. On tient vraiment le « nouveau Bellino », il impressionne autant qu’Ourasi, sinon plus. On le reverra à Enghien pour le Prix de l'Atlantique, avant son départ pour Solvalla. 

Bold Eagle remporte le Grand Prix de Paris 2017, et la Triple Couronne ! Photo de Patrice Mérien

Bold Eagle remporte le Grand Prix de Paris 2017, et la Triple Couronne ! Photo de Patrice Mérien

Grand Prix de Paris 2017, Grand Prix de France 2017, Prix d'Amérique Opodo 2017 : la triple couronne pour Bold Eagle, quarante et un ans après Bellino II.
Grand Prix de Paris 2017, Grand Prix de France 2017, Prix d'Amérique Opodo 2017 : la triple couronne pour Bold Eagle, quarante et un ans après Bellino II.
Grand Prix de Paris 2017, Grand Prix de France 2017, Prix d'Amérique Opodo 2017 : la triple couronne pour Bold Eagle, quarante et un ans après Bellino II.

Grand Prix de Paris 2017, Grand Prix de France 2017, Prix d'Amérique Opodo 2017 : la triple couronne pour Bold Eagle, quarante et un ans après Bellino II.

Bold Eagle remporte le Grand Prix de Paris 2017 et la Triple Couronne ! Photo de Patrice Mérien

Bold Eagle remporte le Grand Prix de Paris 2017 et la Triple Couronne ! Photo de Patrice Mérien

Arrivée du Grand Prix de Paris 2017

Trot attelé (4150 mètres - 400 000, 00 €)

1er 13 Bold Eagle (F. Nivard) 1’14’’

2e 3 Briac Dark (D. Thomain) 1’14’’1

3e 9 Bird Parker (J.-P. Monclin) 1’14’’2

4e 8 Bélina Josselyn (J.-M. Bazire) 1’14’’2

5e 5 Best of Jets (T. Le Beller) 1’14’’3

6e 6 Lionel (Ö. Kihlström) 1’14’’3

7e 10 Akim du Cap Vert (F. Anne) 1’14’’3

8e 2 Ustie Haufor (Ch. Bigeon) 1’14’’4

9e 11 Tiégo d’Etang (Ch. J. Bigeon) 1’14’’4

10e 12 Up and Quick (M. Mottier) 1’14’’4

Il en reste un a battre : Nuncio !

Il en reste un a battre : Nuncio !

Brissac, nouveau crack du Sud-ouest, aussi beau que bon.
Brissac, nouveau crack du Sud-ouest, aussi beau que bon.

Brissac, nouveau crack du Sud-ouest, aussi beau que bon.

Bold Eagle remporte de bout en bout, à la manière des forts, le Prix de l'Atlantique 2017 à Enghien, et s'annonce fin prêt pour défier les cracks scandinaves à Solvalla.

Bold Eagle remporte de bout en bout, à la manière des forts, le Prix de l'Atlantique 2017 à Enghien, et s'annonce fin prêt pour défier les cracks scandinaves à Solvalla.

On avait hâte de revoir en piste le champion Bold Eagle, après ses exploits de l'hiver, et l'on a été servi. Le public était venu nombreux à Enghien pour assister au retour triomphal du crack, avant son départ pour Solvalla. 

Ayant tiré le numéro 1 derrière l'autostart, Bold Eagle n'a pas fait de détail, prenant tout de suite la tête et le train à sa charge pour forcer l'allure et gagner de bout en bout ce seul Groupe 1 disputé à Enghien, pour lui le treizième de sa brillante carrière. Il s'annonce fin prêt pour affronter les champions scandinaves de Solvalla dans l'Elitloppet, notamment Nuncio, le tenant du titre, un américain de naissance courant sous couleurs suédoises.

Billie de Montfort, excellente elle aussi, a pris la deuxième place devant Ave Avis, Booster Winner, Duke of Greenwood, Univers de Pan, Boléro Love et Pascia'Lest, alors que Up and Quick et Tiégo d'Etang étaient disqualifiés, et Super Ariel (le 11) déclarée non partante.

Prix de l'Atlantique Casino Barrière Enghien-Les-Bains (2 150 mètres) 2017

1er 1 Bold Eagle 1'12''2 (2'35''32) F. Nivard

23 Billie de Montofort 1'12''4 (2'35''73) D. Thomain

3e 6 Ave Avis 1'12''5 (2'35''84) M. Abrivard

4e 2 Booster Winner 1'12''8 (2'36''47) E. Raffin

5e 10 Duke of Greenwood 1'12''8 (2'36''59) H.-W. Langeweg Jr (Allemagne)

6e 7 Univers de Pan 1'12''9 (2'36''77) P. Daugeard

7e 9 Boléro Love 1'13'' (2'36''87) G. Gelormini

8e 5 Pascia'Lest 1'13''6 (2'38''25) Y. Lorin (Italie)

dai 4 Up and Quick

dai 8 Tiégo d'Etang

Non partante 11 Super Ariel 

Bold Eagle, Nuncio et Timoko, dimanche 28 mai à Solvalla, hippodrome de Stockholm, pour le grand rendez-vous de l'Elitloppet, à ne pas manquer !

Bold Eagle, Nuncio et Timoko, dimanche 28 mai à Solvalla, hippodrome de Stockholm, pour le grand rendez-vous de l'Elitloppet, à ne pas manquer !

Elitloppet, 28/05/2017 : les partants des deux batteries.

Elitloppet, 28/05/2017 : les partants des deux batteries.

Dès la première batterie, Bold Eagle et Franck Nivard annoncent la couleur, battant le record d'Europe, en 1'08''04 sur 1609 mètres autostart !

Dès la première batterie, Bold Eagle et Franck Nivard annoncent la couleur, battant le record d'Europe, en 1'08''04 sur 1609 mètres autostart !

1ere Batterie de qualification (1609 mètres) :

Bien qu'obligé de trotter en deuxième épaisseur nez au vent, Bold Eagle éblouit les spectateurs suédois, français et autres, en battant en 1'08''4 le record d'Europe sur 1609 mètres autostart, tout en humiliant ses adversaires ; finissant loin de l'excellent Resolve, qui parvient à se qualifier en prenant la deuxième place malgré son numéro 8. Partie la plus vite derrière l'autostart, Delicious, elle, a complètement cédé. Ce sont D.D.'S Hitman et le vétéran Spring Erom (12 ans), qui se qualifient également.

 

1er Bold Eagle (F. Nivard) 1'50''1 (1'08''4)

2e Resolve (Ake Svanstedt) 1'51'' (1'09'')

3e D.D.'S Hitman (U. Ohlsson) 1'51''2 (1'09''1)

4e Spring Erom (C. Ericksson) 1'51''3 (1'09''2)

5e Takethem (S. Juul) 1'51''3 (1'09''2)

6e Delicious (O. Kihlström)

dai Tjacko Zaz (J. Campbell)

dai Cruzado dela Noche (B. Goop)

Nuncio (4) remporte sa batterie qualificative et rassure ses partisans. Timoko (6) se qualifie en prenant la troisième place derrière un excellent Propulsion. In Vain Sund est le dernier qualifié.

Nuncio (4) remporte sa batterie qualificative et rassure ses partisans. Timoko (6) se qualifie en prenant la troisième place derrière un excellent Propulsion. In Vain Sund est le dernier qualifié.

2 eme Batterie de qualification (1609 mètres) :

Après deux mauvaises courses, on pouvait s'inquiéter sur la forme actuelle de Nuncio, le tenant du titre, mais il a remis les pendules à l'heure, en s'imposant à son tour, en 1'10''1, devant Propulsion, excellent finisseur, Timoko, qualifié lui aussi, et In Vain Sund, dernier à gagner sa sélection. Up and Quick, malgré un bon parcours, n'aura pas réussi à obtenir son billet pour la finale. Le match tant attendu, tant de fois annoncé, Bold Eagle - Nuncio, allait donc avoir lieu... De Timoko, on parlait beaucoup moins, même pour le bronze, à cause de Propulsion et peut-être aussi de Resolve.

 

1er Nuncio (O. Kihlström) 1'52''8 (1'10''1)

2e Propulsion (J. Untersteiner) 1'53'' (1'10''2)

3e Timoko (B. Goop) 1'53''3 (1'10''3)

4e In Vain Sund (E. Adielsson) 1'53''3 (1'10''4)

5e Dante Boko (A. Kolglini) 1'53''4 (1'10''5)

6e Elian Web (J. Sorensen)

7e Twister Bi (C. Ericksson)

8e Up and Quick (F. Nivard)

Timoko impérial dans la finale ! Bjorn Goop au sommet de son art ! Ils remportent ensemble pour la deuxième fois l'Elitloppet, après leur victoire de 2014.

Timoko impérial dans la finale ! Bjorn Goop au sommet de son art ! Ils remportent ensemble pour la deuxième fois l'Elitloppet, après leur victoire de 2014.

Mais Bjorn Goop, le partenaire de Timoko, avait dû avoir lu l'article consacré à Eugène Lefèvre, dans Paris-turf, qui raconte que les deux fois où il a gagné en éliminatoire avec Idéal du Gazeau, il a perdu en finale, alors qu'il a gagné la finale, les deux fois où il est battu dans sa batterie de qualification. Jorky avait gagné, en 1981, avec Léopold Verroken, alors qu'il s'était classé deuxième sans forcer dans sa batterie qualificative, ajoute-t-il. Si Bjorn Goop n'a pas lu cet article, du moins il connaissait la recette. En tout cas, il était au sommet de son art, pour faire prendre à Timoko un départ volant derrière l'autostart ; il est parti comme un avion, ou une fusée plutôt... Quel cheval aurait-il pu le battre dans ces conditions ? Bold Eagle a bien essayé, mais la tâche s'avéra impossible, d'autant que lui il avait fait fort en éliminatoire (record d'Europe : 1'08''4 !). Il ne parvenait pas à doubler Nuncio, et laissait filer Propulsion et Resolve, alors que Timoko lui était déjà hors d'atteinte, et l'emportait magistralement en 1'09'', loin devant Propulsion (1'09''2), Resolve (1'09''4), Bold Eagle (1'09''4), Nuncio (1'09''5), In Vain Sund (1'09''6), Spring Erom et D.D.'S Hitman.

Timoko remportait donc pour la deuxième fois l'Elitloppet de Solvalla, après sa victoire en 2014. La Marseillaise a bien retenti en ce dimanche 28 mai 2017, dans la banlieue de Stockholm, mais grâce à Timoko, pas celui que tout le monde, y compris les Suédois, attendait. Mais Pierre Pilarski, le propriétaire de Bold Eagle, était beau joueur, ravis, semble-t-il, de la victoire de Timoko, et aussi comblé et ému par la gentillesse des Suédois, et leur formidable accueil. Il a promis de revenir l'an prochain avec son champion s'il est encore invité.

 

Finale de l'Elitloppet 2017 (1609 mètres) :

1er Timoko (B. Goop) 1'51'' (1'09'')

2e Propulsion (J. Untersteiner) 1'51''3 (1'09''2)

3e Resolve (Ake Svanstedt) 1'51''7 (1'09''4)

4e Bold Eagle (F. Nivard) 1'51''7 (1'09''4)

5e Nuncio (O. Kihlström) 1'51''8 (1'09''5)

6e In Vain Sund (E. Adielsson) 1'52'' (1'09''6)

7e Spring Erom (C. Ericksson) 1'52'' (1'09''6)

8e D.D.'S Hitman (U. Ohlsson) 1'52'' (1'09''7)

 

Bold Eagle à Solvalla. Il s'est qualifié pour la finale de l'Elitloppet 2017 en battant un record d'Europe !

Bold Eagle à Solvalla. Il s'est qualifié pour la finale de l'Elitloppet 2017 en battant un record d'Europe !

Les finalistes de l'Elitloppet 2017.
Les finalistes de l'Elitloppet 2017.
Les finalistes de l'Elitloppet 2017.
Les finalistes de l'Elitloppet 2017.
Les finalistes de l'Elitloppet 2017.
Les finalistes de l'Elitloppet 2017.
Les finalistes de l'Elitloppet 2017.
Les finalistes de l'Elitloppet 2017.

Les finalistes de l'Elitloppet 2017.

Le dimanche 25 juin 2017, Bold Eagle rassure ses partisans et son entourage en gagnant facilement le Prix René Ballière (2100 mètres), dont il était le tenant du titre, pour son retour à Paris-Vincennes, après son périple en Scandinavie.

Il a choisi un bon dos, celui de Traders pour se faire ramener et l'emporter brillamment, en 1'10''5, devant Valko Jenilat, bon deuxième, Amiral Sacha, D.D.S.' Hitman, Pioneer Gar, Olmo Holz, Sharon Gar, alors que Traders et Bélina Josselyn étaient disqualifiés.

Le champion de Pierre Pilarski et Thomas Bernereau, entraîné par Sébastien Guarato, drivé par Franck Nivard, a donc remis à sa façon les pendules à l'heure, en renouant ainsi avec la victoire, et en signant le quatorzième Groupe 1 de sa brillante carrière !

Bold Eagle remporte le Grand Prix de Wallonie 2017 à Mons

 

Cinq ans après son père Ready Cash, Bold Eagle remporte le Grand Prix de Wallonie à Mons, en Belgique, devant ses deux compagnons d'entraînement, Billie de Montfort et Booster Winner. L'entraîneur Sébastien Guarato a donc pris les trois premières places de ce Groupe 1 en terre wallonne, avec ses trois chevaux ! Temps du vainqueur 1'13''4 (réduction kilométrique), 2'48''85 (temps total). Le suédois Quick Fix prend la quatrième place, devant son compatriote Zorro Photo, Olmo Holz, Truman Dairpet, Ru de l'Airou, Romanesque, Ave Avis, alors que l'italien Oasis Bi était déclaré non partant. 

 

Venu très rapidement en tête, Bold Eagle a gagné presque de bout en bout, mais la jument Billie de Montfort, seule femelle de la course, a fini deuxième tout près de son brillant compagnon d'entraînement, qui remportait là son quinzième Groupe 1 !

 

Prochain objectif de Bold Eagle, le Prix d'Eté Finale des Master Séries, le 9 septembre à Paris-Vincennes, dans lequel il retrouvera Timoko, sans doute pour la dernière fois en France, mais peut-être pas en Suède... puisqu'en principe, Timoko devrait défendre son titre dans l'Elitloppet, face cette fois à un Bold Eagle revanchard.

 

Avant cela, Pierre Pilarski, le propriétaire de Bold Eagle, a annoncé que son champion disputerait la Finale des Master Séries, le 9 septembre, avant de participer aux trois B (Prix de Bretagne, du Bourbonnais, de Bourgogne, mais ferait l'impasse sur le Prix de Belgique), avant de courir le Prix d'Amérique, puis le Prix de France, le Prix de Paris... "... Puis on essaiera de faire mieux dans l'Elitloppet, où on n'a pas été fameux cette année." A-t-il ajouté sportivement ou objectivement.

 

Arrivée du Grand Prix de Wallonie 2017 :

1er Bold Eagle (6) M6 2300 m 1'13''2 (2'48''85) driver F. Nivard, entraîneur S. Guarato

2e Billie de Montfort (8) F6 2300 m 1'13''5 (2'49''06) driver D. Thomain, entraîneur S. Guarato

3e Booster Winner (5) M6 2300 m 1'13''6 (2'49''39) driver C. Thierry, entraîneur S. Guarato

4e Quick Fix (9) Suède H8 2300 m 1'13''9 (2'49''9) driver D. Locqueneux, entraîneur Lufti Kolgiini

5e Zorro Photo (10) Suède M11 2300 m 1'13''9 (2'49''97) driver G. Macque, entraîneur Mlle S.-C. Lepetit

6e Olmo Holz (7) Belgique M9 2300 m 1'14''1 (2'50''40) driver C. Martens, entraîneur V. Martens

7e Truman Dairpet (12) Belgique H10 2300 m 1'14''1 (2'50''43) driver M. P. Van Pollaert, entraîneur Union Stable

8e Ru de l'Airou (3) Belgique H12 2300 m 1'14''3 (2'50''78) driver M. S. Hoste, entraîneur J.-M. Chaineux

9e Romanesque (11) Italie M7 2300 m 1'14''4 (2'51''02) driver Rik Depuydt, entraîneur BVBA Campus RPF

10e Ave Avis (2) M7 2300 m 1'14''4 (2'51''03) driver J. Verbeeck, entraîneur J.-M. Bazire

Dai Deuxième Picsous (1) Suède M10 2300 m driver J. Van Den Putte Jr, entraîneur J. Lejon

Non partant Oasis Bi (4) Italie M9 2300 m driver K. Eriksson, entraîneur S.-P. Pettersson

Bold Eagle remporte le Grand Prix de Wallonie 2017. Photo de Frédéric Vernichon

Bold Eagle remporte le Grand Prix de Wallonie 2017. Photo de Frédéric Vernichon

Timoko ne sera pas au départ de la Finale des Master (Prix d'Eté), mais avec Aubrion du Gers, le meilleur hongre français actuel, Bold Eagle aura quand même un sérieux adversaire à battre ce samedi 9 septembre 2017.

Timoko ne sera pas au départ de la Finale des Master (Prix d'Eté), mais avec Aubrion du Gers, le meilleur hongre français actuel, Bold Eagle aura quand même un sérieux adversaire à battre ce samedi 9 septembre 2017.

Timoko ne sera pas au départ de la Finale des Master (Prix d'Eté), mais avec Aubrion du Gers, le meilleur hongre français actuel, Bold Eagle aura quand même un sérieux adversaire à battre ce samedi 9 septembre 2017 sur la cendrée de Paris-Vincennes. Un duel à ne pas manquer, sans oublier les autres adversaires à ne pas négliger...

La revanche des hongres !... Avec Aubrion du Gers, ce sont Iris de Vandel (le plus célèbre des hongres) battu par Jiosco dans cette même course, le Prix d'Eté, car lui n'était justement pas un cheval d'été contrairement à Jiosco, Général du Lupin, Giésolo de Lou, Commander Crowe (vainqueur de cette même course, le Prix d'Eté, en 2011), Rapide Lebel (vainqueur de cette même course, le Prix d'Eté, en 2010), qui prennent leur revanche sur les chevaux dits "entiers", les étalons, et aussi les juments (comme Moni Maker, celle-ci ayant eu maille-à-parti avec Giésolo de Lou)...

Aubrion du Gers restait sur sa victoire dans... (l'ancien Prix d'Europe, clou du festival d’Été au trot à Enghien, rebaptisé d'un nom invraisemblable, qui fait mal aux oreilles des vrais amateurs de trot ! Bon, ils ont voulu rendre hommage à une personnalité du galop, mais ils auraient pu choisir au moins quelqu'un de sympathique...).

Avant cela, Aubrion du Gers avait gagné le Prix des Sables-d'Olonne, dans lequel il battait Bird Parker, le Grand Prix du Conseil Municipal de Vichy, mais il avait été battu à Bjerke, en Norvège, dans le Grand Prix d'Oslo, par Twister Bi et Lionel, le meilleur trotteur norvégien actuel !... Ce qui remet en cause sa valeur au niveau des compétiteurs du plus haut niveau, celui du Prix d'Amérique ou de l'Elitloppet... d'autant qu'à Caen, dans le Prix des Ducs de Normandie, il est battu par Amiral Sacha, qu'il avait pourtant vaincu dans le Prix Kerjacques. Aubrion du Gers est évidemment un très grand champion, capable de battre le meilleur trotteur du monde, lorsqu'il est au mieux et "déferré des quatre".

Sous la pluie battante, bien que courant nez au vent, il a vaincu Bold Eagle, longtemps maintenu à l'abri, avant de lancer sa pointe de vitesse, qui était peut-être un peu émoussée vu le temps, la pluie qui n'avait pas été invitée, mais qui est venue quand même pour gâcher en partie ce beau spectacle. Bold Eagle échoue de peu, d'une demi-longueur, mais est aussi sérieusement menacé par l'excellent finisseur Twister Bi, un italien, fils de Varenne, entraîné en Suède.

Twister Bi est donc un excellent troisième, il faudra s'en méfier. Valko Jenilat a longtemps animé les débats, tout seul en tête, avant de finir quatrième. Carabinieri, le tombeur de Timoko en Finlande, est un honnête cinquième, devant Cruzado de la Noche, Spitcam Jubb, Midnight Hour, Oasis Bi, Dante Boko.

D.D.S.' Hitman, Volstead, Ringostarr Treb ont été disqualifiés ; et On Track Piraten a été arrêté.

Aubrion du Gers domine Bold Eagle, lui-même sérieusement menacé par Twister Bi. Document Le Parisien, Scoopdyga Eliott Chouraqui.

Aubrion du Gers domine Bold Eagle, lui-même sérieusement menacé par Twister Bi. Document Le Parisien, Scoopdyga Eliott Chouraqui.

Prix RMC Finale European Trotting Masters séries 2017 (Prix d'Eté)

Groupe II International (Attelé - 400 000 €, dont 56 000 € pour le gagnant...)

1er Aubrion du Gers (11) H7 3'13''41 - 1'11''6 D4

2em Bold Eagle (14) M6 3'13''47 - 1'11''7 DP

3em Twister Bi (7) M5 Italie 3'13''50 - 1'11''7 D4

4em Valko Jenilat (10) M8 3'14''13 - 1'11''9 D4

5em Carabinieri (6) M6 Suède 3'16''69 - 1'12''8 D4

6em Cruzado de la Noche M5 USA 3'16''76 - 1'12''9 D4

7em Spitcam Jubb H6 Suède 3'17''91 - 1'13''3 D4

8em Midnight Hour H6 Finlande 3'17''94 - 1'13''3 D4

9em Oasis Bi M9 Italie 3'18''21 - 1'13''4 D4

10em Dante Boko H7 Suède 3'21''93 - 1'14''8 D4

disqualifiés : D.D.S.' Hitman M6 (2) USA D4, Volstead M6 (5) USA D4, Ringostarr Treb M7 (9) Italie D4,

arrêté On Track Piraten H9 (12) Suède DA

 

Aubrion du Gers. Photo de Patrice Mérien

Aubrion du Gers. Photo de Patrice Mérien

Twister Bi. Photo de Patrice Mérien

Twister Bi. Photo de Patrice Mérien

Aubrion du Gers domine Bold Eagle, qui résiste de peu à Twister Bi. Photo de Patrice Mérien

Aubrion du Gers domine Bold Eagle, qui résiste de peu à Twister Bi. Photo de Patrice Mérien

Trotteurs de légende : 1 Varenne, 2 Greyhound, 3 Bold Eagle, 4 Ourasi, 5 Bellino II, 6 Jamin, 7 Roquépine, 8 Gélinotte, 9 Nevele Pride, 10 Tornese, 10 Idéal du Gazeau

Bold Eagle remporte le Prix d'Amérique 2016

Bold Eagle remporte le Grand Prix de France 2016.

Bold Eagle remporte le Prix d'Amérique 2017

Prix de France 2017. Bold Eagle réalise pour la deuxième fois le doublé Prix d'Amérique - Prix de France.

Prix de Paris 2017. Bold Eagle remporte la Triple Couronne.

Bold Eagle survole le Prix de l'ATLANTIQUE Casino Barrière d'Enghien

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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 11:19

Comme seule Masina parmi les juments avant elle, Roxane Griff réalise le doublé dans le Prix de Cornulier, mais elle est le premier trotteur (mâle ou femelle) à le gagner à 10 ans !

 

Pour certains, Roxane Griff était déjà une jument de légende puisqu’elle était la jument la plus riche de l’histoire des courses au trot en France. Mais elle conforte sa position parmi ces merveilleuses juments figurant dans le Panthéon des trotteurs.

Ce dimanche 18 janvier 2015, Roxane Griff, âgée de 10 ans, a donc remporté pour la deuxième fois le championnat du monde des trotteurs montés, le mythique Prix de Cornulier, l’équivalent du (Grand) Prix d’Amérique pour les trotteurs évoluant sous la monte d’un jockey. Comme l’an dernier, Tiégo d’Etang, le favori au betting, a dû se contenter d’une probante deuxième place, en étant battu de très peu cette fois, alors que le troisième favori, Vittel de Brévol, arrivé troisième, perdait le deuxième accessit après enquête sur ses allures, ce dont bénéficiait la jument Talicia Bella, entraînée par Jean-Pierre Marmion. Vittel de Brévol ayant assuré le spectacle, nous laissait cependant sur une formidable impression pour ses débuts dans le « Cornulier ». Le succès de Roxane Griff est aussi bien sûr à mettre à l’actif de son brillant jockey, Eric Raffin, et de son fameux entraîneur, Sébastien Guarato. Réduction kilométrique de la gagnante, 1’13’’3, la même que celle de son dauphin, Tiégo d’Etang ! Le record de 1’12’’0 étant toujours l’apanage de Quif de Villeneuve, établi en 2012.

A noter que Roxane Griff a versé sur la droite pour finir, alors que Tiégo d’Etang a refait du terrain sur elle sans pour autant pouvoir la rejoindre tout à fait au poteau.

 

Comme seule Masina parmi les juments avant elle, Roxane Griff réalise le doublé dans le Prix de Cornulier, mais elle est le premier trotteur (mâle ou femelle) à le gagner à 10 ans ! Document Scoop 069590 037

Comme seule Masina parmi les juments avant elle, Roxane Griff réalise le doublé dans le Prix de Cornulier, mais elle est le premier trotteur (mâle ou femelle) à le gagner à 10 ans ! Document Scoop 069590 037

Roxane Griff est née en 2005 de l’union du champion Ténor de Baune, vainqueur du Prix d’Amérique 1991, et de la jument Julia Mesloise. Elle est issue de l’élevage Griff, créé par la famille Bertrand.

Parmi ses principales victoires figurent quatre Groupes 1, les Prix de Cornulier 2014 et 2015, les deux fois devant Tiégo d’Etang, (au trot monté), le (Grand) Prix de Paris 2012, en battant Ready Cash, le Prix de l’Ile-de-France 2014 (au trot monté).

Elle fut aussi seconde de Ready Cash, dans le Prix d’Amérique 2012, et quatrième de l’édition 2014 de la même épreuve, derrière Maharajah, Up and Quick et Yarrah Boko.

Parmi ses autres victoires, il faut citer les Prix Guillaume de Bellaigue et Théophile Lallouet, au trot monté, en 2014, le Prix Reynolds dans la même discipline en 2013, les Prix de Bretagne, Anjou-Maine, à l’attelage en 2012, également le Prix Jean-Luc Lagardère (ancien Prix d’Europe d’Enghien), en 2012 et 2011, les Prix de la Chaussée d’Antin, de La Haye (à Enghien), de Beaugency, des Cévennes, en 2011.

Son record était de 1’10’’2 et ses gains de 2 891 818 € avant le Grand Prix d’Amérique 2015.

Roxane Griff, la fille de Ténor de Baune, remporte le Prix de Cornulier 2014

Roxane Griff, la fille de Ténor de Baune, remporte le Prix de Cornulier 2014

La championne Roxane Griff remporte le Prix de Paris 2012, devant Ready Cash

La championne Roxane Griff remporte le Prix de Paris 2012, devant Ready Cash

Roxane Griff deuxième de Ready Cash dans le Prix d'Amérique 2012 !

Roxane Griff deuxième de Ready Cash dans le Prix d'Amérique 2012 !

Eric Raffin, le fils de Jean Raffin, excellent jockey, fameux driver, qui ne cesse de s'illustrer au plus haut niveau grâce à Roxane Griff, Rapide Lebel, Joyau d'Amour, et beaucoup d'autres champions.

Eric Raffin, le fils de Jean Raffin, excellent jockey, fameux driver, qui ne cesse de s'illustrer au plus haut niveau grâce à Roxane Griff, Rapide Lebel, Joyau d'Amour, et beaucoup d'autres champions.

Les origines de Roxane Griff

Les origines de Roxane Griff

Roxane Griff et Eric Raffin

Roxane Griff et Eric Raffin

Roxane Griff et Eric Raffin à Enghien

Roxane Griff et Eric Raffin à Enghien

Roxane Griff remporte le Prix de Cornulier 2014

Roxane Griff remporte le Prix de Cornulier 2015

Roxane Griff remporte le Prix de Paris 2012, devant Ready Cash

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 09:38

 

Les champions trotteurs de légende en France

 

16 - Les années 1990 (Ténor de Baune)

 

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Ténor de Baune, par Le Loir et Colivette, le premier trotteur à s’aligner invaincu au départ du Prix d’Amérique et à le remporter, signant ainsi sa trentième victoire consécutive en autant de tentatives ; lui-même vainqueur de trois Critériums et également père de quatre vainqueurs de Critériums.

 

 

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Ténor de Baune et Jean-Baptiste Bossuet

 

 

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Ténor de Baune : 30 courses, 30 victoires, dont la dernière dans le Prix d’Amérique

 

 

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Ténor de Baune

 

 

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Ténor de Baune

 

 

 

 

Ténor de Baune

 

 

On dit que le parfait n’est pas de ce monde, pourtant avec Ténor de Baune on a frôlé la perfection. Trente courses, trente victoires, dont l’une, la dernière, dans le Prix d’Amérique !

 

Mais, quinze jours plus tard, Ténor de Baune subissait sa première défaite dans le Prix de France. Or, cette défaite devait être aussi son chant du cygne.

 

Mais, pour nous rappeler qu’il était déjà un cheval hors du commun, Ténor de Baune prenait sa revanche au haras en nous ne donnant pas moins de quatre vainqueurs de Critériums : Fleuron Perrine, Gavroche Perrine, Hermès Perrine et Lulo Josselyn ! Plus récemment, Ténor de Baune engendra Roxane Griff, la gagnante du Prix de Paris 2012 devant Ready Cash et finalement des Prix de Cornulier 2014 et 2015.

 

Ténor de Baune est né le 18 mai 1985 chez Monsieur Bernard Hallopé dans le Maine-et-Loire. Lui aussi est issu d’une grande lignée puisque fils de Le Loir, donc petit-fils de Chambon P et arrière petit-fils de Kerjacques.

Jean-Baptiste Bossuet, en visite chez son ami Bernard Hallopé, a la bonne idée d’acheter pour moitié Ténor de Mareuil, en même tant qu’une moitié de Ténor de Baune.

Dès le débourrage, Ténor de Baune démontre tant de qualité que Jean-Baptiste Bossuet décide d’acquérir l’autre moitié du poulain.

 

Ténor de Baune se qualifie en 1'24’’, le 17 septembre 1987, à Angers, en se classant deuxième de Tino de Grignon, son compagnon d’écurie. Il manque encore d’un peu de force et son entraîneur décide de le laisser mûrir. Il ne courra pas avant l’âge de 3 ans.

 

Durant toute sa carrière, il aura pour lad attitré le jeune Arnaud Leduc, qui s’est déjà distingué au sulky dans la catégorie des driveurs amateurs. Arnaud et Ténor deviennent rapidement de grands copains.

 

Ténor de Baune signe sa première victoire à Argentan, le 12 mai 1988, à l’occasion du Prix Paul Viel (2 325 m), qu’il remporte en 1’22’’3 devant The Prophet, un fils de Fakir du Vivier. Etrange coïncidence, cette course évoque le nom du grand-père de Paul Viel, qui sera le premier à battre Ténor de Baune avec son champion Ultra Ducal.

Sur sa lancée, Ténor de Baune s’impose à Meslay-Du-Maine, Caen, Pornichet-La Baule, Meslay-Du-Maine à nouveau, avant Vincennes, où le fils de Le Loir triomphe pour la première fois le 30 novembre 1988, dans le Prix Polyxo (2 350 m), devant un certain Twist de Lorgère. L’aisance de cette victoire acquise en 1’20’’9 ne passe pas inaperçue, celle qui va suivre dans le Prix Harley (2 300 m), sur le pied de 1’18’’6, le 12 décembre, non plus.

 

Le 4 février 1989, Ténor de Baune remporte le Prix de Coucy-le-Château (2 650 m), en 1’20’’2, devant Triton du Ranch et Toscan de Chenu.

Cette victoire en dit long sur ses possibilités et dès sa sortie suivante il s’attaque aux meilleurs de sa génération dans le Prix Ephrem Houël (2 650 m), le 23 février 1989. Il signe cette nouvelle victoire en 1’20’’7, devant Théo del Amor et Take Up.

 

Les succès s’enchaînent avec le continental Prix Phaëton (2 650 m), qu’il remporte en 1’17’’7, devant Takima, Tango Barbès, Tachy de la Creuse, Triton du Ranch, puis le classique Critérium des 4 ans (2 775 m), dans lequel il triomphe de loin, devant Tango Barbès, Tarif du Bois, Triton du Ranch, Turquetil, signant ainsi sa onzième victoire consécutive, la plus belle de l’année, sur le pied de 1’16’’5.

 

Il gagne aussi en nocturne, le mardi 22 mai, dans le Prix Louis Dubu (3 000 m), en 1’18’’3, devant Timora Williams. Il s’octroie ensuite le Prix Gaston de Wazières (2 200 mètres), en 1’17’’3, devant Triton du Ranch, Taboulet, Tipouf. Le Prix Formigny (2 100 mètres) à Caen, n’est pour lui qu’une formalité qu’il signe en 1’17’’9, devant Trésor de la Motte.

 

Le samedi 26 août est un jour historique, puisque Ténor de Baune s’attaque pour la première fois à Tabac Blond, le vainqueur du Critérium des 3 ans et premier leader de la génération, dans le Critérium Continental (2 100 m). On parle d’un duel au sommet.

Tabac Blond en effet se montre à la hauteur de sa réputation en donnant une bonne réplique à Ténor de Baune, sans pourtant mettre en doute sa supériorité à l’occasion de cette nouvelle victoire acquise en 1’14’’3.

Derrière Ténor de Baune et Tabac Blond, Turquetil se classe troisième devant Tipouf, Meadow Spike, Triton du Ranch, Irisante, Troc, alors que Gracia et Tristan d’Essarts sont disqualifiés.

A partir de ce jour, les sondages font de Ténor de Baune le favori du prochain Prix d’Amérique et cela malgré Ourasi. Or, le dimanche 7 janvier 1990, Ténor de Baune débute son année de 5 ans par une victoire magistrale dans le Prix de Croix (2 775 m), qu’il signe en 1’17’’9, devant Tipouf, Tonnerre d’Amour, Triton du Ranch, Traveller.

 

La polémique bat son plein ; la question qui alimente l’opinion du monde des courses est de savoir si Ténor de Baune doit affronter Ourasi dans le prochain Prix d’Amérique

Le lendemain de la victoire de Queila Gédé dans le Prix de Belgique (2 650 mètres), qu’elle gagne de justesse devant Piper Cub, 32 professionnels du trot donnent leur avis : Ténor de Baune obtient 67 points pour la gagne, devant Queila Gédé (59 points) et Ourasi (34 points).

Jean-Baptiste Bossuet, le principal intéressé, lui-même hésite, il demande l’avis de son ami Michel Triguel, qui lui conseille de s’abstenir. Il n’y aura pas de duel Ourasi – Ténor de Baune ! Or, le dimanche 28 janvier 1990, dans le Prix d’Amérique (2 650 m), son quatrième, Ourasi pulvérise le record de l’épreuve en 1’15’’2, tout en battant Potin d’Amour, Poroto, Pussy Cat, Piper Cub, Indus, Hollyhurst, Pontaubault, Pan de la Vaudère, Sébrazac, Friendly Face… Queila Gédé elle a été disqualifiée peu après le départ.

Potin d’Amour sera lui aussi disqualifié de la deuxième place après enquête, mais Ourasi entrera dans la légende en étant le premier trotteur à remporter quatre Prix d’Amérique.

On peut dire que Ténor de Baune a bien fait de rester chez lui.

 

En fait de Prix d’Amérique, le 8 février 1990, Ténor de Baune s’aligne au départ du Prix Roederer (2 100 m), qu’il gagne en 1’16’’8, devant Triomphe de Rozoy. Puis il s’adjuge le Prix Ovide Moulinet (2 300 m), en 1’16’’3, devant Takima, Titi Barbès et Tak Tak.

 

Il fait sa rentrée en nocturne, le mardi 27 mars, dans le Prix Robert Auvray (3 000 m), qu’il enlève en 1’17’’7, devant Twist de Monts, signant ainsi sa vingtième victoire consécutive en autant de sortie : 20/20 !

 

A Préaux, près de Meslay-Du-Maine, en Mayenne, Ténor de Baune devient une célébrité et attire de nombreux curieux, avides de découvrir ce bel alezan, blond, avec un petit bout de museau blanc et gris, qui semble invincible. Il sera bientôt connu de toute la France.

 

Le dimanche 22 avril, Tabac Blond, cheval minuscule, doté d’un immense courage, fustige ses adversaires, dont Réussite de Rozoy, dans le Critérium de Trot de Lyon.

Deux jours plus tard, en nocturne, Ténor de Baune s’aligne au départ du Prix Henri Levesque (2 200 m), qu’il s’adjuge en 1’15’’7, devant Triton du Ranch et Twist de Monts.

 

Le 29 mai, en nocturne, il bat avec désinvolture, en 1’16’’3, Tak Tak et Tiarko dans le Prix Albert Demarcq (2 375 m). Il signe ainsi sa « vingt-deuxième » ! Le 22 juin, toujours en nocturne, il ne fait qu’une bouchée de Tak Tak, Tiarko, Tipouf, dans le Prix Louis Jariel sur 3 000 mètres, qu’il signe en 1’15’’7.

 

Il est le nouveau dieu de Vincennes et le public l’adore. Après chaque victoire, il a désormais droit à son tour d’honneur sous les acclamations de la foule admirative de ses innombrables supporters. La succession d’Ourasi est assurée !

 

Le 12 août, chez lui, à Meslay-Du-Maine, Ténor de Baune s’impose dans le Grand Prix de la Ville de Meslay-Du-Maine (3 325 m), devant Quellou, Superman, Quito des Bordes…

 

Le 22 août, à Vincennes, Ténor de Baune est au départ du continental Prix Jockey (2 100 mètres), un test important en vue du Critérium, qu’il s’adjuge en 1’15’’3, devant Twist de Monts, Tak Tak, Tourbillon Céleste, Topaze d’Ombrée…

 

Enfin, le jeudi 30 août 1990, Ténor de Baune est au départ du classique Critérium des 5 ans (3 000 m), à l’occasion duquel il retrouve Tabac Blond, le petit alezan courageux, le seul qui ait su lui donner une bonne réplique dans le Critérium Continental, ainsi que Tak Tak, Tiarko (un fils de Jorky), Tipouf, ses adversaires habituels. Mais c’est un couronnement pour Ténor de Baune, qui s’octroie avec désinvolture, en 1’16’’5, loin devant un excellent Tabac Blond (1’17’’), que suivent à distance Tak Tak (1’17’’3), Tessa d’Arlau, Tiarko, Topaze d’Ombrée, Tourbillon Céleste, Tipouf, le plus beau de ses trois Critériums.

 

Le jeudi suivant, Ténor de Baune retrouve Tabac Blond et affronte pour la première fois le jeune Ultra Ducal, un poulain très prometteur de l’écurie Paul Viel, déjà plus riche que Tabac Blond, dans le classique Prix de l’Etoile (2 325 m). Ténor de Baune se montre intraitable, mais Ultra Ducal affiche déjà ses légitimes ambitions en s’intercalant entre les deux meilleurs « T ». Résultat : 1er Ténor de Baune (1’15’’7), 2e Ultra Ducal (1’16’’), 3e Tabac Blond (1’16’’1), 4e Topaze d’Ombrée (1’16’’1), 5e Tipouf (1’16’’3)…

Après ce nouveau succès, Jean-Baptiste Bossuet reçoit une offre alléchante de la part des investisseurs italiens : deux milliards de centimes pour son champion, mais il reste insensible au chant des sirènes.

 

Le mardi 11 décembre, Ténor de Baune affronte Twist de Lorgère, nouvelle révélation à ce niveau, (un cheval qu’il avait battu à ses débuts), ainsi que Crack du Boscail, Unshine, Unnamed dans l’important Prix Marcel Laurent (2 300 m) avec un handicap de 25 mètres sur dix de ses onze adversaires (dont Twist de Monts et Tipouf), et 50 mètres sur le seul Varum d’Ombrée. Cela ne l’empêche pas d’être le grandissime favori et de confirmer ce titre en s’imposant loin devant Twist de Lorgère, Theo del Amor, Tipouf, Crack du Boscail…

Ténor de Baune signe ce nouveau succès sur le pied de 1’15’’2.

 

Le dimanche 13 janvier 1991 est un jour historique pour Ténor de Baune car il met en jeu son invincibilité face à Rêve d’Udon, le champion du monde, qu’il affronte pour la première fois, le beau et bon Piper Cub, un crack suédois, mais aussi Ultra Ducal, Tabac Blond avec cette fois une avance de 25 mètres sur les trois plus riches (Rêve d’Udon, Ténor de Baune et Piper Cub). Mais cette course s’avère une formalité pour le favori Ténor de Baune, qui s’impose avec désinvolture, en 1’16’’1, devant un excellent Ultra Ducal, que suivent à distance Rêve d’Udon, Tabac Blond, Réussite de Rozoy, Twist de Monts, Ursulo de Crouay, Mr Lucken, Piper Cub, Riton du Gîte, Quipo de Couronne, alors que Shalom et Carisma Darby sont disqualifiés. Ténor de Baune a franchi un cap ce jour-là ! Il fait son tour d’honneur devant la foule, qui l’acclame à tout rompre. Il est à son zénith.

 

A Grosbois, il s’entraîne avec un cheval au galop, ce qu’il fait depuis toujours. Il peaufine ainsi sa condition pour le jour J, le jour du Prix d’Amérique, dont il est déjà depuis longtemps le favori officiel. Pour tous, professionnels, turfistes et passionnés, Ténor de Baune va succéder à Ourasi, c’est une certitude. On lui oppose surtout Rêve d’Udon, le champion du monde, et Ultra Ducal, le jeune loup aux dents longues, puis, plus timidement, Piper Cub et Queila Gédé, « la tombeuse d’idoles », qui vient de remporter le Prix de Cornulier, aux dépens de la grande favorite Reine du Corta. Déjà quatrième d’Ourasi dans le Prix d’Amérique 1990, Piper Cub lui a gagné le Prix de Paris, devant Queila Gédé, la même année, avant de se classer bon deuxième de Rêve d’Udon dans le Prix René Ballière.

 

Or, ce Prix d’Amérique va se révéler d’une étonnante logique.

En effet, le dimanche 27 janvier 1991, Ténor de Baune entre dans la légende en étant le premier cheval invaincu à remporter le Prix d’Amérique, signant ainsi, en 1’15’’5, sa trentième victoire consécutive, loin, très loin devant Rêve d’Udon (1’16’’), Ultra Ducal (1’16’’), Piper Cub (1’16’’2), Queila Gédé (1’16’’2), Tabac Blond (1’16’’2), Shalom (1’16’’3), Quatalinska, Seddouk Super, Tipouf, Fiaccola Effe, Yellowa, Riton du Gîte, Sabre d’Avril, alors que Quoglaise, Twist de Monts et Embassy Lobell sont disqualifiés.

(On se rappellera aussi le violent malaise de Quoglaise après la course. Il a fallu la ranimer avec l'aide d'un vétérinaire.)

 

La façon dont Ténor de Baune a gagné, avec tant d’aisance, de désinvolture, de supériorité, dans la réduction de 1’15’’5, second meilleur temps de l’épreuve, en présence du maire et des villageois de sa commune venus en cars assister au triomphe de leur idole et gloire locale, laisse à penser que Ténor de Baune n’en restera pas là, mais qu’il fera au moins aussi bien qu’Ourasi en gagnant trois ou quatre Prix d’Amérique.

 

Et pourtant, quinze jours plus tard, le 10 février, dans le Prix de France (2 100 m), Ténor de Baune subit sa première défaite, une défaite retentissante face à Ultra Ducal, son jeune rival, qui prend ainsi une éclatante revanche, alors que le champion battu résiste de peu à Rêve d’Udon pour la deuxième place.

 

« Ténor est resté sans voix pendant le récital d’Ultra Ducal… » A titré un des journalistes de Paris-turf le lendemain de la course.

 

Or, en perdant son invincibilité, Ténor de Baune a aussi perdu son moral de vainqueur, qui en a pris un sérieux coup. Dès lors, il va cumuler les absences ou les échecs, jusqu’à cette victoire litigieuse à Caen, dans le Prix de la ville de Caen (4 225 m), le 17 octobre 1992, où il est déclaré vainqueur après photographie face à Timonier, l’un des deux bons hongres de la génération, avec Taldon, auquel il rendait 25 mètres.

(On a su beaucoup plus tard que Ténor de Baune avait été blessé durant ce Prix de France 1991, ce qui n’avait pas été révélé à l’époque.)

 

Après deux victoires insignifiantes en 1993 pour un champion de cette envergure, il va entrer au haras riche de 9 574 000 francs, pour commencer une autre carrière, celle d’étalon, qui s’avère tout aussi glorieuse, puisqu’il a engendré Fleuron Perrine, Gavroche Perrine, Hermès Perrine et Lulo Josselyn, quatre vainqueurs de Critériums !

 

Ténor de Baune est aussi le père de la championne Roxane Griff, deuxième de Ready Cash dans le Prix d’Amérique 2012 et gagnante du Prix de Paris 2012 devant Ready Cash, ainsi que de deux Prix de Cornulier (2014 et 2015).

 

Ténor de Baune fut acclamé lors du Salon du Cheval 1990, à la Porte de Versailles, durant lequel il eut droit à une exhibition en public, et sur l’hippodrome d’Argentan, où on le présenta aux spectateurs en même temps que Sancho Pança, autre champion au destin malheureux.

 

 

Reve d'Udon numerisation0024Rêve d’Udon

 

 

Sancho PançaSancho Pança

 

 

Tabac-Blond.jpg

Tabac Blond

 

 

Tenor-de-Baune-le-jour-de-son-triomphe-dans-le-Prix-d-Ameri.jpgTénor de Baune le jour de son triomphe dans le Prix d’Amérique 1991

 

 

Ultra-Ducal.jpgUltra Ducal

 

Piper-Cub-0001.jpgPiper Cub

 

 

Ténor de Baune et Jean-Baptiste Bossuet

Ténor de Baune et Jean-Baptiste Bossuet

Taldon

Taldon

Ténor de Mareuil

Ténor de Mareuil

Timonier

Timonier

Roxane Griff, la fille de Ténor de Baune, remporte le Prix de Cornulier 2014

Roxane Griff, la fille de Ténor de Baune, remporte le Prix de Cornulier 2014

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 09:02

 

 

Les champions trotteurs de légende en France

 

15 - Les années 1990 (Reine du Corta, Rêve d’Udon)

 

 

Reine-du-Corta-0003.jpg

Reine du Corta, par Ura et Légende du Corta, entraînée par Alain Roussel, son propriétaire, montée par Michel Lenoir, fut une grande championne au trot monté, gagnant le Prix de Normandie, le Prix des Elites, le Prix de l’Ile-de-France à trois reprises, le Prix des Centaures, et finalement le Prix de Cornulier.

 

 

Reine-du-Corta-numerisation0008.jpgReine du Corta et Alain Roussel

 

 

 

 

Reine du Corta

 

 

Reine du Corta est née dans le Cher, chez Monsieur Abel Morand, le 20 avril 1983 ; très bien née, on pourrait dire, puisque son père est Ura, le grand étalon, fils de Carioca II et de Gélinotte, et sa mère Légende du Corta, une fille de Quioco et de Roxane H II, elle-même fille de Kerjacques, que du beau monde ! C’est une solide alezane, avec une petite étoile frontale, la crinière et la queue blondes. Comme Idylle du Corta, Jaguar du Corta, elle semble prédisposée pour le trot monté. Comme eux, elle défendra les couleurs (casaque brune, pois jaunes, toque brune) d’Alain Roussel, le célèbre entraîneur, lui aussi issu d’un clan fameux, celui des Roussel : Gaston Roussel (le père), Jean Roussel et Michel Roussel (les frères), Nicolas et François Roussel (les fils d’Alain), sans parler de ceux qui ont opté pour la profession de journaliste hippique (Manuel Roussel, et sa soeur Agathe Roussel).

 

Reine du Corta débute à 2 ans, mais assez timidement ; une deuxième place à Caen sur sept tentatives, c’est peu.

A 3 ans, elle gagne à Vincennes le Prix de Rugles (2 000 m), au trot monté, se classe deux fois deuxième dans la même spécialité et toujours à Vincennes.

Elle fait mieux à 4 ans, gagnant le Prix de Pardieu (2 300 m), en 1’21’’, devant Royal Chambon, se classe deuxième de Ramage dans le Prix Camille de Wazières (2 650 m), et dans le Prix Ceneri Forcinal (2 300 m), mais enlève les Prix Jacques Olry (2 650 m), Joseph Lafosse (2 300 m) et Philippe du Rozier (2 300 m), en 1’20’’3, 1’19’’1 et 1’18’’9, toujours à Vincennes et au trot monté. En un an, elle a amélioré son record de 1’27’’ à 1’18’’9 !

 

C’est en 1988, à 5 ans, qu’elle s’épanouit complètement, gagnant le Prix Emile Riotteau sur 2 650 mètres, en 1’20’’3, devant Rêve d’Udon, le Prix Camille Blaisot (2 300 m), en 1’20’’3, mais ne peut tout à fait remonter son cadet Speed Clayettois dans le classique Prix des Centaures (2 325 m), le 13 février, bien que trottant en 1’16’’6 !

Elle renoue avec la victoire dans le Prix Paul Bastard (2 300 m), devant Rêve d’Udon et Ramage, gagne aussi le Prix Jean Gauvreau (2 675 m), le Prix Victor Cavey (3 025 m), devant Rivage et Rikita Fouteau. Après un échec dans le Prix Hervé Ceran-Maillard, Reine du Corta s’octroie un doublé légendaire avec le classique Prix de Normandie (3 000 mètres), en 1’20’’, devant Rêve d’Udon et Rivage, et le classique Prix des Elites (2 325 mètres), en 1’17’’2.

A partir de là, Reine du Corta, la bien nommée, peut être considérée comme une reine du trotting, du moins dans la catégorie du trot monté. Elle conclut l’année 1988 par deux victoires, l’une le 1er décembre dans le Prix Joseph Lafosse (2 325 m), en 1’17’’5, et l’autre le 8 décembre dans le Prix Edmond Henry (2 325 m), en 1’17’’3.

 

Le 8 janvier 1989, à 6 ans, elle gagne le Prix de l’Ile-de-France (2 300 m), en 1’18’’9, devant Potin d’Amour et Olvera. Mais, souffrant d’un jarret, elle est battue par Rêve d’Udon dans le Prix de Cornulier (2 650 m), le 22 janvier, et perd aussi le Prix du Calvados (2 325 m), le 6 février. Elle renoue cependant avec la victoire, tout en établissant le record de la piste en 1’16’’4, dans le classique Prix des Centaures (2 325 mètres), le 11 février. Elle enchaîne les victoires avec le Prix Louis Forcinal (2 325 m), en 1’18’’2, le Prix de Londres (2 275 m), en 1’18’’8, à Enghien, le Prix Camille Lepeck (2 675 m), en 1’19’’8. Puis, pour une première tentative à l’attelage, le 16 septembre 1989, elle se classe deuxième de Sabre d’Avril dans le Prix d’Eté (2 800 m), mais après la faute impensable de Québir de Chenu ; après une folle échappée, il s’est enlevé alors que seul en tête, il avait course gagnée.

Le 6 octobre, Reine du Corta gagne le Prix George Dreux (3 025 m), en 1’19’’5, pour son retour au monté, puis le Prix de la Camargue (2 675 m), en 1’23’’9, le 7 décembre, et pour conclure l’année en beauté, le Prix Jules Lemonnier (2 675 m), en 1’19’’9, le 16 décembre, devant Stirwen, Rikita Fouteau, Qualifié, Rivage, Seilhac…

 

Le 7 janvier 1990, Reine du Corta remporte son deuxième Prix de l’Ile-de-France (2 300 mètres), en 1’19’’1, devant Rikita Fouteau, Speed Clayettois, ce qui lui vaut de partir à nouveau favorite du Prix de Cornulier (2 650 m), le dimanche 22 janvier. Mais cette fois elle gagne dans le temps record de 1’18’’8, devant Quatrième Tête et Stirwen. Sur sa lancée, elle gagne aussi le Prix du Calvados (2 325 m), en établissant en 1’15’’9 le record absolu de la spécialité, puis remporte sa première victoire à l’attelage, en nocturne, dans le Prix de la Société Sportive d’Encouragement (3 500 m), le 23 mars 1990, en 1’18’’4.

 

Elle gagne aussi le Prix Théophile Lallouet (2 675 m), le 7 avril, en 1’19’’5, pour son retour au monté, et après une deuxième place à l’attelage, ne connaît plus que la victoire avec le Prix de Londres (2 275 m), en 1’19’’6, à Enghien, qu’elle remporte loin devant Queila Gédé et Sam Kervaden, puis de retour à Vincennes, le Prix Reynolds (2 325 m), en 1'20’’, et le Prix Paul Bucquet (2 675 m), au monté, en 1’20’’1.

En 1991, à 8 ans, elle gagne pour la troisième fois le Prix de l’Ile-de-France (2 300 m), et ce dans le temps record de 1’16’’5. Mais, courant malade, elle subit une cruelle défaite le 20 janvier, dans le Prix de Cornulier (2 650 m), que remporte Queila Gédé, devant Seilhac et Tiarko, tout en terminant à la cinquième place. Reine du Corta prend toutefois sa revanche le dimanche 3 février 1991 dans le Prix du Calvados sur 2 325 mètres, qu’elle remporte en 1’17’’8, devant Seilhac. Ce sera sa dernière victoire.

 

Après une deuxième place dans le Prix Jules Lemonnier (2 675 m), le 24 décembre 1991, et une série d’échecs à Caen, Laval, Lisieux, Meslay-Du-Maine, Enghien et Vincennes, elle abandonne définitivement la compétition en 1992, riche de 10 795 000 francs.

 

Reine du Corta a disputé 93 courses au cours de sa brillante carrière, pour en remporter 33, dont 32 aux niveaux classique et semi-classique.

 

 

 

Reve-d-Udon-numerisation0024.jpg

Rêve d’Udon, par Ejakval et Mavia du Vivier, champion polyvalent, vainqueur du Prix de Cornulier devant Reine du Corta, du Prix René Ballière à deux reprises, dont une fois aux dépens d’Ourasi, fut le dernier trotteur français à inscrire son nom au palmarès du Championnat du Monde à New York.

 

 

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Rêve d’Udon et Yves Dreux

 

 

Reve-d-Udon-monte.jpg

Rêve d’Udon monté par Jean-Claude Hallais

 

 

 

 

Rêve d’Udon

 

 

Cette génération des « R » fut aussi celle des jeunes champions Ruanito d’Arc (Critérium des 4 ans), Rainbow Runner (Critérium des 3 ans, Grand Prix d’Europe de Milan, Prix de l’Etoile), Rangone (Critérium Continental, Grand Prix de l'U.E.T.), Rose du Marquais, des bons Raja de Bellouet, Ramage, Rénoso, Rivage, mais aussi de Rêve d’Udon, qui mérite une mention spéciale.

 

Rêve d’Udon, drivé par Yves Dreux, fut le dernier trotteur français à inscrire son nom au palmarès du Championnat du Monde à New York. Trotteur complet, il s’illustra aussi au trot monté, notamment dans le Prix de Cornulier 1989, qu’il remporta devant Reine du Corta.

 

Rêve d’Udon est né le 30 avril 1983, de l’union d’Ejakval avec Mavia du Vivier, chez Monsieur Jean Boisard dans l’Orne. Son père Ejakval, fils de Kerjacques, avec son 1,57 mètre au garrot, est un petit cheval, ce qui ne l’empêche pas de s’illustrer en pistes comme au haras. Un peu comme Eléazar, l’autre grand « Kerjacques » de la génération, Ejakval se révèle meilleur que jamais à 10 ans, gagnant coup sur coup, notamment en Allemagne, le Grand Prix de Gelsenkirchen (1 609 m), le Grand Prix de Noël (2 600 m) à Gelsenkirchen, le Grand Prix de Fin d’Année (2 100 m) à Mönchengladbach. Au haras, il nous a donné le bon Pontaubault, et les classiques Rêve d’Udon et Sébrazac. Sébrazac étant lui-même le père de Général du Pommeau. On est petit dans la famille, mais on sait trotter vite !

Rêve d’Udon lui échappe à la règle avec son 1,70 m au garrot. En plus de sa grande taille, une musculature et un poitrail impressionnants lui assurent un avenir au trot monté. Mais il se montre tardif comme son père et les « Kerjacques » en général.

 

Comme Axius, Luga et Quécastly, c’est sous les couleurs (casaque verte, toque grise) de son entraîneur M. Bernard Desmontils qu’il va s’illustrer. Celui-ci le laisse prendre son temps. Rêve d’Udon signe sa première victoire à Lamballe, l’année de ses 3 ans, le 21 juillet 1986, à l’attelage, et gagne pour la première fois à Vincennes le 25 décembre de la même année, en 1’23’’3, dans le Prix d’Ales, une course au trot monté sur 2 350 mètres.

 

En 1987, l’année de ses 4 ans, il gagne le Prix des Rouges Terres (groupe B), au sulky, sur 2 100 mètres en 1’19’’6, le Prix de Taverny (2 300 m) au monté en 1’18’’7, le Prix Henri Ballière (2 450 m) à Caen, toujours au monté, en 1’18’’6, et devient célèbre en enlevant le classique Prix du Président de la République (2 775 m), en 1’19’’7, devant Ramage et Rialto de Talonay, alors que Reine du Corta est disqualifiée.

Monté par Jean-Claude Hallais, drivé par Yves Dreux, Rêve d’Udon commence alors une carrière classique et internationale dans les deux spécialités du trot.

 

A 5 ans, Rêve d’Udon s’impose au trot monté dans le Prix Léon Tacquet (2 300 m), en 1’18’’8, et le Prix Louis Forcinal (2 300 m), en 1’18’’2, devant Qualifié, mais est battu par Reine du Corta dans le classique Prix de Normandie (3 000 m). Pourtant, une semaine plus tôt, il s’est octroyé le Critérium des 5 ans (3 000 m), son équivalent au sulky, au prix d’une lutte impitoyable avec le beau Rodrigo, qui s’inclinait de peu. Or, Rodrigo va payer chèrement sa témérité, puisqu’il disparaîtra dans les oubliettes, alors que Rêve d’Udon, plus puissant, plus résistant, s’illustrera au plus haut niveau. Déjà le 26 avril, en nocturne, Rêve d’Udon s’était fait remarquer en se classant troisième derrière Rainbow Runner et Rangone, mais devant Riton du Gîte, Royal Ludois, Rénoso dans le Prix Henri Levesque (2 200 m).

 

Le dimanche 24 juillet à Caen, il avait triomphé devant Quellou, en 1’18’’8, dans le Grand Prix de la Ville de Caen (4 200 m).

 

Le 17 septembre 1988, il se classe deuxième de Poroto dans le Prix d’Eté (2 775 m), mais devant Potin d’Amour, Queila Gédé, Québir de Chenu et Olympio de Corseul.

 

Le dimanche 22 janvier 1989, Rêve d’Udon atteint un des sommets de sa carrière en enlevant en 1’20’’3 le Prix de Cornulier (2 650 m), loin devant Reine du Corta, la grande favorite, que suivent Qualifié, Rivage, Ouarsenis, Prince Atout, Olvera…

Mais la semaine suivante, il joue de malchance et est disqualifié au départ du Prix d’Amérique (2 650 m), que remporte Queila Gédé, devant Potin d’Amour, Ourasi, Poroto, Napoletano…

 

Le samedi 11 février, Rêve d’Udon s’aligne au départ du Prix des Centaures (2 325 m), avec cinquante mètres à rendre au jeune Traveller, mais c’est Reine du Corta qui s’impose dans le temps record de 1’16’’4 !

Rêve d’Udon fait un peu mieux dans le Prix de Sélection (2 325 m), l’équivalent du Prix des Centaures à l’attelage, dont il se classe deuxième de Sancho Pança, en 1’15’’4.

 

Le dimanche 26 février 1989, il affronte Ourasi dans le Prix de Paris (3 200 m), avec vingt-cinq mètres d’avance, et lui oppose une belle résistance, mais doit se contenter de la deuxième place en 1’17’’7.

 

Il retrouve Ourasi à Enghien pour le Prix de l’Atlantique (2 150 m), le 22 avril, et doit à nouveau s’incliner à la deuxième place.

 

C’est en nocturne, à Vincennes, le 12 mai 1989, qu’il renoue avec la victoire, à l’occasion du Prix de la Société d’Encouragement (3 025 m), qu’il remporte en 1’16’’3.

Il gagne aussi à Caen, le 21 mai, le Prix des Ducs de Normandie (2 100 m), en 1’18’’1, devant un bon Rénoso.

Il s’impose également sur le mile le 2 juin en nocturne à Vincennes dans le Prix de la Société des Steeple-Chases de France (1 609 m), en faisant afficher une réduction de 1’14’’7.

 

Puis c’est son triomphe dans le Prix René BallièreChampionnat Européen (2 100 m), qu’il remporte dans le temps record de 1’13’’2, malgré la belle opposition du crack américain Napoletano, qui se classe deuxième en 1’13’’3, loin devant Quilon, Riton du Gîte, Ourasi, seulement cinquième, Québir de Chenu, Queila Gédé, Rénoso…

Rêve d’Udon vient d’écrire l’une des plus belles pages de son histoire dans cette course d’anthologie ! C’était le jeudi 15 juin 1989.

 

Il tente pour la première fois sa chance hors de nos frontières, en Allemagne, à Gelsenkirchen, à l’occasion de l’Elite Rennen (2 011 m), le dimanche 9 juillet, qu’il remporte en grand champion, en 1’15’’2, loin devant Indus, Reado, Every Way, J R Broline…

 

Après une petite rentrée dans le Prix du Bourbonnais (2 650 m), il termine l’année 1989 en beauté en s’octroyant le Prix de Bourgogne (2 100 m), le samedi 30 décembre, en 1’16’’3.

 

Mais il tombe malade peu après et ne dispute aucun des grands internationaux de l’hiver.

 

Rêve d’Udon fait sa rentrée dans le Prix de l’Atlantique (2 150 m), le samedi 21 avril 1990, à Enghien, qu’il gagne de peu face à Pussy Cat, en faisant afficher le même temps que sa rivale, 1’15’’3. Le vendredi 11 mai, en nocturne, il gagne le Prix de la Société d’Encouragement (3 000 m), en 1’17’’2, devant Reine du Corta et Tipouf, alors que Tabac Blond est disqualifié.

 

Puis il renouvelle sa victoire de l’an dernier dans le Prix des Ducs de Normandie (2 100 mètres) à Caen, le dimanche 20 mai, qu’il signe en 1’16’’4. Mais il échoue face à Riton du Gîte dans le Prix de la Société des Steeple-Chases de France (1 609 m), le vendredi 1er juin en nocturne.

 

Le jeudi 14 juin 1990, il affronte Beseiged, J R Broline et Piper Cub à Vincennes dans le Prix René BallièreChampionnat Européen (2 100 m), départ à l’autostart, et s’impose pour la deuxième fois dans cette grande course, en 1’13’’3, égalant presque son record, devant le tout bon Piper Cub (1’13’’3 également), Shalom (1’13’’4), J R Broline (1’13’’8), Sabre d’Avril.

 

A partir de là, c’est décidé, Rêve d’Udon représentera la France à New York dans le Championnat du Monde des Trotteurs. En attendant, il retourne à Gelsenkirchen pour tenter le doublé dans l’Elite Rennen (2 011 m). Il y parvient en s’imposant dans le temps record de 1’14’’1, devant Brendy, Marie Dillon, Hello Again, Express Ride, Yellowa…

Enfin, le 31 juillet, Rêve d’Udon s’embarque pour New York afin d’y disputer, sur l’hippodrome de Yonkers, en nocturne, le Championnat du Monde, dans le Yonkers International Trot (2 011 m).

Il y affronte Meadow Roland (Danemark), Mr Lucken (Suède), No Sex Please (Canada), Kit Lobell (USA), Tipouf (France), Yellowa (Hollande) et Bravur Sund (Italie).

Or, dans la nuit du samedi 4 août 1990, Rêve d’Udon est sacré Champion du Monde, en s’imposant dans le temps record de 1’13’’9, devant le canadien No Sex Please, le danois Meadow Roland, le hollandais Yellowa, le suédois Mr Lucken, l’américaine Kit Lobell, tenante du titre, l’italien Bravur Sund, le français Tipouf.

Il venait d’atteindre le point culminant de sa carrière, d’autant qu’il sera le dernier trotteur français à réussir cet exploit, trente et un ans après Jamin, qui lui avait été le premier trotteur et le premier français à inscrire ce grand challenge à son palmarès.

 

Après cet exploit, Rêve d’Udon affronte la championne américaine Peace Corps dans le Grand Prix d’Aby (2 140 m), à Göteborg en Suède.

Cette fois encore il se montre le plus fort pour s’imposer dans le temps record de 1’14’’1, devant Jet Ribb, Red Rhone, Meadow Roland, Peace Corps, Piper Cub, Quellou, Yellowa, Sébrazac, alors que Beseiged déclarait forfait.

 

Il fait sa rentrée à Vincennes dans le Prix de Bourgogne (2 100 m), le samedi 29 décembre 1990, et se classe deuxième de Réussite de Rozoy dans cette course marquée par le tragique accident du crack Poroto, le champion au bonnet jaune, qui disparaîtra peu après.

 

Le dimanche 27 janvier 1991, dans le Prix d’Amérique (2 700 m), Rêve d’Udon ne peut mettre en doute l’invincibilité du favori Ténor de Baune (30 courses, 30 victoires), mais bat Ultra Ducal pour la deuxième place, alors que le suédois Piper Cub se classe quatrième devant Queila Gédé, Tabac Blond, Shalom, Quatalinska, Seddouk Super, Tipouf…

 

Mais dans le Prix de France (2 100 m), Ultra Ducal prend une sévère revanche sur son grand rival Ténor de Baune, qui résiste de peu à Rêve d’Udon pour la deuxième place.

 

Rêve d’Udon devra attendre le mardi 19 mars 1991 en nocturne pour s’imposer à nouveau dans le Prix de la Société Sportive d’Encouragement, qu’il remporte en 1’16’’3.

 

Il gagne aussi le Grand Prix du Sud-Ouest (2 450 m) à Bordeaux, en 1’15’’4, le dimanche 7 avril, le Prix de l’Atlantique (2 150 m) à Enghien, en 1’18’’2, devant Shalom et Seddouk Super, s’impose en Vendée dans le Prix des Sables-d’Olonne (2 800 mètres) en 1’18’’4, puis à Lisieux dans le Grand Prix de la Ville de Lisieux (2 750 m), en 1’20’’6.

 

Mais il est battu par Peace Corps, en 1’13’’9, dans le Championnat du Monde, le Yonkers International Trot (2 011 m), la nuit du samedi 10 août 1991, à New York, bien qu’il se classe deuxième dans la même réduction kilométrique que sa rivale, et devant Florida Jewel, Shalom, Yourworstnightmare, Incredible DJ…

 

Pour son retour à Vincennes dans le Prix Thiery de Cabanes (2 300 m), le 31 août, il doit à nouveau s’incliner, cette fois face à Quellou.

Mais il renoue avec la victoire le 14 septembre dans le Prix d’Eté (2 800 m), qu’il remporte en 1’16’’4, devant Ursulo de Crouay et Uzo Charmeur.

 

Il gagne aussi à Amiens, le 21 septembre, dans le Grand Prix de la Fédération des Courses du Nord (2 450 m), qu’il signe en 1’16’’3, et à Laval, le 27 septembre, dans le Grand Prix Anjou-Maine (2 875 m), avec une réduction de 1’16’’8.

 

Il retourne à Gelsenkirchen le 3 novembre pour le Grand Prix de Gelsenkirchen (1 609 mètres), mais se fait coiffer au poteau par Park Avenue Kathy, alors qu’il devance Brendy.

 

Il va disputer sa dernière course dans le Prix de Bourgogne (2 100 m), dont il se classe deuxième d’Ursulo de Crouay, devant Réussite de Rozoy.

 

Sa participation au Prix d’Amérique (2 650 m), le dimanche 26 janvier 1992, était annoncée à l’avance, mais des problèmes de tendinite l’obligeront à déclarer forfait, puis à renoncer désormais à la compétition pour choisir le chemin du haras.

Là une nouvelle carrière, celle de reproducteur, commence pour lui.

On sait maintenant qu’en digne fils d’Ejakval et petit-fils de Kerjacques, il a produit pas mal de bons chevaux, dont au moins un champion suédois, Revenue, et un double vainqueur du Prix d’Amérique, le français Offshore Dream.

 

Ruanito-d-Arc.jpg

Ruanito d’Arc

 

Rainbow-Runner.jpg

Rainbow Runner

 

Sancho-Panca.jpgSancho Pança

 

Sebrazac-0001.jpgSébrazac

 

Speed-Clayettois-nb.jpgSpeed Clayettois

 

 

Rêve d'Udon

Rêve d'Udon

Rêve d'Udon Yonkers International Trot 1990

Rêve d'Udon Yonkers International Trot 1990

Yves Dreux

Yves Dreux

Rêve d'Udon remporte le Prix René Ballière 1989, devant Napoletano, Quilon, Riton du Gîte, Ourasi blessé et seulement cinquième !

Rêve d'Udon remporte le Prix René Ballière 1989, devant Napoletano, Quilon, Riton du Gîte, Ourasi blessé et seulement cinquième !

Sancho Pança

Sancho Pança

Sancho Pança, fils de Chambon P et de Dulcinée, prit la tête de sa génération après sa victoire dans le Critérium des 4 ans, à l’issue d’un duel fantastique avec Sabre d’Avril, le fils d’Hadol du Vivier. Mais cette course devait laisser des séquelles aux deux rivaux : Sabre d’Avril y perdit son cœur et Sancho Pança sa solidité. A la suite de Meutac, Paugayen Port et Quiton du Coral, il remit à l’honneur les couleurs d’Eric Beyersdorf, notamment en gagnant devant Rêve d’Udon le classique Prix de Sélection. Il gagna aussi les Prix Octave Douesnel et Marcel Laurent. Parvenu à l’âge de cinq ans le 1er janvier 1989, il n’avait couru que douze fois, mais sans jamais connaître la défaite.

L'adieu à Poroto, le champion au bonnet jaune, disparu tragiquement suite à un accident survenu dans le Prix de Bourgogne 1990. Il avait gagné le Prix de France et le Prix de Paris, s'était classé deuxième d'Ourasi dans le Prix d'Amérique 1990, après la disqualification de Potin d'Amour, et signait sa dernière victoire dans le Grand Prix Fernand Talpé à Kuurne, en Belgique.

L'adieu à Poroto, le champion au bonnet jaune, disparu tragiquement suite à un accident survenu dans le Prix de Bourgogne 1990. Il avait gagné le Prix de France et le Prix de Paris, s'était classé deuxième d'Ourasi dans le Prix d'Amérique 1990, après la disqualification de Potin d'Amour, et signait sa dernière victoire dans le Grand Prix Fernand Talpé à Kuurne, en Belgique.

Poroto, le champion au bonnet jaune de Monsieur Albert Ostyn, entraîné et drivé par Louis Boulard, fut gravement accidenté dans le Prix de Bourgogne, le 29 décembre 1990. Il était très populaire et avait même une chanson attitrée. Il avait gagné le Prix de France 1989, devant Potin d’Amour et Hollyhurst, le Prix de Paris 1988, devant Olympio de Corseul et Pussy Cat, le Prix d’Eté 1988, devant Rêve d’Udon et Potin d’Amour, la Clôture du Grand National du Trot 1987, devant Permissionnaire et Ouragan Céleste, et s’était classé deuxième d’Ourasi, devant Pussy Cat, dans le Prix d’Amérique 1990 couru en temps record, après la disqualification de Potin d’Amour. Il devait signer sa dernière victoire à Kuurne, en Belgique, dans le Grand Prix Fernand Talpe (devenu Grand Prix Marcassou), devant Shogun Lobell et Quadros. Il disparut quelques jours après son tragique accident dans le Prix de Bourgogne du 29 décembre 1990, laissant inconsolables certains de ses admirateurs ainsi que les professionnels qui l’avaient à sa charge. Poroto était un fils d’Esquirol et d’Emya, né le 13 avril 1981 dans l’Orne, dans l’élevage de Jean-Pierre Dubois. C’était un beau cheval bai au port altier, entré dans la légende avec son fameux bonnet jaune tenu bien haut, mais qu’on avait déjà vu avec un bonnet vert, et même un bonnet rouge.

Louis Boulard, Poroto et son lad

Louis Boulard, Poroto et son lad

Poroto (bonnet jaune)

Poroto (bonnet jaune)

Poroto (bonnet rouge)

Poroto (bonnet rouge)

Poroto (bonnet vert)

Poroto (bonnet vert)

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 14:46

 

Les champions trotteurs de légende en France

 

14 - Les années 1990 (Queila Gédé)

 

Queila-Gede-0024.jpg

Queila Gédé et Roger Baudron

      Queila Gédé, par Gazon et Deila, championne classique au trot monté sous les couleurs de Madame Georges Dreux, devenue polyvalente sous les couleurs de Roger Baudron, son entraîneur, qui lui fera gagner le Prix d’Amérique aux dépens d’Ourasi, et le Prix de Cornulier malgré Reine du Corta.

 

 

 

Queila-Gede-montee.jpg

Queila Gédé avec la casaque de Georges Dreux « GD »

 

Queila-Gede-chez-elle.jpg

Queila Gédé chez elle

 

Queila-Gede-bat-Ourasi-14_1217373626_3-copie-1.jpgQueila Gédé bat Ourasi dans le Prix du Bourbonnais 1989

 

 

Georges-Dreux-numerisation0002.jpg

Georges Dreux

 

 

 

Roger-Baudron.jpg

Roger Baudron

 

 

 

      Queila Gédé

 

 

La génération des Pabeilo, Pan de la Vaudère (Critérium des 5 ans, Prix de l’Etoile, Prix d’Eté), Passionnant (Critérium des 3 ans, Critérium des 4 ans, Critérium Continental, Grand Prix d’Europe de Milan en égalant le record d’Hadol du Vivier), Perrin Dandin (Prix de Sélection, Prix Marcel Laurent), Podosis (Prix de Vincennes, des Centaures, du Président de la République, de Cornulier), Pontcaral (Critérium des Jeunes, Prix de l’Etoile), Poroto (Prix de France, Prix de Paris, Prix d’Eté, Grand Prix Fernand Talpé à Kuurne), Potin d’Amour (Prix de Normandie, des Centaures, de Sélection, deux fois deuxième du Prix d’Amérique (dont une fois de façon symbolique), Prince Royal, Pussy Cat (Prix de France), Pythagoras a on le voit engendré beaucoup de sujets de grande valeur. Mais l’impitoyable domination d’Ourasi à l’attelage, celle plus modérée d’Oligo au monté, et la sévère concurrence qui les opposa empêchent de choisir parmi eux un véritable chef de file, le meilleur « P ».

C’est à la génération suivante qu’appartient Queila Gédé, la tombeuse d’Ourasi dans le Prix d’Amérique et de Reine du Corta dans le Prix de Cornulier. Une jument qui symbolise parfaitement la réussite de l’élevage « GD », George Dreux, sous les couleurs (casaque brune, toque beige) duquel elle s’illustra d’abord, dans sa jeunesse, mais uniquement au trot monté. C’est ainsi qu’elle put gagner le classique Prix du Président de la République, l’équivalent au monté du Critérium des 4 ans. A 3ans, elle compte deux victoires et deux deuxièmes  places dans la spécialité. A 4 ans, elle s’impose à sept reprises et se classe une fois deuxième. C’est à 5 ans qu’elle connaît sa plus faible réussite, gagnant seulement le Prix Léon Tacquet et se classant deuxième du Prix Hervé Céran-Maillard.

En 1988, alors qu’elle a six ans, elle est louée à Roger Baudron, le célèbre entraîneur, que les turfistes appellent « Roger-la-Science ». Il va la façonner à sa manière et en faire une championne dans les deux spécialités du trot malgré son caractère fantasque. Ainsi elle se révélera capable du meilleur comme du pire. C’est à l’attelage qu’elle remportera cette année-là ses deux plus belles victoires : Prix de Bretagne et Clôture du Grand National du Trot.

 

Le 15 janvier 1989, elle se classe deuxième d’Ourasi dans le Prix de Belgique (2 650 m), le dernier test avant le mythique Prix d’Amérique.

Or, le dimanche 29 janvier 1989, en présence de Monsieur François Mitterrand, Président de la République, Queila Gédé entre dans la légende en remportant de façon magistrale, presque de bout en bout, le Prix d’Amérique (2 650 m), dans le temps record de 1’15’’5, devant Potin d’Amour et Ourasi !... que suivent d’autres champions : Poroto, Napoletano.

Un silence de mort règne dans les tribunes, car les trente-trois-mille spectateurs présents dans les tribunes, ainsi que le Chef de l’Etat lui-même, étaient venus voir la star Ourasi remporter son quatrième Prix d’Amérique ! Ils viennent de recevoir une claque magistrale, qui les laisse abasourdis. Le plus atteint étant cependant Jean-René Gougeon, le partenaire d’Ourasi, victime peu après d’un grave incident cardiaque. Ourasi lui-même avait souffert d’un blocage rénal, qui l’empêcha de se livrer complètement au moment crucial.

Pour Roger Baudron, qui reçoit la coupe des mains de M. François Mitterrand en personne, c’est le premier Prix d’Amérique. C’est aussi la première fois qu’une jument gagne cette grande épreuve depuis 1974, année de la victoire de Delmonica Hanover.

Fantasque, insaisissable, comme l’était aussi Khali de Vrie, l’autre grande jument de Roger Baudron, Queila Gédé ne prend pas la peine de confirmer sa victoire, étant même disqualifiée dans le Prix d’Amérique 1990, le quatrième d’Ourasi retardé d’une année. Elle va se faire tout bonnement oublier durant près de deux ans ! Jusqu’au jour où elle décide que ce silence a assez duré ; ainsi, le 20 janvier 1991, montée par Michel-Marcel Gougeon, le propre frère de Jean-René, celui-là-même qui a conduit Ourasi à la victoire dans son quatrième Prix d’Amérique, elle remporte le Prix de Cornulier (2 650 m), le Prix d’Amérique des trotteurs montés, en 1’19’’3, aux dépens d’une autre star, Reine du Corta, la grande favorite et aussi la reine de la spécialité. C’était sa façon à elle de rappeler qu’elle aussi avait été une reine des trotteurs montés dans ses jeunes années.

 

La réussite des « GD » dans le Prix d’Amérique se poursuivra avec Verdict Gédé, vainqueur de la grande épreuve à cinq ans, mais de très peu face au favori Ultra Ducal, et par le bel Insert Gédé, lui-même battu de très peu par Abano As, le 26 janvier 2003.

Mme Annick Dreux, veuve de Georges Dreux, belle-sœur de Roger Baudron, et sa fille Marie-Annick, ont su courageusement et brillamment poursuivre l’œuvre du grand éleveur disparu.

 

C’est aussi à cette grande famille du trot qu’appartient Yves Dreux (souvent appelé Yvon dans sa jeunesse), très grand jockey et bon driver, qui a révolutionné les courses au trot monté en France par sa façon de monter et sa position tout en avant, au début souvent critiquées ; certains chevaux (style Potin d’Amour), ayant tendance à se mettre au « traquenard » lorsqu’ils se sentent ainsi allégés de l’arrière. Yves Dreux a aussi mené à la victoire de grands champions attelés, comme Rêve d’Udon (un polyvalent), Balou Boy (son propre cheval) et Insert Gédé. (Depuis les années 2000, le jockey belge Philippe Masschaele, s’inspirant sans doute d’Yves Dreux, a instauré une nouvelle façon de monter les trotteurs pour mieux les alléger durant la course).

 

Queila Gédé gagna aussi le Prix du Bourbonnais (2 650 m) 1989 à l’attelage (devant Ourasi), le Prix Camille Lepeck (2 675 m) 1990 au monté et le Prix Théophile Lallouet (2 675 m) 1991 au monté. Elle battait de très peu le beau trotteur suédois Piper Cub dans le Prix de Belgique 1990, mais il la devançait dans le Prix de France de Pussy Cat, en se classant deuxième, et dans le Prix de Paris, qu’il gagnait en 1’16’’8, alors qu’elle était seconde devant Poroto.

 

Elle termina sa carrière riche de 8 379 100 francs. Elle était née en Mayenne chez Mme Annick Dreux, de l’union de Gazon et de Deila, le 11 mars 1982.

 

 

Pabeilo 0001Pabeilo

 

 

Pan-de-la-Vaudere.jpg

Pan de la Vaudère

 

Passionnant.jpg

Passionnant

 

Perrin-Dandin-n0001.jpgPerrin Dandin

 

Podosis-numerisation0002.jpgPodosis

 

Pontcaral.jpgPontcaral

 

Poroto-2.jpgPoroto

 

Potin-d-Amour-0001.jpgPotin d’Amour (avec la casaque van Exter)

 

Potin-d-Amour-Moratalla-ion0001.jpgPotin d’Amour (avec la casaque de la Marquise de Moratalla)

 

 

Potin-d-Amour.jpgPotin d’Amour à l’attelé

 

Prince-Royal-n0001.jpgPrince Royal

 

Pussy-Cat.jpg

Pussy Cat

 

 

Quadrophenio-numerisation0008.jpgQuadrophénio

 

 

Quartz-00.jpg

Quartz

 

 

Quellou---Pierre-Levesque-03.jpgQuellou et Pierre Levesque

 

 

Quito-de-Talonnay-numerisation0008.jpgQuito de Talonnay

 

 

 

Queila Gédé

Queila Gédé

Poroto et Louis Boulard

Poroto et Louis Boulard

Pan de la Vaudère (Critérium des 5 ans, Prix de l'Etoile, Prix d'Eté) a été le meilleur de sa génération à 5 ans, avant de devenir l'un des meilleurs challengers d'Ourasi, dont il fut le dauphin dans le Prix du Bourbonnais 1986 et le Prix de Belgique 1987

Pan de la Vaudère (Critérium des 5 ans, Prix de l'Etoile, Prix d'Eté) a été le meilleur de sa génération à 5 ans, avant de devenir l'un des meilleurs challengers d'Ourasi, dont il fut le dauphin dans le Prix du Bourbonnais 1986 et le Prix de Belgique 1987

Perrin Dandin s'est essayé avec un certain succès au trot monté

Perrin Dandin s'est essayé avec un certain succès au trot monté

Permissionnaire a eu l'étonnante "permission" de figurer au côté d'Ourasi dans les Prix d'Amérique et de France 1988, il est vrai qu'il était sensé remplacer Mon Tourbillon

Permissionnaire a eu l'étonnante "permission" de figurer au côté d'Ourasi dans les Prix d'Amérique et de France 1988, il est vrai qu'il était sensé remplacer Mon Tourbillon

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 15:20

Ourasi (suite et fin)

 

 

Ourasi, Mack Lobell 005Ourasi – Mack Lobell : le choc des Titans 

 

 

Callit à Garden State Park 0001Le suédois Callit, le champion du monde 1987, à Garden State Park

 

Esotico PradL’italien Esotico Prad à Garden State Park

 

Friendly-Face-00.jpgFriendly Face et Johanna Soïnio à Garden State Park

 

Go Get Lost March of Dimes Trot (The) 23Go Get Lost à Garden State Park

 

 

Mack Lobell Garden State Park 01 (The) 07 Mack LobellMack Lobell à Garden State Park

 

Mack-Lobell-Garden-State-Park-02--The--08-Mack-Lobell.jpgMack Lobell à Garden State Park

 

Napoletano-a-Garden-State-Park.jpgNapoletano à Garden State Park

 

No-Sex-Please-00.jpgNo Sex Please et sa sympathique lad canadienne à Garden State Park

 

 

No-Sex-Please-March-of-Dimes-Trot--The--22-No-Sex-Please.jpgNo Sex Please à Garden State Park

 

Ourasi-March-of-Dimes-Trot--The--16-Ourasi.jpgOurasi à Garden State Park

 

Ourasi--March-of-Dimes-Trot--Garden-State-Park.jpgOurasi à Garden State Park

 

 

Scenic-Regal-a-Garden-State-Park-0001-copie-1.jpgScenic Regal à Garden State Park

 

 

Scenic-Regal-Garden-State-Park-copie-1.jpgScenic Regal et Go Get Lost à Garden State Park

 

March-of-Dimes-Trot--The--Sugarcane-Hanover-sp.jpgSugarcane Hanover à Garden State Park

 

 

 

Programme du March of Dimes Trot

 

 

March-of-Dimes-Trot--The--000-panneau.jpgThe March of Dimes Trot World Championship est lancé

 

March-of-Dimes-les-partants-0001.jpgLes participants du March of Dimes Trot

 

 

Ourasi est le seul français. Tous ses adversaires appartiennent à la race des American Standardbred (trotteurs américains). Mais certains observateurs ont dû remarquer que le père d’Ourasi porte le nom du plus célèbre des trotteurs américains, qui lui était hongre. Ourasi a d’abord été en tête du betting, les Français avaient dû miser en masse. Puis Mack Lobell a accumulé les suffrages pour finalement dépasser son rival français et partir avec la cote de favori. Au moment du départ, Ourasi colle aux ailes de l’autostart avec une rage déterminée. Même Mack Lobell ne s’approche pas d’aussi près. Avec son numéro 1, il est avantagé par rapport à Ourasi, qui a tiré le 7. Le champion français part bien pour une fois, presque aussi vite que Mack Lobell et Napoletano, qui est finalement le plus rapide pour s’installer tête et corde. Le clan français hurle pour encourager Ourasi. Mais il perd du terrain par rapport à ses adversaires, surtout dans le premier tournant car il vire beaucoup trop au large avec son grand gabarit. Mack Lobell n’est pas content après Napoletano, qui ose lui tenir tête. Comme à son habitude, Mack Lobell est parti comme un bolide, mais ses supporters américains sont inquiets, car il n’a pas pris autant d’avance que les fois précédentes. C’est qu’à ses trousses sont lancés tout une armada de champions triés parmi le gratin européen et américain. La cadence est infernale. A peine arrivé dans la ligne d’en face, Ourasi passe à l’attaque. Parti du dernier rang, il remonte un à un ses adversaires à une vitesse étourdissante. Ça tient de la magie. Les Français sont éblouis, les Américains et les Scandinaves impressionnés. Il y a aussi des supporters italiens pour soutenir Esotico Prad. On scande le nom d’Ourasi. C’est maintenant Go Get Lost, qui vient un instant se mêler à la lutte au prix d’une spectaculaire remontée, avant d’abdiquer. John Campbell sollicite Mack Lobell de la voix et des rênes. Jean-René Gougeon doit en faire autant pour Ourasi. Ourasi a maintenant rejoint Mack Lobell en tête, et les deux champions entament leur duel à couteaux tirés. Le public apprécie. Le speaker s’égosille à son micro « Oh-Ra-Zee… Mack Lobell… Oh-Ra-Zee, Mack Lobell, Mack Lobell, Oh-Ra-Zee ! ». Mack Lobell n’aime pas qu’on lui tienne tête. Ourasi le conçoit mais il est venu de loin pour gagner, pas pour faire du tourisme. Le duel extraordinaire que se livrent les deux champions restera à jamais gravé dans les mémoires de tous ceux qui l’ont vu. Pourtant, aucun des deux n’en tirera bénéfice, car au moment où Ourasi prend nettement l’avantage sur Mack Lobell, battu, Sugarcane Hanover, qui jusque-là a couru en embuscade dans le dos du champion français est revenu le battre sur le poteau. Et il le dépasse au moment où il demandait à souffler. Gunnar Eggen, le driver norvégien de Sugarcane Hanover, avait retenu la leçon de Göteborg, et il avait juré de prendre sa revanche car il n’avait pas digéré cette défaite humiliante devant un public scandinave. Un silence de mort a envahi l’hippodrome. On a mal pour Ourasi, mal aussi pour Mack Lobell. Mais c’est pourtant ainsi. C’est Sugarcane Hanover qui l’emporte en 1’11’’6, devant Ourasi 1’11’’6 également, puis Mack Lobell 1’11’’7, Napoletano 1’11’’8, Scenic Regal 1’12’’2, No Sex Please 1’12’’2, Esotico Prad 1’12’’2, Go Get Lost 1’12’’2, Callit 1’12’’5, Friendly Face 1’12’’6.

On a reproché à Jean-René Gougeon d’avoir trop focalisé sur Mack Lobell, oubliant ainsi Sugarcane Hanover, qui avait pourtant une revanche à prendre. Mais celui-ci avait connu une sérieuse baisse de forme après sa défaite dans le Grand Prix d’Aby. Pourtant, et on le savait, on l’avait entendu dire et peut-être lu aussi dans un article, le champion de Norvège était revenu en forme juste à temps.

 

Pour consoler Jean-René Gougeon, les propriétaires norvégiens du vainqueur lui promettent une revanche à Vincennes dans le Prix d’Amérique 1989. Sugarcane Hanover était en effet engagé dans le prochain Prix d’Amérique, et il était question qu’il court aussi le Prix de France. Mais il ne viendra jamais à Vincennes, son entourage sachant qu’Ourasi serait intouchable sur « ses terres », que leur cheval risquait de se faire laminer à Vincennes, alors qu’en tant que tombeur d’Ourasi et de Mack Lobell dans la « course du siècle », sa place au haras en tant qu’étalon était désormais assurée. 

 

 

 

March-of-Dimes-Trot--The--suite-Mack-Lobell--Ourasi--Sugarc.jpg

Mack Lobell, Ourasi, Sugarcane Hanover et Napoletano dans le March of Dimes Trot, la nuit du 17 novembre 1988.

 

 

Mack-Lobell--Ourasi-et-Sugarcane-Hanover-dans-The-March-of-.jpgMack Lobell, Ourasi et Sugarcane Hanover dans le March of Dimes Trot, la nuit du 17 novembre 1988.

 

Sugarcane-Hanover-bat-Ourasi-et-Mack-Lobell-dans-The-March-.jpgSugarcane Hanover bat Ourasi et Mack Lobell dans le March of Dimes Trot.

 

March of Dimes Chevit - Gougeon 0002Frédéric Chevit interroge Jean-René Gougeon pour Canal +

 

 

March of Dimes suite et fin 0002Les lumières s’éteignent sur Garden State Park

 

 

Resultat-du-March-of-Dimes0001.jpg   

 

 

Après la déception causée par la défaite d’Ourasi on s’est remis de nos émotions. Après tout, Ourasi a rempli son contrat, il a battu Mack Lobell. Pour Sugarcane, c’était déjà fait. Et puis Ourasi a livré son plus beau combat. On ne peut pas lui en vouloir, sûrement pas. Il a vaincu l’élite mondiale. Il repart sans la couronne, qui lui a échappé mais çà ce n’est pas vraiment sa faute, plutôt celle de son driver, qui en dominant Mack Lobell a cru que la course était gagnée. Mais Sugarcane Hanover était revenu en forme juste à temps pour prendre sa revanche. Et cela bien peu le savait, sinon Gunnar Eggen, qui a su fort habilement mener sa tâche à bien. Le spectacle était grandiose. Tout le monde a apprécié. Maintenant place à la danse, au rire, à la bière ; tout le monde s’en donne à cœur joie dans la discothèque de l’hippodrome, autour de la superbe « Pop Star », plutôt bien roulée, qui anime la soirée avec une pêche du tonnerre. C’est la fête ! Dean Hoffman en fait partie. Il doit être satisfait car en finale tous les champions ont su tenir leur rôle. Pas un n’a déçu. Ils ont tous participé au combat avec une formidable bravoure.

 

Le comte de Montesson est venu voir la course en compagnie de Didier van Themshe ; une visite éclair, en jet privé, le temps de dîner aux frais de la princesse, de critiquer l’hippodrome, les infrastructures, le système des courses américaines, et de repartir sans même un mot de remerciement pour les dirigeants américains, qui les avaient gentiment et gracieusement invités, comme cela a été souligné par un journaliste dans une publication.

 

Ourasi retrouve Vincennes et le chemin de la victoire, le 8 décembre 1988, dans le Prix du Bourbonnais (2 675 m), récidive le 31 décembre, dans le Prix de Bourgogne (2 300 mètres), puis finalement le 15 janvier 1989, dans le Prix de Belgique (2 675 m), qu’il remporte loin devant Queila Gédé, à seulement quinze jours du Prix d’Amérique. C’est donc plutôt de bon augure, et Jean-René Gougeon ne cache pas sa confiance pour le grand rendez-vous de fin janvier. Tout le monde y croit, y compris Monsieur François Mitterrand, Président de la République, qui ne veut pas manquer çà. Il se rend à Vincennes en invité du comte Pierre de Montesson, président de la S.E.C.F., pour voir la star Ourasi gagner son quatrième Prix d’Amérique, ce qui n’a encore jamais été réalisé.

Pendant le défilé, Ourasi est splendide, le poil brillant, l’œil vif, tous ses muscles bandés. Ce que l’on ne sait pas, on l’apprendra après la course, c’est qu’il n’a pas uriné, un blocage rénal l’en empêche, comme il l’empêchera de se livrer au moment crucial. Résultat des courses : contre toute attente, Ourasi est battu ! Derrière Queila Gédé et Potin d’Amour, il doit se contenter de la troisième place. Napoletano lui termine cinquième, juste derrière Poroto…

Un silence de mort règne sur l’hippodrome, qui est comme tétanisé sous le choc reçu.

Roger Baudron, « Roger La Science » pour les turfistes, l’entraîneur-driver de Queila Gédé, reçoit pour la première fois le trophée du vainqueur du Prix d’Amérique, des propres mains du Président de la République, qui affiche un sourire forcé, il faut l’admettre.

Tout cela a un parfum d’amertume, sauf pour le clan des vainqueurs bien sûr. Ils ont joué un bon tour à Ourasi et à ses innombrables supporters. Le plus atteint dans l’histoire c’est Jean-René Gougeon, qui sera victime quelques jours plus tard, le 14 février, d’une grave crise cardiaque. Il s’en remettra tant bien que mal, mais ne sera plus jamais en mesure de driver son champion. Il confie donc les rênes d’Ourasi à son frère Michel-Marcel Gougeon, « Minou » pour les turfistes ou les intimes. Cette année-là, Ourasi fait l’impasse dans le Prix de France, mais s’aligne au départ du Prix de Paris (3 225 m), avec « Minou » Gougeon à son sulky et 25 mètres à rendre à tous leurs adversaires, dont Rêve d’Udon, le plus coriace, qui leur oppose une opiniâtre résistance avant de s’avouer vaincu.

 

Cette année-là, le 12 mars 1989, Ourasi gagnera pour la quatrième fois le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m) à Cagnes-sur-Mer, devant Quinio des Bordes et Friendly Face. Pour la quatrième fois aussi le Prix de l’Atlantique (2 150 m) à Enghien, le 22 avril 1989, devant Rêve d’Udon et Pussy Cat, toujours avec Minou Gougeon à son sulky. 

 

Ensemble, ils iront à Oslo, en Norvège, disputer le Grand Prix d’Oslo sur l’hippodrome de Bjerke. C’est à cette occasion, qu’Ourasi retrouve Napoletano, que mène Stig H. Johansson. Mais Ourasi ne s’intéresse pas à la course, préférant admirer le paysage et observer tout ce qui l’entoure. Après tout, c’est pour lui la première occasion de visiter la Norvège. Si bien que Stig Johansson va longtemps croire à la victoire, jusqu’au moment où Ourasi décide qu’il est temps pour lui de prendre le mors aux dents. Résultat, Ourasi l’emporte dans les derniers mètres devant Napoletano, battu d’une encolure.

Après la course, deux drivers sont à l’infirmerie pour violente dépression, l’un qui a cru perdre, l’autre qui a cru gagner, tout cela à cause d’Ourasi. 

 

Du coup, Minou Gougeon connaîtra aussi des ennuis cardiaques et devra se faire remplacer par Richard-William Denéchère, qui prend à son tour les rênes d’Ourasi pour le mener à l’occasion du Prix René Ballière (2 100 m) le 15 juin 1989. Or, ce jour-là, Ourasi fit encore des siennes ; apercevant une gracieuse pouliche, qui revient de la piste, il s’excite, se met à hennir, se cabre, tombe et se blesse assez douloureusement. Il s'en ressent durant la course, et se laisse devancer par Rêve d’Udon, qui prend ainsi sa revanche, mais aussi Napoletano, Quilon et Riton du Gîte, pour terminer à la cinquième place mais avec des excuses bien sûr. 

 

Souffrant d’une élongation, Ourasi dut renoncer à un autre voyage aux USA, où il aurait dû participer au The Statue of Liberty Trot, de Meadowlands, le 1er juillet 1989.

 

Il fit une rentrée en demie teinte dans le Prix du Bourbonnais, terminant deuxième de Queila Gédé, avant de décevoir complètement dans le Prix de Belgique, que la même Queila Gédé remporta de peu devant Piper Cub.

 

Le 28 janvier 1990, en souvenir de ses exploits passés, Ourasi partit quand même favori, à la cote de 14/10 dans le Prix d’Amérique (2 650 m), qu’il remporta dans le temps record de 1’15’’2, devant Potin d’Amour, qui allait être disqualifié après enquête, Poroto, Pussy Cat, Piper Cub, Indus, Hollyhurst, Pontaubault, Pan de la Vaudère…

A noter que Potin d’Amour s’était mis à la faute à cause de la cravache de Michel-Marcel Gougeon, le driver d’Ourasi, qui l’avait effrayé, ce qui aurait pu entraîner également la disqualification du vainqueur, mais aussi une nouvelle révolution, cette fois à Vincennes !

En conclusion, Ourasi était bien le seul trotteur dans l’histoire à avoir gagné pour la quatrième fois le mythique Prix d’Amérique.

 

Comme la plupart des grands champions, qui avaient beaucoup couru, il devait décevoir en tant qu’étalon.

 

Après avoir revu Vincennes à l’occasion du Prix d’Amérique 2004, dont il ouvrit le défilé, Ourasi a finalement rencontré son destin le 12 janvier 2013, à l’âge de 33 ans.

 

 


 

 
 

 

Programme du March of Dimes Invitational Trot

Programme du March of Dimes Invitational Trot

Ourasi-gagne-le-Prix-de-Belgique-1989-devant-Queila-Gede-14.jpgOurasi remporte le Prix de Belgique 1989 devant Queila Gédé

 

Ourasi-gagne-le-Prix-de-Paris-1989-devant-Reve-d-Udon-14_12.jpgOurasi remporte le Prix de Paris 1989 devant Rêve d’Udon

 

Ourasi-et-Jacques-Chirac-14_1217373726_3.jpg

Ourasi félicité par Jacques Chirac, maire de Paris

 

Ourasi-Grand-Criterium-de-Vitesse-1989-14_1217373726_1.jpg

      Ourasi remporte le Grand Critérium de Vitesse 1989, devant Quinio des Bordes et Friendly Face

 

Ourasi-gagne-le-Grand-Prix-d-Oslo-14_1217373626_1.jpgOurasi gagne le Grand Prix d’Oslo 1989, devant Napoletano

 

Ourasi-Depart-Prix-d-Amerique-1990-14_1217373726_2.jpg

Départ du Prix d’Amérique 1990

 

Ourasi-s-envole-vers-son-quatrieme-Prix-d-Amerique.jpgOurasi s’envole vers son quatrième Prix d’Amérique

 

Ourasi suite remporte son quatrieme Prix d'Amerique, en 199Ourasi remporte son quatrième Prix d’Amérique, en 1990, devant Potin d’Amour, qui sera disqualifié après enquête

 

Ourasi-Prix-d-Amerique-1990-2332432499_small_1.jpgOurasi remporte son quatrième Prix d’Amérique, en 1990, devant Potin d’Amour, qui sera disqualifié après enquête

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Ourasi revu par Claudia Duffé

 

Ourasi.-Les-30-ans-d-Ourasi-01.jpgLes 30 ans d’Ourasi

 

Ourasi.-Les-30-ans-d-Ourasi-06.jpgLes 30 ans d’Ourasi

 

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Hommage à Ourasi lors du Prix d’Amérique 2 004

 

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Duel OURASI – MON TOURBILLON, dans le Prix de l’Atlantique 1986 à Enghien

 

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Duel OURASI – MON TOURBILLON, dans le Prix de l’Atlantique 1986 à Enghien

 

Ourasi---Duel-Ourasi-et-Mon-Tourbillon-n0003.jpgDuel OURASI – MON TOURBILLON, dans le Prix de l’Atlantique 1986 à Enghien

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Duel OURASI – MON TOURBILLON, dans le Prix de l’Atlantique 1986 à Enghien

 

 

 

ourasi-le-plus-grand-trotteur-de-tous-les-temps1-640x288.jpgOurasi trotteur du siècle

 

 

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Ourasi trotteur du siècle

 

 

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Ourasi trotteur du siècle

 

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Jean-René Gougeon et Ourasi

 

Ourasi-prix-d-Amerique-1988-2475413_ourasi_640x280.jpgRaoul Ostheimer, propriétaire éleveur d’Ourasi, Jean-René Gougeon et Ourasi

 

Ourasi-zp-septembre-2006.jpg

Ourasi en septembre 2006

 
Ourasi, Mack Lobell : le choc des Titans !

Ourasi, Mack Lobell : le choc des Titans !

L’adieu à Ourasi

L’adieu à Ourasi

Ourasi, lithographie de Michel Bez http://ourasi.leroifaineant.free.fr

Ourasi, lithographie de Michel Bez http://ourasi.leroifaineant.free.fr

Les trotteurs français - (13) Les champions années 1980 (Ourasi suite et fin)
Ourasi le roi fainéant

Ourasi le roi fainéant

Ourasi

Ourasi

Idéal du Gazeau, Jorky, Kaiser Trot, Lurabo, Lutin d’Isigny, Ourasi

Idéal du Gazeau, Jorky, Kaiser Trot, Lurabo, Lutin d’Isigny, Ourasi

Ourasi, Mack Lobell, Varenne

Ourasi, Mack Lobell, Varenne

Ourasi par Claudia Duffé

Ourasi par Claudia Duffé

Portrait d'Ourasi

Portrait d'Ourasi

Palmarès d'Ourasi http://ourasi.leroifaineant.free.fr

Palmarès d'Ourasi http://ourasi.leroifaineant.free.fr

Ourasi

Ourasi

Ourasi à 30 ans !

Ourasi à 30 ans !

Ourasi par Kim Hook et Kim Hook en personne

Ourasi par Kim Hook et Kim Hook en personne

Ourasi par Kim Hook

Ourasi par Kim Hook

Ourasi par Kim Hook

Ourasi par Kim Hook

 

Ourasi revient à Vincennes

Que d’émotions !

 

Le dimanche 22 juin 2014 aura été marqué, sur l’hippodrome de Paris-Vincennes, par le retour du grand champion Ourasi, décédé en janvier 2013, sous forme d’une statue monumentale réalisée par le sculpteur Arnaud Kasper. L’inauguration de la statue s’est déroulée en présence de l’artiste, Arnaud Kasper, Philippe Renouf, l’ancien lad d’Ourasi, Michel « Minou » Gougeon, le frère de Jean-René Gougeon, qui mena Ourasi à la victoire lors de son quatrième et dernier (Grand) Prix d’Amérique en janvier 1990. C’était la première fois dans l’histoire des courses au trot qu’un cheval gagnait quatre fois le (Grand) Prix d’Amérique, et la seule fois depuis. Le vicomte Dominique De Bellaigue, président de la SECF, présidait la séance selon l’usage.

De nombreux fans d’Ourasi étaient là, dont Frédérique Frouin, Stéphane Basso et moi-même, Francis Annocque, seul manquait Jean-Yves Pageault (ou Pageot), parmi les quatre « aventuriers » qui avaient fait le voyage jusqu’à Garden State Park aux USA pour voir Ourasi affronter Mack Lobell, alors le plus fameux des trotteurs américains, mais aussi Sugarcane Hanover, qui devait gagner la course, et Napoletano, qui prenait la quatrième place derrière Sugarcane Hanover, Ourasi plus surpris que battu, et Mack Lobell, le favori au betting.

On avait une pensée émue pour Jean-Yves, le seul absent, mais aussi pour Michel, le cinquième « mousquetaire », dont j’ai malheureusement oublié le nom de famille, mais on l’appelait souvent Michel « Poroto », car c’était un grand fan du crack Poroto, le champion au bonnet jaune, tragiquement disparu à la suite d’un accident en course, d’autant qu’on savait que Michel était lui-même victime de graves problèmes de santé. Il était le plus jeune de la bande, et à l’époque ses obligations militaires l’avaient empêché de nous accompagner aux USA.

(On évoquait aussi notre ami commun, Jean-Pierre Reynaldo, récemment disparu, et Hilde, son épouse si gentille, elle aussi notre amie).

On était aussi ému de rencontrer Philippe Renouf, que je trouvais bien changé, (forcément c’était un tout jeune homme à l’époque où il s’occupait d’Ourasi). Frédérique commentait longuement, en bien et en mal aussi, ce qu’elle pensait de la statue d’Ourasi. C’est elle la groupie largement contée par Homeric dans son livre « Ourasi, le roi fainéant », qui s’était tant indignée contre la façon dont tous les adversaires d’Ourasi s’étaient ligués contre lui pour lui faire perdre le Prix des Ducs de Normandie à Caen, dont il ne fut d’ailleurs battu que d’un nez à la photo, après une remontée fulgurante. (Il aurait gagné dans la battue suivante).

C’était aussi l’occasion de revoir sur la piste les champions Timoko et Univers de Pan, après leurs exploits à l’étranger, dans l’Elitloppet de Solvalla et le Kymi Grand Prix en Finlande, pour Timoko, et le Grand Prix d’Oslo, et le Finlandia Ajo en Finlande, pour Univers de Pan, lors d’un hommage rendu sur la cendrée de Vincennes à ces deux champions.

Tout cela avant d’assister à la victoire heureuse d’Un Mec d’Héripré, après la disqualification d’Ulhan du Val dans le Prix René Ballière, et au couronnement de la championne Altessima, montée par Eric Raffin, après l’élimination peu après le départ de la favorite A Nous Deux, que montait Nathalie Henry, dans le classique Prix du Président de la République au trot monté.

Assis aux pieds de la statue d’Ourasi on évoquait avec Stéphane que de moments passés depuis le temps où l’on allait voir Ourasi s’entraîner sur la piste de Moissy-Cramayel…

Quelle belle épopée en vérité que celle d’Ourasi.

Francis Annocque

Ourasi sur les champs Elysée, devant l'Arc de Triomphe et le sculpteur Arnaud Kasper

Ourasi sur les champs Elysée, devant l'Arc de Triomphe et le sculpteur Arnaud Kasper

Ourasi de retour à Vincennes sous forme d'une statue monumentale réalisée par Arnaud Kasper

Ourasi de retour à Vincennes sous forme d'une statue monumentale réalisée par Arnaud Kasper

Ourasi, la statue réalisée par Arnaud Kasper

Ourasi, la statue réalisée par Arnaud Kasper

Ourasi, mémorial

Ourasi, mémorial

Ourasi immortalisé par Arnaud Kasper

Ourasi immortalisé par Arnaud Kasper

Ourasi, inauguration de sa statue

Ourasi, inauguration de sa statue

Uranie, Roquépine, Bellino II, Ourasi : ils ont gagné trois fois le (Grand) Prix d'Amérique ! Mais Ourasi est le seul à l'avoir gagné quatre fois !

Uranie, Roquépine, Bellino II, Ourasi : ils ont gagné trois fois le (Grand) Prix d'Amérique ! Mais Ourasi est le seul à l'avoir gagné quatre fois !

Emir des Fresneaux, le meilleur fils d'Ourasi. On garde l'espoir qu'un descendant d'Ourasi refasse parler de son illustre ancêtre.

Emir des Fresneaux, le meilleur fils d'Ourasi. On garde l'espoir qu'un descendant d'Ourasi refasse parler de son illustre ancêtre.

Ourasi trotteur de légende

Inauguration de la Statue d'Ourasi à Vincennes 22 juin 2014

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 14:28

Ourasi (suite)

Ourasi est au départ du Prix du Bourbonnais (2 650 m), deuxième épreuve préparatoire au Prix d’Amérique, le jeudi 11 décembre 1986, dans lequel il retrouve Olympio de Corseul, Pan de la Vaudère et Ogorek, ses principaux adversaires du Prix de Bretagne, mais aussi Navigo, qu’il a déjà battu, notamment dans ce fameux Championnat Européen du 19 juin dernier. Ils sont trois à rendre 25 mètres, les trois plus riches : Ourasi, Minou du Donjon et Ogorek, Oligo étant cette fois à la limite du recul. Ourasi, Pan de la Vaudère et Olympio de Corseul obtiennent les préférences de la presse et du public devant Ogorek et Navigo.

Cette fois Pan de la Vaudère prend tout de suite un bon départ pour se retrouver tout de suite en tête avec Oligo. Olympio de Corseul et Nodesso sont également bien partis, mais ils vont se montrer fautifs à la fin, alors qu’ils étaient assurés des cinquième et quatrième places. Ourasi prend l’avantage sur Pan de la Vaudère et Oligo peu après le dernier virage et les domine jusqu’au bout, sans vraiment forcer son talent, l’emportant sûrement sur le pied de 1’16’’7. Pan de la Vaudère (1’17’’5) est un tout bon deuxième, devant Oligo (1’17’’6) courageux troisième, Permissionnaire bon finisseur, Okéanos, Ogorek, Minou du Donjon, Navigo, Ophecsova, Ouragan Céleste… C’est la treizième victoire consécutive d’Ourasi, qui a bien progressé depuis sa course de rentrée dans le Prix de Bretagne.

 

Poroto lui s’aligne au départ du Prix Marcel Laurent (2 300 m), avec Paugayen Port, Pabeilo, comme lui avantagés de 25 mètres sur Potin d’Amour, le lundi 15 décembre 1986. Mais c’est Prince Royal, grande révélation à ce niveau, qui l’emporte en 1’15’’7, devant Poroto, Permissionnaire, Pabeilo, Petit Sam, Paugayen Port…

Poroto, le champion au bonnet jaune, s’annonce déjà comme l’un des principaux challengers d’Ourasi, en dépit de cette courte défaite.

 

Poroto 2Poroto, le champion au bonnet jaune

 

 

Enfin, le samedi 27 décembre 1986, le Prix de Bourgogne (2 100 m), troisième épreuve préparatoire au Prix d’Amérique, après les Prix de Bretagne et du Bourbonnais, doit permettre à notre grand champion Ourasi de terminer l’année 1986 invaincu, malgré Pan de la Vaudère, Noble Atout, Minou du Donjon, Mon Tourbillon, Néric Barbès, Ogorek et Oligo, ses principaux adversaires. Le lot des 12 partants étant complété par Okwo, Navigo, Podosis et Prince Royal, surprenant vainqueur du récent Prix Marcel Laurent devant Poroto.

Noble Atout est un candidat très en vue et très surveillé car il reste sur trois victoires prestigieuses : Prix des Meilleurs (2 600 m), à Munich, Grand Prix Fernand Talpe (2 300 mètres), à Kuurne, Grand Prix des Nations (2 200 m), à Milan.

Mais c’est toutefois Pan de la Vaudère, qui s’annonce comme l’adversaire le plus dangereux et le rival le plus ambitieux, prêt à profiter de la moindre défaillance d’Ourasi, le grandissime favori de ce Prix de Bourgogne. La confrontation au sommet vaut le déplacement, et le public ne s’y est pas trompé, étant venu nombreux pour assister à cet événement, qui sera la dernière prestation d’Ourasi pour l’année 1986. 

Minou du Donjon est le mieux parti pour prendre l’avantage et le conserver jusqu’à la sortie du dernier virage, où il est attaqué par Ourasi et Pan de la Vaudère. Ogorek est également bien placé tout le long du parcours et il a pu revenir lutter pour la deuxième place, qui lui échappe de peu. Noble Atout a suivi Ogorek et Minou du Donjon pour leur disputer le premier accessit, mais en vain. Mon Tourbillon effectue une bonne rentrée, en tirant beaucoup, montrant cependant qu’il aime encore trotter. Ourasi, après avoir attendu, est venu lutter pour la victoire avec Pan de la Vaudère, jusqu’au moment où le cheval de Jean-Claude Hallais éclate sous l’effort. Son driver ne pouvant le remettre au trot à cette vitesse et si près du but, il est disqualifié, d’autant plus cruellement qu’il est victime de son audace et de sa témérité pour avoir tenté de battre Ourasi. Le brillant champion que mène Jean-René Gougeon, débarrassé de son courageux rival, n’a plus qu’à franchir en vainqueur la ligne d’arrivée car les autres sont loin. La lutte pour la deuxième place étant tout de même d’une grande beauté, puisque Minou du Donjon, Ogorek, Noble Atout et Mon Tourbillon finissent pratiquement ensemble, dans la même battue, bien que classés dans cet ordre.

Le public ne ménage pas ses applaudissements et son admiration tant à l’égard d’Ourasi, qui fait un tour d’honneur devant les tribunes, que pour le courageux et malheureux Pan de la Vaudère. Sortait-il grandi ou blessé de cet affrontement ? Seul l’avenir nous le dira…

Certains avant lui ne s’en sont jamais remis d’avoir voulu faire jeu égal avec Ourasi.

Après cette quatorzième victoire en quatorze sorties durant l’année 1986, Ourasi s’annonce plus fort que jamais et bien armé pour remporter son deuxième Prix d’Amérique, le dimanche 25 janvier 1987, dont il est d’ores et déjà le grandissime favori.

Ourasi, dont tout le monde rêve qu’il va dépasser le record d’Hadol du Vivier (20 victoires consécutives), est élu sans problème « Trotteur  de l’Année 1986 ». Il est aussi « Champion d’Europe 1986 » malgré sa seule prestation à l’étranger, avec un seul point d’avance sur le crack suédois Utah Bulwark, lui-même élu meilleur trotteur de Suède, il est vrai. Deuxième de l’Elitloppet derrière le trotteur norvégien Rex Rodney, Utah Bulwark a fait sien le Grand Prix d’Aby, à Göteborg, le plus grand international suédois après la fameuse course sur le mile de Solvalla.

Mais l’essentiel pour Ourasi est de gagner et il sait se contenter de peu.

Jacques Pauc, le journaliste de Paris-Turf le mieux spécialisé dans le trot et aussi l’historien du trot, l’a comparé à Droopy, le petit chien des dessins animés de Tex Avery, qui a toujours l’air de sommeiller, d’être indifférent à tout ce qui se passe autour de lui, mais triomphe de toutes les situations sans jamais perdre sa sérénité.

Cette comparaison s’applique bien à Ourasi.

 

Ourasi effectue son retour à Vincennes le dimanche 11 janvier 1987, à l’occasion du Prix de Belgique (2 650 m), dernière répétition avant le Prix d’Amérique. C’est un beau challenge qui s’offre à lui, gagner les quatre préparatoires en plus du Prix d’Amérique, du jamais vu !

Cette fois, ils sont tous là, y compris Poroto, le champion au bonnet jaune, mené par son entraîneur Louis Boulard. Malgré son handicap de 25 mètres, il va sans dire qu’Ourasi est le grand favori. On ne lui oppose d’ailleurs que les sérieux « clients » du premier poteau : Pan de la Vaudère, Poroto, Pabeilo et Olympio de Corseul, revenu dans un état magnifique.

Ogorek, comme Noble Atout, Minou du Donjon, Mon Tourbillon et Ourasi, doit rendre 25 mètres. Le caractère international de l’épreuve est assuré par deux trotteurs étrangers, l’allemand Megabucks, et le suédois La Rue Blue Chip. Le lot des 20 partants, le maximum autorisé, est complété par le beau Prince Royal, Paugayen Port, Petit Sam, Miss Cléville, Okéanos, Omnifer, Nodesso, Néric Barbès et Opprimé.

La prestation de Prince Royal sera suivie avec attention à ce niveau.

En fait, il ne manque que Potin d’Amour, Oligo, Ouragon et le jeune Quadrophénio, en dehors de quelques champions étrangers pour que la fête soit parfaite.

Le temps est beau, ensoleillé, mais comme toujours quand il fait beau en hiver, très froid, avec un vent glacial sur le plateau de Gravelle particulièrement exposé à ces rigueurs.

C’est une chance de voir pour la première fois ensemble : Poroto, Olympio de Corseul, face à Ourasi et Pan de la Vaudère, qui a vraiment impressionné dans le Prix de Bourgogne et aussi durant l’été 1986 (il a gagné le Critérium des 5 ans, le Prix de l’Etoile et le Prix d’Eté). Pour l’instant il s’annonce comme le nouveau dauphin d’Ourasi. L’ambiance est aussi au beau fixe ; tout le monde est là, tous les passionnés, et ceux qui s’intéressent avec une certaine sagesse à ce sport, qui est aussi une science, et toujours un spectacle.

Nodesso est l’un des mieux partis (avec Okéanos), mais le rythme imposé n’est pas très rapide, ce qui permet à Mon Tourbillon de refaire son handicap pour venir assez tôt parmi le peloton de tête. Ourasi lui n’a aucune difficulté à faire les extérieurs, tournant autour de ses adversaires, avec une supériorité insolente. Il prend la tête dans le dernier tournant, et dans la ligne droite, c’est vraiment lui et les autres. Nodesso perd des rangs ; à l’inverse, Pan de la Vaudère, Poroto et Olympio de Corseul en gagnent, courant leur vraie valeur et se montrant à la hauteur de leur réputation. Prince Royal est aussi à l’honneur, comme Minou du Donjon, refaisant beaucoup de terrain sur la fin. Bien sûr, dans un style impeccable, affichant une indéniable domination, Ourasi l’emporte en 1’17"2, nettement détaché de Pan de la Vaudère, qui en trottant 1’18’’1 se classe deuxième, une fois de plus, finissant bien. Poroto (1’18’’2), avec son bonnet jaune, n’a plus quitté le groupe de tête, se classant troisième dans un style convaincant. Olympio de Corseul, après avoir attendu au sein du peloton, termine bon quatrième en 1’18’’3. Prince Royal (1’18’’4) se fait remarquer avec sa cinquième place en pareille société. Viennent ensuite Petit Sam (1’18’’5), Nodesso (1’18’’6).

Minou du Donjon, huitième, est après Ourasi, le premier du second échelon.

Le trotteur allemand Megabucks se classe neuvième, juste devant Pabeilo.

Ourasi, Pan de la Vaudère, Poroto et Olympio de Corseul ont tellement bien couru, tous les quatre, que beaucoup en font les quatre favoris du prochain Prix d’Amérique. C’est oublier un peu vite que certains (Ogorek) ont peut-être caché leur jeu. Et puis on ne sait pas encore ce que la championne Grades Singing, cette fois devenue canadienne, va faire à Vincennes.

Ourasi, vêtu de sa belle couverture bleue, est revenu se faire applaudir par la foule admirative ; il vient de signer là sa quinzième victoire consécutive.


 

Ourasi, Philippe Renouf, Jean-René Gougeon : le trio gagnant !

Ourasi, Philippe Renouf, Jean-René Gougeon : le trio gagnant !

A une vingtaine de jours du Prix d’Amérique, Grades Singing est bien arrivée à Grosbois, le célèbre centre d’entraînement des trotteurs.

Cette petite (par la taille) pouliche a bien voyagé et semble se plaire en France, et notamment dans ce magnifique domaine, situé aux environs de Boissy-Saint-Léger.

Grades Singing s’est essayée avec bonheur à la piste de Vincennes ; certains affirment déjà qu’elle sera dans quelques jours la principale opposition pour Ourasi. Elle était menée par Jean-Pierre Dubois et tout le monde a pu admirer sa maniabilité et sa vélocité.

 

Grades Singing numérisation0021Grades Singing à Vincennes

 

 

Le mercredi 21 janvier, à quatre jours seulement du grand international, on apprend que Ruanito d’Arc, le champion des « R », maintenant menacé par Rainbow Runner, âgé seulement de 4 ans, sera au départ du Prix d’Amérique.

Il est vrai que sa robuste constitution et sa musculature précoce l’autorisent à tenter ce pari osé, d’autant qu’on peut craindre qu’il soit déjà en fin de parcours.

A Moissy-Cramayel, Ourasi s’entraîne avec Petit Sam et Olympio de Corseul.

Jean-René Gougeon a en effet décidé d’engager ces trois bons éléments dans la grande aventure du Prix d’Amérique. Si Ourasi, selon son habitude, ne laisse rien voir à l’entraînement, Olympio en revanche semble dans une forme éblouissante.

 

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A Moissy-Cramayel, Ourasi s’entraîne avec Olympio de Corseul, un « sparring-partner » de luxe, qui le battra dans le Prix René Ballière 1987.

 

 

Même programme à Grosbois pour Minou du Donjon, Ogorek et Pan de la Vaudère, qui tous les trois on fait du Prix d’Amérique leur principal objectif.

Par contre, Megabucks, le trotteur allemand jette l’éponge ; il renonce au Prix d’Amérique.

Le complexe Ourasi continue à faire des ravages ; après le forfait de Nodesso, ils ne sont plus que quinze engagés dans la grande course et il en faut obligatoirement 14, au minimum, pour que l’épreuve soit médiatisée comme support du pari quarté.

Or, on sait déjà qu’Okéanos et Ouragon sont des partants plus que douteux.

Narisso étant hongre, il ne pourra pas suppléer Ouragon cette fois, comme il l’a fait pour la Clôture du Grand National.

 

Samedi 24 janvier 1987, la veille du Prix d’Amérique, Prince Royal s’aligne en favori dans le Prix du Luxembourg (1 609 m), beaucoup plus à sa portée, malgré Paugayen Port, Prince Eregor, Pussy Cat, Dennison Hanover et Ouragan Céleste.

Ils ne seront que quinze au départ du Prix d’Amérique (2 650 m), le dimanche 25 janvier 1987, à 16 h 15.

Ourasi est le grandissime favori, comme rarement on ne l’a vu. Jamais un cheval n’aura autant été écrasé d’argent ! C’est à peine croyable. Il est donné favori par toute la presse hippique. Jacques Pauc dans Paris-Turf a choisi Ourasi, Pan de la Vaudère, Poroto et Olympio de Corseul, l’arrivée du Prix de Belgique. On ne tient plus compte de Mon Tourbillon, dont la pointe de vitesse si fameuse s’est émoussée avec le temps.

 

Permissionnaire, le cheval d’Albert Viel (comme Mon Tourbillon), ouvre le défilé avec le numéro 1. C’est un fils de Fleuronné et de Guerre Froide, entraîné par Jean-Pierre Viel et piloté par Paul Viel. Il a gagné 1 302 900 F. Il fait « écurie » avec Mon Tourbillon.

 

Poroto, le champion au bonnet jaune de Monsieur Albert Ostyn, est le numéro 2, avec 1 448 100 F de gains. Ce fils d’Esquirol et d’Emya, est conduit par Louis Boulard, son entraîneur.

 

Petit Sam, le numéro 3, avec son total de 1 657 000 F de gains, un fils de Florestan et de Talisca, appartenant au comte de Montesson, entraîné par Jean-René Gougeon, a été confié à Pierre Levesque. C’est un très gentil cheval, comme son nom le laisse supposer.

 

Pabeilo, le numéro 4, est un beau cheval noir, fils de Greyhound (comme Ourasi) et d’Eileen Barbès, appartenant à Monsieur Cantin, entraîné par Léopold Verroken, et mené par Bernard Oger, qui a gagné 1 791 100 F.

 

Ruanito d’Arc, l’audacieux « 4 ans », fils de Dianthus et de Naya du Pré, propriété de Daniel Paillot, un alezan très musclé malgré son jeune âge, est présenté par son entraîneur suédois Ulf Nordin ; avec son numéro 5, il a déjà 1 868 000 F à son compte en banque.

 

Le beau Olympio de Corseul, numéro 6, 1 995 400 F de gains, est un fils d’Enguerillero et de Jolie Vagabonde, appartenant à Madame Annie Lipszyc, entraîné par Jean-René Gougeon ; il est confié à Alain Laurent.

 

Pan de la Vaudère, l’un des chevaux les plus en vue, a le numéro 7, avec 2 993 250 F de gains. Ce fils de Ruy Blass IV et de Kina de la Vaudère, petit-fils de Kerjacques par son père, est entraîné par son propriétaire Louis Decaudin, et piloté par Jean-Claude Hallais.

 

Néric Barbès, le numéro 8, fils de Caprior et de Floralie Barbès, entraîné par André Francis Bigeon, son propriétaire éleveur, avec 3 036 060 F de gains, est conduit par Jean-Luc Bigeon. Des problèmes de jambes l’ont tenu longtemps éloigné des pistes.

 

Ogorek, le fils de Borgia III et de Fly, entraîné par Jean-Lou Peupion, appartenant à Jean Pachoud, avec ses 4 640 270 F de gains et son numéro 9, est confié à Michel Roussel.

 

Oligo, le numéro 10, fils d’Ersin et de Cily Port, gagnant du « Cornulier » pour la deuxième fois, appartenant à M. Joël Dujarrier, avec ses 4 731 500 F de gains, est piloté par Joël Hallais, son entraîneur.

 

Noble Atout, le numéro 11, fils d’Ura et de Tierce d’Atout, appartenant à la Marquise de Moratalla, avec ses 5 084 258 F de gains, est présenté par son entraîneur Jan Kruithof.

 

Minou du Donjon, le bel alezan, est un fils de Quioco très signé et de Geribia, elle-même fille de Kerjacques ; avec son numéro 12, et 6 544 290 F de gains, il est conduit par Michel-Marcel Gougeon, le frère de Jean-René.

 

Ourasi a le numéro 13, alors qu’il est plus riche que Grades Singing, avec 8 594 260 F de gains. Jean-René Gougeon ne laisse à personne le soin de mener son plus brillant élève, un fils de Greyhound et de Fleurasie. On dirait que les tribunes vont s’effondrer sous les tonnerres d’applaudissement à son passage. Il est écrasé d’argent à la cote incroyable de 1/10 (0,5/1), du jamais vu ! S’il gagne, et c’est probable, il fera 0,50 F. Pas de quoi s’acheter un carambar.

 

Grades Singing a donc hérité du numéro 14, avec ses 6 665 560 F de gains. Superstition ou galanterie ? Cette fille de Texas et de Singing Bay est à la fois la seule femelle et le seul concurrent étranger dans ce Prix d’Amérique. Son père Texas, second de Green Speed dans l’Hambletonian 1977, a gagné le Kentucky Futurity la même année.

Hervé Filion n’ayant pu faire le déplacement, c’est Jean-Pierre Dubois, à la demande de Gratien Deschesnes, qui s’assoit au sulky de la petite championne, avec laquelle il semble bien s’entendre. La feuille d’érable ornant sa casaque blanche indique bien qu’elle représente le Canada, même si son père s’appelle Texas. Avec une cote de 19/1, elle est le second favori.

 

Mon Tourbillon ferme la marche avec son numéro 15. Le cheval d’Albert Viel est le plus riche du lot (pour l’instant) avec 9 417 482 F de gains. Ce fils d’Amyot et de Tornade IV est entraîné et piloté par Jean-Pierre Viel. Il faut croire qu’il est né un jour de tempête, comme sa mère sans doute, pour avoir hérité d’un tel nom. Lui aussi a droit à son petit succès auprès du public. Il est d’ailleurs coté 21/1. Il est très beau, mais il le sait, c’est un vrai cabotin.

 

Comme Ourasi est archi-favori, les cotes à la gagne sont astronomiques, même pour les chevaux en vue pour les places : Poroto, Olympio de Corseul.

 

En ce jour de Prix d’Amérique, les tribunes archicombles ne peuvent contenir tout le public, qui a envahi tous les espaces possibles.

La garde républicaine a conduit comme chaque année le défilé des chevaux champions, présentés plus haut. Il fait un froid glacial, mais bien sûr, l’ambiance qui règne depuis quelques minutes empêche le public passionné de s’en rendre compte.

 

Après le dernier « heat » d’échauffement, les trotteurs sont appelés au départ.

C’est Minou du Donjon, qui se montre le plus impatient de prendre le commandement. Il est suivi par Pabeilo, Noble Atout, Pan de la Vaudère et Oligo.

Ourasi, bien parti pour une fois, n’est pas loin d’eux.

Oligo rejoint Minou du Donjon en tête.

Olympio de Corseul a raté son départ. Ruanito d’Arc, lui aussi mal parti, contourne le peloton dans la descente, comblant rapidement son retard.

Poroto, très reconnaissable avec son bonnet jaune porté bien droit, a lui aussi rapidement rejoint Minou du Donjon, Oligo et maintenant le « jeunot » Ruanito d’Arc, à la tête du peloton. Ourasi se place un instant dans le dos du « 4 ans » d’Ulf Nordin, espérant qu’il l’emmènera dans son sillage, mais le « bébé-champion » n’insiste plus.

Ourasi se voit donc obligé de passer en cinquième épaisseur, ce qui devient une formalité chez lui. A ce moment-là, un remous agite le peloton.

Pan de la Vaudère, sans doute gêné par un tassement, se met à la faute, et les juges aux allures s’empressent de le disqualifier. Louis Decaudin doit verdir dans les tribunes.

Mon Tourbillon est gêné à son tour et ne peut éviter de heurter le sulky du cheval fautif.

Habilement, Jean-Pierre Dubois place Grades Singing en dehors du groupe, lui évitant ainsi les mêmes désagréments.

Oligo mène toujours dans un style et un trot impeccables.

Ourasi a grimpé la montée en 37’’ pour se retrouver derrière lui.

Ogorek se rapproche également, tout en entraînant Noble Atout, Néric Barbès et la petite jument canadienne Grades Singing. Elle accroche l’œil des connaisseurs par son style élégant et très souple à la fois.

C’est à ce moment-là que Jean-René Gougeon fait signe à Ourasi d’attaquer.

Le champion a compris. Il couche les oreilles en arrière, prend le mors aux dents, s’allonge comme un avion, cloue Oligo sur place et lâche tous les autres aussi, sans craindre de les humilier ; il s’envole littéralement vers la gloire, vers une victoire incroyable, multipliant les longueurs à l’arrivée.

Le public s’enflamme. Les poings se dressent vers le ciel. Les cris montent de partout.

Il y a vraiment deux courses, celle d’Ourasi, tout seul loin devant, et à plusieurs longueurs derrière lui, celle des autres pour la deuxième place, qui revient finalement à Grades Singing, la petite pouliche canadienne.

Et l’on a besoin de la photographie pour savoir qui de Noble Atout, Oligo, Néric Barbès et Ogorek a pris la troisième place, alors qu’Olympio de Corseul, bloqué par cette barrière de chevaux, doit se contenter de la septième, malgré des ressources évidentes.

Finalement, c’est Ogorek, qui hérite de la troisième place devant Noble Atout, Oligo et Néric Barbès. Olympio de Corseul se classe ensuite, devant Permissionnaire, lui-même devançant son compagnon d’écurie Mon Tourbillon et Petit Sam.

Pabeilo, Poroto, dont les pieds fragiles ont souffert de la piste dure, Minou du Donjon, vidé, et Ruanito d’Arc terminent non placés.

Pan de la Vaudère, le grand malchanceux, étant le seul à être disqualifié.

 

Ourasi est crédité de 1’16’’9, alors que Grades Singing fait afficher 1’17’’3, Ogorek, Noble Atout, Oligo et Néric Barbès tous les quatre 1’17’’4, et Olympio de Corseul, qui finit bien après être mal parti, 1’17’’6.

Non seulement Ourasi a gagné son deuxième Prix d’Amérique tout en restant invaincu depuis le précédent, mais il a réussi l’exploit de remporter les quatre courses préparatoires en plus du Prix d’Amérique, ce qui ne c’était jamais vu.

Grades Singing elle fait aussi bien qu’Elma, sa grand-mère paternelle, qui s’était classée deuxième de Roquépine dans le Prix d’Amérique 1966.

 

Dans les bras de Jean-René Gougeon, Rachel Tessier s’est transformée en fontaine de larmes sous l’émotion. Raoul Ostheimer, avec un sourire béat, les yeux humides, semble sur un petit nuage ; il ne sait plus où il est. Seul Philippe Renouf garde les pieds sur terre pour écarter les badauds et les fans, qui se jettent sur Ourasi pour lui arracher les crins de sa crinière ou les poils de sa croupe, en guise de porte-bonheur.

Le crack est bombardé par les éclairs des photographes.

 

Jean-René Gougeon doit répondre aux nombreuses questions des journalistes :

- C’est un cheval fabuleux, un champion comme on en a jamais vu ! dit-il, à tous ceux qui le retardent, car il doit faire un tour d’honneur au sulky d’Ourasi devant la foule, qui les acclame lui et le cheval prodigieux.

 

C’est un spectacle incroyable, une journée qu’on ne peut oublier, celle du triomphe d’Ourasi. Jamais sans doute un cheval n’a été l’objet de tant de manifestations admiratives et de superlatifs. Ourasi c’est l’extraterrestre, dira-t-on encore longtemps. Jamais non plus il ne s’est montré si fort et si dominateur qu’en ce jour, celui de son deuxième Prix d’Amérique, de sa seizième victoire consécutive, qui est aussi le septième Prix d’Amérique de Jean-René Gougeon, qui en a gagné deux avec Roquépine, trois avec Bellino II, et déjà deux avec Ourasi. Il détient maintenant le record de victoires dans la plus grande des courses au trot internationales, ayant dépassé Alexandre Finn.

 

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Ourasi remporte le Prix d’Amérique 1987

 

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Jean-René Gougeon

 

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Jean-René Gougeon

 

 

 

Mais Ourasi n’a pas fini de nous étonner ; le dimanche en quinze, il gagnera aussi son deuxième Prix de France, réalisant ainsi par deux fois de suite, le fameux doublé Prix d’Amérique – Prix de France. Doublé qu’il réussira une fois encore en 1988.

 

Boudant toujours les voyages à l’étranger, il retournera pourtant se faire acclamer en Allemagne, à l’occasion de sa victoire dans le Grand Prix de Hambourg, ira aussi en Suède, à Göteborg, gagner le Grand Prix d’Aby, en Norvège, à Oslo, s’imposer dans le Grand Prix d’Oslo, et même aux Etats-Unis, à Cherry Hill, sur l’hippodrome de Garden State Park, à l’occasion d’un fameux duel contre Mack Lobell, le trotteur le plus rapide de tous les temps. (Il devancera Mack Lobell, mais sera battu sur le fil par Sugarcane Hanover, qui prenait ainsi sa revanche car il l’avait humilié à Göteborg).

 

Un pépin de dernière minute (blocage rénal) l’empêchera de gagner le Prix d’Amérique 1989, dans lequel il se classera troisième derrière Queila Gédé et Potin d’Amour.

Ayant fait l’impasse sur le Prix de France, il gagnera cette année-là le Prix de Paris devant Rêve d’Udon, auquel il rendait 25 mètres. Mais Rêve d’Udon prendra sa revanche sur lui dans le premier de ses deux Prix René Ballière (une course qui ne porte pas vraiment chance au grand champion de Raoul Ostheimer), dans lequel Ourasi blessé (il est tombé aux écuries) se classera cinquième derrière Rêve d’Udon, Napoletano, Quilon et Riton du Gîte.

 

Rêve d’Udon sera d’ailleurs le dernier trotteur français à triompher dans le Championnat du Monde à New York, en août 1990.

 

Enfin, le dimanche 28 janvier 1990, Ourasi sera le seul cheval à remporter une quatrième fois le Prix d’Amérique, alors qu’il a déjà gagné quatre fois le Grand Critérium de Vitesse de Cagnes-sur-Mer, et le Prix de l’Atlantique d’Enghien, ainsi que deux fois le Prix René Ballière (Championnat Européen).

Mais il avait déjà été battu dans cette course le 18 juin 1987, par son « camarade » d’entraînement, le très beau Olympio de Corseul, alors qu’il précédait Potin d’Amour. Olympio de Corseul fut aussi associé au triomphe d’Ourasi dans le Grand Prix du Sud-Ouest à Beaumont-de-Lomagne, en 1987, se classant deuxième de son glorieux « modèle », alors qu’Ouragon n’était que quatrième, et aussi à Caen, dans le Prix des Ducs de Normandie la même année, terminant troisième d’Ourasi dans cette épreuve qu’il avait remportée un an plus tôt. Mais en 1988, Ourasi, tombé dans un piège, perdit cette course du plus court des nez au profit de Quiton du Corral, malgré une remontée fulgurante.

 

Avec près de 22 millions de francs de gains, Ourasi deviendra le trotteur le plus riche du monde et se verra aussi qualifié de trotteur du siècle.

 

Pour finir, Ourasi réapparaitra à Vincennes en janvier 2004, à l’occasion du Prix d’Amérique, où il sera à l’honneur pour ouvrir le défilé, en présence de Jean-René Gougeon, assis dans une Cadillac, le crack étant mené par « Minou » Gougeon, le frère de Jean-René, avec lequel il remporta ses dernières victoires et notamment son quatrième Prix d’Amérique.

 

Ourasi s’est éteint le samedi 12 janvier 2013 à l’âge de 33 ans, au haras de Gruchy, dans le Calvados.

 

Quinze jours après son doublé du Prix d’Amérique, on retrouve donc Ourasi au départ du Prix de France (2 100 m), avec cette fois le grand absent du Prix d’Amérique, le beau Prince Royal, ce fils de Fakir du Vivier effectuant une sorte de test à ce niveau. Ourasi a tiré le numéro 3 derrière l’autostart. Pan de la Vaudère, Mon Tourbillon, Minou du Donjon rêvent de revanche. Ils tentent d’enfermer Ourasi à la corde, alors que Prince Royal prend la tête et le large dans un forcing quasi suicidaire. Pourtant, Ourasi parvient à temps à se sortir du piège, rattrape Prince Royal, qui a demandé à souffler, le dépasse sans peine pour filer au poteau de la victoire, vainement poursuivi par Ogorek. Ourasi s’offre en prime un record de 1’14’’, Ogorek et Prince Royal, malgré leurs brillants efforts, devant se contenter des places d’honneur. C’est le deuxième doublé Prix d’AmériquePrix de France pour Ourasi !

 

Prince-Royal-n0001.jpgPrince Royal

 

 

A l’occasion du Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m), Grades Singing retrouve Hervé Filion, le célèbre driver canadien, qui a fait le déplacement exprès pour elle.

Ourasi et Mon Tourbillon, les deux derniers lauréats de cette grande épreuve sont encore au départ. Prince Royal a également fait le déplacement sur la Côte d’Azur, mais pas Pan de la Vaudère, qui a beaucoup déçu son entourage dans le Prix de France.

Après le défilé traditionnel, Dennison Hanover et Grades Singing déboulent le plus vite derrière l’autostart. Ourasi et Prince Royal, gênés par un concurrent à la faute, ont joué de malchance et se retrouvent aux derniers rangs. L’italien Dorsten est au galop et son driver tente maladroitement de le reprendre. Mais ils s’accrochent avec Prince Royal. Catastrophe ! Philippe Verva, le driver de Prince Royal est projeté dans les airs, avant de retomber brutalement sur la piste. On craint le pire. Prince Royal, qui a perdu son pilote, poursuit la course au grand galop. Ourasi a rejoint Grades Singing en tête. Il la dépasse sans égard pour s’octroyer la victoire et le record en prime, record de la course, record de la piste ! 1’14’’ à nouveau. L’ancien record, 1’14’’1, était l’apanage d’Hadol du Vivier, que drivait aussi Jean-René Gougeon. Grades Singing est bonne deuxième, Mon Tourbillon troisième à distance respectable de la petite jument canadienne.

Jean-René Gougeon se fait photographier avec son ami canadien, Hervé Filion, tout en répondant aux questions de Lionel Ovadia. La Marseillaise retentit. Ourasi est entouré d’admirateurs, que surveillent Philippe Renouf du coin de l’œil.

 

Le 21 mars 1987 est le jour du mariage de Raoul Ostheimer et de Christiane Beuriot à Saint-Etienne-l’Allier. Entre Christiane et Rachel, l’ex-femme de Raoul, c’est la guerre. Rachel veut sa part de gains, la moitié de ceux obtenus par Ourasi, mais Christiane s’y oppose. En tant que femme divorcée depuis quatorze ans, Rachel selon elle n’a droit à rien. Rachel conduit l’affaire devant les tribunaux.

 

Le 18 avril 1987, Ourasi remporte pour la deuxième fois aussi, le Prix de l’Atlantique (2 150 mètres) d’Enghien, avec près de trois longueurs d’avance sur Prince Royal et Navigo ! Tous les paris sont remboursés tellement il y a de gagnants.

 

Le 26 avril 1987, Ourasi et Olympio de Corseul se rendent à Beaumont-de-Lomagne pour le Gand Prix du Sud-Ouest (2 400 m), où l’on espère assister à une belle confrontation avec Ouragon, le crack des pistes plates provinciales. Mais il se contente de la quatrième place, derrière Ourasi, Olympio de Corseul, qui a longtemps fait illusion pour la victoire, histoire de mettre un peu de suspense, et le petit Permissionnaire, qui tente de remplacer Mon Tourbillon.

Les sportsmen trouvent qu’Ourasi exagère lorsqu’il se rend à Caen pour le Prix des Ducs de Normandie (2 100 m), en compagnie d’Olympio de Corseul, qui n’est autre que le tenant du titre, au lieu d’aller à Solvalla courir l’Elitloppet. D’ailleurs, les dirigeants ont dû modifier au dernier moment les conditions de course pour pouvoir l’accueillir, car Ourasi n’était pas engagé dans cette épreuve, qui a pourtant failli lui échapper, tant Olaf de Brion a fini vite, soufflant la deuxième place à Olympio et menaçant sérieusement Ourasi pour la victoire.

 

22 ! Ourasi remporte sa vingt-deuxième victoire consécutive en nocturne à Vincennes à l’occasion du Prix de la Société d’Encouragement (3 025 m) dans lequel il retrouve Potin d’Amour, qui sera le seul en mesure de lui offrir une bonne réplique, mais devra bien sûr se contenter de la deuxième place. Ouragan Céleste, Marpheulin et Nobody de Retz, malgré leurs 25 mètres d’avance n’ont rien pu faire contre les deux cracks. C’est à partir de cette date du 5 juin 1987 que Potin d’Amour prend la place de Mon Tourbillon en tant que premier dauphin d’Ourasi.

 

 

Potin d'Amour

Potin d'Amour

Le 18 juin 1987 est un jour qui a marqué l’histoire, celle d’Ourasi du moins. A l’occasion du Prix René Ballière (2 100 m), Ourasi est battu par Olympio de Corseul, son compagnon d’entraînement, que drive « Minou » (Michel-Marcel) Gougeon, et que les parieurs ont laissé partir à la cote de 77/1 ! Potin d’Amour, cette fois, n’est que troisième. On savait pourtant qu’Ourasi était moins bien (comme toujours à cette époque de l’année), alors qu’Olympio n’avait jamais été aussi bien préparé. Cette course fit beaucoup parler les mauvaises langues, et rager les mauvais perdants. Il est vrai qu’elle devait servir à la vente de la moitié des parts d’Ourasi, qui se retrouva ainsi syndiqué dans une copropriété. La transaction a été rondement menée par un courtier bien connu dans le domaine des courses de chevaux, Frédéric Sauque. Bien sûr : le comte Pierre de Montesson et Didier van Themsche ont été parmi les premiers acheteurs.

Christiane Beuriot et Jean-René Gougeon, lui-même, ont réussi à persuader Raoul Ostheimer, qu’il perdrait de l’argent s’il ne vendait pas maintenant la moitié des parts d’Ourasi, autrement dit celles qui auraient dû revenir à Rachel Tessier.

Annie Lipszyc et Antoine Apra eux étaient ravis de la victoire de leur cheval, le beau Olympio de Corseul, et du bon tour qu’il avait joué à Ourasi, pour lequel il avait trop souvent et trop longtemps servi de « lièvre » ou de « faire-valoir ». Car si Ourasi lui n’était jamais malade, ce n’était pas le cas du fragile Olympio, qui souffrait du foie et des jarrets, et pour lequel on ne comptait plus les visites chez le vétérinaire.

 

Ourasi effectue une rentrée discrète dans le Prix du Bourbonnais (2 675 m), avec une pénalité de 25 mètres, se contentant d’une modeste huitième place, le 10 décembre 1987.

Il attend le 2 janvier 1988 pour renouer avec la victoire dans le Prix de Bourgogne (2 300 mètres), qu’il remporte en 1’16’’, loin devant Quartz, le dernier vainqueur du Critérium des 5 ans, sur une piste transformée en bourbier par la pluie incessante.

 

Pour qu’elle mette fin à ses actions en justice et renonce au mauvais tapage qu’elle répand dans les journaux, le syndicat « Ourasi » propose quatre millions de francs à Rachel Tessier, ainsi que quatre parts, mais elle refuse cette offre en alléguant qu’elle ne fait pas la mendicité.

 

Ourasi rend 25 mètres dans le Prix de Belgique (2 675 m), le dimanche 17 janvier 1988, ce qui ne l’empêche pas de gagner en temps record, 1’15’’6 ! Quiton du Corral est un bon deuxième à une encolure, devant Poroto et Permissionnaire.

 

Revenu enfin à son meilleur niveau, Ourasi n’a aucune peine à remporter son troisième Prix d’Amérique (2 650 m), le dimanche 31 janvier 1988, dans le temps de 1’15’’7. C’est le premier vainqueur du Grand Prix de l’U.E.T., le suédois Mack the Knife, drivé par Stig H. Johansson, qui prend la troisième place devant Potin d’Amour, Poroto, Quartz et Quito de Talonay. Permissionnaire est un surprenant deuxième, lui qui avait du mal à rivaliser avec un trotteur du niveau d’Original sur les pistes de province (comme le fera remarquer un journaliste) quelques mois plus tôt. Il récidivera pourtant à la deuxième place d’Ourasi dans le Prix de France, avant de s’éteindre dans le Prix de Paris et d’être vendu aux Haras Nationaux. Le monde des courses n’est pas toujours ce qu’on voudrait qu’il soit.

 

Ourasi remporte le Prix d’Amérique 1988

Ourasi remporte le Prix d’Amérique 1988

Lou Guida, un courtier américain bien connu dans le monde des courses hippiques, n’a qu’un rêve : que son champion, le trotteur américain Mack Lobell, déjà vainqueur de l’Hambletonian en temps record, et premier trotteur à avoir franchi la barre des 1’10’’, soit reconnu comme le meilleur du monde ! Pour cela, il aspire à une confrontation au sommet avec Ourasi ; et il va tout essayer pour que cette rencontre improbable devienne possible. Il commence par lancer un défi à Ourasi par le biais de la presse hippique, en le traitant de « French Poltron », prenant pour prétexte le fait qu’Ourasi refuse de courir à l’étranger.

 

Ourasi, qui a rejoint Uranie, Roquépine et Bellino II dans la légende en remportant comme eux trois Prix d’Amérique, gagne aussi son troisième Prix de France (2 100 m), le dimanche 14 février 1988, devant le « même Permissionnaire », et le même Prince Royal, déjà troisième de cette épreuve l’an passé. Ourasi a trotté sur le pied de 1’13’’9, presque aussi vite que Lurabo (1’13’’7) en 1984.

 

En attendant une réponse des Italiens, qui l’ont invité pour le Grand Prix de la Loterie de Naples, Ourasi retourne à Cagnes-sur-Mer remporter son troisième Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m), en établissant le nouveau record de 1’12’’7, qui devient aussi le record de France et sans doute aussi du monde sur piste de 1 200 mètres !

Potin d’Amour se classe deuxième devant Grades Singing, qui a été vendue à une écurie suédoise, et est désormais drivée et entraînée par Olle Goop.

 

Le déplacement en Italie est annulé, le camion spécial exigé par Gougeon et Sauque coûte trop cher aux Italiens et le Syndicat « Ourasi » refuse de payer, en plus une grève des lads menace de perturber le bon déroulement de l’épreuve sur l’hippodrome de Naples.

Alors Ourasi retourne à Enghien gagner pour la troisième fois le Prix de l’Atlantique (2 150 mètres), en 1’15’’1, nouveau record de l’épreuve, avec trois longueurs d’avance sur Quiton du Corral, Quartz et Rainbow Runner, qui se disputent la deuxième place.

 

Le 22 mai, Ourasi revient sur l’hippodrome de Caen, celui de ses débuts, pour le Prix des Ducs de Normandie (2 100 m), qu’il a déjà gagné l’an passé, mais de peu face à Olaf de Brion. Cette fois-ci ses plus dangereux adversaires sont Quartz et Quiton du Corral, l’un mené par Jean-Claude Hallais, l’autre par son frère, Joël Hallais, qui a juré de prendre sa revanche sur Ourasi avec son cheval. Pour l’aider dans sa tâche, il a emmené aussi, un autre de ses élèves, Quipo de Couronne, (à ne pas confondre avec Quito de Couronne, cheval plus connu au niveau classique, ancien dauphin de Quadrophénio). Or, Royal Ludois, un bel alezan au trois balzanes blanches, avec une large liste en tête joliment dessinée, que mène Philippe Allaire, semble bien décidé à s’allier aux frères Hallais pour piéger Ourasi. Les autres bons chevaux de cette course sont la jument Olvera, Pontaubault, et Quadrophénio, l’ancien leader de sa génération à quatre ans, mais qui a depuis plusieurs saisons perdu son moral de vainqueur. En fait, ces six chevaux vont se liguer contre Ourasi afin de l’enfermer dans la « boîte ». Royal Ludois va mener un faux train et permettre à Quiton du Corral de prendre la tête au moment crucial, imposer son rythme et filer au poteau de la victoire. Mais Jean-René Gougeon décide d’arrêter Ourasi, de le placer au dernier rang, avant de le relancer dans la bataille. Le champion effectue alors une remontée fulgurante ; il va si vite qu’il s’emmêle un peu les jambes dans le dernier virage, et donne vraiment l’impression d’avoir gagné... Il aurait gagné c’est sûr dans la battue suivante. Mais le poteau est arrivé trop tôt et Quiton du Corral a pu conserver un bout de nez sur la photo-finish, qui lui confère la victoire. Pourtant, on retiendra surtout de cette course l’incroyable remontée d’Ourasi, qui a frôlé l’exploit et accompli-là l’une de ses performances les plus spectaculaires.

 

Sugarcane Hanover, qui avait été élu meilleur trotteur d’âge américain, avant d’être vendu en Norvège pour 12 millions de francs, fait « un truc », dans le Grand Prix d’Oslo, sur l’hippodrome de Bjerke, non seulement il bat de plus de 25 mètres, Rex Rodney, l’ancien idole des Norvégiens, le français Rainbow Runner, et Callit, l’actuel champion du monde, mais il pulvérise en 1’12’’5 le record du monde sur 2 100 mètres.

Gérard Niford, le reporter photographe et journaliste hippique français, qui a assisté à la course n’hésite pas à dire et à écrire, qu’il sera bientôt le grand adversaire d’Ourasi, qu’il pourrait bien le faire vaciller de son trône.

Napoletano, le dauphin de Mack Lobell, qu’il a battu quelque fois, lui gagne de 25 longueurs sur le mile aux Etats-Unis. Or, tous ces champions ont rendez-vous avec Mack Lobell à Solvalla le jour de l’Ellitlopet (1 609 m), le 29 mai 1988.

Lou Guida, le propriétaire de Mack Lobell, écrit dans la presse spécialisée américaine, dommage qu’Ourasi « le meilleur trotteur d’Europe » n’ose pas affronter les meilleurs trotteurs américains en Suède.

Or, l’Elitloppet tient toutes ses promesses : Sugarcane Hanover bat Napoletano dans son épreuve de qualification, et Mack Lobell s’impose dans la sienne, devant Nealy Lobell et Grades Singing, alors que Potin d’Amour n’est que cinquième, ce qui fait sourire Lou Guida, et le conforte dans son jugement : Mack Lobell ne va faire qu’une bouchée d’Ourasi !

Dans la finale, Mack Lobell, meilleur que jamais, s’impose de cinq longueurs devant Sugarcane Hanover et Napolenato, tout en pulvérisant le record de l’épreuve, en 1’11’’3 !

Mack Lobell remporte la finale de l’Elitloppet 1988 en temps record (1’11’’3), loin devant Sugarcane Hanover et Napoletano.

Mack Lobell remporte la finale de l’Elitloppet 1988 en temps record (1’11’’3), loin devant Sugarcane Hanover et Napoletano.

Lou Guida, le célèbre courtier, et son champion Mack Lobell

Lou Guida, le célèbre courtier, et son champion Mack Lobell

Mack Lobell a dû revenir fatigué de son périple en Scandinavie, car pour son retour sur les pistes américaines, il est d’abord sérieusement menacé par le minuscule Go Get Lost, qu’il devance d’un nez à New York, puis est finalement battu par le même Go Get Lost à Meadowlands dans le Statue of Liberty Trot.

 

Le 16 juin, Ourasi lui remporte en 1’15’’5 le Prix René Ballière (Championnat Européen, sur 2 100 m) dans lequel Potin d’Amour, dans un bon jour, lui donne une formidable réplique pour n’être battu en finale que d’une courte encolure. C’est Quartz qui conclut à la troisième place. On a longtemps cru ce jour-là que Potin d’Amour allait battre Ourasi, avant que celui-ci ne réagisse pour se montrer le plus fort dans les derniers mètres.

Ourasi remporte le Prix René Ballière 1988 devant Potin d’Amour

Ourasi remporte le Prix René Ballière 1988 devant Potin d’Amour

C’est à l’issue de sa victoire dans le Prix d’Europe (2 825 m) d’Enghien, par une chaude journée d’été, le 31 juillet 1988, qu’on apprend de la bouche de Jean-René Gougeon, au micro de Jean-François Pré, qu’Ourasi ira courir en Suède au mois de septembre, à Göteborg, pour le Grand Prix d’Aby, et rencontrera ensuite Mack Lobell aux Etats-Unis, durant le mois de novembre, afin de faire taire toutes ces rumeurs à propos du « French Poltron ».

 

Le même jour, sur ce même hippodrome d’Enghien, Napoletano ridiculisait Sabre d’Avril dans le Prix de Milan.

 

Léopold Verroken prête à son ami Jean-René Gougeon le van, qui va transporter Ourasi par la voie des airs, d’abord en Suède, à Göteborg, puis à Philadelphie, aux Etats-Unis ; ce camion aménagé pour le transport des chevaux de courses, est en effet adapté pour voyager dans les cargos aériens du type Hercules C130, c’est-à-dire l’avion, qui doit transporter le champion de Raoul Ostheimer, d’abord en Scandinavie, puis au mois de novembre aux USA. Napoletano, qui a stationné à Grosbois, chez le Suédois de France, Stig Enberg, est aussi du voyage, car il a lui aussi une épreuve à disputer à Göteborg, avant la rencontre au sommet, qui est finalement prévue  sur l’hippodrome de Garden State Park, près de Philadelphie, dans la petite ville de Cherry Hill. La date étant fixée dans la nuit du 17 novembre 1988.

Philippe Renouf, le fidèle lad du champion, est heureux de constater qu’Ourasi aime les voyages en avion ; il observe le paysage et s’intéresse à tout ce qu’il découvre.

Ourasi et Napoletano arrivent à Göteborg, trois heures et demie plus tard, et sont dirigés aussitôt vers l’hippodrome d’Aby, où les attendent les deux boxes mis à leur disposition.

Comme à son habitude, Ourasi ne laisse rien voir de son état de forme durant son heat d’échauffement, se contentant de traîner les sabots comme un vulgaire cheval de labours. Par contre, il observe attentivement les alentours et s’intéresse tout particulièrement aux panneaux publicitaires géants, notamment ceux qui lui souhaitent la bienvenue et le présentent comme le « meilleur cheval de courses du monde ».

Le départ est donné à l’autostart et Ourasi se laisse prendre de vitesse par certains de ses adversaires, dont le champion du Danemark, Meadow Roland, qu’il ne faut pas confondre avec Meadow Road, le héros suédois de l’Elitloppet de Solvalla et du Statue of Liberty Trot de Meadowlands, en 1985, comme l’ont malheureusement fait certains auteurs. C’est donc ce Meadow Roland, qui s’est montré le plus rapide pour prendre à la fois la tête et la corde. Puis il ralentit pour imposer un faux train. Jean-René Gougeon parvient à dégager Ourasi du piège, qui se refermait sur lui et rejoint le leader en tête. Ourasi augmente sa vitesse et oblige le danois à accélérer. Meadow Roland s’exécute, mais ralentit à nouveau à l’endroit où il sait que le français n’osera pas attaquer. Le cheval danois va poursuivre son petit jeu jusqu’au moment où Sugarcane Hanover, passe à l’action, en revenant de l’arrière-garde à une allure à peine croyable. Sugarcane Hanover arrive le premier dans la ligne droite avec une bonne longueur d’avance sur Ourasi alors qu’il reste moins de deux cents mètres de course. Les tribunes s’agitent, on sait que le nouveau crack norvégien ne peut plus être battu. Les Français se désolent. Ourasi a perdu. Tout le monde le croit, sauf lui. A cet instant, Ourasi est en effet le seul à savoir qu’il va gagner. Il couche les oreilles en arrière, prend le mors aux dents, gonfle ses muscles, fume par les naseaux, jette des regards flamboyants de terreur, avec la rage de vaincre dans les yeux. Il ne reste plus que cinquante mètres à Ourasi pour rejoindre Sugarcane Hanover, ce qu’il fait à une vitesse ahurissante. Personne ne peut y croire, à commencer par Sugarcane Hanover lui-même, qui surpris par la soudaine attaque de son rival s’emmêle les crayons, explose sous l’effort et se voit disqualifier. Ourasi franchit en vainqueur la ligne d’arrivée, à plusieurs longueurs du deuxième, qui n’est autre que le danois Meadow Roland, celui qui a tenté de jouer un si vilain tour au champion français. Temps du vainqueur 1’14’’5, ce qui n’est pas si mal pour une course aussi étrange.

Le public, émerveillé, fait un triomphe à Ourasi, comme jamais encore il n’en a connu même après ses victoires dans le Prix d’Amérique. Raoul Ostheimer et Christiane, sa nouvelle épouse, fondent en larmes dans les bras l’un de l’autre. Jean-René Gougeon lui-même est blème d’effroi ; il sembre ne pas réaliser, qu’il vient de gagner au sulky d’Ourasi.

 

Napoletano lui n’eut pas les mêmes déboires pour s’imposer en 1’12’’6 sur 1 240 mètres.

Ourasi bat Sugarcane Hanover, à Göteborg, dans le Grand Prix d’Aby 1988

Ourasi bat Sugarcane Hanover, à Göteborg, dans le Grand Prix d’Aby 1988

Meadow Roland

Meadow Roland

Pour parfaire la condition d’Ourasi avant sa rencontre au sommet avec Mack Lobell, Jean-René Gougeon accepte toutes les courses qu’on lui propose, notamment celles qui se disputent sur le mile (1 609 m), distance qui sera celle du « match du siècle » aux USA. C’est ainsi qu’il s’en va courir le Grand Prix de Hambourg (1 609 m) en Allemagne, le 9 octobre 1988. Là, Ourasi n’a pas vraiment d’adversaires à sa mesure, les meilleurs étant Brendy, le champion du pays, le suédois Edwyn Turf, et surtout le nouveau finlandais Friendly Face, récemment acheté aux Américains, qui comme son nom l’indique à une jolie tête. Pour être sûrs d’avoir Ourasi au départ de leur grand prix, les organisateurs allemands ont accepté de modifier le règlement de la course, en supprimant les batteries de qualification, afin de limiter l’épreuve à une seule manche. « Ourasi dicte sa loi ! » ont titré les journaux parisiens. Frédéric Sauque, comme à chaque déplacement du champion français à l’étranger, s’est assuré que les organisateurs prennent en charge les frais de transport, ce qu’ils font plutôt volontiers, la seule présence d’Ourasi sur un hippodrome faisant l’effet d’une immense publicité, attirant des millions de turfistes, touristes, badauds ou curieux de voir le seul cheval au monde, qui suscite tant d’intérêt. Le jour de la course, une pluie diluvienne a transformé la piste en bourbier, mais cela ne devrait pas gêner Ourasi, qui a déjà gagné en pareil cas, notamment à Vincennes contre Quartz. Comme à Göteborg, les tribunes sont pleines à craquer. Ourasi est une rente. Tout le monde parle de son match au sommet contre Mack Lobell, mais le conflit qui oppose les propriétaires du cheval intéresse aussi les médias, tout autant que l’étonnante personnalité d’Ourasi, le champion flegmatique, que certains, à l’exemple d’Homeric, l’écrivain-journaliste et ancien jockey, ne vont pas tarder à appeler « le roi fainéant ». Il pleut toujours et la nuit tombe déjà quand les chevaux entrent en piste. Ourasi ne veut pas avancer. Comme en Suède, il s’intéresse à tout ce qu’il découvre. Il visite. C’est un touriste curieux de tout. Au passage d’Ourasi et de Jean-René Gougeon, les applaudissements montent de partout. « Ourasi, va-s-y ! » crie en français un spectateur allemand. Mais Ourasi s’arrête subitement et se fige sur place. Comme toujours, il n’en fait qu’à sa tête et c’est lui qui commande, Gougeon n’a qu’à obéir et se plier à ses exigences ou ses caprices de star. Comme souvent, Ourasi est lent au démarrage de la course, puis il attend d’avoir passé le premier tournant pour venir en deuxième position à l’extérieur. Au dernier virage, Ourasi passe en tête. Il entame la dernière ligne droite avec cinq longueurs d’avance. Les autres sont largués et ont du mal à le suivre à distance. Ourasi prend six, puis sept, huit longueurs d’avance ou plus avant de franchir enfin le poteau de la victoire. Le chronométrage d’Ourasi indique une réduction de 1’14’’6, ce qui ne veut rien dire vu l’état de la piste. Comme le voulait la logique, c’est Friendly Face, l’ex-américain devenu finlandais, qui conduit le peloton et prend donc la deuxième place à distance d’Ourasi, mais devant Reado, un cheval allemand. Le public acclame le champion et ses propriétaires pleurent de joie, la routine quoi !

Ourasi remporte le Grand Prix de Hambourg 1988

Ourasi remporte le Grand Prix de Hambourg 1988

On apprend peu après que « le match du siècle » opposant Ourasi à Mack Lobell aura bien lieu sur l’hippodrome de Garden State Park, à Cherry Hill, dans la périphérie de Philadelphie. La distance sera le mile, 1 609 mètres, et en plus de Mack Lobell, Ourasi devra affronter également Sugarcane Hanover et Napoletano. Tous les frais de transport d’Ourasi et de son entourage seront pris en charge par les organisateurs américains de la course. En outre, ces mêmes dirigeants américains interdiront à Napoletano de rencontrer Ourasi à Amiens, comme cela était prévu afin de ménager le suspense jusqu’au jour prévu de la confrontation, c’est-à-dire la nuit du 17 novembre 1988. Comme pour la Suède, Ourasi montera dans l’avion, un Boeing 747 d’Air France, sans descendre de son camion, le van prêté par Léopold Verroken.

 

La dernière course préparatoire d’Ourasi, avant sa rencontre avec Mack Lobell, a lieu en nocturne à Amiens, dans la Somme, en Picardie, sur l’hippodrome du Petit-Saint-Jean, là où Jorky, un cousin illustre d’Ourasi, a battu le fameux Iris de Vandel, en 1981, là où Hadol du Vivier a établi son non moins fameux record, en 1978.

Comme en ces temps de gloire, Amiens et son hippodrome du Petit-Saint-Jean ont revêtu un air de fête. Napoletano n’a pas fait le déplacement pour respecter les conditions imposées par les dirigeants de Garden State Park. Mais Olympio de Corseul est du voyage avec Ourasi. S’il avait couru sa vraie valeur, il aurait pris la deuxième place, mais Olympio n’est pas dans un bon jour. On connaît ses problèmes de jarrets, notamment. Les autres chevaux en vue, sont Reado, l’allemand, qui s’est classé troisième à Hambourg, Passionnant, le champion de Michel Roussel, qui a régné sur les Critériums dans sa génération, Pacha du Ponthieu, Quartz, Rumia Grandchamp et le belge Keystone Beaufort. La distance est de 1 850 mètres, la course est le Grand Prix de la Férération du Nord, et le départ est donné à l’aide de l’autostart. Rumia Grandchamp est le plus rapide au départ. Quartz et Reado ne sont pas loin. Passionnant suit Ourasi. Rumia Grandchamp abdique dans le dernier tournant. Quartz accélère, alors que Reado cède complètement. Gougeon tente de réveiller Ourasi, qui s’intéresse enfin à la course. En finale, c’est lui qui passe le poteau en vainqueur et s’octoie par-dessus le marché le record de la piste en 1’13’’5 ! La deuxième place revient à distance à Pacha du Ponthieu, qui finit bien pour priver Quartz du prix de ses efforts.

Maintenant on en est sûr : Mack Lobell a du souci à se faire !

Ourasi – Mack Lobell : le choc des Titans

Ourasi – Mack Lobell : le choc des Titans

Le match du siècle prévu le 17 novembre 1988 en nocturne a failli ne pas avoir lieu.

Quelques jours avant la date prévue du départ d’Ourasi, le courtier Frédéric Sauque apprend que les dirigeants de Garden State Park n’ont pas le million de dollars promis pour la course, dont les 45 % pour le vainqueur. Il saute dans un avion, se rend à Cherry Hill et rencontre en tête à tête Robert J. Quigley, le directeur de l’hippodrome, qui lui avoue qu’il n’a que 83 000 dollars en caisse. On discute, on cherche une solution et on parvient finalement à réunir 400 000 dollars. Frédéric Sauque téléphone à Gougeon, qui répond qu’il n’est pas d’accord. Il ne déplacera pas son crack à moins de 600 000 dollars.

Garden State Park n’a pas vraiment besoin d’Ourasi ; autour de Mack Lobell, ils ont déjà réunis ses trois tombeurs, Napoletano, Sugarcane Hanover, Go Get Lost, avec en plus le suédois Callit, ex-champion du monde, la meilleure jument américaine Scenic Regal, l’italien Esotico Prad, le canadien No Sex Please, et l’ex-américain devenu finlandais Friendly Face.

Ils avaient même sollicité le meilleur trotteur de Russie actuel, le jeune Sorrento, âgé de trois ans comme No Sex Please, qui est aussi d’origine américaine en vérité, mais son entourage a répondu non, effrayé par la valeur de ses adversaires.

Il y a de quoi faire une sacrée course. Mais le public et aussi les médias réclament le match du siècle depuis longtemps annoncé, comme Tyson – Hagler ; on veut Ourasi – Mack Lobell !

Alors les éleveurs et les propriétaires, qui veulent voir le match du siècle, mettent la main à la patte et la somme est finalement réunie plutôt rapidement. Des Scandinaves ont même ajouté leurs deniers, tout en demandant de rester anonymes. Il y a peut-être des intéressés dans l’affaire. Napoletano a récemment été vendu en Suède, Sugarcane Hanover en Norvège, et des parts de Mack Lobell, environ un tiers du cheval, ont été achetées par des investisseurs suédois. Frédéric Sauque prévient Jean-René Gougeon le jeudi soir et c’est bientôt le branle-bas de combat à Chanteloup, car l’avion d’Ourasi doit décoller dans quelques heures !

 

Ourasi est content il aime les voyages et les changements dans sa vie. Le van de Léopold Verroken le conduit à l’aéroport d’Orly, et l’avion décolle pour New York où les contrôles de douane de l’aéroport ont été prévenus pour que les embarras administratifs habituels durent le moins longtemps possible. Tout est pour le mieux, Ourasi arrive rapidement à Garden State Park, où il est installé dans un barn de l’hippodrome, près du dernier virage, où seuls Philippe Renouf, le lad attitré, et Pierre Lhomme, le premier garçon (chef palefrenier), sont autorisés à le visiter pour cause de quarantaine.

Avec Ourasi sont les autres chevaux venus d’Europe, Callit, Napoletano, Esotico Prad, Friendly Face, Sugarcane Hanover. Les portes des boxes ont une ouverture par laquelle les chevaux sortent la tête, et se font si ils le veulent un brin de causette, mais ils ne sont pas trop bavards avant la course. Sugarcane Hanover, qui est le plus près d’Ourasi, évite même de le regarder.

Dans un autre pavillon sont les boxes des chevaux venus du continent, ceux qu’on peut visiter, Mack Lobell, le patron, Scenic Regal, la seule jument de la course, le minuscule Go Get Lost, le canadien No Sex Please, benjamin de la course, avec la jeune femme sympathique, qui lui sert de lad et donne volontiers des renseignements à ceux qui le veulent.

 

Garden State Park est comme une petite ville, avec un casino, une discothèque, des magasins alimentaires, des bars, des restaurants, un coiffeur, et l’on peut parier sur toutes les courses du continent grâce à des écrans et des diffusions spéciales, dans toutes les disciplines de course, trot, amble, galop, plat, obstacles. Il y a aussi un hall de vente aux enchères pour les yearlings, où l’on peut apprécier la maestria du plus célèbre des crieurs américains spécialisés dans la vente des chevaux. Le tout est très convivial, vivant, charmant, sympathique, on s’y sent bien.

 

La course a été baptisée (The) March of Dimes Trot, en l’honneur d'une œuvre caritative pour enfants handicapés, à laquelle seront reversés grâce à un sweepstakes une part des bénéfices de la recette.

Affiche du March of Dimes Trot

Affiche du March of Dimes Trot

Hippodrome de Garden State Park (le jour)

Hippodrome de Garden State Park (le jour)

Hippodrome de Garden State Park (la nuit)

Hippodrome de Garden State Park (la nuit)

Vente aux enchères à Garden State Park

Vente aux enchères à Garden State Park

Programme du March of Dimes Trot

Programme du March of Dimes Trot

Les trotteurs venus d’Europe s’entraînent chaque matin. Ourasi est dans une forme éblouissante, et heureux d’être là, il le fait savoir à sa manière, et Philippe Renouf, son lad assis à son sulky, peut s’en rendre compte et en témoigner.

 

Si vous voulez voir où réside habituellement Mack Lobell, il faut prendre la route de Freehold dans le New Jersey pendant 80 kilomètres environ. C’est un haras aménagé pour les trotteurs, appelé Gaitway Farm, et surnommé « la place du mile ». Mack Lobell est conforme aux chevaux de sa race, petit, noir, tout en muscles, docile, gentil ; il fait mentir son surnom de « Mighty Mack » (Mack les gros bras). Il n’est pas impressionnant en dehors des courses, par contre une fois derrière l’autostart, c’est une vraie formule 1. Je n’ai jamais vu de cheval débouler aussi vite derrière la voiture du départ lancé. C’est à peine croyable. En quelques secondes il a pris 400 mètres, et il fonce à fond la caisse s’en jamais ralentir pendant 1 609 mètres, la distance du mile. Mais l’avance qu’il a prise sur ses rivaux, lui permet de gagner aussi sur 2 000 mètres, voire 2 200 ! Mais pas plus. S’il veut gagner à Vincennes, il faudra qu’il revoit sa tactique de course. Il était prévu qu’il aille courir le Prix d’Amérique 1989, mais çà c’était avant sa rencontre avec Ourasi. Pour l’instant, « Mighty Mack » n’est pas au mieux de sa forme, il a beaucoup couru et il en a un peu mare, reconnaissent ses deux entraîneurs, Chuck Sylvester et Jerry Riordan. Son driver habituel, est un des plus célèbres aux USA et dans le monde, le moustachu John Campbell. On ne compte plus ses victoires. Son lad s’appelle Randy Beackman et il veille jalousement sur son champion. Il est aidé par une charmante demoiselle blonde, elle aussi lad de Mack Lobell.

 

Garden State Park à cet avantage d’être bien situé, pas très loin de chez Mack Lobell, donc, mais aussi d’Atlantic City, la Las Vegas de l’Est pour ceux qui veulent « flamber » leurs dollars, pas trop loin de Goshen, là où se trouve le musée du trot, pour ceux qui veulent enrichir leur culture en ce domaine, pas très loin de l’U.S.T.A., l’équivalent américain de la S.E.C.F., pour ceux qui veulent rendre une petite visite au sympathique Dean Hoffman, le rédacteur éditeur responsable de la publication de Hoof Beats et du Trot and Pacing Guide ; enfin, il y a aussi pas trop loin la célèbre piste du Red Mile à Lexington, Kentucky, où se court le fameux Kentucky Futurity. Il y en a des choses à voir pour les passionnés du trot.

 

Si vous vous baladez dans Garden State Park, durant la semaine de la course, vous pourrez rencontrer beaucoup de journalistes français, dont André Théron, Gérard Niford, José Covès, Frédéric Chevit, Henri Diacono, Homeric, beaucoup d’autres, hommes ou femmes, et aussi des artistes peintres comme Kim Hook, une charmante jeune femme blonde, qui a réalisé le tableau d’Ourasi aujourd’hui exposé à Vincennes. Il y a aussi George Eddy, l’Américain de France, qui va servir d’interprète pour Canal +, la chaîne française, qui va retransmettre la course en directe. L’ambiance est à la fête et dans le clan français, on croit ferme à la victoire d’Ourasi. Une « Pop Star » américaine très sexy a été invitée pour le bal du samedi soir et la soirée dansante. L’hippodrome par lui-même, avec ses trois tours, ressemble à un château dessiné par les décorateurs de Disneyland. Il n’y a pas moins de six étages et la piste de 1 609 mètres, ce qui est conforme aux exigences de Jean-René Gougeon, paraît immense. Elle est d’un gris vert le jour, mais change de nuance avec l’éclairage, car on court surtout en nocturnes.

Le suédois Callit, le champion du monde 1987, à Garden State Park

Le suédois Callit, le champion du monde 1987, à Garden State Park

L’italien Esotico Prad à Garden State Park

L’italien Esotico Prad à Garden State Park

Friendly Face et Johanna Soïnio à Garden State Park

Friendly Face et Johanna Soïnio à Garden State Park

Go Get Lost à Garden State Park

Go Get Lost à Garden State Park

Mack Lobell à Garden State Park

Mack Lobell à Garden State Park

Napoletano à Garden State Park

Napoletano à Garden State Park

No Sex Please et sa sympathique lad (ou lassie) canadienne à Garden State Park

No Sex Please et sa sympathique lad (ou lassie) canadienne à Garden State Park

Ourasi à Garden State Park

Ourasi à Garden State Park

Scenic Regal à Garden State Park

Scenic Regal à Garden State Park

Sugarcane Hanover à Garden State Park

Sugarcane Hanover à Garden State Park

Ourasi Prix d'Amérique 1987

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 06:30

 

 

Les champions trotteurs de légende en France

 

13 - Les années 1980 (Ourasi)

 

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Ourasi et Jean-René Gougeon, un couple légendaire

 

 

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Ourasi

 

 

 

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Ourasi

 

 

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Ourasi, par Greyhound et Fleurasie, seul trotteur à avoir gagné quatre fois le Prix d’Amérique, souvent considéré comme le trotteur du XXe siècle en France, trois fois vainqueur du Prix de France, quatre fois du Grand Critérium de Vitesse, quatre fois du Prix de l’Atlantique, deux fois du Prix René Ballière, également vainqueur du Critérium des 5 ans, du Prix de l’Etoile, du Prix de Sélection, du Prix de Paris, de l’Elite Rennen, du Grand Prix d’Aby, du Grand Prix d’Oslo, du Grand Prix de Hambourg… second de Sugarcane Hanover, devant Mack Lobell, aux Etats-Unis.

 

 

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Ourasi par Kim Hook, et Kim Hook en personne

 

 

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Ourasi

 

 

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Ourasi remporte le Prix d’Amérique 1986

 

 

Ourasi-Prix-d-Amerique-1987-130112154525055_97_000_apx_470_.jpgOurasi remporte le Prix d’Amérique 1987

 

 

Ourasi-1988-mod_article37887406_4f253234dcf81.jpgOurasi remporte le Prix d’Amérique 1988

 

 

 

Ourasi-Prix-d-Amerique-1990-2332432499_small_1.jpgOurasi remporte son quatrième Prix d'Amérique, en 1990

 

 

Ourasi--Philippe-Renouf---Jean-Rene-Gougeon.JPGOurasi, Philippe Renouf et Jean-René Gougeon

 

Ourasi.-Les-30-ans-d-Ourasi-04.jpgLes 30 ans d'Ourasi

 

Ourasi.-Les-30-ans-d-Ourasi-06.jpgLes 30 ans d'Ourasi

 

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L'adieu à Ourasi

 

Ourasi--Mack-Lobell--Varenne--Jag-de-Bellouet.jpgOurasi, Mack Lobell, Varenne, Jag de Bellouet

 

 

 

 

 

Ourasi

 

 

Ourasi a remporté quatre Prix d’Amérique, une performance unique dans l’histoire mondiale du trotting. Mais avant d’en arriver là, il lui a fallu de la patience, de la persévérance, du talent bien sûr et aussi une part de chance. La chance commence le 7 avril 1980, le jour de la naissance d’Ourasi au haras de Saint-Georges, dans l’Eure, chez Raoul Ostheimer.

Il est né de l’union de Greyhound, un fils d’Ura, avec la poulinière Fleurasie.

Cette Fleurasie était pratiquement inconnue et le serait sans doute restée si elle n’avait donné le jour à Ourasi. Pourtant, ses origines ne sont pas sans intérêt si on y regarde de plus près, car elle est la fille d’un certain Remember. Or ce Remember a pour propre sœur, même père même mère, La Coulonces, mère de Vanina B et grand-mère de Jorky.

On trouvera d’ailleurs des traits de caractères communs entre Jorky et Ourasi : le côté dominateur, facétieux et aussi pas très « commode ».

(Bien qu’il se montre le plus souvent lymphatique, à l’inverse de Jorky, cheval fougueux, Ourasi agresse sauvagement Olympio de Corseul, l’autre étalon vedette de l’écurie, qui semble menacer sa suprématie, et mord cruellement Hurky, le cocker de Philippe Renouf, entré dans son box sans autorisation).

 

Ourasi aura cependant du mal à convaincre ses premiers observateurs, à commencer par Raoul Ostheimer, son propre éleveur et propriétaire, qu’il est de la « trempe » des champions. Heureusement, Ourasi a gagné le cœur de Rachel Tessier, la première épouse de Raoul Ostheimer, qui en femme intuitive a su décerner chez Ourasi des qualités indéniables qu’il ne met pas en évidence.

Ainsi elle empêchera Raoul Ostheimer de vendre Ourasi à l’entraîneur Ali Hawas, qui voulait l’acheter 500 000 F. C’est aussi Rachel Tessier qui conseille à Raoul Ostheimer de confier Ourasi à Jean-René Gougeon, l’homme qui mena à la victoire les champions les plus prestigieux : Olten L, Roquépine, Une de Mai, Bellino II, Hadol du Vivier…

C’est Rachel qui incite Raoul à engager Ourasi dans le Critérium des Jeunes (2 250 m), le premier classique ouvert à sa génération, ce qui lui permettra, avec le concours de Jean-René Gougeon, de remporter sa première grande victoire, en battant un certain Orco, le premier rival d’Ourasi.

Orco devait d’ailleurs prendre sa revanche sur Ourasi dans le Critérium des 3 ans (2 600 mètres), l’épreuve qui couronne le meilleur trotteur de cet âge. Mais Orco disparaîtra encore jeune, alors qu’Ourasi connaîtra une gloire universelle.

 

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Orco, le premier rival d’Ourasi

 

 

La première fois qu’Ourasi apparaît comme un champion d’exception c’est le samedi 14 mai 1983 dans le Prix Kalmia (2 250 m), alors qu’il est encore entraîné par son propriétaire mais déjà piloté par Jean-René Gougeon. Ce jour-là, il perd ses adversaires dans le dernier virage pour s’imposer de loin dans le temps incroyable de 1’17’’6, battant ainsi de plus d’une seconde l’ancien record détenu par Major de Brion en 1’18’’7.

 

Le jeudi 6 janvier 1983, avec Raoul Ostheimer à son sulky, Ourasi est au départ du Prix de Paray-Le-Monial (2 250 m), dont il se classe deuxième d’Ocarino d’Anjou, dans la même réduction (1’22’’7). Mais il devance un certain Oligo (5e).

 

La première rencontre entre Ourasi et Jean-René Gougeon équivaut à un succès dans le Prix de La Ferté-Macé (2 150 m), qu’il remporte en 1’21’’8, avec près de quatre longueurs d’avance sur Ovenutar, Ocarino d’Anjou et Okéanos.

Le Prix Henri Cravoisier (1 600 m) permet à Ourasi de découvrir le champ de courses d’Enghien, et une distance nouvelle pour lui, le mile, le dimanche 21 août. Ce coup d’essai est aussi un coup de maître pour Jean-René Gougeon et pour Ourasi, qui bat en 1’16’’1 le record des « 3 ans ». C’est à partir de là que Jean-René Gougeon réclame pour la première fois Ourasi chez lui, dans son nouveau centre d’entraînement à Moissy-Cramayel. Mais Rachel s’obstine et refuse de laisser partir son poulain adoré : « - Il est très bien soigné chez moi ! » affirme-t-elle. Il faudra attendre l’échec retentissant du Critérium des 4 ans pour qu’elle consente enfin à le laisser partir dans ce centre d’entraînement moderne, confortable et magnifiquement adapté.

 

A cette époque ce n’est pas Ourasi qui défraye la chronique parmi les jeunes trotteurs mais plutôt Pontcaral, d’un an son cadet. Ce fils de Chambon P a vraiment impressionné un public de connaisseurs ne ménageant pas leurs applaudissements à son égard, le jeudi 13 août 1983 à Enghien, où il s’adjuge en 1’18’’1 le nouveau record des « 2 ans », après avoir perdu tous ses adversaires en route et cela malgré un mauvais départ. Pontcaral va d’ailleurs s’imposer dans l’important Prix Louis Cauchois (1 850 m), le jeudi 15 septembre à Vincennes, pour battre en 1’22’’3 son compagnon d’entraînement Petit Gibus (1’22’’8), et Pépito de la Butte (1’24’’2). Il faut dire que son entraîneur Ali Hawas excelle dans l’art de « fabriquer » les « bébés champions » (Lotus du Trèfle, Mabrouka, Nestoriac, Opérigo), mais avec Pontcaral il atteindra son apogée. Ali Hawas avait pour lui de légitimes ambitions, puisque à défaut de pouvoir courir l’Hambletonian, il envisageait à l’époque de l’engager dans le World Trotting Derby. D’ailleurs, dans le Prix Emmanuel Margouty (2 250 m), le samedi 19 novembre à Vincennes, Pontcaral suscite de nouveau l’admiration générale et les ovations du public en triomphant tout seul loin des autres en 1’22’’1, alors que le deuxième Plomb du Cantal est crédité de 1’23’’6 !

 

 

Pontcaral.jpgPontcaral drivé par Ali Hawas                     

 

 

 

Le samedi 7 janvier 1984, Ourasi est à nouveau au top de sa condition pour s’imposer avec une grande désinvolture, bien que rendant 25 mètres à tous ses adversaires dans le Prix Charles Tiercelin (2 250 m). Trottant sur le pied de 1’17’’6, il s’impose loin devant Option (1’19’’2), Odéon de Retz (1’19’’3), Onynga (1’19’’5), Okéanos (1’19’’8), O Ciudad (1’19’’8) et Orcade Bellouet. On vient déjà de voir Ourasi et les autres !

 

La première rencontre entre Ourasi et Ogorek a lieu le dimanche 22 janvier 1984 dans le Prix de Tonnac-Villeneuve (2 600 m), le jour du troisième Prix de Cornulier de Kaiser Trot. Petit alezan, puissant et râblé, Ogorek est très différent d’Ourasi, ce qui ne l’empêche pas de lui contester la suprématie sur les « O ». Ourasi lui est un alezan brûlé plutôt grand et nonchalant alors qu’Ogorek est un petit teigneux. Ouragon est aussi de la partie avec Orco, qui comme Ourasi, est pénalisé de 25 mètres sur de très bons chevaux, comme Oligo. Oligo ne va d’ailleurs pas manquer cette occasion de pouvoir s’imposer en compagnie aussi relevée ; il fait afficher une réduction de 1’20’’9, alors qu’Odéon de Retz est deuxième en 1’21’’2, Ourasi troisième en 1’20’’5, devant Ogorek (1’21’’4), Ouragon (1’21’’4), Original (1’21’’6), O Sole Mio, Onynga... Orco, malchanceux, finit parmi les derniers.

 

Le lundi 13 février 1984, Ourasi, bien que rendant 25 mètres, remporte en 1’17’’ le Prix Jules Thibault (2 250 m), devant Okéanos, Ogorek, Orco (également pénalisé de 25 mètres).

 

Le lundi 20 février, Ourasi et Orco sont au départ du classique Prix de Sélection (2 275 mètres) avec 50 mètres d’avance sur Mon Tourbillon, Minou du Donjon, Monquier, Maritza de Vrie.

Meilleur que jamais, Mon Tourbillon bat le record de la distance en établissant un fantastique 1’15’’. Ourasi, qui a raté son départ, se contente d’une quatrième place en 1’17’’2.

 

Ourasi est alors soumis aux aléas de la vie difficile que connaissent en ce temps-là Raoul Ostheimer et Rachel Tessier, sur le point d’être contraints de vendre leur haras. Or, c’est à peu près à la même époque que Didier van Themsche, le véritable propriétaire du domaine de « Chanteloup » à Moissy-Cramayel, dans la Seine et Marne, là où Jean-René Gougeon entraîne ses chevaux, vient proposer à Rachel Tessier de lui vendre la moitié des parts d’Ourasi. Rachel hésite ; elle et Raoul sont couverts de dettes, bien que leur champion ait déjà contribué à en compenser la plupart. Mais c’est non ! Ourasi n’est pas à vendre.

Didier van Themsche s’attaque alors à Raoul, mais a du mal à le comprendre ; Raoul Ostheimer est sourd et muet, et aussi un peu soumis aux ordres de Rachel en ce qui concerne Ourasi. Cela, van Themsche le comprend bien. Il repart déçu, car ses chevaux à lui sont loin d’être aussi bons que celui de Raoul et Rachel.

 

Ourasi retrouve Vincennes le samedi 5 mai 1984, à l’occasion du classique Critérium des 4 ans (2 800 m), son principal objectif de l’année, mais il n’a pas revu un champ de courses depuis dix semaines ou plus, et est un peu à court de condition. Pour l’aider dans sa tâche, Jean-René Gougeon a la mauvaise idée de lui enlever les cloches de ses antérieurs qui protègent ses sabots, afin de l’alléger, pense-t-il. Mais il se marche sur le pied. Il est disqualifié ! Œillet du Corta en profite, créant une énorme surprise pour s’imposer en 1’18’’7, devant Olaf de Brion, qui conforte la supériorité des Peupion et aussi leur triomphe.

Cependant, on verra qu’il ne fait pas bon de battre Ourasi dans un Critérium. Orco, son tombeur du Critérium des 3 ans, va en devenir fou, avant que Francis Criado, spécialiste des chevaux à problèmes, n’arrive à lui redonner confiance, mais il ne verra plus jamais un hippodrome, et l’énigmatique vainqueur du Critérium des 4 ans, Œillet du Corta, lui disparaîtra très tôt, terrassé par une maladie foudroyante.

 

Après Didier van Themsche, c’est le comte Pierre de Montesson, ayant connu autrefois la gloire d’être propriétaire de champions grâce à Une de Mai et Toscan, qui vient faire les yeux doux à Rachel Tessier, histoire de voir si elle ne lui vendrait pas des parts de « son » Ourasi. Mais c’est en vain. Rachel Tessier préfère préparer son champion, qu’elle traite de paresseux, de mollasson, en vue de courir le Prix de La Haye (2 300 m) disputé sur l’hippodrome d’Enghien durant la saison estivale. Elle a l’impression qu’Ourasi, profitant de toute l’attention dont il est l’objet, se moque un peu d’elle ; et il y a sûrement du vrai là-dedans car Ourasi est un cabotin. Tous ceux qui le connaissent le savent bien.

 

De fait, Ourasi va accumuler les défaites dans le Prix de La Haye, le Prix de Milan et finalement l’important Critérium Continental (2 200 m) sur le plateau de Gravelle.

 

Cette fois, Rachel Tessier, la larme à l’œil, est bien obligée de l’admettre : Ourasi ne travaille pas assez sérieusement chez elle ; il vient de rater ses deux grands objectifs de l’année, Critérium des 4 ans et Critérium Continental. Il partira donc s’entraîner dans le domaine de Chanteloup, chez Jean-René Gougeon, à Moissy-Cramayel.

Le grand professionnel s’en voit ravi, lui qui n’a plus entraîné de crack de cette trempe depuis le grand Bellino II.

 

A partir de là, Ogorek, le brillant vainqueur du Critérium Continental (2 200 m), peut être considéré comme le meilleur trotteur de sa génération. Mais, Ourasi, le champion détrôné, ne l’entend sans doute pas de cette oreille.

 

Ogorek numerisation0024Ogorek et Michel Roussel             

 

 

 

Ourasi fait sa rentrée à Vincennes le samedi 13 décembre 1984 dans le Prix Ariste Hémard (2300 m) dans lequel il retrouve tous ses meilleurs contemporains du moment, dont Ogorek, à départ égal. Mais, Ogorek profite de sa grande forme pour remporter sa cinquième victoire consécutive, alors qu’Ourasi, sans forcer son talent est bon deuxième. La rentrée d’Ourasi est très bonne, d’autant qu’il a trotté aussi vite que le gagnant, en 1’18’’3. Ogorek aurait même pu être rétrogradé si Gougeon avait porté réclamation car il a penché sur Ourasi pour finir. Les parieurs qui ont joué Ourasi gagnant attendent l’enquête des commissaires, avant de jeter leurs tickets. Mais il n’y aura pas d’enquête, car pas de réclamation !

 

 

Ourasi vit et travaille maintenant dans le domaine de Chanteloup, à Moissy-Cramayel, dans la Seine et Marne, où il va rapidement progresser grâce à Philippe Renouf, son dévoué soigneur, un jeune homme très sérieux et fort sympathique et, bien sûr, Jean-René Gougeon, le grand professionnel du trot. Avant Ourasi, Philippe Renouf s’occupait de Malouin, le dernier bon cheval du comte de Montesson après Katinka.

Grâce à Ourasi, Jean-René Gougeon, « l’homme » d’Olten L, de Roquépine, d’Une de Mai, de Bellino II, d’Hadol du Vivier, qui frise la soixantaine, sent déjà qu’il va pouvoir quitter le monde des courses au trot en pleine gloire.

Déjà la couronne d’Ogorek comme chef de file des « O » a tremblé sur sa tête.

 

 

Le dimanche 6 janvier 1985, jour de la fête des rois, Ourasi renoue brillamment avec la victoire dans l’important Prix de Croix (2 800 m), qu’il remporte en 1’19’’2, devant Omnifer (1’19’’4), Opus Dei (1’19’’5), Original (1’19’’6), Ophecsova, Odin de la Vente.

Cette victoire dans le Prix de Croix marque le début d’une formidable ascension pour Ourasi, mais c’est aussi le commencement de la fin pour Orco, son ancien rival. Cependant, il faut encore revoir Ourasi face à Ogorek, le grand absent de ce dimanche d’Epiphanie.

Cette année 1985 qui commence nous promet de fameux duels à venir.

 

 

Le mercredi 6 février, Ourasi confirme avec autorité sa suprématie sur ses contemporains dans le Prix Roederer (2 300 m), qu’il remporte en 1’17’’7.

 

 

Le lundi 18 février, Ourasi tente un pari osé dans le classique Prix de Sélection (2 325 mètres) où en compagnie de Nodesso, de Néric Barbès, d’Okéanos et de quelques-autres, il doit rendre 50 mètres à trois bons « 4 ans », dont Perrin Dandin et Passionnant. Cette tâche s’annonce difficile et Ourasi n’est pas le favori. Bien que trottant en 1’15’’1 (son record), Ourasi ne peut rejoindre le brillant vainqueur Perrin Dandin (1’16’’4), mais échoue de peu pour la deuxième place face à un Passionnant assez peu sportif dans la dernière ligne droite où on l’a vu s’écarter pour gêner le cheval de Jean-René Gougeon.

 

Le mardi 2 avril, en nocturne, bien que rendant 25 mètres à tous ses adversaires, Ourasi renoue avec la victoire dans le Prix Robert Auvray (3 000 m), qu’il remporte en 1’19’’8, devant un bon Omnifer, et Ovidius Copais, Opprimé, Ouragon… Le jeudi 2 mai, en nocturne, Ourasi remporte avec une facilité dérisoire le Prix Henri Levesque (2 350 m), en 1’17’’7, devant Ogino, qu’on a plus l’habitude de voir au monté, Opus Dei, Okéanos…

 

 

Après une longue période de repos et aussi de remise en forme, le dimanche 28 juillet 1985, Ourasi fait enfin son retour, non pas à Vincennes, mais à Enghien, où se dispute le Prix d’Europe (2 775 m), le clou du festival d’été sur l’hippodrome du plateau de Soisy. Comme il effectue sa rentrée après une longue absence, on lui oppose assez sérieusement Oligo, Major de Brion, Nevers et Khali de Vrie. Ourasi a 25 mètres à rendre aux chevaux du premier poteau, mais il est à la limite du recul pour les 50 mètres pénalisant les deux plus riches, Major de Brion et Khali de Vrie. Ourasi triomphe à Enghien dans ce Prix d’Europe, loin devant Le Cocher, Luron de la Tour, Ma Belle France, Mébin, Nevers, Khali de Vrie, Oligo (seulement huitième) et cinq autres chevaux. Ourasi s’est imposé en 1’19’’, à la cote de 9/4 (18/10 sur le champ), tout en rassurant pleinement ses déjà nombreux admirateurs.

 

 

Le mardi 20 août 1985 est un grand jour pour les passionnés du trot car, avant le suprême couronnement du Critérium des 5 ans, prévu le 31 août, ils vont avoir droit à un avant-goût, un premier face à face entre Ourasi et Ogorek « nouvelle formule », puisqu’ils semblent avoir pris tous deux une autre dimension pour leur cinquième année. L’occasion en est le fameux Prix Jockey (2 300 m), une épreuve continentale, qui habituellement sert de test avant l’épreuve majeure qu’est le Critérium des 5 ans.

On se méfie aussi d’Opprimé, en grande forme, et d’Omnifer, imprévisible.

Ourasi, bien que devant rendre 25 mètres, comme Ogorek, est toutefois le favori à 2/1 et 11/10, devant les trois « Peupion », Ogorek, Olaf de Brion et Original faisant écurie à 6/4. Pour aborder le dernier tournant, Original, Orfeu Négro, Opus Dei trottent sur la même ligne, juste devant Ourasi et Ogorek ensemble. Opprimé prend bientôt l’avantage, mais ne peut résister à la fin de course très incisive d’Ourasi, tandis qu’Ogorek se classe troisième tout près d’eux. Ourasi, qui rendait 25 mètres, comme Ogorek, est chronométré en 1’16’’1, Opprimé en 1’17’’, Ogorek en 1’16’’3

 

Enfin, le samedi 31 août 1985, tous les passionnés du trot ont rendez-vous à Vincennes pour le grand duel Ourasi – Ogorek dans le Critérium des 5 ans (3 000 m). Paris-Turf a choisi Ourasi, avant Ogorek, puis Opprimé, Opus Dei et Overgrey.

L’atmosphère régnant à Vincennes ce jour-là n’est pas sans rappeler d’autres confrontations mémorables, Jorky – Jiosco, Idéal – Ianthin, dans ce même Critérium des 5 ans, sauf qu’avec Ogorek, le petit bagarreur teigneux, on est sûr que le spectacle sera assuré, qu’il donnera à Ourasi la formidable réplique l’obligeant à se sortir les tripes.

Ogorek a pour lui sa tenue à toute épreuve et son formidable courage. Ourasi a davantage de classe et aussi certainement une pointe de vitesse beaucoup plus redoutable, cette accélération foudroyante dans la dernière ligne droite, qui le rend irrésistible. Cela dure 50 secondes à peine, mais c’est un moment magique, qui n’appartient qu’à lui ; on dirait que sa crinière blonde s’enflamme en battant le vent, la fumée lui sort des naseaux, tous ses muscles sont bandés, sa robe cuivrée se met à briller, dans son regard noir apparaît la rage de vaincre, le rendant plus fort, plus beau et plus dominateur que jamais, si bien que tout le public fasciné n’a d’yeux que pour lui.

Ils sont quinze au départ ; tous ou presque ont répondu à l’appel, excepté Ouragon, qui préfère s’illustrer sur les pistes plates de province, Olympio de Corseul, Ouragan Céleste et Okwo, n’ayant pas encore tout à fait atteint la plénitude de leurs moyens (ça ne saurait tarder), et le malheureux Œillet du Corta. L’énigmatique vainqueur du Critérium des 4 ans est décédé dès suites d’une grave maladie, une hernie inguinale.

Après Orco, gagnant du Critérium des 3 ans, il est le deuxième tombeur d’Ourasi dans les grands rendez-vous à connaître un destin tragique.

Olves d’Arnoult et Oligo sont les mieux partis pour mener le premier kilomètre devant Ourasi et Omnifer, alors qu’Ogorek, au grand dam de ses supporters, a perdu du terrain sur  une faute. Au passage des tribunes, Overgrey rejoint Olves d’Arnoult et Oligo pour aborder avec eux la montée, devant Ourasi, Olvera, Ogino et Opprimé. Opprimé progresse à l’extérieur, bientôt imité par Ogorek venu le rejoindre. Ils vont très vite à ce moment-là, accélérant encore pour passer en tête dans le dernier virage. Mais Ourasi et Oligo réagissent pour leur donner la chasse. Ogorek aborde le premier la ligne d’arrivée, avec près de deux longueurs d’avance sur son grand rival Ourasi. Ourasi prononce son effort à cent mètres du poteau ; l’instant magique a commencé. Ourasi, irrésistible, impérial, attaque Ogorek, qui ne parvient pas à lui résister, se laissant déborder par le brillant élève de Jean-René Gougeon ; celui-ci franchit bientôt le poteau d’arrivée sous les ovations des spectateurs enthousiastes.

Ogorek conserve facilement la deuxième place, à bonne distance d’Omnifer venu cueillir la troisième devant un bon Olaf de Brion, une courageuse Olvera (seule femelle de la course), Opprimé, Olaf Tourterelle, Original, Oligo ayant cédé complètement.

Ourasi a obtenu sa victoire sur le pied de 1’18’’7, le quatrième meilleur temps de l’épreuve aprèx ceux de Kisin, Jorky et Idéal du Gazeau. Ogorek est deuxième en 1’18’’9, Omnifer troisième en 1’19’’2, comme le quatrième Olaf de Brion.

Cette fois, tout le monde en est convaincu, Ourasi est bien le meilleur de sa génération, mais il ne doit pas en rester là, n’allant pas tarder à démontrer sa supériorité sur tous nos champions trotteurs du moment, toutes générations confondues.

 

Ourasi remet son prestige en jeu le samedi 7 septembre, dans le classique Prix de l’Etoile (2 325 m), où il tente de rendre 50 mètres à deux « 3 ans » prometteurs, Quarisso et Quadroon, ce qui est aussi le cas de Potin d’Amour et d’Ogorek. Potin d’Amour, entraîné par Jan Kruithof, appartenant à Monsieur J-F. Van Exter, puis à la Marquise de Moratalla, sera après Mon Tourbillon, l’un des plus fameux adversaires d’Ourasi. Quarisso, un très beau poulain, fils de Fakir du Vivier, est le meilleur « 3 ans » entraîné par Jean-Lou Peupion. Quadroon, comme Ourasi, est un fils de Greyhound, mais entraîné par Ali Hawas, comme Quinze Janvier. Potin d’Amour, un fils de Chambon P, comme Pontcaral, aurait pu être considéré comme le meilleur trotteur de sa génération et ce dans les deux spécialités (monté, attelé), s’il n’avait pris la mauvaise habitude de rater tous ses grands rendez-vous.

Ce match poursuite entre Ourasi, Ogorek et les deux « 3 ans » s’est révélé passionnant, même si Potin d’Amour a perdu toutes ses chances au départ, s’éliminant de lui-même. Quarisso et Quadroon ont longtemps mené loin devant leurs aînés, tant et si bien qu’on a longtemps cru que l’un des deux fournirait le vainqueur.

Quarisso reprend seul le commandement dans le dernier virage et entame en tête la dernière ligne droite. Cependant, Ourasi le rejoint à mi-ligne droite, suivi comme son ombre par Ogorek. Quarisso se défend bien et Ourasi doit puiser dans ses ressources pour le décramponner, tout en résistant ensuite à l’attaque d’Ogorek. Dans son effort, Ourasi penche sur la droite pour finir, ce qui suscite une enquête des commissaires. L’arrivée est toutefois maintenue, ce qui permet à Ourasi de remporter sa quatrième victoire consécutive sur le pied de 1’15’’3. Ogorek est deuxième en 1’15’’3 également, Quarisso troisième en 1’17’’5 et Quadroon finit loin en 1’18’’8. Potin d’Amour a été disqualifié. Après ce nouvel exploit, Ourasi a droit à un repos bien mérité en attendant le nouveau festival hivernal.

 

Olympio de Corseul, un très beau trotteur, entraîné lui aussi par Jean-René Gougeon, franchit un cap en s’imposant pour la huitième fois consécutive, cette fois face à quelques-uns des meilleurs trotteurs de sa génération dans le Prix Doynel de Saint-Quentin (2 750 mètres), qu’il remporte en 1’18’’1, devant Okwo, Olaf de Brion, Ocarino d’Anjou, Okéanos, Ophecsova, Ouragan Céleste, Olves d’Arnoult, O Sole Mio, tandis qu’Omnifer est disqualifié.

 

 

Olympio-de-Corseul.jpgOlympio de Corseul                                                        

 

 

Le samedi 23 novembre 1985, Ourasi effectue sa rentrée dans le Prix de Bretagne (2 775 mètres), première épreuve préparatoire au Prix d’Amérique, dont il est le favori. Ils sont dix-sept partants et les trois plus riches, Ourasi, Ogorek et l’insaisissable Khali de Vrie, bientôt âgée de 10 ans, ont 25 mètres à rendre à leurs adversaires. Ourasi tourne autour d’eux et vient comme un gagnant dans la dernière ligne droite, affichant une indiscutable supériorité sur tous ses concurrents. Mais croyant que son travail est fini, il se raccourcit un peu pour finir, et Ogorek, qui était le mieux placé, en profite pour lui ravir la victoire sur le fil. Cependant, il n’échappe à personne de bonne foi, qu’Ourasi est le réel vainqueur, comme le reconnaît aussi Jean-René Gougeon, qui le traite de fainéant en riant. Ogorek est crédité de 1’18’’, Ourasi de 1’18’’1, Oligo, cette fois à sa place (troisième), de 1’18’’9.

Cette course en dit déjà long sur la valeur des « O », qui ont pris les trois premières places de cette première répétition du Prix d’Amérique. Ourasi, d’ailleurs à court de condition, comme à chacune de ses rentrées, va encore progresser.

 

Ourasi remporte cette fois sans coup férir, en 1’17’’5, la deuxième épreuve préparatoire au Prix d’Amérique, le Prix du Bourbonnais (2 650 m), devant Khali de Vrie (toujours aussi inattendue), Opprimé, Oligo, Mon Ouiton, Larabello, Okwo, Pythagoras, Major de Brion, Néric Barbès, Noble Atout, Miss Cléville, Nodesso, Kutara, Lurabo, alors qu’Ogorek cette fois est disqualifié. Ourasi s’est montré impérial une fois de plus, tandis qu’Ogorek et Lurabo se sont montrés fautifs. Opprimé et Oligo échouent de peu pour la deuxième place, que Khali de Vrie sauve donc de justesse.

Quant à Jean-René Gougeon, il peut être fier de sa réussite et de ses deux bons élèves, Ourasi et Olympio de Corseul, qui s’imposent le même jour, le jeudi 12 décembre 1985. Un problème se dessine pourtant à l’horizon ; qui pilotera Olympio lorsqu’il sera fatalement au départ de la même course qu’Ourasi un jour prochain ?

 

Ourasi et Ogorek s’alignent tous deux au départ du Prix Marcel Laurent (2 300 m), le lundi 23 décembre 1985, dans lequel ils ont 25 mètres à rendre au dangereux Perrin Dandin, ce qui est aussi le cas d’Oligo. Perrin Dandin part très vite pour prendre l’avantage dans la descente. Omnifer, Okéanos et Peccadille suivent en bonne place. Okwo se rapproche en plaine, puis rejoint Perrin Dandin dans le bas de la montée. Ils devancent alors Peccadille, Omnifer et Oligo. Omnifer commet une faute vite réprimée, alors qu’Ourasi prononce son effort dans la montée et se rapproche des premiers dans le dernier tournant, où Perrin Dandin et Okwo mènent toujours à distance de Peccadille et Pélican du Pont.

A ce moment-là, Ourasi fait illusion, débordant ses rivaux à l’extérieur, pour venir attaquer Perrin Dandin en tête. Cependant, Perrin Dandin accélère encore pour entamer le premier la ligne d’arrivée, devant Ourasi et Okwo. Ourasi attaque encore, mais Perrin Dandin lui résiste jusqu’au bout pour franchir en vainqueur le poteau d’arrivée sur le pied de 1’16’’1. Ourasi est un bon deuxième en 1’15’’4, devant Ogorek, revenu de loin bien finir en 1’15’’4 également, puis, à distance, Okwo, Omnifer, Peccadille, Ouragan Céleste…

 

 Perrin-Dandin-n0001.jpgPerrin Dandin                                                     

Le samedi 4 janvier, Olympio de Corseul, bien que rendant 25 mètres, nous offre un récital en solo dans le Prix des Landes (2 650 m), qu’il remporte sur le pied de 1’19’’9, sans laisser aucune chance au bon deuxième Opus Dei (même pénalité) ; c’est la dixième consécutive du beau Olympio !

 

Le Prix de Belgique (2 650 m), le dimanche 15 janvier, a retenu dix-huit partants ; les sept plus riches : Khali de Vrie, Lapito, Lurabo, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon, Ogorek et Ourasi ayant 25 mètres à rendre à leurs onze adversaires du premier poteau ; Ourasi, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon, Lurabo, Ogorek et Néric Barbès sont dans cet ordre les préférés de la presse et aussi des turfistes. Ourasi va confirmer de brillante manière sa suprématie dans cette épreuve. Sa supériorité dans la ligne d’arrivée est révélatrice.

Miss Cléville part très vite avec Keystone Patton et Ludo du Chignon, alors que Lutin d’Isigny et Lurabo démarrent vite aussi au second échelon. Pour passer devant les tribunes, Miss Cléville, Giorgio D, Ludo du Chignon, Major de Brion, Mon Ouiton et Keystone Patton forment en tête un peloton très compact. Ogorek, Ourasi et Khali de Vrie ferment la marche. Au début de la montée, Miss Cléville et Giorgio D sont rejoints par Lurabo, mais il se trompe dans ses allures et est aussitôt repris. Ourasi s’annonce. Dans le dernier tournant, Lutin d’Isigny prend l’avantage pour mener devant Giorgio D, Ourasi, Ludo du Chignon, Miss Cléville, Lurabo, bientôt à la faute et perdant des rangs.

Giorgio D aborde en tête la ligne d’arrivée, bientôt dépassé par Lutin d’Isigny, puis par Ourasi, qui va très vite à l’extérieur, se montrant vraiment irrésistible dans les deux cents derniers mètres, et l’emportant avec une nette supériorité sur Lutin d’Isigny, pourtant bon deuxième devant l’inattendu Ludo du Chignon, Ogorek, revenu bien finir, Georgio D, Miss Cléville. Ourasi signe cette nouvelle victoire sur le pied de 1’17’’8, Lutin d’Isigny fait afficher 1’17’’9, Ludo du Chignon 1’18’’6, Ogorek 1’18’’1, Georgio D 1’18’’8, Miss Cléville 1’19’’3.

 

Comme presque chaque année, ils sont dix-huit au départ du Prix d’Amérique (2 650 m), le dimanche 26 janvier 1986. Lutin d’Isigny porte le numéro 18 du plus riche, et l’italo-américain Micron Hanover, le numéro 1 du plus pauvre.

Ourasi est déjà un des plus riches avec son numéro 15 ; seuls Minou du Donjon (numéro 16), Mon Tourbillon (numéro 17) et Lutin d’Isigny le dépassent en gains.

Parmi les autres chevaux en vue, Ogorek a le numéro 13, Noble Atout le 9, Néric Barbès le 5, Oligo le 11, Major de Brion le 10, Nodesso le 7, Opprimé le 8, Landoas le 6, Lapito le 14, et Khali de Vrie le 12. Les trois autres étant le trotteur allemand Prestadet (numéro 2), le second atout de Roger Baudron (avec Khali de Vrie) Navigo (numéro 3), et une débutante à ce niveau, Miss Cléville (numéro 4), la deuxième femelle de la course.

Le défilé permet de connaître les préférences du public grâce à l’applaudimètre ; il va sans dire qu’Ourasi et Lutin d’Isigny sont les plus acclamés, devant Mon Tourbillon, Khali de Vrie, Minou du Donjon et Ogorek. Ourasi est dans un état splendide, éclatant de force, brillant de tous ses poils, lustré comme un sou neuf. Philippe Renouf, à ses côtés, semble encore plus blème et plus pale que d’habitude. Jean-René Gougeon est serein, avec le calme des forts, qui caractérise les champions, ce qui est aussi le cas d’Ourasi.

Landoas et Noble Atout sont les plus rapides au départ pour s’installer au commandement. Viennent ensuite Lutin d’Isigny, Ourasi, Minou du Donjon et l’italo-américain Micron Hanover. Lapito se montre fautif et est bientôt disqualifié, tandis que le trotteur allemand Prestadet perd beaucoup de terrain.

Au passage devant les tribunes, Landoas et Noble Atout imposent leur rythme devant Ourasi, Lutin d’Isigny, Micron Hanover, Minou du Donjon, Ogorek et Mon Tourbillon.

C’est à ce moment-là que Khali de Vrie tente un baroud d’honneur. Elle progresse à une allure folle à l’extérieur pour dépasser tous ses adversaires et s’échapper seule en tête avec une incroyable avance. En plaine, elle mène déjà à une distance impressionnante de Landoas, Noble Atout, Lutin d’Isigny, Ourasi, Micron Hanover et Mon Tourbillon. Mais dans la montée, Khali de Vrie est déjà rejointe par Noble Atout, que suivent Landoas, Micron Hanover, Lutin d’Isigny, Ourasi, Minou du Donjon, Mon Tourbillon et Ogorek. Ourasi rattrape Khali de Vrie dans le dernier virage, où l’on note aussi la présence toute proche de Noble Atout, devant Mon Tourbillon, Ogorek, Micron Hanover, Landoas et Nodesso. Khali de Vrie, bientôt à la faute, ne semble pas en mesure de répondre à l’attaque d’Ourasi, qui prononce maintenant son effort pour se détacher irrésistible et impérial.

Derrière lui, Mon Tourbillon entame une vaine poursuite, alors que son rival est déjà hors de portée. Sous les ovations des spectateurs en délire, Ourasi crinière au vent franchit en vainqueur le poteau d’arrivée, pour remporter le premier de ses quatre Prix d’Amérique, dans le temps record de 1’16’’6 ! A distance, Mon Tourbillon est un brillant second, alors que la surprise vient de l’italo-américain Micron Hanover, qui se classe troisième. Opprimé conforte tout le bien qu’on pensait des « O » et vient appuyer aussi le demi-succès de Mon Tourbillon, son compagnon d’écurie, en prenant la quatrième place après une belle remontée. Noble Atout est cinquième devant Néric Barbès, Nodesso, Lutin d’Isigny, Oligo et Landoas. Navigo, comme Lapito, a été disqualifié. Minou du Donjon et Ogorek terminent non placés, comme aussi Major de Brion, Miss Cléville et Prestadet.

On apprend après la course, que les quatre élèves de Jean-Lou Peupion, contaminés par un virus qui sévissait alors dans leur écurie, ont couru en dessous de leur valeur.

Lutin d’Isigny a beaucoup déçu ses nombreux supporters.

Le héros du jour c’est bien Ourasi, acclamé par la foule, assailli par la ruée des journalistes, des photographes et des groupies, tous empressés de féliciter autant le fameux cheval, que son mentor Jean-René Gougeon, qui signait là son sixième Prix d’Amérique, après les deux remportés avec Roquépine et les trois de Bellino II.

Dans la dernière ligne droite, Ourasi était entré dans la légende, enflammant les foules au rythme de ses battues rasantes, impressionnantes, avec la rage de vaincre dans les yeux et la crinière en feu, une image désormais symbolique, celle de la victoire.

Dès lors, Ourasi apparaît comme le plus phénoménal de nos champions trotteurs depuis le grand Bellino II. Quant à Jean-René Gougeon, avec ses six victoires dans le Prix d’Amérique, il égale le record d’Alexandre Finn. Ourasi bat en 1’16’’6 le record de la course établi par Grandpré en 1’16’’9, l’année de sa victoire de 1978, et égalé depuis par Hymour et Jiosco en 1982. Or, la façon dont Ourasi a gagné laisse penser qu’il ne va pas en rester là, mais qu’il égalera certainement Uranie, Roquépine et Bellino II, en remportant au moins trois fois l’épreuve reine des trotteurs attelés. Il faut d’ailleurs précisé qu’Ourasi établit son record de 1’16’’6 sur la distance de 2 650 mètres et non 2 600 comme Grandpré, Hymour et Jiosco.

A noter également les bonnes performances de Mon Tourbillon, deuxième comme l’an dernier mais cette fois en 1’16’’9, Micron Hanover inattendu troisième avec une course heureuse il est vrai, en 1’17’’, Opprimé, quatrième en 1’17’’1, malgré quelques malheurs, Noble Atout excellent cinquième en 1’17’’3, comme Néric Barbès, sans oublier la doyenne Khali de Vrie, qui dans sa folle envolée a beaucoup contribué à la chute du record.

Autres images émouvantes à retenir, celle de Raoul Ostheimer après la victoire de son cheval, ainsi que les larmes de bonheur de Rachel Tessier et de Philippe Renouf, ou encore la joie collective qui entoure Ourasi vainqueur. Un spectacle qui ne s’oublie pas.

 

Ourasi et Jean-René Gougeon : un couple légendaire !

Ourasi et Jean-René Gougeon : un couple légendaire !

Ourasi remporte le Prix d'Amérique 1986

Ourasi remporte le Prix d'Amérique 1986

Ourasi remet son prestige en jeu à l’occasion du Prix de France (2 100 m), une course qui réussit particulièrement bien à Mon Tourbillon. Ourasi, cité 26 fois premier sur 26 (même par l’A.F.P.), est toutefois le grandissime favori de la presse à l’unanimité, devant Mon Tourbillon, Noble Atout, Lutin d’Isigny et Néric Barbès.

Ils sont douze chevaux au départ, avec trois nouveaux venus, Ludo du Chignon, le trotteur finlandais Keystone Patton, et le champion américain Giorgio D, qui a fait l’impasse sur le Prix d’Amérique, malgré sa bonne prestation du Prix de Belgique. Le défilé permet à Ourasi de savourer sa popularité grandissante sous les ovations du public.

Lapito est de nouveau fautif au démarrage, mais cette fois derrière l’autostart, alors que Noble Atout part le plus vite devant Lutin d’Isigny, Khali de Vrie à l’extérieur, Giorgio D et Mon Tourbillon.

Dans la descente, Khali de Vrie s’envole à nouveau dans un sprint infernal, comme dans le Prix d’Amérique, pour prendre la tête et le large. Ourasi lui, surpris par son démarrage, est contraint de venir se placer en dehors du peloton. A un kilomètre de l’arrivée, Khali de Vrie a toujours une avance spectaculaire sur Noble Atout, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon et Ourasi, qui commence à se rapprocher de manière significative. Dans le dernier tournant, Khali de Vrie est bientôt rejointe par Noble Atout et Ourasi, qui accélère encore. Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon et Opprimé suivent tout près à vive allure. Ourasi prend l’avantage sur Khali de Vrie et Noble Atout peu après l’entrée de la ligne droite.

A ce moment-là, Mon Tourbillon donne des espoirs à ses supporters car il attaque Ourasi et semble en mesure de pouvoir le déborder. Mais Ourasi réagit avec courage, avec hargne, passant à la vitesse supérieure et s’en allant quérir brillamment une nouvelle victoire.

Mon Tourbillon conserve la deuxième place, malgré l’époustouflant retour de Néric Barbès, venu quérir la troisième devant Lutin d’Isigny, Noble Atout encore cinquième, Khali de Vrie, Georgio D, Keystone Patton, Major de Brion, Ludo du Chignon.

Opprimé, à la faute, est disqualifié, comme Lapito en début de course.

Ourasi signe ce nouveau succès sur le pied de 1’15’’9. Mon Tourbillon fait afficher 1’16’’, Néric Barbès 1’16’’ également, Lutin d’Isigny 1’16’’2, Noble Atout 1’16’’3, Khali de Vrie, qui a cédé, 1’17’’1.

La piste rendue collante par des chutes de neige n’a pas permis d’établir un nouveau record de vitesse et l’on est loin des 1’13’’7 de Lurabo ou même des 1’14’’2 de Classical Way, d’autant qu’Ourasi n’a pratiquement fait que la ligne droite.

Cependant, comme les très grands champions avant lui, Gélinotte (par deux fois), Jamin (deux fois également), Bellino II, Eléazar, Lurabo, (et aussi Hymour) : Ourasi a donc réussi le prestigieux doublé Prix d’AmériquePrix de France, confirmant qu’il est bien le meilleur, même sur le terrain de Mon Tourbillon, son principal rival désormais.

Néric Barbès a également impressionné le public venu nombreux pour admirer Ourasi, la nouvelle star du trot dont tout le monde parle à présent. Comme ceux de Greyhound, Permit, Gélinotte, Tornese, Roquépine, Une de Mai, Nevele Pride, Bellino II, Idéal du Gazeau, son nom est maintenant connu des néophytes en matière de courses hippiques.

 

Ourasi remporte le Prix de France 1986, devant Mon Tourbillon et Néric Barbès

Ourasi remporte le Prix de France 1986, devant Mon Tourbillon et Néric Barbès

C’est en fêtant entre amis les victoires d’Ourasi dans les Prix d’Amérique et de France, que Raoul Ostheimer fera la connaissance de Christiane Beuriot, la sœur de son ami Daniel Beuriot, qui n’en revient pas qu’un cheval [Ourasi] puisse rapporter autant d’argent. Or, elle est veuve et souhaite se remarier avec pourquoi pas ce brave Raoul, lui-même divorcé de Rachel Tessier, bien qu’il soit loin de ressembler à l’homme idéal de ses rêves de jeunesse. Mais il est le propriétaire d’Ourasi, quel parti tout de même !

A la mairie de Saint-Etienne-l’Allier, des posters d’Ourasi sont dédicacés par Rachel et Raoul. Fête et vin d’honneur attirent les villageois, qui se régalent à la santé d’Ourasi. C’est Raoul qui paie.

 

Le dimanche 9 février, Olympio de Corseul s’attaque pour la première fois aux « ténors » de Vincennes à l’occasion du Prix de Paris (3 200 m), dans lequel il supplée Ourasi, son illustre compagnon d’entraînement, en quelque sorte. Malgré Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon, Noble Atout, Néric Barbès, et son inexpérience à ce niveau de la compétition, il est le favori. On lui oppose Néric Barbès et Mon Tourbillon, avant Lutin d’Isigny, qui ne cesse de décevoir. Courageusement, Olympio va faire illusion pour la victoire, mais encore un peu tendre face à de tels adversaires, il doit céder le pas à Néric Barbès, qui s’impose de haute lutte, en 1’18’’, devant Noble Atout (1’18’’) ; Olympio de Corseul conservant toutefois la troisième place en 1’18’’ également, devant Mon Tourbillon, qui rendait 25 mètres (1’17’’7), comme Lutin d’Isigny (1’17’’8), que suivent Mon Ouiton, Navigo et Prestadet.

C’est la première défaite d’Olympio de Corseul après une longue série de onze victoires consécutives et on lui pardonne volontiers ce demi-échec d’autant qu’il fait afficher la même réduction, d’ailleurs excellente, que les deux premiers avec lesquels il était à la lutte pour la victoire, n’échouant que de très peu d’après la photographie.

 

La neige tombe sur Vincennes le lundi 17 février quand Ourasi fait son retour pour disputer le classique Prix de Sélection (2 325 m) dans lequel il sera le seul à pouvoir rendre 50 mètres à l’intrépide Quel Jour, un brillant élève d’Ulf Nordin, âgé de quatre ans. En fait, il lui a rendu presque 75 mètres !

Ce jour-là, Ourasi, plus impérial que jamais, termine avec près de vingt-cinq mètres d’avance, en 1’15’’3, devant le jeune Quel Jour (1’17’’2), lui-même précédant de vingt-cinq mètres environ Opprimé (1’16’’1), Opus Dei (1’16’’3), Omnifer (1’16’’5)… C’est du jamais vu et Ourasi s’entend qualifier d’extraterrestre comme seul Lurabo avant lui.

Ourasi est vraiment le nouveau roi de Vincennes. Jamais depuis Bellino II un trotteur n’avait affiché une telle domination sur tous ses adversaires.

 

Olympio de Corseul profite de la prolongation de la saison à Vincennes et du Prix du Roussillon (2 650 m), un international de complément, pour renouer avec la victoire, en 1’19’’, malgré Néric Barbès et Nodesso, qui prennent les places d’honneur devant Niflosac, Miss Cléville, Olves d’Arnoult, alors qu’Omnifer est disqualifié.

Le dimanche 9 mars 1986, Ouragon, le roi de Cagnes-sur-Mer, est le favori du Grand Prix de Vincennes (2 875 m) à Cagnes-sur-Mer, dans lequel il doit rendre jusqu’à 50 mètres aux chevaux du premier poteau. Il y parviendra en trois accélérations, tout en affichant une incroyable supériorité sur tous ses adversaires, et dans l’excellente réduction de 1’18’’5. Ourasi devant se rendre bientôt à Cagnes pour le Critérium de Vitesse, on rêve déjà d’un beau duel en perspective… Hélas ! Ouragon « la star de Cagnes » a peur d’affronter Ourasi, qui le ridiculisait déjà au temps de leur jeunesse sur la cendrée de Vincennes.

 

Ouragon

Ouragon

Aussi, le dimanche 16 mars 1986, Ourasi n’affronte pas Ouragon, le champion de Cagnes, mais Mon Tourbillon, le tenant du titre, l’italien Micron Hanover, son troisième du Prix d’Amérique, Néric Barbès, Noble Atout, Nodesso et un nouveau finlandais d’origine américaine, Glenn Kosmos, que présente son entraîneur Heikki Korpi. Malgré la présence de Mon Tourbillon, que chacun connaît comme un roi du sprint, Ourasi est le grand favori.

Rachel Tessier a fait le déplacement sur la Côte d’Azur, afin de voir courir son champion adoré, mais Raoul Ostheimer, qui n’aime pas les voyages et n’a jamais dépassé la Loire, lui a préféré rester à Saint-Etienne-l’Allier pour conter fleurette à Christiane Beuriot.

Le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m) est une course prestigieuse, qui a déjà couronné Jariolain (1958), Jamin (1959), Tornese (1960 et 1961), Masina (1962), Newstar (1963), Nike Hanover (1964), Ozo (1965), Quioco (1966), Roquépine (1967 et 1968), Une de Mai (1969, 1970, 1971, 1972, 1973), Amyot (1974), Bellino II (1975 et 1976), Eléazar (1977 et 1978), High Echelon (1979), Hadol du Vivier (1980), Idéal du Gazeau (1981), Hymour (1982), Spice Island (1983), Lurabo (1984) et Mon Tourbillon (1985).

Ourasi se doit d’ajouter son nom au palmarès de cette belle épreuve, ne serait-ce que pour prouver qu’il est aussi un champion complet, un champion toutes distances, capable de s’illustrer sur le mile (1 609 m), une distance inhabituelle pour lui.

Après le conventionnel défilé pour une épreuve de cette importance, le départ est donné à l’autostart, ce qui n’est pas le fort d’Ourasi, toujours en somnolence au moment de s’élancer. Nodesso et Noble Atout en ont profité pour imprimer un faux train jusqu’au dernier tournant où l’allure s’est enfin accélérée sous l’emprise d’Ourasi, puis de Micron Hanover, et enfin de Mon Tourbillon, qui réagissent tour à tour.

Dans la dernière ligne droite, Mon Tourbillon fait valoir sa pointe de vitesse meurtrière, sans pouvoir réellement inquiéter Ourasi, qui lui tient tête et conserve sur son rival un bon museau à l’arrivée.

Le temps réalisé de 1’15’’1 pour Ourasi est loin du record de 1’14’’1 établi en 1980 par Hadol du Vivier, mais il a suffi pour contrer Mon Tourbillon (1’15’’1) également, que suivent à distance Micron Hanover (1’15’’6), Néric Barbès (1’15’’7), Nodesso (1’15’’9), Glenn Kosmos (1’16’’), alors que Noble Atout est disqualifié.

Capable de gagner de loin quand ça l’arrange, Ourasi sait aussi s’imposer du minimum si cela peut suffire. De quoi donner des regrets à Ouragon. Mais les absents ont toujours tort.

 

Le vendredi 28 mars, en nocturne, à Vincennes, Olympio de Corseul nous offre un récital, réalisant un véritable cavalier seul pour triompher dans le Prix Le Prévost de la Moissonnière (3 000 m), en 1’18’’3, très loin devant Notberry (1’19’’4), Ouragan Céleste (1’19’’4), Norguson, Nymphe d’Odyssée, Montaigne, Madone, Maud de Beaulieu, Miss Cléville…

 

Dans l’étape du Grand National du Trot courue à La Capelle sur 2 700 mètres, le lundi de Pâques, Ouragon, pénalisé de 75 mètres sur les chevaux du premier échelon, se montre à nouveau et déjà le plus fort pour s’imposer en 1’18’’4, devant Okéanos (1’19’’2), Ouragan Céleste (1’19’’7), Omnifer…

 

Il devient clair à présent que la province possède aussi « son Ourasi ».

Mais le vendredi 4 avril, les turfistes parisiens ont rendez-vous à Enghien pour assister à un nouvel affrontement au sommet entre Ourasi (le vrai) et Mon Tourbillon, son grand rival, à l’occasion du fameux Prix de l’Atlantique (2 150 m), qui a aussi attiré Ogorek, Nodesso, Miss Cléville, Lavallière et Macbeth. Sept partants seulement, tant Ourasi fait déjà peur à ses adversaires. Pour Ogorek, il s’agit d’ailleurs d’une course de rentrée, donc d’un test.

Pour tenter de battre Ourasi, cette fois Mon Tourbillon prend l’avantage très tôt et lui oppose jusqu’au bout une opiniâtre résistance. Mais Ourasi prouve qu’il sait aussi lutter pour venir le coiffer sur le fil au prix d’un duel splendide et très captivant. Le suspense ayant été maintenu à son comble. Les deux premiers sont encore crédités du même temps, 1’16’’5, alors qu’Ogorek s’octroie à distance la troisième place en 1’17’’3, devant Nodesso (1’17’’6).

 

Ogorek renoue avec la victoire dans le Grand Prix du Sud-Ouest (2 450 m), disputé à Bordeaux, le dimanche 20 avril 1986, en battant Nobody de Retz, Nodesso, Perrin Dandin, plutôt décevant, Oppoka Mabon… sur une piste transformée en bourbier par la pluie.

 

Le dimanche 1er juin 1986, Olympio de Corseul affronte Ouragon à Laval, dans le Prix Jean de la Vaissière de la Vergne (2 850 m), quatrième épreuve du Grand National du Trot, dans lequel Olympio et Ouragon, les favoris, ont 25 mètres à rendre à de bons chevaux comme Ouragan Céleste, Noam des Forges, Original, Okéanos, ce qui est aussi le cas de Nobody de Retz, Okwo, Oppoka Mabon, Navigo, Omnifer et Mozon. Le lot des dix-huit partants étant complété par Pactolos, Mythologie, Nic de la Croix, Pikeel, Pink Star et Madone. Il s’agit d’un très bon lot et Olympio n’a donc pas choisi la facilité pour débuter dans ce challenge. Entre Ouragon et Olympio, il s’agit aussi d’un concours de beauté, car l’un et l’autre sont des chevaux magnifiques, bien que très différents : le noir Ouragon, avec sa liste blanche joliment dessinée, est tout en muscles, un athlète vraiment puissant ; Olympio lui exalte le charme et l’élégance, avec sa petite tête altière, à ladre rose et blanche, et sa queue en panache.

Après le forfait de Pactolos, ils ne sont plus que dix-sept à Laval, dans le Prix Jean de la Vaissière de la Vergne (2 850 m), qu’Ouragon remporte en grand champion, sur le pied de 1’16’’8, devant Okéanos, Ouragan Céleste, Olympio de Corseul, qui s’est montré fautif à la fin du dernier tournant, Original, Mozon, Pikeel… De santé fragile, souffrant des pieds et aussi du foie, Olympio se montre parfois fautif quand ça lui fait mal.

 

Ourasi, dont on a grand besoin au plus haut niveau du trot européen, fait enfin son retour en nocturne, le vendredi 6 juin 1986. Il a fait le vide, une fois de plus, dans ce Prix de la Société d’Encouragement (2 975 m), avec sept partants seulement, et son principal adversaire va être sa mauvaise humeur du moment, Ourasi n’aimant ni les nocturnes ni les courses de rentrée ni le mois de juin. Avec Oligo et Opprimé, il a 25 mètres à rendre à Papeu, Omnifer, Navigo et Luth Grandchamp. A priori, pas de réelle opposition pour lui, mais une rumeur circule, disant qu’Omnifer, en état de grâce, sera difficile à battre avec 25 mètres d’avance. Or, il a bien failli gagner, et il a fallu beaucoup de patience, de silence et circonspection pour savoir qu’à la photographie, Ourasi (1’18’’1) l’a finalement emporté du plus court des poils du naseau, devant Omnifer, battu donc d’un rien, alors que Navigo se classait troisième devant Opprimé, Papeu, Luth Grandchamp et Oligo.

Après sa victoire plutôt litigieuse en nocturne, qui lui servait d’ailleurs de préparation à cette épreuve, le Prix René Ballière (Championnat Européen (2 100 m), disputé le jeudi 19 juin 1986, Ourasi se doit de nous offrir un spectacle de choix et cela n’a pas manqué, c’est le moins qu’on puisse dire, puisqu’il remporte à cette occasion l’une des victoires les plus sensationnelles de toute sa carrière. A 500 mètres du but, Ourasi maintenu enfermé dans « la boîte » est archi battu ; on ne donne pas cher de ses chances, indubitablement, il va subir sa première défaite de l’année. D’autant que Mon Tourbillon, à l’arrière, commence à fourbir ses armes, s’apprêtant à lancer sa pointe de vitesse meurtrière. Or, le rythme imposé est trop rapide pour Navigo, qui en trottant à l’extérieur d’Ourasi, le maintenait prisonnier ; il se met à pencher sur la droite et ainsi malgré lui ouvre la voie à son rival, qui jaillit comme un avion pour battre Mon Tourbillon pourtant lancé à plein régime. C’est un exploit à peine croyable que vient de réaliser le partenaire de Jean-René Gougeon, sous la pression de son mentor, qu’il faut associer à cette victoire presque irréelle. Cette fois c’est sûr, Ourasi est bien un champion hors du commun. Le public enthousiaste ne s’y est pas trompé, qui ne ménage pas ses applaudissements à l’égard du crack.

Ourasi était donc bloqué à la corde durant tout le parcours par Noble Atout, trottant devant lui, Navigo, à sa droite, et Ogorek derrière lui. Il en était ainsi jusqu’aux cinquante derniers mètres, quand Navigo a penché, laissant Ourasi jaillir pour coiffer Mon Tourbillon, qui lui avait eu le temps de s’élancer comme il voulait. Ourasi remportait donc cette victoire incroyable en 1’15’’6, devant Mon Tourbillon, 1’15’’6 également, Noble Atout, Omnifer, Ogorek, Rosalind’s Guy, Navigo, Perrin Dandin, alors que Miss Cléville était disqualifiée. Ce qui était aussi le cas du champion trotteur suédois Utah Bulwark, mais de façon pas très sportive et pour le moins sévère.

Utah Bulwark, le champion suédois, tombeur de Mon Tourbillon dans le Prix Olympia (Olympiatravet), était l’une des attractions de ce Championnat Européen, avec Rosalind’s Guy. Mais, Utah Bulwark a été éliminé dès le départ, alors que l’autostart n’était pas encore lancé ; les juges aux allures ne lui laissant aucune chance de battre Ourasi, comme il avait fait pour Mon Tourbillon en Suède.

L’image d’Ourasi se transcendant, se fuselant, se liquéfiant littéralement, avec la rage de vaincre dans les yeux, les crins en feu, les naseaux fumants, pour venir battre en 50 mètres un autre crack lancé à pleine vitesse, restera longtemps gravée dans la mémoire des passionnés du trot, des courses hippiques et des habitués de Vincennes.

C’était la huitième victoire consécutive d’Ourasi.

 

Après les échecs de Mon Tourbillon, Nodesso, Ogorek hors de nos frontières, Ourasi a enfin compris que c’est à lui de relever le gant, ce qu’il est allé faire en Allemagne, à Gelsenkirchen dans l’Elite Rennen (la Course de l’Elite (2 011 m). Après Eléazar (1976), Hadol du Vivier (1978), Idéal du Gazeau (1980), Jorky (1981), Lutin d’Isigny (1983), Lurabo (1984), Ourasi n’a pas manqué d’ajouter un autre nom français au palmarès de cette belle épreuve, signant ainsi sa première victoire en terre étrangère. Il s’est imposé loin devant Utah Bulwark, son principal adversaire, qui pouvait cette fois s’exprimer librement, pas comme à Vincennes, où les commissaires ne lui ont laissé aucune chance au départ. C’est donc justice, puisque cette fois Ourasi le bat à la loyale. Le champion français, très admiré par le public germanique venu nombreux pour l’applaudir, était d’ailleurs le grandissime favori et il n’a rapporté que 1,20 F gagnant. Il ne s’est jamais élancé aussi vite de sa vie a dit Jean-René Gougeon aux journalistes. Il était repris peu après. Les trotteurs allemands Igor et Heide Lore se sont alors dévoués pour mener la course à un bon rythme. Ourasi s’est contenté de les suivre jusque dans la dernière ligne droite où en un seul coup de reins il a pris enfin l’avantage. C’est alors qu’Utah Bulwark (encore mal parti derrière l’autostart) et Super Play sont venus se mêler à la lutte en des retours spectaculaires. Cependant, Ourasi avait pris le large et il n’était nullement inquiété par ces deux adversaires, qui devaient se classer deuxième et troisième à deux bonnes longueurs derrière lui, mais à une longueur devant Hallon Brunn, le quatrième.

Ourasi fait afficher la réduction de 1’14’’2 pour cette première victoire très probante hors de nos frontières, et l’on s’attend à d’autres succès du même genre de sa part en terre étrangère, notamment à New York.

Las ! Il va nous laisser sur notre faim. Ourasi n’ira pas à New York et Lutin d’Isigny, non plus ; c’est à Mon Tourbillon seul qu’incombe la lourde tâche de représenter la France dans le Championnat du Monde 1986.

 

Duel Ourasi - Mon Tourbillon dans le Prix de l'Atlantique 1986 à Enghien
Duel Ourasi - Mon Tourbillon dans le Prix de l'Atlantique 1986 à Enghien

Duel Ourasi - Mon Tourbillon dans le Prix de l'Atlantique 1986 à Enghien

Utah Bulwark

Utah Bulwark

Ourasi est au départ du Prix d’Europe (2 775 m), clou du festival estival d’Enghien, le dimanche 27 juillet, dans lequel il doit rendre 50 mètres aux chevaux du premier échelon de départ, dont Permissionnaire, et 25 mètres à ceux du deuxième poteau, tel Pan de la Vaudère, qui s’annoncent tous deux comme ses principaux adversaires avec également Opprimé (lui aussi pénalisé de 50 mètres), Navigo et Okwo (au poteau des 25 mètres). Ils sont neuf au départ, le lot étant complété par Ouragan de Reville, Miss Cléville et Omnifer.

Miss Cléville et Permissionnaire sont partis les plus vite, pour précéder Okwo, alors qu’Ourasi s’élance plutôt lentement à son échelon.

Okwo se montre fautif peu après le dernier tournant, laissant Permissionnaire seul aux avant-postes, tandis qu’Ourasi vire au large à plusieurs longueurs. Les adversaires d’Ourasi ne lui font pas de cadeau, l’obligeant ainsi à progresser tout à l’extérieur, ce qui ne l’empêche pas de regagner progressivement et sûrement du terrain, mètre par mètre, sur Permissionnaire, qui va se défendre courageusement jusqu’au bout.

Après avoir eu beaucoup de mal pour se dégager du piège dans lequel il se trouvait englué, Pan de la Vaudère effectue un brillant retour pour s’octroyer une troisième place tout près des deux premiers, Ourasi l’emportant plus facilement que ne l’indique l’écart à l’arrivée, car Jean-René Gougeon se contente d’assurer son succès.

Permissionnaire conserve courageusement la deuxième place, malgré le rush final de Pan de la Vaudère, n’échouant que de peu pour le premier accessit ; il l’aurait certainement obtenu sans tous ces malheurs pour se défaire du groupe le retenant enfermé.

A distance, Opprimé finit bien pour s’octroyer la quatrième place, devant Ouragan de Reville, Navigo et Miss Cléville, alors qu’Okwo et Omnifer sont disqualifiés.

Ourasi obtient cette victoire, la dixième consécutive, sur le pied de 1’17’’4. Permissionnaire fait afficher 1’18’’8, Pan de la Vaudère 1’18’’2 et Opprimé 1’18’’1.

C’est aussi la deuxième fois consécutive qu’Ourasi s’octroie le Prix d’Europe d’Enghien.

 

Le samedi 13 septembre 1986 est aussi celui d’une réunion à ne pas manquer à Vincennes avec le Prix d’Eté (sorte de petit Prix d’Amérique d’été (2 775 m), le Prix des Elites (l’équivalent au monté du Prix de l’Etoile (2 325 m), le Prix Victor Régis (2 650 mètres) réservé aux meilleurs « 3 ans » à l’attelage. Pan de la Vaudère et Ouragon sont les favoris du Prix d’Eté (2 650 m). Ogorek, Opprimé et Nodesso étant les autres bons chevaux de ce Prix d’Eté, avec aussi Prince Royal, encore tendre à ce niveau, Petit Sam, idem, Navigo, un peu barré, Nevers, doué mais manquant d’ambition, Ogino, meilleur au trot monté. Et chacun de dire qu’Ouragon n’est pas le cheval de Vincennes, qu’il n’aime pas cet hippodrome.

Après avoir attendu en bonne place, Pan de la Vaudère se montre irrésistible et remporte sûrement ce Prix d’Eté, devant un bon Navigo, venu très tôt en tête mais incapable de résister au vainqueur. Ogorek, troisième, finit bien le long de la corde, devant Nevers, Petit Sam, Ouragon, dont on attendait mieux, Prince Royal, Nodesso, alors qu’Ogino est disqualifié comme souvent dans cette spécialité. 1’19’’6 étant le temps affiché du vainqueur.

Pan de la Vaudère, déjà vainqueur du Critérium des 5 ans, du Prix de l’Etoile et du Prix d’Eté, s’annonce comme un rival sérieux pour Ourasi lors du prochain meeting d’hiver, ce qui ne sera pas le cas d’Ouragon, décidément voué à bouder Vincennes.

 

Pan de la Vaudère

Pan de la Vaudère

Enfin, le samedi 22 novembre 1986 est un grand jour pour les passionnés du trot, puisqu’ils vont revoir Ourasi, Olympio de Corseul et Pan de la Vaudère, tous les trois au départ de la même course, ce qui constitue une grande première, à l’occasion du Prix de Bretagne (2 775 mètres), qui a aussi attiré Ogorek, Oligo, Nodesso et Minou du Donjon.

Le lot est composé de 12 partants, Ophecsova, Miss Cléville, Niflosac, Omnifer et Podosis s’ajoutant aux chevaux déjà cités. Podosis est aussi un champion, mais au trot monté.

Les quatre plus riches, Ourasi, Minou du Donjon, Ogorek et Oligo ont 25 mètres à rendre à tous leurs adversaires, dont Pan de la Vaudère et Olympio de Corseul, qui paraissent les plus dangereux. En revanche, Minou du Donjon n’est plus le cheval que nous avons connu et il passe plutôt inaperçu malgré sa beauté. D’ailleurs, Jacques Pauc, dans Paris-Turf, a choisi Ourasi, Pan de la Vaudère, puis Olympio de Corseul, Ogorek et Oligo.

C’est Alain Laurent, qui pilote Olympio de Corseul, puisque Jean-René Gougeon a bien logiquement choisi de mener Ourasi.

Le public est venu innombrable et fort sympathique pour acclamer et encourager Ourasi, mais aussi Pan de la Vaudère, Olympio de Corseul et Ogorek, qui ont tous leurs supporters. Le petit (par la taille) Pan de la Vaudère, mais grand par le courage et le talent, a aussi fait des adeptes en quelques mois.

Au signal, Miss Cléville et Olympio de Corseul sont les mieux partis pour prendre le commandement. Ourasi part bien également à son échelon.

Miss Cléville et Olympio de Corseul vont longtemps animer les débats en tête, jusqu’à un kilomètre de l’arrivée où ils sont suivis par Nodesso, Ophecsova, puis Ourasi à l’extérieur, alors que Pan de la Vaudère s’est laissé engluer dans le peloton. Dans le haut de la montée, Olympio de Corseul prend seul l’avantage. C’est alors qu’il semble attendre Ourasi, « le patron », en haut de la montée. Olympio de Corseul accélère enfin, mais Ourasi se place à hauteur de sa hanche. L’arrivée est splendide, car Olympio de Corseul, magnifiquement mené par Alain Laurent, résiste à Ourasi avec beaucoup de courage et de classe aussi. C’est un instant magique, Ourasi et Olympio de Corseul, ensemble, à Vincennes, dans la même battue. Dans la dernière ligne droite, les deux champions entraînés par Jean-René Gougeon se livrent maintenant un duel épique sous les encouragements et les acclamations des spectateurs. Ourasi doit s’employer, répondre aux sollicitations de son mentor pour décramponner Olympio de Corseul, le magnifique, qui aurait été plus difficile à battre s’il n’avait bricolé quelque peu aux abords du poteau. Ourasi l’emportant finalement de peu, grâce à son ultime coup de reins, comme l’écrira le rédacteur de Paris-Turf, devant le magnifique Olympio de Corseul, alors qu’à distance, Pan de la Vaudère, enfin sorti du piège, vient prendre une méritoire troisième place pour compléter cette belle arrivée. Bon finisseur, Ogorek conclut au quatrième rang, devant Omnifer, Minou du Donjon, Ophecsova, Podosis, Nodesso, Miss Cléville, Niflosac, alors qu’Oligo est disqualifié.

Cette course ayant été plus tactique que rapide, Ourasi fait enregistrer 1’19’’6, Olympio de Corseul 1’20’’4, Pan de la Vaudère 1’20’’5, Ogorek 1’19’’9, Omnifer 1’20’’9.

Depuis sa défaite (par Perrin Dandin) dans le Prix Marcel Laurent 1985, Ourasi est invaincu et le reste donc, mais de justesse, en signant cette victoire, la douzième de l’année et aussi la douzième consécutive. N’ayant pas couru depuis le 7 août, Ourasi est un peu à court de condition, d’autant qu’il se montre plutôt paresseux lors de ses courses de rentrée, comme le précise son entraîneur, Jean-René Gougeon.

Ourasi et Olympio de Corseul à la lutte dans le Prix de Bretagne 1986

Ourasi et Olympio de Corseul à la lutte dans le Prix de Bretagne 1986

Ourasi et Olympio de Corseul à la lutte dans le Prix de Bretagne 1986 ; instant magique, image de rêve pour les passionnés du trot et les fans d’Ourasi.

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 13:21

Les champions trotteurs de légende en France

 

12 - Les années 1980 (Oligo)

 

 

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Oligo

 

 

 

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Oligo, trotteur polyvalent, par Ersin et Cily Port, deux fois vainqueur du Prix de Cornulier, du Prix des Centaures, gagnant également du classique Prix du Président de la République, du Prix de l’Ile-de-France (deux fois), victorieux aussi à l’attelage…

 

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Oligo

 

 

 

 

Oligo

 

 

Acheté 20 000 francs dans un pré par Joël Dujarrier, Oligo fut confié à l’entraîneur Joël Hallais et au jockey Philippe Bekaert avec lesquels il gagna deux fois le Prix de Cornulier, deux fois le Prix des Centaures, ainsi que le classique Prix du Président de la République, et deux fois aussi le Prix de l’Ile-de-France, devenant en quelque sorte le successeur du fameux Kaiser Trot. Son aptitude à l’attelage lui permit aussi de s’imposer dans cette discipline.

 

Ourasi n’est pas au départ du Prix Jacques de Vaulogé (2 600 m) couru le jeudi 24 novembre 1983 à Vincennes, ce qui permet à Oligo de s’imposer en 1’21’’, devant Option, O Sole Mio, Okéanos, Orco… Oligo prouve ainsi ses aptitudes à l’attelage.

 

Le dimanche 25 décembre, le jour de Noël, Orfeu Négro, le brillant élève de Léopold Verroken, monté par Bernard Oger, triomphe dans le classique Prix de Vincennes (2 600 mètres), l’équivalent au monté du Critérium des 3 ans, dans lequel il s’impose en 1’21’’5, le second meilleur temps de cette épreuve après celui de Bellino II ! Mais Oligo est deuxième dans la même réduction, et Opérigo troisième en 1’21’’8.

 

Dans le Prix de Tonnac-Villeneuve (2 600 m, attelé), Oligo s’impose grâce à 25 mètres d’avance ; il fait afficher une réduction de 1’20’’9, alors qu’Odéon de Retz est deuxième en 1’21’’5, Ourasi (pénalisé de 25 mètres) troisième en 1’20’’5, devant Ogorek (1’21’’4), Ouragon (1’21’’ 4 également)…

 

Orfeu Négro est le favori du Prix des Centaures (2 275 m), malgré Oligo et Mirande du Cadran. Mais Oligo prend sa revanche sur Orfeu Négro, alors que Mirande du Cadran établit un record de 1’17’’4 dans sa course-poursuite avec 50 mètres de handicap.

 

Oligo confirme aussi ses bonnes dispositions à l’attelage en prenant la troisième place du Critérium des 4 ans (2 800 m), derrière Œillet du Corta et Olaf de Brion.

 

Oligo est battu au trot monté dans le Prix Legoux-Longpré (2 300 m), bien qu’ayant trotté aussi vite (1’21’’3) que le vainqueur, alors qu’Opprimé est troisième en 1’21’’4, devant Ogino (1’21’’5), Niflosac, Narycius, Night and Day.

 

Le samedi 8 septembre 1984, Oligo se réhabilite complètement dans le Prix du Président de la République (2 800 m), l’équivalent au trot monté du Critérium des 4 ans, qu’il remporte en 1’21’’6, devant Odin de la Vente, Ogino, Oregon, Oh Maya, Opprimé, Orfeu Négro…

Il va connaître ensuite une longue période de remise en forme à la suite d’une blessure, une coupure, survenue lors d’un étrange incident dans son box, et qui aurait pu être très grave pour la suite de sa carrière.

 

Le dimanche 20 janvier 1985, pour sa première participation dans cette épreuve reine de la spécialité, Orfeu Négro (1’21’’6), monté par Bernard Oger, entraîné par Léopold Verroken, se classe deuxième de Mirande du Cadran (1’21’’6 aussi), dans le Prix de Cornulier (2 650 m), devant Lapito, Lory, Kutara, Lasco, Luga, Ogino, Oligo encore à court de condition, Odin de la Vente et neuf autres chevaux, dont Kaiser Trot, Kémilla et Khali de Vrie.

 

Oligo, qu’on peut considérer comme le numéro 3 de la génération des « O », sur l’ensemble de ses performances, derrière Ourasi et Ogorek, profite de leur absence pour se mettre en valeur le mardi 25 juin en nocturne à Vincennes. Bien que seul à rendre 25 mètres dans le Prix Louis Jariel (3 000 m), il s’impose en grand champion dans l’excellente réduction de 1’17’’7, ce qui constitue un record sur la distance, devant Opus Dei (1’18’’4), Olaf de Brion (1’18’’5), Opprimé (1’18’’5), Orfeu Négro (1’18’’7), Okéanos, Ophecsova, Omnifer.

 

Oligo s’aligne au départ du classique Prix de Normandie (3 000 m), l’équivalent au trot monté du Critérium des 5 ans, avec Okwo, son compagnon d’entraînement, Ogino, Opprimé, et les bonnes juments du monté, Oppoka Mabon et Olvera. Mais c’est Ogino qui l’emporte en 1’21’’1, devant Oppoka Mabon, Olaf de Brion, Oligo, Opprimé, Olvera, Olaf Tourterelle, Ouarsenis et quatre autres chevaux.

 

Le dimanche 5 janvier 1986, Mirande du Cadran et Ogino sont au départ du Prix de l’Ile-de-France (monté, 2 300 m), face à Oligo, Okwo, Orfeu Négro et Opprimé. Oligo se retrouve juste à temps pour triompher en 1’17’’8, devant Mirande du Cadran, Opprimé, Noce de Porphyre, Ogino, Okwo, Oppoka Mabon…

 

Le dimanche 19 janvier 1986, Oligo confirme sa belle victoire du Prix de l’Ile-de-France, dans l’épreuve reine, le Prix de Cornulier (2 650 m), le Prix d’Amérique des trotteurs montés, qu’il remporte en 1’20’’1, devant Opprimé, Opus Dei, Okwo… Quatre « O » à l’arrivée !

La favorite, Mirande du Cadran, tenante du titre, terminant non placée.

 

Oligo (1’17’’3) a gagné de justesse le Prix de l’Ile-de-France (2 300 m) 1987, dans lequel Podosis lui a opposé une belle résistance, se classant deuxième devant Okwo.

Potin d’Amour, l’autre favori, n’est que huitième.

 

Le dimanche 18 janvier 1987, Oligo remporte son deuxième Prix de Cornulier (2 650 m), d’autant plus facilement que Potin d’Amour, son principal adversaire est disqualifié ; la deuxième place revient après lutte à Prince Atout, devant Olvéra et Podosis. Oligo a établi son succès en 1’20’’. A noter les cinq disqualifications, dont celle de Portolugo.

 

Oligo participa deux fois au Prix d’Amérique (2 650 m) ; en 1986, se classant 9e derrière Ourasi, Mon Tourbillon, Micron Hanover, Opprimé, Noble Atout, Néric Barbès, Nodesso, Lutin d’Isigny ; et en 1987, finissant 5e à la suite d’Ourasi, Grades Singing, Ogorek, et Noble Atout.

 

Il termina sa carrière par une deuxième place dans le Prix du Calvados et fut vendu aux Haras Nationaux pour 2 500 000 francs.

 

 

 

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Noble Atout

 

 

 

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Noble Atout et Jan Kruithof

 

 

 

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                                                                                    Néric Barbès

 

 

 

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                                                                                         Nodesso

 

 

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Ogorek

 

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Ourasi                                                         

 

 

 

Potin-d-Amour-monte.jpgPotin d’Amour

 

 

Podosis-numerisation0002.jpgPodosis

 

 

Oligo

Oligo

Ogino

Ogino

Okwo

Okwo

Oppoka Mabon

Oppoka Mabon

Opprimé

Opprimé

Portolugo

Portolugo

Prince Atout

Prince Atout

Ogorek

Ogorek

Oligo

Oligo

Olympio de Corseul

Olympio de Corseul

Olympio de Corseul

Olympio de Corseul

Omnifer

Omnifer

Opprimé

Opprimé

Ouragon

Ouragon

Opus Dei

Opus Dei

Ouragan Céleste

Ouragan Céleste

Okéanos

Okéanos

Ouragon et Mozon à Laval, le jour du Prix Jean de la Vaissière de la Vergne, qu'Ouragon va remporter en grand champion, devant Okéanos, Ouragan Céleste, Olympio de Corseul...

Ouragon et Mozon à Laval, le jour du Prix Jean de la Vaissière de la Vergne, qu'Ouragon va remporter en grand champion, devant Okéanos, Ouragan Céleste, Olympio de Corseul...

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 09:46

 

 

Les champions trotteurs de légende en France

 

11 - Les années 1980 (Lutin d'Isigny, Mon Tourbillon)

 

 

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Lutin d’Isigny et Jean-Paul André

 

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Lutin d’Isigny, par Firstly et Dame d’Isigny, champion très populaire, vainqueur du Prix d’Amérique 1985, seul trotteur à avoir réussi le doublé victorieux Championnat du Monde - Challenge Cup, deux fois de suite, et donc invaincu à Roosevelt Raceway, en quatre tentatives.

 

 

 

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Lutin d’Isigny

 

 

Lutin d’Isigny

 

Lutin d’Isigny gagne son premier combat contre le tétanos alors qu’il n’est qu’un foal, un bébé à peine né ; c’est donc très jeune qu’il s’habitue à lutter.

Il va le faire toute sa vie, ce qui lui vaudra une incroyable popularité auprès du public, comme seul Idéal du Gazeau avant lui. Comme il est très populaire, il est aussi un peu surestimé ; et plutôt chanceux, puisqu'il va profiter des malheurs de chevaux qui étaient meilleurs que lui (Jorky, Lurabo, Meadow Road) pour remporter ses plus belles victoires, Prix d'Amérique, Championnat du Monde (Roosevelt International), Challenge Cup, sans pour autant aligner de longues séries victorieuses comme le faisaient les grands champions, Bellino II, Eléazar, Hadol du Vivier, Idéal du Gazeau, Jorky, Lurabo, Ourasi... 

Il est né en Normandie, chez son propriétaire et co-éleveur (avec Mme Jean Auvray) Maurice Cornière, à Grandchamp-Maisy, dans le Calvados. C’est un très bel alezan, très musclé, avec une étoile frontale, et une hauteur de 1,62 m au garrot.

 

Le 15 août 1979, Lutin d’Isigny remporte sa première victoire près de chez lui, à Grandville, dans le Prix du Syndicat d’Initiative, sur 1 250 mètres.

Il gagne à Vincennes, l’été de ses 2 ans, le Prix des Boutons d’Or (1 850 m), le 13 septembre, à l’issue d’un duel formidable avec Ladin d’Anglars. C’est ainsi qu’il se fait connaître, par son courage hors du commun.

 

Dans sa jeunesse, il est plus souvent placé que gagnant. Sa régularité est cependant proverbiale. Lorsqu’il commence à gagner, il a du mal à répéter ses victoires tant il se donne à fond à chaque bataille. Il connaît alors des problèmes de récupération, ce qui ne l’empêche pas d’enlever les Prix Jules Thibault, Gaston de Wazières, de Milan, et Ariste Hémard.

 

Dans le Prix de Sélection 1981, il se classe deuxième de Lançon et est crédité de 1’17’’6, devant Khali de Vrie, 1’16’’1, Joyau du Marais, 1’16’’3, et le favori Jorky, qui s’est montré fautif.

 

Pour son premier déplacement à l’étranger, dans le Prix du Fer d’Or, à Helsinki, trois ans après la victoire d’Idéal du Gazeau, il est second de Lévorino, devant le suédois Ekivoque et le favori finlandais At Risk.

 

Le 17 juin 1982, à Vincennes, Idéal du Gazeau est le favori du Prix René Ballière (Championnat Européen (2 100 m), avec départ à l’autostart.

Cette épreuve a attiré des « 5 ans » prometteurs, comme le talentueux Lançon et le régulier Lutin d’Isigny, jusqu’alors plus souvent placé que gagnant.

Kivien perd toutes ses chances au départ, alors qu’Ianthin, Kimberland, Larabello, Meadow Matt et Katinka situés en première ligne sont les plus rapides derrière l’autostart. En seconde ligne, Lutin d’Isigny est parti plus vite que le grand favori Idéal du Gazeau. En plaine, Ianthin emmène le peloton de tête auquel vient s’ajouter Ino Ludois, auteur d’une accélération spectaculaire. Lutin d’Isigny, Khali de Vrie, Idéal du Gazeau et Kisin suivent dans cet ordre. En bas de la montée, Larabello fautif provoque la chute de Katinka et de son driver Jean-René Gougeon, qui se relève avec plus de peur que de mal. Khali de Vrie et Kisin sont également arrêtés et Idéal du Gazeau fortement gêné.

Ianthin et Ino Ludois toujours en tête progressent dans la montée à très vive allure. Ils sont suivis de Kimberland, Lutin d’Isigny, Meadow Matt, alors qu’Idéal du Gazeau refait déjà beaucoup de terrain pour combler son retard. Ino Ludois cède dans le dernier tournant, au moment où Idéal du Gazeau rejoint Ianthin en tête. A ce moment-là, Idéal du Gazeau est gêné à nouveau sans doute par un écart d’Ino Ludois en difficulté. Lutin d’Isigny, qui a profité du dernier virage pour souffler, revient alors s’imposer en un violent effort victorieux. Kimberland coiffe de peu Idéal du Gazeau et Ianthin pour la deuxième place. Viennent ensuite Lançon devant Irish Glory et Kapulco. La Bourrasque a été disqualifiée.

C’est la première grande victoire de Lutin d’Isigny, qui porte son record à 1’15’’9.

 

Lutin d’Isigny participe au Prix d’Europe d’Enghien 1982, dont il se classe quatrième.

Les quatre victoires consécutives de Lurabo, dont l’une acquise dans le Prix Jockey, font de lui le favori du Critérium des 5 ans (3 000 m), le samedi 25 août 1982, mais Lutin d’Isigny lui oppose une lutte farouche pour finalement s’incliner d’assez peu.

Le samedi suivant, Lurabo remet son prestige en jeu à l’occasion du classique Prix de l’Etoile (2 275 m). Mon Tourbillon, seul 5 ans de la course est parti au galop. Lurabo aussi part sur une faute et concède un terrain appréciable à Lutin d’Isigny, son plus dangereux adversaire, bien décidé à prendre sa revanche.

Lurabo parvient à la hauteur de Lutin d’Isigny et les deux rivaux se livrent bientôt un duel acharné tout le long de la ligne droite. La photo d’arrivée accorde un léger avantage à Lutin d’Isigny. Tous les deux font afficher une réduction de 1’16’’4.

 

Istraeki, qui n’avait encore jamais gagné à l’attelage, remporte en 1’18’’3 le Prix d’Eté 1982, dont Lutin d’Isigny est bon deuxième devant les favoris Ino Ludois et Jiosco, que suivent Ianthin, Kisin, King Black, Katinka, Khali de Vrie…

Le 1er octobre 1982 permet de revoir ensemble Lurabo et Lutin d’Isigny dans le Prix Eunomia (2 150 m), que Lutin d’Isigny remporte à nouveau devant son rival, en 1’17’’8, alors que Lurabo doit résister à l’attaque de La Bourrasque pour sauver la deuxième place.

Lutin d’Isigny confirme cette victoire en terminant second du Prix de Bretagne (2 800 m), la première des quatre courses préparatoires au Prix d’Amérique, derrière Katinka, le 27 novembre 1982.

 

Le jeudi 9 décembre 1982, à Vincennes, se dispute la Clôture du (premier) Grand National du Trot (2 600 m). Lurabo et Lutin d’Isigny sont au départ avec King Black, premier vainqueur de ce Grand National du Trot. Ces trois héros du jour vont d’ailleurs s’octroyer les trois premières places de cette épreuve choisie comme support du quarté.

Lutin d’Isigny est le mieux parti, mais il devra pourtant se contenter de la troisième place derrière Lurabo, qui fait afficher 1’18’’3, alors que King Black et Lutin d’Isigny sont tous deux crédités de 1’18’’4.

 

Lurabo et Lutin d’Isigny sont tous les deux bien armés pour mettre en péril la couronne d’Idéal du Gazeau, le roi quelque peu vieillissant lors du Prix d’Amérique (2 600 m), le 30 janvier 1983. Ils confirmeront en terminant excellents deuxième et troisième, après avoir poussé le favori dans ses derniers retranchements. Une semaine plus tard, le dimanche 6 février 1983, Lutin d’Isigny n’est que huitième du Prix de France (2 100 mètres), que remporte le jeune Mon Tourbillon à 5 ans, par temps de pluie, mais il fait mieux dans le Prix de Paris (3 150 m), le dimanche 13 février, en se classant deuxième de Katinka, devant Lançon et Kaiser Trot.

 

Dans le Prix de Sélection (2 275 m), dernier classique de la saison à Vincennes, il est deuxième battu de peu par Mon Tourbillon, précédant Minou du Donjon, Lançon, alors que Lurabo, très décevant, est disqualifié.

 

Lutin d’Isigny se rendra à Cagnes-sur-Mer pour le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m), dont il se classe troisième derrière l’américain Spice Island, qui a trotté en 1’14’’5, tout près du record d’Hadol du Vivier ; la deuxième place revenant à Ianthin.

 

A Enghien, dans le Prix de l’Atlantique (2 150 m), Lutin d’Isigny est de nouveau battu par Mon Tourbillon, en 1’19’’1, alors qu’il devance Keystone Patriot, King Black, Katinka, Lançon, Ianthin…

 

Lutin d’Isigny tente sa chance dans le Grand Prix de Bavière (2 100 m) à Munich, pour être à nouveau deuxième, mais cette fois loin du vainqueur Snack Bar, qui a trotté en 1’16’’6, contre 1’17’’ pour son rival français, qui précède Katinka (1’17’’1), Minou du Donjon (1’17’’1), Isenburger, Plumona RS, Spice Island, alors que Mon Ouiton est disqualifié.

 

Lutin d’Isigny tente ensuite de défendre son titre dans le Prix René Ballière (Championnat Européen (2 100 m) à Vincennes, mais il ne peut rien contre un Ianthin des grands jours, qui égale le record fantastique de 1’14’’2 établi par Classical Way dans le Prix de France 1981. Lutin d’Isigny devançait tout de même Idéal du Gazeau, Katinka et Mon Tourbillon !

 

C’est à Gelsenkirchen, en Allemagne, que Lutin d’Isigny gagne en 1’16’’2 sa première victoire de l’année, dans l’Elite Rennen (Course de l’Elite (2 500 m), le dimanche 10 juillet 1983, devant Dartster F, Kombo, Lançon, alors qu’Ianthin joue de malchance.

 

Le 31 juillet 1983, par un temps de canicule, Lutin d’Isigny s’impose aussi à Enghien à l’occasion du Prix d’Europe (2 800 m), clou du meeting d’été sur le plateau de Soisy, qu’il remporte en 1’18’’9, devant Ejnar Vogt venu tout à la fin ravir la deuxième place à Mon Tourbillon, qui précède le rentrant Lurabo.

 

Suite à une blessure contractée en Finlande, Lutin d’Isigny est ensuite mis au repos.

 

Le dimanche 15 janvier 1984, il réalise le meilleur temps, 1’17’’8, dans le Prix de Belgique. Mais encore à court de condition il ne peut faire mieux que cinquième du Prix d’Amérique et du Prix de France, tous les deux brillamment remportés par Lurabo.

 

Il prendra sa revanche dans le Prix de Paris (3 150 m), le dimanche 12 février 1984, qu’il remportera dans le temps record de 1’17’’6, devant Mon Tourbillon, Ejnar Vogt, Kaiser Trot, Lançon, Karengada, Snack Bar, Le Loir et Marybée.

Sa victoire fut toutefois facilitée par un accrochage entre Minou du Donjon et Kémilla. 

 

Lutin d’Isigny retrouve Lurabo et Mon Tourbillon à Cagnes-sur-Mer, le dimanche 11 mars 1984 pour le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m). Sans forcer son talent, Lurabo franchit en vainqueur la ligne d’arrivée en égalant le deuxième meilleur temps de l’épreuve, 1’14’’5, déjà réalisé par Spice Island, l’an dernier, laissant à Hadol du Vivier son fameux record de 1’14’’1. A distance, Lutin d’Isigny s’octroie en 1’14’’7 une bonne deuxième place devant Mon Tourbillon, 1’14’’8, lui aussi bon troisième loin devant Monquier, 1’15’’5, Ejnar Vogt, 1’15’’5, Keystone Patriot, 1’15’’9, Nevele Fever, 1’16’’…

 

Le samedi 31 mars 1984, dans le Prix de l’Atlantique (2 150 m), Lurabo, Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon, nos trois meilleurs trotteurs du moment sont au départ.

Lurabo, parti à la faute, puis arrêté, perdant ainsi près de 50 mètres, doit cette fois puiser dans ses réserves pour finalement l’emporter de haute lutte. Mon Tourbillon est deuxième à une encolure et Lutin d’Isigny, lui-même troisième à une tête du cheval d’Albert Viel. Les temps affichés étant de 1’16’’6 pour Lurabo, 1’16’’7 pour Mon Tourbillon et Lutin d’Isigny, 1’16’’8 pour Solo Hagen, qui se classe quatrième devant Nevele Fever (1’17’’), Hickory Almahurst (1’17’’3), Joli Quito (1’17’’4), Kémilla, Keystone Patriot, Monquier, Lindsey, Lapito et Luga.

 

Le Grand Prix du Sud-Ouest (2 200 m), troisième épreuve du Grand Circuit International, le dimanche 29 avril 1984, réunit à nouveau Lurabo, Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon.

Dans la ligne d’en face, Lurabo, le favori, ayant tapé d’un postérieur sur la roue de son sulky, s’enlève, causant une grosse frayeur à ses nombreux supporters. Il perd ainsi trois bonnes longueurs sur son grand rival, Lutin d’Isigny, qui se montre plus déterminé que jamais. Saisissant ainsi l’occasion de prendre sa revanche, il accélère l’allure afin de s’échapper dans un style éblouissant. Mais Lurabo se lance à la poursuite de Lutin d’Isigny, armé d’un formidable courage. Il le rejoint dans le milieu du dernier virage, pour aborder avec lui la ligne d’arrivée. Et l’on a droit à un superbe duel entre ces deux champions, qu’encouragent les clameurs d’un public passionné. Mon Tourbillon est encore dans leur sillage. Lutin d’Isigny se montre très volontaire, obligeant Lurabo à puiser dans ses réserves et donner son maximum pour faire la différence. Il l’emporte finalement sur le pied de 1’16’’3, égalant presque le record qu’avait établi Idéal du Gazeau en 1’16’’2, l’année de sa victoire sur Jorky en 1980. Lutin d’Isigny (1’16’’5) est deuxième tout près. Mon Tourbillon (1’17’’2) prend la troisième place à distance.

 

Le dimanche 13 mai 1984, Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon tentent leur chance en Allemagne, à Munich, dans le Grand Prix de Bavière (2 100 m), face à Spice Island, le tenant du titre, Ustrina, Happy Freeling, Evita Broline, Micado C et Karoline R. Mon Tourbillon fait illusion pour la victoire, mais ne peut résister à la fin de course d’Evita Broline, déjà deuxième de The Onion à Naples, qui s’impose donc en 1’16’’1, devant Mon Tourbillon 1’16’’2. Micado C est troisième à distance, devant un Lutin d’Isigny plutôt décevant.

 

C’est en Suède, à Solvalla, près de Stockholm, que l’on retrouve Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon, au départ du Prix de l’Elite Internationale (1 609 m), le fameux Elitlopp ou Elitloppet, disputé en deux batteries de qualification, une finale et une épreuve de consolation pour les non-qualifiés, le dimanche 27 mai 1984.

Dans la première batterie, Mon Tourbillon affronte Horns Hooter, Evita Broline, Spice Island, Hickory Almahurst, Victoria S, Marcon Lep et Duenna.

Dans la seconde, Lutin d’Isigny est confronté à Super Play, Rappe Haleryd, The Onion, Atod Mo, Armbro Agile, Keystone Triton et Ejnar Vogt.

Evita Broline semble la candidate à battre pour Mon Tourbillon, tandis que le déjà fameux The Onion, soigneusement mis au point par Stig H. Johansson, sera à coup sûr un sérieux client pour Lutin d’Isigny. C’est d’ailleurs The Onion le favori logique de cette épreuve devant Evita Broline, Marcon Lep, Victoria S, Mon Tourbillon et Spice Island.

Lutin d’Isigny a déjà disputé cette épreuve prestigieuse l’an dernier, se classant sixième de la finale que remportait Ianthin en 1’13’’2, devant Spice Island et Snack Bar, soit aussi vite qu’Idéal du Gazeau lors de son deuxième succès en 1982 et Jorky lors de sa victoire de 1981. Les trotteurs français se montrent à l’honneur lors des épreuves de qualification, Mon Tourbillon étant battu d’un rien par Marcon Lep dans la première batterie, et Lutin d’Isigny échouant de peu contre The Onion dans la seconde. Mon Tourbillon a d’ailleurs trotté aussi vite que le gagnant, portant ainsi son record à 1’12’’3, alors que Lutin d’Isigny fait afficher 1’13’’ (son record) dans la seconde. Mais The Onion se montre impérial dans la finale, s’imposant de loin, dans le temps record de 1’12’’2, devant Evita Broline (1’12’’4), Marcon Lep (1’12’’5), Mon Tourbillon (1’12’’6), Lutin d’Isigny (1’13’’1)…

 

Lutin d’Isigny cependant prend une éclatante revanche le dimanche 3 juin 1984 dans la Coupe de Copenhague (2 011 m), au Danemark, tout en réalisant un temps fabuleux de 1’13’’8 sur la distance, pour s’imposer loin devant Armbro Agile (1’14’’3), Evita Broline (1’14’’3 également), Ejnar Vogt (1’14’’3 aussi), Duenna (1’14’’6)…

 

Il n’a donc pas fini de nous étonner et l’on peut s’attendre à une grande performance de sa part le jeudi 14 juin 1984 dans le Prix René Ballière (Championnat Européen (2 050m), une épreuve qui lui réussit particulièrement, puisqu’il l’a déjà remportée à cinq ans en 1982 aux dépens d’un certain Idéal du Gazeau, avant de se classer deuxième d’Ianthin, mais à nouveau devant Idéal du Gazeau en 1983.

Mais cette année, en raison des travaux d’aménagement du « nouveau Vincennes », le Prix René Ballière (Championnat Européen) est réduit à 2 050 mètres et disputé sur la petite piste, comme en 1978 l’année de la victoire d’Hadol du Vivier devant Eléazar.

A cette occasion, Lutin d’Isigny retrouve Mon Tourbillon, et leur duel annoncé à l’avance prend cette fois une tout autre signification puisqu’il va servir à déterminer lequel des deux accompagnera Lurabo aux Etats-Unis pour le Championnat du Monde.

Le lot des huit partants seulement est complété par le suédois désormais stationné en France Solo Hagen (troisième favori), Joli Quito, Hickory Almahurst, un fils suédois de Nevele Pride, confié à Jean-René Gougeon, Luga, la dauphine de Kaiser Trot dans le « Cornulier », presque néophyte à l’attelage, Major de Brion et Khali de Vrie.

Lutin d’Isigny, égal à lui-même, ne déçoit pas ses nombreux supporters, en s’imposant sur le pied de 1’14’’3, très nettement devant Mon Tourbillon (1’14’’6), Joli Quito (1’14’’7), Major de Brion (1’14’’9), Solo Hagen (1’15’’2), Khali de Vrie (1’15’’4)…

Lutin d’Isigny a trotté presque aussi vite qu’Ianthin (1’14’’2) en 1983 dans la même épreuve, ne laissant ainsi aucune chance à Mon Tourbillon, qui n’ira donc pas à New York cette année.

 

Le dimanche 8 juillet 1984, l’Elite Rennen (2 500 m) de Gelsenkirchen a pris des allures de répétition avant le Championnat du Monde de New York, dont la date a été fixée cette année au 25 août.

Lutin d’Isigny est le mieux parti derrière l’autostart, pour défendre son titre et devancer Kirk, Kombo, Hickory Almahurst, Rex Haleryd et Ustrina.

Lurabo, désavantagé par son numéro 8 derrière l’autostart, a concédé du terrain sur ses rivaux. Mais il se rapproche déjà de façon significative dans la ligne d’en face.

Au passage devant les tribunes, Lutin d’Isigny et Lurabo emmènent derrière eux Pay Me Quick, Kombo, Rex Haleryd… Lutin d’Isigny accélère l’allure dans la ligne opposée, mais Lurabo reste à sa hauteur. A l’entrée de la ligne droite, Lutin d’Isigny semble s’envoler vers la victoire. Mais Lurabo enclenche la vitesse supérieure pour dépasser son rival, qui lui résiste courageusement jusqu’au bout, jusqu’au poteau qu’ils franchissent presque ensemble. Mais il y a une encolure entre eux, Lurabo précédant ainsi son grand rival Lutin d’Isigny. Cependant, ils sont crédités de la même réduction kilométrique de 1’14’’8, ce qui est le nouveau record du monde sur la distance de 2 500 mètres.

A distance, Pay Me Quick, mené par Stig H. Johansson, s’octroie la troisième place.


 

Sur sa lancée, Lutin d’Isigny n’hésite pas à s’aligner au départ du Prix d’Europe (2 600 mètres) à Enghien couru le dimanche 29 juillet 1984. Mais alors qu’il semble tenir la victoire à sa merci, Minou du Donjon, que l’on attendait plus, vient le battre à cinquante mètres du but. Minou du Dinjon (cheval d’été ne l’oublions pas) s’impose donc en 1’18’’3, devant Lutin d’Isigny (1’18’’3 également), Lapito (1’18’’7), Micado C (1’18’’8), Jealon (1’20’’1), Khali de Vrie (1’19’’6), Mirande du Cadran, Katie d’Isigny, Jacobinus, alors que Noiraud des Etangs et Marco Bonheur sont disqualifiés.

 

Le dimanche 5 août 1984, soit juste le lendemain, Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon se produisent en exhibition à Sainte Marie du Mont, à l’occasion de l’inauguration du nouvel hippodrome de La Madeleine, c’est-à-dire à l’endroit même où Lutin d’Isigny a débuté, il y a juste cinq ans. Signe du Destin ?

 

La nuit du 25 août 1984, à New York, sur l’anneau de Roosevelt Raceway, Lutin d’Isigny est sacré champion du monde ! Il a fait preuve d’une étonnante vélocité, cela dès le départ donné à l’autostart, qui l’a vu partir en boulet de canon.

Il a d’ailleurs établi le nouveau record mondial de la distance (2 011 mètres) en trottant sur le pied de 1’14’’6, à l’issue d’une course disputée à une allure vertigineuse.

Parti à 24/1, il n’était pourtant pas le favori. Cet honneur revenait à Lurabo, en raison de ses brillantes performances de l’année, qui suffisaient à faire oublier sa récente déconvenue italienne. Le suédois The Onion, vainqueur du Grand Prix de la Loterie à Naples et de l’Elitloppet de Solvalla, était aussi très en vue, avec Bridger, le meilleur trotteur canadien, un  double vainqueur du fameux Maple Leaf Trot de Toronto, dont la dernière victoire était toute récente. Il y avait aussi Crown Wood, le vainqueur de l’American Trotting Championship une semaine plus tôt. Ces trois trotteurs, étant, comme Lurabo, préférés à Lutin d’Isigny.

 

Lançon lui vient de s’illustrer la veille, en nocturne également, en se classant deuxième de l’unique épreuve réservée aux trotteurs (les autres étant pour les ambleurs) et disputée sur le mile (1 609 m), après avoir déjà établi le record de la piste de Liberty Bell, à Philadelphie.

La carrière américaine de Lançon commence donc plutôt bien.

 

Le heat d’échauffement de Lurabo est dès plus encourageant avant l’épreuve. Il a même négocié le dernier virage, que l’on redoutait pour lui, avec une remarquable aisance. Tout semble donc pour le mieux en ce qui le concerne jusqu’au moment du départ où Lutin d’Isigny et Legolas se montrent les plus rapides derrière l’autostart, le français prenant aussitôt tête et corde pour diriger la suite des opérations.

A l’inverse, Lurabo, désavantagé par son numéro 6, ne parvient pas à se placer dans le groupe de tête.

The Onion est parti très vite lui aussi pour rejoindre Lutin d’Isigny et Legolas en tête. Ils sont suivis par Crown Wood, Babe Kosmos, Lurabo et Spunky Byron.

Lutin d’Isigny s’empare seul du commandement devant Legolas, The Onion, Crown Wood, Lurabo, Spunky Byron et Babe Kosmos.

Etrangement, le canadien Bridger, peut-être victime d’un malaise, à ce moment-là se met à la faute, perturbant ainsi les chevaux regroupés en peloton. Bridger tombe de l’autre côté de la piste, carrément dans le fossé.

On craint le pire, le carambolage mortel, car les chevaux vont revenir passer devant les tribunes. Il n’en sera rien grâce au sang-froid du grand professionnel suédois Stig Johansson, qui saura éviter in extremis la catastrophe.

Les chevaux ont pu passer heureusement sans danger à cet endroit, toujours sous l’impulsion de Lutin d’Isigny, qui mène la course à un train d’enfer, devant le suédois The Onion, l’américain Crown Wood, Legolas, l’autre suédois, Lurabo, contrarié par la faute de Bridger et aussi par le violent écart de Spunky Byron, et peut-être aussi blessé, puis Babe Kosmos.

Lutin d’Isigny entre en tête dans la ligne d’en face, légèrement repris par Jean-Paul André, surveillant d’un œil The Onion, qui fonce sur lui.

Alors, Lutin d’Isigny, commandé par son pilote, repart de plus bel pour prendre une grande avance et arriver tout seul en tête dans la dernière ligne droite. Il ne laisse aucune chance à The Onion de le rejoindre, s’imposant avec une incroyable supériorité, et près de sept longueurs d’avance. Lutin d’Isigny s’octroie en prime le record de la course et le record du monde (1’14’’6) sur la distance de 2 011 mètres (un mile et ¼ de mile).

The Onion se classe deuxième en 1’15’’2, Crown Wood troisième en 1’15’’2 également, devant Spunky Byron (1’15’’2 aussi), Lurabo (1’15’’6), Babe Kosmos (1’15’’6) et Legolas.

 

Lurabo lui a fini la course en boitant. Il souffre apparemment de son antérieur droit, s’étant donné un coup au moment de l’incident. Il n’apprécie guère la dureté de la piste. Il n’est donc pas question pour lui de revanche dans la Challenge Cup (2 413 m) la semaine suivante. Lutin d’Isigny en profite pour s’imposer à nouveau, mais cette fois devant Lançon (son ancien rival et contemporain), TV Yankee, Babe Kosmos, Spunky Byron, dans le temps de 1’16’’7. Lutin d’Isigny, parfaitement à l’aise sur cette piste de Roosevelt, a donc réussi le fameux doublé Championnat du MondeChallenge Cup, ce qui est plutôt rare.

 

Sur sa lancée, Lançon poursuit sa carrière américaine au Canada, où il s’aligne au départ du Trot des Nations (1 609 m), sur la piste de Blue Bonnet, à Montréal.

 

Lutin d’Isigny grandi, honoré, auréolé, avec sa double couronne de champion du monde confirmé par la revanche, la Challenge Cup, pour son retour en Europe, reçoit un accueil triomphal, digne d’un champion du monde, dans son village natal de Grandchamp-Maisy, où il est honoré et fêté comme une gloire locale, un peu à la manière d’Idéal du Gazeau à Saint-Jean-le-Thomas.

 

Mais on dit que la roche Tarpéienne est toute proche du Capitole !

 

Ainsi, en Suède, lors de sa tentative à Göteborg dans le Grand Prix d’Aby (2 140 m), le 16 septembre 1984, Lutin d’Isigny est facilement dominé par The Onion, vainqueur en 1’14’’8, Legolas, deuxième en 1’14’’8 également, qui prennent sur lui une sévère revanche devant leur public. Derrière Shane T Hanover (1’15’’1) et Micado C (1’15’’2), Lutin d’Isigny doit se contenter d’une cinquième place en 1’15’’4.

Lutin d’Isigny a ensuite la mauvaise idée d’aller se faire applaudir en Finlande, à Helsinki, dans le Grand Prix de Finlande (1 600 m), une course qui ne lui a pas porté chance l’an dernier. Or, cette fois encore, après avoir gagné son épreuve de qualification, il se montre fautif dans la finale et est disqualifié de la sixième place !

 

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Lutin d’Isigny

 
 

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Lutin d’Isigny

 

 

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      Lurabo

 

 

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King Black

 

 

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      Lançon

 

 

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      Mon Tourbillon

 

 

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      Minou du Donjon

 

 

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      The Onion

 

 

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The Onion

 

 

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      Legolas

 

 

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      Micado C

 

 

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Bridger

 

 

 

 

Le jeudi 29 décembre, Lutin d’Isigny fait sa rentrée dans le Prix de Bourgogne (2 300 mètres), avec une tâche impossible puisqu’il doit rendre 25 mètres à Minou du Donjon et Mon Tourbillon. Khali de Vrie, dans un bon jour, en profite et s’impose en 1’16’’3, devant Landoas, Minou du Donjon, Mon Tourbillon, Ludo du Chignon, alors que Lutin d’Isigny, penalisé de 25 mètres, termine non placé.

 

Le dimanche 13 janvier 1985, Kaiser Trot, Lurabo, Lutin d’Isigny, Minou du Donjon et Mon Tourbillon sont tous les cinq au départ du Prix de Belgique (2 650 m), dernière répétition avant le Prix d’Amérique, avec 25 mètres à rendre à neuf autres chevaux, parmi lesquels Major de Brion, Malouin et Micado C semblent les plus dangereux.

Mais pour Lurabo, plus que pour les autres, c’est l’heure de vérité ; sa participation au Prix d’Amérique va dépendre de sa prestation dans cette course.

Ce fut une course extraordinaire, une de celle qui ne s’oublie pas, surtout grâce à Mon Tourbillon, assez heureux il est vrai dans son parcours, et Minou du Donjon, incroyablement courageux et véloce à la fois, qui a dû contourner tout le peloton pour venir partager la première place avec son grand rival. Premiers ex aequo ! Un dead-heat étonnant pour les deux « M », Minou du Donjon et Mon Tourbillon, pourtant tous les deux pénalisés de 25 mètres sur Major de Brion (troisième), une fois de plus à la hauteur de son rôle, Malouin (quatrième), lui aussi excellent, et Lutin d’Isigny (cinquième avec la même pénalité de 25 mètres), tout en étant très malchanceux.

 

Le dimanche 27 janvier 1985, Lutin d’Isigny, malgré ses dernières prestations plutôt modestes, devient le timide favori du Prix d’Amérique, préféré à Lurabo devenu fragile avec ses problèmes de jambes. Minou du Donjon et Mon Tourbillon sont encore parmi les préférés. Major de Brion, Malouin, Landoas et Lapito gagnent aussi quelques suffrages.

Brandy Hanover, un trotteur américain, devenu suédois, et confié à Jean-Lou Peupion, va être le seul étranger du Prix d’Amérique 1985, qui ne compte d’ailleurs que 14 partants au lieu des 18 auxquels on est habitué, le dimanche 27 janvier 1985.

Une fois encore, Jean-Lou Peupion est particulièrement bien armé avec Minou du Donjon et Major de Brion, prêts à compenser une éventuelle défaillance de Lurabo ce dimanche 27 janvier 1985, jour du 65e Prix d’Amérique.

Le provincial Jealon, récent vainqueur du Grand Prix de la Côte d’Azur, entraîné et mené par Jean Treich, complète le lot des 14 partants avec le numéro 1, en tant que cheval le moins riche du lot, assurant le support du pari tiercé dans cette épreuve.

Paris-Turf a choisi Minou du Donjon et Lutin d’Isigny, puis Major de Brion, Mon Tourbillon, avant Lurabo, Malouin, Landoas et Lapito.

Ce Prix d’Amérique 1985 semble assez ouvert, vu la forme incertaine des deux plus titrés, Lurabo et Lutin d’Isigny.

Ainsi Major de Brion a remporté le Prix de Bretagne, le Prix du Bourbonnais et aussi la Clôture du Grand National du Trot. Khali de Vrie a gagné le Prix de Bourgogne devant Landoas. Enfin, Minou du Donjon et Mon Tourbillon, bien que pénalisés de 25 mètres, se sont partagé la première place dans le Prix de Belgique. A chacun de faire son choix.

Ce Prix d’Amérique 1985 nous permet de revoir Eléazar et Hymour en tête du défilé.

Lurabo a pris le train à sa charge pour mener tête et corde comme lors de sa victoire de l’an dernier. Mais, sentant le danger, Lutin d’Isigny est venu rapidement se placer à ses côtés. Jouant les perturbateurs, Lapito à son tour se mêle à la lutte.

Minou du Donjon est derrière eux avec Landoas et Lapito, qui ne vont pas tarder à attaquer, alors que Malouin, parti à la faute, est éliminé dès le départ.

Dès l’entrée de la descente, Lapito se place au niveau de Lurabo et de Lutin d’Isigny. Tous les trois précèdent Major de Brion, Khali de Vrie et Landoas. Ils sont sur le pied de 1’14’’. Dans le haut de la montée, alors qu’il est bien placé, Landoas se met à la faute, bientôt imité de Lapito. Avant d’aborder le dernier virage, Lutin d’Isigny lui a été repris, ce qui surprend Landoas, et le pousse à nouveau à la faute.

Lutin d’Isigny revient assez tôt au côté de Lurabo. Vite remis dans les bonnes allures, au contraire de Landoas, qui est disqualifié, Lapito a lui aussi regagné la tête.

Minou du Donjon, depuis le milieu de la montée, trotte l’encolure de travers, comme s’il refusait d’avancer. Khali de Vrie est à ses côtés, progressant en bonne place. Ils précèdent Major de Brion, Karengada et Mon Tourbillon, qui semble attendre l’instant propice pour placer sa pointe de vitesse. Karengada donne son maximum et ne mollit pas. Jean-Pierre Viel décide de reprendre Mon Tourbillon, puis de contourner le peloton.

Dans le dernier tournant, Lurabo, toujours aussi allant, fait vraiment illusion pour la victoire. On se remet à y croire. Mais il n’est pas à 100 % de ses moyens, contrairement à l’an dernier. Tout va changer au moment où Lutin d’Isigny passe à la vitesse supérieure. Il attaque à deux cents mètres du but, irrésistible, impérial, en vrai champion du monde.

Lurabo reste sans réaction, perdant ainsi la première, la deuxième, la troisième et même la quatrième place au profit de Major de Brion.

Le suspense est causé tout à la fin par l’ultime attaque extraordinaire mais trop tardive de Mon Tourbillon. Par contre, Michel Roussel a toutes les peines du monde avec Minou du Donjon, qui refuse de lutter, et laisse ainsi le cheval d’Albert Viel lui ravir la deuxième place juste sur le fil. Major de Brion se classe bon quatrième devant Lurabo, Lapito, Karengada, Khali de Vrie, Marco Bonheur, Brandy Hanover, Jealon, Lory.

Lutin d’Isigny lui s’est envolé pour remporter tout seul, loin des autres, une magnifique victoire, qu’il signe sur le pied de 1’17’’8. Mon Tourbillon, finissant comme une torpille, est donc deuxième en 1’18’’, Minou du Donjon, toujours fâché, perd sur le fil le premier accessit, pour se retrouver troisième en 1’18’’ également.

Major de Brion est un bon quatrième en 1’18’’2, Lurabo, un héroïque cinquième en 1’18’’3, Lapito sixième en 1’18’’4, Karengada septième en 1’18’’5.

 

On attend maintenant avec impatience la revanche dans le Prix de France, le dimanche suivant, avec un nouveau duel Lurabo – Lutin d’Isigny, mais un Lurabo à son apogée.

Ce Prix de France (2 100 m) s’annonce dès plus passionnant, car il a attiré la candidature d’un trotteur danois particulièrement véloce, Game Hogh, le record horse d’Europe en 1’13’’.

C’est alors que Lutin d’Isigny est déclaré forfait sur le champ pour cause de « coup de sang ». Ce qui ne manque pas de surprendre tous ceux qui l’attendaient au tournant.

 

Lutin d’Isigny effectue une rentrée victorieuse dans le Grand Prix du Sud-Ouest (2 475 mètres) à Agen, qu’il remporte en 1’16’’1, devant Solo Hagen, Opprimé, Marquis de Cozes, Norguson, Major de Brion et sept autres chevaux. Mais Khali de Vrie a été disqualifiée alors qu’elle faisait figure de gagnante. Micado C est également éliminé sur une faute.

 

Ellizar Hanover prive Lutin d’Isigny (le favori) de la victoire dans le Grand Prix de Bavière (2 100 m) à Munich, le 12 mai 1985, en battant en 1’13’’9 le record de l’épreuve et le record de la piste que détenaient Idéal du Gazeau et Singing Clöving, pour l’emporter devant le fils de Firstly (1’14’’), Lapito, Pay Me Quick, Micado C, Mickey Viking…

 

Le jeudi 20 juin 1985, Ogorek affronte Lutin d’Isigny dans sa course de prédilection, le Prix René Ballière (Championnat Européen (2 100 m), avec départ à l’autostart.

Pour l’aider dans sa tâche, le brillant 5 ans de Monsieur Jean Pachoud peut compter sur Nodesso et Major de Brion, ses compagnons d’entraînement, tous deux en regain de forme. Néric Barbès, récent tombeur d’Ogorek en nocturne, et Noble Atout, le dernier vainqueur du Critérium des 5 ans, sont aussi parmi les chevaux les plus en vue, avec la fantasque Khali de Vrie, et la partie promet d’être belle.

Avec sa victoire dans le Grand Prix d’Oslo, en Norvège, Ogorek a déjà franchi un cap, mais il ne doit pas en rester là.

Lutin d’Isigny remporta cette épreuve pour la première fois à cinq ans, en 1982, l’année où il battait un certain Idéal du Gazeau, troisième malheureux derrière Kimberland.

L’année suivante, il était deuxième d’Ianthin devant le même Idéal du Gazeau, et, en 1984, il s’imposait à nouveau, en précédant Mon Tourbillon, son grand rival, et Joli Quito. Tout porte à croire qu’il sera encore redoutable cette année malgré des bruits inquiétants à propos d’une blessure survenue pendant un heat d’échauffement à Copenhague, qui l’a obligé à déclarer forfait dans l’épreuve du Danemark, la Coupe de Copenhague (2 011 m), remportée par Minou du Donjon.

Lutin d’Isigny est toutefois le favori avec les trois « Peupion ». Mais en réalité, il n’est pas en état de courir, ce qui vaudra une amende à son entraîneur.

Dans ces conditions, Ogorek en profite pour s’imposer à nouveau, d’autant que sa victoire est facilitée par la faute de Khali de Vrie alors qu’elle était en tête, à cinquante mètres du but, un peu comme dans le Grand Prix du Sud-Ouest.

Le succès des trois « Peupion » est total puisqu’ils prennent les trois premières places, Major de Brion, précédant Nodesso. Néric Barbès se classe quatrième devant Nevers, Mickey Viking, Lutin d’Isigny (seulement septième), Micado C, alors que Noble Atout à la faute a été disqualifié en voulant suivre Khali de Vrie.

Crédité de 1’14’’4, Ogorek réalise le troisième meilleur temps de l’épreuve.

 

En empêchant Meadow Road et Mon Tourbillon de courir le Championnat du Monde, les dirigeants de Roosevelt Raceway font un cadeau en or à Lutin d’Isigny, lui offrant en quelque sorte son deuxième titre de champion du monde sur un plateau.

Le cheval de Maurice Cornière, revenu à son meilleur niveau, sur une piste qu’il apprécie particulièrement ne doit pas laisser passer cette occasion de réitérer son succès de l’an dernier. The Onion ayant montré ses limites cette année, il n’a pratiquement que le meilleur trotteur d’âge américain, Sandy Bowl – qui s’est d’ailleurs qualifié en s’imposant dans l’American Trotting Championship la semaine précédente – à battre, un Sandy Bowl que Meadow Road a ridiculisé à Meadowlands.

Le Roosevelt International (2 011 m) se dispute donc en nocturne le samedi 27 juillet 1985 et a retenu huit candidats, dont le tenant du titre, Lutin d’Isigny (France, numéro 1), Sandy Bowl (USA, numéro 2), la pouliche la plus rapide du monde, Fancy Crown (USA, numéro 3), General D Brook (Canada, numéro 4), Bion di Iesolo (Italie, numéro 5), Ogorek (France, numéro 6), The Onion (Suède, numéro 7), Viroid (Suède, numéro 8).

Mon Tourbillon étant interdit de séjour à Roosevelt, il a donc été remplacé hardiment par le jeune Ogorek (5 ans), qui a déjà fait ses preuves hors de nos frontières, au contraire de son grand rival Ourasi.

Non sans chauvinisme, les Américains ont fait de Sandy Bowl le premier favori à 1/1. Lutin d’Isigny est le second favori à 3/1. Ogorek est à 8/1. Il va remarquablement tenir son rôle. Mais Lutin d’Isigny se montre irrésistible pour l’emporter en 1’15’’1, devant Sandy Bowl, Ogorek, Fancy Crown, Viroid, The Onion, le trotteur canadien General D Brook, et le cheval italien Bion di Iesolo.

Lutin d’Isigny est donc champion du monde pour la deuxième fois consécutive.

 

Il remet courageusement son prestige en jeu dans la revanche, la Challenge Cup (2 011 mètres), disputée dans la nuit du samedi suivant, qu’il remporte en 1’15’’9, à nouveau devant Sandy Bowl, que suivent Sea Chanty, Viroid, Sandy Casey, Bion di Iesolo et Ogorek.

Lutin d’Isigny est ainsi le seul trotteur dans l’histoire à s’octroyer deux fois de suite le doublé Championnat du MondeChallenge Cup !

Lutin d’Isigny au haras des Cruchettes

Lutin d’Isigny au haras des Cruchettes

Lutin d'Isigny remporte le Prix d'Amérique 1985, devant Mon Tourbillon et Minou du Donjon

Lutin d'Isigny remporte le Prix d'Amérique 1985, devant Mon Tourbillon et Minou du Donjon

Sandy Bowl

Sandy Bowl

Fancy Crown et Bill O'Donnell

Fancy Crown et Bill O'Donnell

Lutin d'Isigny à Roosevelt Raceway en 1985

Lutin d'Isigny à Roosevelt Raceway en 1985

Landoas

Landoas

Lapito

Lapito

Major de Brion

Major de Brion

Ogorek

Ogorek

Le Prix de Bourgogne (2 100 m), qui marque la rentrée de Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon et Minou du Donjon à Vincennes, le samedi 28 décembre, est remporté par Noble Atout, en 1’16’’, devant Néric Barbès, Major de Brion, Khali de Vrie, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon, Larabello, Kutara, Lurabo, Minou du Donjon, Miss Cléville.

 

Il manque encore 30 000 F à Lurabo pour participer au prochain Prix d’Amérique, le dimanche 27 janvier 1986, et malgré l’état magnifique dans lequel il se présente, sa tâche ne va pas être facile dans le Prix de Belgique (2 650 m) le dimanche 15 janvier, avec 25 mètres de handicap en raison de ses gains élevés, ceux qu’il a gagnés au temps de sa gloire. Et pourtant ce Prix de Belgique est pour lui la dernière chance de se qualifier en vue de participer à l’épreuve reine le dernier dimanche de janvier.

Ils sont dix-huit au départ, les sept plus riches Khali de Vrie, Lapito, Lurabo, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon, Ogorek et Ourasi ayant 25 mètres à rendre à leurs onze adversaires du premier poteau, parmi lesquels Major de Brion, Néric Barbès, Nodesso et l’américain Georgio D semblent les plus dangereux.

Noble Atout, brillant vainqueur du Prix de Bourgogne, et Minou du Donjon, bon troisième de cette épreuve derrière Mon Tourbillon, ont fait l’impasse.

Ourasi, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon, Lurabo, Ogorek et Néric Barbès sont dans cet ordre les préférés de la presse et aussi des turfistes.

Ourasi va confirmer de brillante manière sa suprématie dans cette épreuve, alors que Lutin d’Isigny brûlera ses dernières cartouches en lui donnant une belle réplique.

Miss Cléville est partie très vite avec Keystone Patton et Ludo du Chignon, alors que Lutin d’Isigny et Lurabo démarrent vite aussi au second échelon.

Au début de la montée, Miss Cléville et Georgio D sont rejoints par Lurabo, mais il se trompe dans ses allures et est aussitôt repris.

Dans le dernier tournant, Lutin d’Isigny prend l’avantage pour mener devant Georgio D, Ourasi, Ludo du Chignon, Miss Cléville, Lurabo, bientôt à la faute, puis reculant, gênant ainsi Major de Brion, qui à son tour provoque un accrochage entre deux autres chevaux, Mon Ouiton et Néric Barbès.

La chute est alors inévitable pour ces deux trotteurs comme pour leurs pilotes, Bernard Oger et Jean-Luc Bigeon, qui finalement se relèvent avec plus de peur que de mal.

Le trotteur américain Georgio D aborde en tête la ligne d’arrivée, bientôt dépassé par Lutin d’Isigny, puis par Ourasi, qui va très vite à l’extérieur, se montrant vraiment irrésistible dans les deux cents derniers mètres, et l’emportant avec une nette supériorité sur Lutin d’Isigny, pourtant bon deuxième devant l’inattendu Ludo du Chignon, Ogorek, revenu bien finir, Georgio D, Miss Cléville.

Ourasi signe cette nouvelle victoire, la plus éclatante de toutes, sur le pied de 1’17’’8, Lutin d’Isigny fait afficher 1’17’’9, Ludo du Chignon 1’18’’6, Ogorek 1’18’’1, l'américain Georgio D 1’18’’8, Miss Cléville 1’19’’3.

La course s’achève en drame pour Lurabo, son entourage et ses nombreux supporters, mais en triomphe pour la nouvelle star Ourasi, ses propriétaires comblés, Jean-René Gougeon, Philippe Renouf, et tous les fans ralliés à sa cause. Lurabo est donc éliminé du Prix d’Amérique, dont Ourasi devient le grandissime favori.

Beaucoup de spectateurs (ils étaient nombreux en ce dimanche à Vincennes) sont partagés entre la joie et la tristesse, l’admiration et la résignation. Adieu Lurabo, bonjour Ourasi !

D’autres, et ils sont nombreux, s’empressent d’associer Lutin d’Isigny au triomphe d’Ourasi. Et les turfistes « matelassiers », de se préparer déjà à matraquer sur ce fatal jumelé gagnant : « Ourasi – Lutin d’Isigny » pour le Prix d’Amérique à venir dans quinze jours.

 

En fait, Lutin d’Isigny va décevoir dans le Prix d’Amérique, le Prix de France, tous deux brillamment remportés par Ourasi, et finalement le Prix de Paris.

Du coup, imitant Lurabo, Lutin d’Isigny va lui aussi prendre le chemin du haras au printemps prochain ; peut-être défendra-t-il son titre de « Champion du Monde », mais rien n’est moins sûr, le « champion écolo » (comme Idéal du Gazeau), qui lui aussi aimait regonfler ses batteries dans les bains de mer, semble renoncer à la compétition, du moins provisoirement.

 

Après sa saison de monte, Lutin d’Isigny fait sa rentrée aux Sables-d’Olonne dans le Prix des Sables-d’Olonne (2 775 m), le mercredi 9 juillet. Il semble alors bien parti pour un nouveau « mondial » après sa victoire devant Navigo, et des chevaux régionaux aux noms moins prestigieux. Pourtant ce sera sa dernière victoire.

Il se retire définitivement, riche de 11 116 001 F, mais laisse un souvenir impérissable dans le cœur de ses nombreux admirateurs.

 

Lutin d’Isigny est le père de Vrai Lutin et de Général du Lupin, un hongre alezan qui fera jeu égal avec Général du Pommeau et Insert Gédé chaque fois qu’il en aura l’occasion.

 

Lutin d’Isigny est mort au haras des Cruchettes en septembre 2004.

Lutin d’Isigny au haras des Cruchettes, là où il engendra Vrai Lutin, Général du Lupin, là où il mourut en septembre 2004

Lutin d’Isigny au haras des Cruchettes, là où il engendra Vrai Lutin, Général du Lupin, là où il mourut en septembre 2004

Lutin d'Isigny Roosevelt International Trot 1984

Roosevelt International Trot 1985

Prix d'Amérique 1985

Mon Tourbillon et Jean-Pierre Viel

Mon Tourbillon et Jean-Pierre Viel

Mon Tourbillon, par Amyot et Tornade IV, un roi de la vitesse, deux fois vainqueur du Prix de France, dont une fois à cinq ans, deux fois deuxième du Prix d’Amérique, également vainqueur du Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur, du Prix de l’Atlantique à deux reprises, jugé quasi-invincible sur l’hippodrome d’Enghien.

Mon Tourbillon, par Amyot et Tornade IV, un roi de la vitesse, deux fois vainqueur du Prix de France, dont une fois à cinq ans, deux fois deuxième du Prix d’Amérique, également vainqueur du Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur, du Prix de l’Atlantique à deux reprises, jugé quasi-invincible sur l’hippodrome d’Enghien.

Mon Tourbillon

 

Mon Tourbillon passe pour le champion de sa génération, avec Minou du Donjon. Or, il n’a gagné ni le Critérium des 3 ans (il y fut battu par Moktar), ni le Critérium des 4 ans (il était deuxième de Marco Bonheur), ni le Critérium des 5 ans. (Et Minou du Donjon non plus).

Mon Tourbillon a gagné cependant le Critérium Continental.

Ses compagnons d’écurie, Moktar et Marco Bonheur le précédèrent à l’arrivée de ces deux premiers classiques de la génération, et Mon Ouiton, qu’on attendait plutôt dans le Critérium des 4 ans, s’imposa dans celui des 5 ans.

 

Mon Tourbillon est un magnifique cheval bai, bâti pour le sprint avec une avant-main impressionnante de puissance et un très large poitrail. C’est aussi un cabotin ; il est beau et il le sait. Mais Minou du Donjon pour cela n’a rien à lui envier, étant lui-même un splendide alezan, avec une large liste en tête et un toupet blond platine de « dandy » très caractéristique. En dépit de ses échecs dans les grands Critériums, Mon Tourbillon est sans doute le meilleur cheval qu’ait possédé Albert Viel, le plus apte à gagner le Prix d’Amérique, qui lui échappe pourtant à cinq reprises. Mais il s’y classe deux fois deuxième ; deuxième de Lutin d’Isigny en 1985, deuxième d’Ourasi en 1986. Il se rattrape avec le Prix de France, qu’il gagne à deux reprises, dont la première fois à cinq ans. Il se révèle aussi pratiquement imbattable à Enghien, sauf face à Ourasi, gagnant notamment deux fois le Prix de l’Atlantique. Bien sûr, en tant que roi de la vitesse, il se devait d’inscrire à son palmarès au moins une fois le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur couru à Cagnes-sur-Mer.

 

Le Prix de France (2 100 m), dimanche 7 février 1983, permet au jeune Mon Tourbillon, redoutable sur cette distance, de s’imposer en 1’17’’, devant Lançon, Ianthin, Idéal du Gazeau, Katinka, Snack Bar, Super Male, Lutin d’Isigny, Keystone Patriot…

 

Le classique Prix de Sélection (2 275 m) est une course-poursuite, dans laquelle les « 5 ans », Mon Tourbillon, Minou du Donjon, et les « 6 ans », Lurabo, Lapito, Lutin d’Isigny et Lançon ont 50 mètres à rendre aux « 4 ans » Nursingo et Nuit d’Azeray. Alors que Lurabo, à la faute, est disqualifié, Mon Tourbillon s’impose de justesse, en 1’16’’3, devant Lutin d’Isigny (1’16’’4), Minou du Donjon (1’16’’5), Lançon (1’16’’6)…

 

Le Prix de l’Atlantique (2 150 m) d’Enghien voit triompher Mon Tourbillon en 1’19’’1, devant Lutin d’Isigny, Keystone Patriot, King Black, Katinka, Lançon, Ianthin…

 

Le 24 août à Vincennes, Ejnar Vogt s’impose en 1’17’’5 dans le Prix Jockey (2 250 m), devant nos deux meilleurs « 5 ans », Mon Tourbillon et Minou du Donjon.

 

Le Critérium des 5 ans (3 000 mètres) disputé le samedi 3 septembre 1983 à Vincennes s’annonce comme un duel au sommet entre Mon Tourbillon et Minou du Donjon, nos deux meilleurs « M », et l’on se demande si cette longue distance n’avantagera pas le second nommé. Mais c’est Mon Ouiton, que l’on attendait plutôt dans le Critérium des 4 ans, qui s’impose en 1’20’’2, devant Madone, Mon Tourbillon, alors que Minou du Donjon est disqualifié sur une longue incartade, au moment où il luttait pour la victoire à cinquante mètres du but.

 

Minou du Donjon prend cependant une éclatante revanche le samedi suivant dans le Prix de l’Etoile (2 275 mètres), qu’il remporte en 1’16’’8, très loin devant Mon Tourbillon (1’17’’1), Mon Ouiton (1’17’’7), le jeune Orco (avantagé de 50 mètres), comme O Sole Mio (5e), et Orcade de Bellouet (7e).

 

Le Prix Marcel Laurent (2 250 m), servant également de préparation au prochain Prix d’Amérique, a retenu la participation de quelques-uns des meilleurs « 5 ans », dont les favoris Minou du Donjon et Mon Tourbillon. Mieux parti que son grand rival Mon Tourbillon, Minou du Donjon va rapidement prendre le commandement des opérations pour imposer son rythme et l’emporter sûrement en 1’17’’. La surprise vient de la deuxième place prise par Marybée, alors que Mon Tourbillon, après avoir longtemps attendu, a bien fini pour s’octroyer la troisième, devant le bon Major de Brion, Moktar, Madone.

 

Dans le Prix de Bourgogne, troisième épreuve préparatoire au Prix d’Amérique, Mon Tourbillon ne peut contester la supériorité du grandissime favori, Lurabo, et doit se contenter d’une troisième place derrière un Larabello particulièrement tenace et motivé, car il a besoin d’argent pour pouvoir courir le grand international du dernier dimanche de janvier.

 

Dans le Prix d’Amérique (2 650 m), le 29 janvier 1984, que Lurabo remporte en 1’17’’, à seulement un dixième du record, devant un Jorky particulièrement combatif, Mon Tourbillon se fait souffler à la fin la troisième place par l’inattendue Kémilla.

 

Lurabo remporte aussi le Prix de France 1984 dans la réduction incroyable de 1’13’’7 !

Minou du Donjon (deuxième) et Mon Tourbillon (troisième) sont les plus aptes à poursuivre Lurabo dans la ligne d’arrivée, s’octroyant ainsi les places d’honneur, loin derrière le vainqueur inapprochable, mais devant l’audacieux Micado C, que suivent les courageux Lutin d’Isigny et Jorky (accidenté), devant Snack Bar, Casino Hedevang, Diamond Exchange, le suédois Speedy Magnus.

 

Lutin d’Isigny retrouve tous ses grands moyens le dimanche 12 février 1984, pour remporter le Prix de Paris (3 150 m), dans le temps record de 1’17’’6, devant Mon Tourbillon (1’17’’7), Ejnar Vogt (1’17’’7), Kaiser Trot (1’18’’1), Lançon (1’18’’2), Karengada (1’18’’4), Snack Bar (1’18’’4), Le Loir et Marybée. A noter, l’accrochage entre Minou du Donjon et Kémilla.

 

Mon Tourbillon lui aussi renoue avec la victoire en fin de meeting, grâce au classique Prix de Sélection (2 275 m), le lundi 20 février, dans lequel il partage avec Minou du Donjon la redoutable tâche de rendre 50 mètres aux deux meilleurs « 4 ans » du moment, Ourasi et Orco. Ourasi, vainqueur du Critérium des Jeunes devant Orco, et Orco, vainqueur du Critérium des 3 ans devant Ourasi. Mon Tourbillon triomphe tout en battant aussi un record sur la distance en faisant afficher un fantastique 1’15’’. Minou du Donjon est deuxième en 1’15’’3, devant Monquier 1’15’’3, Ourasi 1’17’’2, Orco 1’17’’4, Maritza de Vrie 1’16’’2.

 

Lurabo, Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon sont à Cagnes-sur-Mer, le dimanche 11 mars 1984 pour le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m), que Lurabo remporte en 1’14’’5, devant Lutin d’Isigny 1’14’’7, Mon Tourbillon 1’14’’8…

 

Le samedi 31 mars 1984, le tiercé se dispute à Enghien dans le fameux Prix de l’Atlantique (2 150 m), avec Lurabo, Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon, nos trois meilleurs trotteurs. Lurabo à la faute semble avoir perdu toutes ses chances. « Minou » Gougeon doit l’arrêter et le relancer, alors que le peloton est déjà loin. Mais le favori revient courageusement se mêler à la lutte et attaquer Mon Tourbillon en tête. Mon Tourbillon est finalement deuxième à une encolure de Lurabo, et Lutin d’Isigny troisième à une tête du cheval d’Albert Viel.

 

Le Grand Prix du Sud-Ouest (2 200 m), troisième épreuve du Grand Circuit, se dispute le dimanche 29 avril 1984, avec Lurabo, promu favori, qui l’emporte finalement en 1’16’’3, frôlant ainsi le record. Derrière Lutin d’Isigny, mais à bonne distance, Mon Tourbillon doit se contenter de la troisième place en 1’17’’2.

 

Le dimanche 13 mai 1984, Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon tentent leur chance en Allemagne, à Munich, dans le Grand Prix de Bavière (2 100 mètres), face à Spice Island, le tenant du titre. Mon Tourbillon fait illusion pour la victoire, mais ne peut résister au rush final d’Evita Broline, déjà deuxième de The Onion à Naples, qui s’impose en 1’16’’1, devant Mon Tourbillon 1’16’’2. Micado C est troisième à distance, devant Lutin d’Isigny.

 

En Suède, à Solvalla, près de Stockholm, le dimanche 27 mai 1984, on retrouve Lutin d’Isigny et Mon Tourbillon au départ du Prix de l’Elite Internationale (1 609 m), le fameux Elitloppet disputé en deux batteries de qualification, une finale et une épreuve de consolation.

Mon Tourbillon est battu d’un rien par Marcon Lep dans la première batterie, et Lutin d’Isigny échoue de peu contre The Onion dans la seconde. Mon Tourbillon a pourtant trotté aussi vite que le gagnant, portant ainsi son record à 1’12’’3, alors que Lutin d’Isigny, lui aussi deuxième, établit le sien en 1’13’’ dans la seconde. Mais The Onion se montre impérial dans la finale, s’imposant de loin, dans le temps record de 1’12’’2, devant Evita Broline (1’12’’4), Marcon Lep (1’12’’5), Mon Tourbillon (1’12’’6), Lutin d’Isigny (1’13’’1)…

 

Lutin d’Isigny s’impose à nouveau dans le Prix René Ballière (2 100 mètres), sur le pied de 1’14’’3, très nettement devant Mon Tourbillon (1’14’’6), Joli Quito (1’14’’7), Major de Brion (1’14’’9), Solo Hagen (1’15’’2), Khali de Vrie (1’15’’4), Luga, Hickory Almahurst.

Lutin d’Isigny a trotté presque aussi vite qu’Ianthin (1’14’’2) en 1983.

 

Mais Mon Tourbillon ne peut rester sur une défaite. C’est sans doute pourquoi il s’en va gagner le Grand Prix des Pays-Bas (2 600 m) à La Haye, battant en 1’16’’5 le record établi par Snack Bar en 1’16’’8 un an plus tôt, pour s’imposer devant Solo Hagen, Lapito, Khali de Vrie, Udo Quick, Uno Hazelaar, Joli Quito, dont on attendait mieux.

 

Le dimanche 13 janvier 1985, à l’issue du Prix de Belgique (2 600 m) la photo-finish ne parvient pas à départager Minou du Donjon et Mon Tourbillon, qui malgré leurs 25 mètres de handicap s’imposent tous deux dans un spectaculaire et inoubliable dead-heat ! C’est Major de Brion, qui prend la troisième place devant Malouin et Lutin d’Isigny.

 

Malgré une fin de course époustouflante, Mon Tourbillon, parti bien trop tard, ne parvient pas à rejoindre Lutin d’Isigny à l’arrivée du Prix d’Amérique (2 650 mètres), le dimanche 27 janvier 1985. Mais il souffle la deuxième place à Minou du Donjon juste sur le fil.

 

Mon Tourbillon profite du forfait de Lutin d’Isigny, des disqualifications de Lurabo et de Game Hogh, pour remporter son deuxième Prix de France (2 100 m), en 1’14’’7, devant Major de Brion, Néric Barbès, Ludo du Chignon, Khali de Vrie, Micado C.

 

The Onion, le champion suédois est comme prévu à Cagnes-sur-Mer le dimanche 17 mars 1985 pour le Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur (1 609 m), ce qui n’empêche pas Mon Tourbillon de l’emporter en 1’15’’, devant Lutin d’Isigny, Minou du Donjon, Mickey Viking, The Onion seulement cinquième après avoir mené…

 

Sur sa lancée, Mon Tourbillon s’octroie aussi le Prix de l’Atlantique (2 100 m) à Enghien, son deuxième, loin devant un méritoire Ogorek, lui-même détaché de Minou du Donjon, Lapito, Casting. Mon Tourbillon a trotté sur le pied de 1’15’’2.

 

Peu après, le lundi 27 mai 1985, lundi de Pentecôte, Meadow Road s’octroie un triomphe historique dans l’Elitloppet (Grand Prix de l’Elite Internationale (1 609 m) sur l’hippodrome de Solvalla, à Stockholm, qui permet également à Mon Tourbillon et à Minou du Donjon d’accomplir des exploits, qui vont marquer cette journée inoubliable.

La piste de Solvalla a été tout spécialement rénovée et s’annonce plus que jamais propice à la vitesse. C’est pourquoi on s’attend à une chute vertigineuse des records.

Première éliminatoire, premier coup de tonnerre ! Trottant sur le pied de 1’11’’9, pour s’imposer devant Micado C, Viroid, The Onion, Mon Tourbillon bat le record du monde de la distance (1 609 m) sur piste de 1 000 mètres.

Mais son record ne va tenir qu’une demi-heure. Trente minutes plus tard, Minou du Donjon, trottant sur le pied de 1’11’’5, bat le record de Mon Tourbillon, pour s’imposer à son tour, devant Brandy Hanover, Rosalind’s Guy et le favori Meadow Road, l’un des animateurs de la course, qui se qualifie de justesse. Mais, dans la finale, les deux champions français, sans doute fatigués par leurs exploits, s’écroulent tour à tour, et laisse Meadow Road s’imposer impérial dans le temps remarquable de 1’11’’6, nouveau record de l’épreuve, devant Rosalind’s Guy, Brandy Hanover, Mon Tourbillon, Viroid, The Onion.

 

Minou du Donjon va prendre sa revanche dans la Coupe de Copenhague (2 011 mètres), qu’il remporte en 1’14’’, devant Ellizar H, Rosalind’s Guy, Quick Trip, Matiné, Wholly Arnie…

 

Forts de leurs exploits scandinaves, Mon Tourbillon et Minou du Donjon vont tenter leur chance face à Meadow Road, dans la première épreuve du The Statue of Liberty (Mile and Half) Trot (2 413 m) à Meadowlands, aux Etats-Unis. Cette épreuve a retenu douze trotteurs connus pour leur grande vélocité. Mais cette fois, Meadow Road, intraitable, gagne avec désinvolture, dans le temps excellent de 1’13’’6, devant un courageux Mon Tourbillon, le tout bon Toyota Moulin, Sandy Bowl (meilleur trotteur d’âge américain), Rosalind’s Guy, Scotch Notch, Garland Lobell, Minou du Donjon, Ellizar H…

La seconde épreuve du The Statue of Liberty Trot, disputée sur le « mile » (1 609 m), est prévue le lundi suivant. Confirmant sa place parmi les trotteurs de légende, Meadow Road s’impose en 1’11’’, devant Sandy Bowl, Mon Tourbillon, Scotch Notch, Babe Kosmos, Rosalind’s Guy… En digne petit-fils de Nevele Pride, il a établi le nouveau record de la piste de Meadowlands et approché de 6 dixièmes le record du monde sur la distance. Au classement général du The Statue of Liberty Trot, Meadow Road prend bien sûr la première place, devant Mon Tourbillon et Sandy Bowl. Mon Tourbillon a donc bien tenu son rôle.

 

Mon Tourbillon, le roi du sprint, le champion de l’écurie Viel, tout au long de l’année 1986, va rencontrer en Ourasi un adversaire insurmontable, l’obligeant désormais à se contenter des deuxièmes places ; ainsi il sera le brillant dauphin d’Ourasi dans le Prix d’Amérique (2 650 m), le Prix de France (2 100 m), le Grand Critérium de Vitesse de Cagnes (1 609 m), le Prix de l’Atlantique (2 100 m), le Prix René Ballière (2 100 m).

 

Mon Tourbillon a cependant l’honneur de représenter la France à lui seul dans le Championnat du Monde (2 013 m), disputé à New York, la nuit du 23 août 1986.

Les Américains espèrent que la future championne canadienne pour nous, alors américaine pour eux, Grades Singing, gagnante de l’American Trotting Championship, mettra un terme à la domination française sur cette épreuve avec cinq victoires d’affilée (Idéal du Gazeau : 1981, 1982, 1983, et Lutin d’Isigny : 1984 et 1985), mais elle a tiré un mauvais numéro derrière l’autostart (le 8). Les concurrents de ce nouveau Championnat du Monde étant : le norvégien Habib (n° 1), le canadien Robin’s Wonder (n° 2), le suédois Mack the Knife (n° 3), associé à Stig Johansson, l’italien Dorsten (n° 4), le français Mon Tourbillon (n° 5), mené par Jean-Pierre Viel, le danois Junior Lobell (n° 6), le second de l’American Championship Piggvar (n° 7), et Grades Singing (n° 8), confiée au fameux driver canadien Hervé Filion.

Ce Championnat du Monde 1986 est revenu au trotteur norvégien Habib, qui n’a jamais quitté la tête et la corde, pour s’imposer à 8/1, devant Robin’s Wonder, Mack the Knife, Mon Tourbillon, Piggvar, Junior Lobell, Dorsten, alors que la favorite, Grades Singing, très désavantagée par son numéro 8 derrière l’autostart, termine huitième justement.

De toute façon, cette course ne restera pas dans les annales.

 

Sa pointe de vitesse s’étant émoussée avec le temps et à force de courir en vain après Ourasi, Mon Tourbillon devra finalement se contenter d’un rôle de figurant pour sa dernière participation au Prix d’Amérique (2 650 m), le dimanche 25 janvier 1987.

Minou du Donjon

Minou du Donjon

Mon Ouiton

Mon Ouiton

Meadow Road

Meadow Road

Meadow Road remporte l’Elitloppet 1985

Meadow Road remporte l’Elitloppet 1985

Habib

Habib

Vrai Lutin

Vrai Lutin

Général du Lupin, le meilleur fils de Lutin d'Isigny

Général du Lupin, le meilleur fils de Lutin d'Isigny

Tornade IV, la mère de Mon Tourbillon

 

Tornade IV, la mère de Mon Tourbillon, ne fit pas beaucoup parler d'elle sur les pistes, malgré quelques victoires en province et à Vincennes, mais elle se rattrapa au Haras. Cette descendante du grand Passeport, petite-fille de Rosa Bonheur, est en effet la mère de plusieurs champions, dont Feinte, la gagnante du Critérium des 5 ans, La Bourrasque, qui gagna le Prix de Sélection 1982, Mon Tourbillon, (le plus fameux, deux fois deuxième du Prix d'Amérique, deux fois vainqueur du Prix de France, dont une fois à 5 ans, et seul trotteur dans l'histoire à avoir gagné deux Prix de Sélection en rendant 50 mètres), Rafale, qui comme Mon Tourbillon, comme La Bourrasque, a un nom évoquant celui de sa mère. Tornade IV était née en 1963, dans le Calvados, chez Monsieur André Essartial. Sa mère, Katia Bonheur était une fille de Cyrano II et de Rosa Bonheur, et une petite-fille du fameux Passeport, que Paul Viel avait mené à la victoire dans le Prix d'Amérique en 1923. Elle fut souvent saillie par l'étalon Chabrier, que Paul Viel avait élevé, et avec lequel elle engendra Tornade IV. Présentée au fameux Kerjacques, Tornade IV engendra Feinte, qui gagna le Prix Ariste Hémard, le Critérium des 5 ans (déjà cité) et le Prix Doynel de Saint-Quentin. Elle fut aussi troisième du Critérium des 4 ans, derrière Fakir du Vivier et Féroé, et deuxième du Critérium Continental, derrière le même Fakir du Vivier, mais devant Féroé, cette fois. Elle fit beaucoup parler d'elle en gagnant le Critérium des 5 ans, devant Feu Violet et Feu Vert, mais aussi le champion Fakir du Vivier, qui souffrait de déshydratation.

Tornade IV quant à elle s'éteignit en 1984, au Haras de Canteloup, à l'âge de 21 ans.

 

Feinte, la fille de Kerjacques et de Tornade IV, fit beaucoup parler d'elle quand elle gagna le Critérium des 5 ans, devant Feu Violet, Feu Vert, mais aussi le champion Fakir du Vivier !

Feinte, la fille de Kerjacques et de Tornade IV, fit beaucoup parler d'elle quand elle gagna le Critérium des 5 ans, devant Feu Violet, Feu Vert, mais aussi le champion Fakir du Vivier !

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